Langage épicène

pratique qui vise à éviter toute discrimination supposée par le langage ou l'écriture
(Redirigé depuis Écriture inclusive)

Le langage épicène désigne différentes règles et pratiques qui cherchent à éviter toute discrimination sexiste par le langage ou l'écriture[1]. Cela se fait à travers le choix des mots, la syntaxe, la grammaire ou la typographie. D'autres expressions peuvent être utilisées pour désigner ces stratégies, comme la rédaction épicène (qui utilise des mots épicènes), la rédaction non sexiste (employé surtout en Suisse), la parité linguistique (suivant le principe de parité entre les femmes et les hommes), le langage neutre, l'écriture inclusive, le langage inclusif et le langage non sexiste ou dégenré.

Deux visées coexistent, d'une part ne plus invisibiliser les formes féminines et d'autre part neutraliser la binarité de genre.

Un style épicène tend à éviter une discrimination, perçue comme étant forcée par les normes imposées de la langue, entre les genres masculin et féminin. Il permet également d'éviter un androcentrisme marqué par l'utilisation dite générique de la forme grammaticale masculine, comme le terme « les étudiants » employé pour se référer à un groupe mixte, neutre, ou dont le genre n'est pas pertinent.

Le terme « épicène » est parfois utilisé pour se référer à d'autres formes inclusives, comme la féminisation des titres, noms de métier et fonction, l'accord de proximité ou en nombre, les abréviations marquant « le genre à l’intérieur d’une même séquence graphique (tiret, point médian, milieu, bas, parenthèses) »[2], la double flexion ainsi que la neutralisation de la langue, qui peuvent permettre d'éviter le mégenrage des personnes transgenres ou non binaires.

Le langage épicène sous la forme d'une écriture inclusive utilisant des points et tirets en fins de mots est notamment l'objet de critiques en raison des difficultés qu'il apporte aux dyslexiques et aux personnes aveugles et malvoyantes dépendantes de logiciels d'aides à la lecture qui ne sont pas programmés pour lire une telle écriture.

Définitions

modifier

Le terme langage inclusif désigne un langage qui n'exclurait personne pour motif de sexe, d'âge, d'origine ethnique ou d'orientation sexuelle[3]. Le langage inclusif est différent du langage neutre[3] qui peut servir à désigner les personnes non binaires[4].

En français, le terme écriture inclusive désigne la pratique double genrée, à l'aide d'une écriture usant du féminin et du masculin dans la même phrase (« les sénatrices et les sénateurs »), ou à l’aide du point ou point médian (« les sénateur.rice.s », ou « les sénateur·rice·s »), ou encore l'emploi de mots épicènes afin de présenter aussi bien les femmes que les hommes, telle que décrite en France dans le guide pratique du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, ainsi que la pratique de l’ensemble des dix recommandations de ce guide lors du langage écrit[5],[6].

Le langage neutre ou épicène vise à remplacer des termes masculins par des termes neutres. L'expression « Dieu écoute les prières de tous les hommes » est considérée par certains comme exclusive. L'expression « beaucoup de personnes travaillent au projet » est neutre. « Des hommes et des femmes travaillent au projet » est une expression inclusive[3]. Un langage neutre permet ainsi de désigner une personne de genre non binaire ou de ne pas forcer l'activation du genre féminin ou masculin lorsqu'elle n'est pas nécessaire à la compréhension du discours[7].

La parité linguistique[Note 1],[8], lexie parfois employée avec « désexisation de la langue », est l'application dans la langue de la parité femmes-hommes, et s'observe en discours par la coordination des féminisations et des masculins[9],[10].

En français, les pratiques pour un langage « non sexiste », inclusif ou épicène portent sur trois aspects[11] :

  • accorder les noms de métiers et de fonctions au genre de la personne qui l'occupe ;
  • utiliser des expressions non sexuées, comme les « droits humains » plutôt que « droits de l'homme »[Note 2] ;
  • utiliser les deux formes grammaticales. Pour cela, il existe deux possibilités[12] :
    • faire figurer les deux formes comme « il ou elle part en vacances » ;
    • utiliser à l'écrit une forme liée par un point, un tiret, une barre oblique, une majuscule, etc. comme « ami·e » « participant·e ».

Arguments psycholinguistiques autour du langage épicène

modifier

D'après les tenants du langage épicène, la façon dont une langue exprime le genre linguistiquement influe sur les représentations mentales des locuteurs de cette langue, et in fine sur les conceptions sociales du genre. Ainsi, promouvoir un langage épicène, qui atténue les biais linguistiques en faveur du masculin, reviendrait à agir en faveur de l'égalité entre les genres[13],[14].

Les adeptes du langage épicène, et de ce qu'on appelle « l'écriture inclusive » plus spécifiquement dans les pays francophones, s'appuient donc sur l'hypothèse Sapir-Whorf, selon laquelle la structure de la langue façonne la pensée des locuteurs de cette langue[15]. Cette hypothèse tient son nom des anthropologues Edward Sapir et Benjamin Lee Whorf du début du XXe siècle et a été reprise par d'autres auteurs comme Dan Slobin (en)[16].

Des études en psychologie et en linguistique ont été menées pour tester la validité de cette hypothèse pour le genre spécifiquement[17],[18],[19],[20],[21]. Les recherches ont porté aussi bien sur l'interprétation des masculins génériques, qui favoriseraient une interprétation spécifiquement masculine, que sur les effets psychologiques plus larges de ce biais masculin, qui contribuerait à invisibiliser les femmes dans la société. Quelques études (moins nombreuses) ont également cherché à évaluer si les stratégies d'écriture inclusive mises en place pour éviter les masculins génériques pouvaient affecter négativement la fluidité de la lecture.

Interprétation spécifique des masculins génériques

modifier

Selon le CNRS, « de nombreuses études ont montré de façon répétée et dans plusieurs langues que, même si la grammaire autorise une interprétation générique du masculin, cette règle engendre dans notre cerveau des représentations mentales majoritairement masculines »[22]. À partir des années 1970, certaines études montrent que le sens spécifique du masculin est pratiquement impossible à inhiber[23]. Ces résultats sont corroborés par des études plus récentes[17],[24].

 
Résultats de l'étude Gygax et al (2008)[25]

On peut citer une étude menée en 2008 par Gygax et al.[25] sur la façon dont les locuteurs francophones, germanophones et anglophones interprètent les référents pour des noms de métier au pluriel (par exemple, « les travailleurs sociaux » et l’équivalent anglais « the social workers »). Le français et l'allemand diffèrent de l'anglais dans leur système linguistique de genre : le français et l'allemand sont des langues à « genre grammatical », qui utilisent les masculins de façon générique pour renvoyer notamment à des groupes mixtes (cf. la règle « le masculin l’emporte »), alors que l’anglais est une langue à « genre naturel », qui n’associe pas de genre grammatical à ses noms et utilise des formes épicènes pour renvoyer à des groupes mixtes (comme le pronom pluriel « they »). Les résultats de l’étude de Gygax et al. suggèrent que ces différences au niveau de la structure des langues correspondent à des différences d’interprétation dans les deux langues, en accord avec l'hypothèse Sapir-Whorf. Les chercheurs observent que les locuteurs francophones et germanophones ont tendance à interpréter les noms de métier présentés dans l'étude sous la forme masculine générique comme référant à des groupes d'hommes, même quand le métier en question est associé à un stéréotype féminin (par exemple « les assistants sociaux »). Le genre grammatical affecte donc l'interprétation. En l'absence de genre grammatical dans leur langue, les anglophones rendent compte des stéréotypes dans leurs réponses : quand le stéréotype est masculin, l'interprétation masculine est privilégiée et quand le stéréotype est féminin, l'interprétation féminine est privilégiée. Une étude plus récente menée en 2013 par Sato et al.[26] confirme ces résultats et montre, en plus, que les mêmes participants interprètent différemment le genre des noms quand ils lisent en français et en anglais. D'après ces deux études, le genre grammatical des masculins génériques introduirait donc un biais masculin dans l'interprétation des noms en français et en allemand.

Le biais interprétatif du masculin serait déjà présent chez des enfants d’âge préscolaire ne sachant pas encore lire. En particulier, une étude menée en 2019[27] montre que des enfants entre 3 et 5 ans exposés auditivement à un nom de métier sous sa forme masculine générique ont tendance à privilégier une interprétation masculine, quand bien même le nom en question n'est pas fortement associé à un stéréotype masculin ou féminin.

Des études ont montré que le biais masculin introduit par l'utilisation du masculin générique pouvait être atténué par l'utilisation de formes épicènes, sans toutefois l'éliminer entièrement. Par exemple, une étude menée en 2008 par Markus Brauer et Michaël Landry montre qu'« en moyenne, 23 % des représentations mentales sont féminines après l'utilisation d'un générique masculin, alors que ce même pourcentage est de 43 % après l'utilisation d'un générique épicène »[28]. Une étude publiée en 2022 dans le Journal of Language and Social Psychology (en) a montré que l'utilisation de formes épicènes, qu'il s'agisse de formes coordonnant un nom au féminin et au masculin (les musiciens et musiciennes) ou d'une expression à genre double comme le point médian (les musicien·ne·s), annulait le biais masculin introduit par la forme masculine générique correspondante (les musiciens) pour des métiers non stéréotypés du point de vue du genre[29]. Une étude publiée en 2023 dans la revue Frontiers in Psychology a démontré que les formulations neutres, sans marque de genre grammatical (par exemple L'athlète passe la ligne d’arrivée. Elle s’effondre ensuite de fatigue.), ne permettent pas d’éliminer complètement le biais vers le masculin, au contraire des formes doubles qui mentionnent à la fois le masculin et le féminin[22],[30].

Effets psychologiques du biais interprétatif masculin

modifier

D'autres études[17] suggèrent que les masculins génériques non seulement biaisent l'interprétation en faveur des hommes mais affectent aussi la capacité du lecteur à s'identifier aux rôles dénotés par ces noms. Par exemple, une étude de 2005[31] a montré que le fait de présenter un nom de métier sous une forme inclusive (par exemple « mathématicien(ne) » ou « mathématicien/mathématicienne ») renforce chez les lectrices le sentiment d'accessibilité à des métiers stéréotypiquement masculins par rapport à la forme masculine générique (par exemple « mathématicien »). Cet effet serait surtout marqué pour des métiers stéréotypiquement masculins associés à un haut prestige social (comme « chirurgien/chirurgienne »).

Plus récemment, Dries Vervecken et ses collègues ont montré qu'en présentant des métiers en utilisant des doublons (par exemple, « les mécaniciennes et mécaniciens »), les enfants de 14 à 17 ans pensaient que des femmes pourraient avoir plus de succès dans ces métiers que lorsque ceux-ci étaient présentés au masculin[32]. Ces résultats corroborent des études en allemand ayant montré que des formes épicènes (par ex., des formes nominalisées) démasculinisaient les représentations mentales des participants[33].

Les langues utilisant des masculins génériques auraient ainsi tendance à invisibiliser les femmes et nourrir l'androcentrisme de la société, en imposant aussi une vision dichotomique du genre humain[12],[20].

Est-ce qu'une langue pourrait produire des sociétés globalement non sexistes ? La réponse est débattue par les linguistes. Selon Anne Abeillé, même pour les langues qui possèdent trois genres « il y a une tendance très profonde et très ancienne à la prédominance du genre masculin pour désigner les êtres humains. » Elle juge donc qu'il y a une influence certaine de la langue sur les rapports hommes et femmes[34]. De plus, les langues où le genre féminin est le genre par défaut sont plus rares. Barry Alpher note que dans certaines sociétés où le féminin est le genre générique, les femmes occupent une position plutôt valorisée. Cela indique qu'il y a potentiellement un lien entre les structures linguistiques et les structures sociétales. Cependant, les sociétés qui parlent une langue avec un féminin générique ne sont pas automatiquement moins patriarcales. En effet, il existe des sociétés qui parlent une langue avec un féminin générique, mais où les hommes occupent une position fortement dominante[35]. C'est le cas de la société jarawara par exemple[36]. Jean Szlamowicz considère que les langues sans genre (comme le turc, le finnois, le vietnamien, le persan par exemple) ne produisent pas des sociétés non sexistes dans les pays où elles sont utilisées[37].[source insuffisante][non neutre].

Langage épicène et fluidité de la lecture

modifier

Bien que le langage inclusif permette une meilleure représentation des femmes dans les différentes langues qui utilisent le masculin générique, de nombreuses critiques persistent sur la lourdeur qu'engendrerait cette forme d'écriture, notamment de la part d'institutions comme l'Académie française en France.

En réponse à ces critiques, quelques études ont été menées pour déterminer l'influence du langage épicène sur la fluidité de la lecture. Ces études suggèrent que la fluidité de la lecture n'est pas affectée de la même façon par différentes stratégies d'écriture inclusive. Par exemple, une étude publiée en 2007[38] a établi que des formes inclusives impliquant un tiret (par exemple, « les maçon-ne-s ») induisaient un ralentissement de la lecture par rapport à une forme avec coordination (par exemple, « les maçons et maçonnes ») ou à une forme masculine générique (par exemple, « les maçons »). Cependant ce ralentissement était limité à la première occurrence de l'expression inclusive, les lecteurs retrouvant leur vitesse de croisière dès sa deuxième occurrence dans le texte. Ces résultats suggèrent un effet d'habituation rapide. D'autres études ont corroboré ces résultats à partir de données sur la perception subjective de la complexité du langage épicène, notamment sur l'allemand[39],[40]. L'utilisation de formes inclusives impliquant la coordination (par exemple, « le client et la cliente ») ou un mot unique avec astérisque n'était pas jugée moins compréhensible ou moins esthétique que l'utilisation des masculins génériques (par exemple, « le client »). En revanche, les formes d'écriture inclusive plus complexes (avec deux astérisques, par ex. « der*die Spieler*in », qui correspond au français « le/la joueur/euse ») étaient perçues comme affectant négativement la compréhensibilité, l'esthétique et l'intérêt pour le texte[40]. Selon une autre étude présentant en allemand une forme au masculin générique et deux formes équitables en genre, dont le Binnen-I, le traitement de l'information, et notamment la mémorisation, était identique quelle que soit la forme utilisée. Toutefois, contrairement aux femmes, les hommes trouvaient les formes inclusives moins intelligibles que le masculin[41].

Une autre étude[42] a quant à elle démontré que l'utilisation du masculin générique affectait dans certains cas négativement le traitement cognitif. Ainsi, sur la base de méthodes d'imagerie cérébrale mesurant le potentiel évoqué, il est apparu que des phrases introduisant dans un premier temps un groupe mixte d'individus désignés au masculin générique et portant dans un second temps spécifiquement sur les femmes de ce groupe (par exemple, « Les étudiants sont allés au restaurant parce que certaines des femmes avaient faim.») généraient une onde positive à 600 ms (correspondant à une incongruité syntaxique), contrairement à des phrases présentant deux fois le masculin (par exemple, « Les étudiants sont allés au restaurant parce que certains des hommes avaient faim.») ou deux fois le féminin (par exemple, « Les étudiantes sont allées au restaurant parce que certaines des femmes avaient faim.»).

Débats et critiques

modifier

Controverse sur l'usage dans l'enseignement (France, 2017)

modifier

La controverse commence en 2017 par un article du Figaro à propos d'un manuel scolaire Hachette qui utilise l'écriture inclusive[43].

En , le parlement de la ville de Zurich refuse d’examiner et de voter une interpellation rédigée (en allemand) par une conseillère communale UDC car elle n'utilisait que le genre masculin[44]. Cette décision est retoquée quelques mois plus tard par le Conseil de district de Zurich qui donne raison à l'élue[45]. Cette dernière lance en , avec des représentants de l'UDC, du Centre et des Vert'libéraux et un ancien député socialiste, une initiative populaire (intitulée Tschüss Genderstern!, soit adieu à l'astérisque de genre (de)) visant à obliger les autorités communales zurichoises à utiliser un langage « clair, compréhensible et lisible » et à ne pas utiliser de caractères spéciaux à l'intérieur des mots[46],[47],[48],[49]. L'initiative est déposée le [50] et soumise au vote le [51],[52].

En , le Conseil national adopte une motion interdisant l'utilisation d'« une écriture dite "inclusive" ou langage épicène non reconnue par l'Académie française[53] » au sein de l'administration fédérale[54],[55],[56]. Cette motion est rejetée tacitement par le Conseil des États en décembre suivant, le rapporteur de la commission soulignant notamment que la publication des directives de par la Chancellerie fédérale « a déjà répondu à ce que demande cette motion »[56],[57].

Critiques : esthétique, efficacité et correction grammaticale

modifier

Les recommandations grammaticales des défenseurs du langage inclusif suscitent différentes critiques. Les recommandations qui dérogent aux règles traditionnelles sont contestées par des personnes et institutions qui y voient une atteinte à la qualité de la langue[58]. Selon les opposants, en plus de ne pas correspondre aux standards d'écriture, elles produisent des phrases inesthétiques, difficiles à lire, manquant de fluidité et jonchées de redondances (par répétition du féminin après un masculin à valeur dite neutre). À cela s'ajoute que certaines de ces préconisations n'affectent que le langage écrit, car imprononçable en pratique, amoindrissant de fait drastiquement leur intérêt pour l'usage oral[59]. Enfin la critique porte sur la validité de l’hypothèse que la langue ou la grammaire seraient discriminatoires, ainsi pour Bertilo Wennergren, auteur du Plena Manlibro de Esperanta Gramatiko (PMEG), dans le chapitre « Genre lexical des substantifs » de ce même dictionnaire : « Ce n'est pas la langue elle-même qui est discriminatoire, mais le cas échéant ses locuteurs »[60].

D'autres linguistes, sans évoquer la motivation du signe ou la part du signifiant dans la production du sens[61], avancent que : « La langue ne détermine pas la pensée — sinon tous les francophones auraient les mêmes pensées, croyances et représentations. Si la langue exerçait un pouvoir "sexiste", on se demande comment Simone de Beauvoir a pu être féministe en écrivant en français "patriarcal" »[59].

Les critiques s'adressent principalement aux recommandations sur l'ajout de « ·e » en fin de mots, et autres formes tronquées usant de parenthèses, de points ou de tirets, ou utilisant le E majuscule ou la barre oblique. Au sujet du point médian, l'académicien français Marc Fumaroli estime que « l'enlaidissement de la page imprimée est à la hauteur de la sotte tautologie venue nier et alourdir inutilement l'évidence : les physiciennes sont nécessairement incluses dans le nombre neutre des physiciens[62]. » D'autres critiques s'adressent à l'emploi de nouveaux pronoms considérés neutres en genre comme « iels », « toustes » et « ceulles » (venant compléter respectivement « ils / elles », « tous / toutes » et « ceux / celles »)[12]. En réponse à ces critiques, les personnes en faveur de la langue inclusive avancent que l'ensemble des règles d'écriture ainsi que l'appréciation esthétique des phrases est principalement une question d'habitudes personnelles, fortement susceptibles de varier d'un individu à l'autre et d'une époque à l'autre ; et qu'il en va de même pour l'appréciation de la lisibilité et la fluidité des phrases[12]. Certaines études suggèrent même la possibilité d'une habituation rapide à de nouvelles formes d'expression[63].

D'autres font cependant remarquer que « des normes permettent l’apprentissage en combinant phonétique et morphologie. Or, les pratiques inclusives ne tiennent pas compte de la construction des mots : tou.t.e.s travailleu.r.se.s créent des racines qui n’existent pas (tou-, travailleu-). Ces formes fabriquées ne relèvent d’aucune logique étymologique et posent des problèmes considérables de découpages et d’accords[59]. » Ainsi, pour les détracteurs du point médian, l’écriture inclusive « va à l’encontre de la logique pratique et communicationnelle en opacifiant l’écriture » et en rend son apprentissage encore plus complexe et moins logique[59].

La sociologue en études de genre Marie Duru-Bellat, si elle défend la féminisation des noms de métiers, considère que « souligner toujours et partout, même quand cela n'a aucune pertinence, que la personne qui parle ou dont on parle est de sexe féminin, est une régression : quand je fais du jardinage ou que je lis un livre, le sexe n'est pas forcément la facette de mon identité que j'ai à l'esprit. Par ailleurs, ne nous faisons pas d'illusions : il y a des langues sans genre, comme le hongrois, et cela ne suffit pas à égaliser la société »[64],[65].

Pour la linguiste Danièle Manesse, professeure émérite de sciences du langage à l'université Sorbonne-Nouvelle, l'écriture inclusive « fait partie de ces dispositifs volontaristes, ostentatoires, qui ne servent pas les causes qu'ils prétendent défendre. La preuve la plus simple en serait que ses différentes formes perdurent rarement plus de dix lignes dans un texte, à moins de compromettre définitivement sa lisibilité. » Pour elle, « rendre les langues coupables de solidarités avec des volontés idéologiques est un raccourci trop facile. » Elle ajoute, sur le clivage politique qui semble suivre la tendance, que « à gauche, les avis sont en fait très partagés. Le présumé enthousiasme relève souvent du conformisme et de la crainte d’être suspecté de machisme. On peut être irrévocablement féministe — c’est mon cas — et absolument rétive à l’écriture inclusive[66]. »

Si l'utilisation des formes inclusives peut paraître encore compliquée car notre cerveau n'y est pas forcément habitué, certaines études ont montré qu'une simple exposition à des formes inclusives suffisait pour les utiliser ensuite de manière spontanée[67],[68].

Accessibilité

modifier

Des collectifs et associations pour les personnes handicapées, dyslexiques, aveugles ou malvoyantes considèrent l'écriture inclusive « discriminante pour les personnes souffrant de handicap ». L'association Valentin Huys (acteur historique de l’aide aux personnes déficientes visuelles) écrit par exemple dans son guide pour l'« Accessibilité des documents texte » au sujet de l'utilisation des points médians : « Ce mode d’écriture est à proscrire absolument. ». On notera qu'il s'agit là d'une limitation technique du lecteur d'écran plus qu'une impossibilité absolue[69],[70].

Toutefois des personnes en situation de handicap et féministes estiment qu'il s'agit d'une « récupération du handicap pour justifier des positions anti écriture inclusive » qui « fait fi de toute une littérature scientifique sur la question »[69],[70]. Le journal 20 Minutes rappelle que l'écriture inclusive via l'usage du point médian n'est pas la seule méthode inclusive à disposition, et qu'une « utilisation abondante » du point médian n'est pas non plus recommandée par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes[69].

Position de la communauté Wikipédia francophone

modifier

Un sondage mené de à sur le site de Wikipédia en français[71] a obtenu des réponses de plus de trois cents contributeurs[72]. Pierre Sautreuil, du Figaro, souligne les divergences de vues et les guerres d'édition de la communauté francophone de Wikipédia, et commente ainsi le sondage :

« La mèche de ce qui allait devenir le plus grand débat francophone de l'histoire de Wikipédia fut allumée le 29 octobre 2019, lorsque quelqu'un suggéra d'organiser une consultation afin de régler la question "une bonne fois pour toutes"[73]. »

Les résultats montrent que la communauté ne souhaite pas changer la manière de rédiger les articles. Les médias concluent à une « crise de confiance »[73] et à un « rejet massif de l'écriture inclusive », et soulignent l'agressivité dans les échanges[74].

L'Obs souligne les conséquences des résultats de ce sondage, en raison du nombre important de consultations de Wikipédia, et conclut que « l'écriture inclusive, déjà rejetée par l'Éducation nationale, a subi là un revers supplémentaire »[75]. Dans les colonnes de ce même magazine, Éliane Viennot, très critique, précise que les contributeurs sont « souvent très frileux sur ces questions. Alors qu'ils ont globalement une sensibilité de gauche, ils s'alignent sur les théories réactionnaires de l'Académie française, par machisme. […] les contributeurs renâclent à démasculiniser la langue »[75].

Danièle Sallenave répond qu'« on ne fait pas évoluer une langue en la complexifiant[75]. »

Un documentaire diffusé sur Arte, Il était une fois Wikipédia, est dédié aux résultats de ce sondage. On y estime que plus de 80 % des contributeurs sont des hommes et que, par conséquent, seul le point de vue masculin y trouverait sa place. Theresa Hanning, une wikipédienne allemande, y déclare son désarroi après la suppression de sa page sur les autrices de science-fiction, jugée non pertinente[76]. De nombreuses femmes scientifiques voient leur page supprimée car ne correspondant pas aux critères de notoriété édictés, selon les auteurs du documentaire, par une majorité masculine[77].

France Culture publie également un article sur le sujet, remarquant une correspondance entre le nombre de pages dédiées aux femmes et le nombre de contributrices (18 %). L'article relève aussi l'incohérence du site où sont publiées des pages sur les meneuses du mouvement des Gilets jaunes sur la version anglophone, mais pas sur sa version francophone[78].

Usages et recommandations

modifier

Recommandations d'usage

modifier

L'usage et la réception publique du langage épicène et de l'écriture inclusive varient selon les langues et les pays. Les linguistes Daniel Elmiger et Verena Tulger remarquent que les espaces francophones et italophones en contact avec d'autres langues (Québec, Trentin-Haut-Adige) sont plus sensibles à la féminisation de la langue[79].

En Europe, afin de réduire les discriminations et les inégalités, des recommandations pour adopter un langage non sexiste[80] furent produites, comme le montrent le comité des ministres du conseil d'Europe en 1988[1] ou, en France, l'article 1er de la loi no 2008-496 du sur la discrimination[81] et les guides pratiques diffusés par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes[82],[11] ainsi que la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT[83].

En adoptant le la recommandation no R (90) 4, le comité des ministres du Conseil de l'Europe :

« Recommande aux gouvernements des États membres de promouvoir l'utilisation d'un langage reflétant le principe de l'égalité de la femme et de l'homme, et, à cette fin, de prendre toute mesure qu'ils jugent utile en vue :

  1. d'encourager l'utilisation, dans la mesure du possible, d'un langage non sexiste qui tienne compte de la présence, du statut et du rôle de la femme dans la société, ainsi qu'il en va pour l'homme dans la pratique linguistique actuelle ;
  2. de mettre la terminologie employée dans les textes juridiques, l'administration publique et l'éducation en harmonie avec le principe de l'égalité des sexes ;
  3. d'encourager l'utilisation d'un langage exempt de sexisme dans les médias[1]. »
Allemagne
modifier

En Allemagne, l'administration encourage l'usage de l'écriture inclusive à partir de 1987 et la fédération des länder publie un guide pratique en 2002[84].

Les formulations avec un slash sont utilisées depuis les années 1980 dans les universités allemandes. En 2013, les universités de Leipzig et Potsdam ont décidé d'utiliser le féminin générique pour dénommer l'ensemble des personnes d'un même titre ou fonction. L'expression « Die / der Professor / Professorin » est remplacée par la forme générique « die Professorin »[85]. À Potsdam, ce remplacement n'est plus effectué depuis 2015[86].

Il existe un genre neutre en allemand, mais celui-ci n'est utilisé que pour les objets, à quelques exceptions près ; il ne peut être utilisé pour un langage épicène. Comme en français, le masculin est utilisé pour désigner les personnes de façon générique[87].

Belgique
modifier

En , Fédération Wallonie-Bruxelles adopte un décret « relatif au renforcement de la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre et aux bonnes pratiques non discriminatoires quant au genre, dans le cadre des communications officielles ou formelles ». Ce décret concerne l'ensemble des communications orales et les documents écrits émanant des instances de la Fédération (gouvernement, Parlement…), des communes, des provinces et des institutions subventionnées ou reconnues par la Communauté française. Différents principes y sont définis :

  • les noms de métier, fonction, grade ou titre doivent être formulés au féminin lorsqu'ils concernent une ou plusieurs femmes ;
  • pour des ensembles mixtes, les formules doubles, épicènes ou passives sont à privilégier ;
  • la forme générique masculine et les pronoms masculins peuvent être utilisés pour désigner des ensembles mixtes à condition que ce caractère mixte soit clairement préétabli ;
  • l'usage du point médian est limité au contexte écrit où l’espace manque[88].

Dans sa Déclaration de politique communautaire et régionale, la majorité MR-Les Engagés issue des élections de juin 2024 stipule que « modifier l'écriture dans l'objectif de la rendre plus inclusive, sans tenir compte des règles grammaticales ou orthographiques, complique l'accès à l'information pour les citoyens les plus fragilisés, en particulier dans leurs contacts avec les administrations et complexifie l'apprentissage de la langue française. »[89].

Le guide pratique diffusé par le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes en [90] recommande d'adopter un langage non sexiste. Celui diffusé par la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT en [91] liste de manière plus globale les formations, outils et dispositifs de lutte contre les discrimininations, dont le sexisme.

L'Académie française, après avoir lutté trente ans contre la féminisation des titres de métiers et fonction, la reconnaît en 2019[92].

Une circulaire prise par le Premier ministre Édouard Philippe en interdit les points médians et l'accord de proximité, tout en recommandant la féminisation des fonctions (conformément au Guide d'aide à la féminisation des noms de métiers sorti en 1999[93]) et la double flexion dans les offres d'emploi[94],[95]. Une autre circulaire prise en par Jean-Michel Blanquer interdit l'usage du point médian dans l'Éducation nationale tout en encourageant la féminisation des métiers et des fonctions[96].

Norvège
modifier

Dans les années 1980, la Norvège décide de neutraliser la forme grammaticale masculine en supprimant les marques grammaticales féminines dans une idée égalitaire (Norsk Språkråd, 1997). Les résultats de cette réforme sont aujourd'hui mitigés : pour les métiers sans stéréotypes, les représentations restent masculines.[réf. nécessaire][97].

Le courant prônant l'emploi d'un langage épicène (expression souvent employée en Suisse) a atteint les sphères officielles à la fin du XXe siècle[98],[99], sous l'influence de la Suisse alémanique[100]. En [101], l'Assemblée fédérale prend acte du rapport « Formulation non sexiste » établi par sa Commission de rédaction en septembre 1992[102], entérinant ainsi la mise en œuvre dans ses textes législatifs de la formulation non sexiste en allemand (selon la solution dite créative, soit une combinaison de définitions légales, de doublets intégraux et de formulations neutralisant ou éliminant la notion de sexe[103]) et la possibilité d'y renoncer pour le français et l'italien[102], étant donné qu'elle y pose « en l'état des problèmes insurmontables »[104]. Peu avant, en , le Conseil fédéral prend la même décision pour les textes législatifs et administratifs de son ressort[105].

En 1996, Chancellerie fédérale suisse édite un « guide pour la formulation non sexiste des textes législatifs et administratifs » pour l'allemand — le Leitfaden zur sprachlichen Gleichbehandlung[100] — puis, en 2000, un Guide de formulation non sexiste des textes administratifs et législatifs de la Confédération[106]. En , la Chancellerie fédérale publie des directives qui proscrivent l'usage de l'astérisque et d'autres signes typographiques « chargés politiquement » tels que le point médian dans les textes de la Confédération en allemand[107],[108],[109]. Elle publie des directives analogues pour le français en novembre de la même année[110].

Les administrations cantonales et les hautes écoles[111] publient leurs propres recommandations[100].

En octobre 2022, le gouvernement fédéral publie ses premières lignes directives sur l'écriture inclusive en français[112].

Québec
modifier

Au Québec, la rédaction épicène est recommandée par l'Office québécois de la langue française (OQLF) depuis 1981[113],[114].

Les réflexions sur le sujet sont nombreuses au Québec dès les années 1970[115]. La féminisation lexicale est encouragée dès 1979 par l'Office québécois de la langue française[116], qui promeut également la rédaction épicène[117]. Dans la Banque de dépannage linguistique, l'Office propose le sous-thème Féminisation et rédaction épicène, qui regroupe de nombreux articles sur ces sujets[118]. Il offre également en ligne une formation sur la rédaction épicène[119].

Selon la Cour suprême russe, l'utilisation de substantifs féminisés (professeure) est caractéristique de « l’extrémisme LGBT »[120].

En informatique

modifier

En 2017, le logiciel Word édité par Microsoft introduit la possibilité de « cibler le langage genré qui serait à même d'exclure, de rejeter ou de stéréotyper »[121].

Allemand

modifier

Le débat sur la féminisation de la langue est assez fort dans les pays germanophones, en particulier dans les milieux de gauche. Ainsi, bien qu'on puisse en allemand obtenir le féminin d'un nom en y ajoutant le suffixe -in, il existe des mots qui font exception et pour lesquels le féminin est peu usité, ou assez récent. Par ailleurs, comme en français, le masculin peut servir de forme générique au pluriel. C'est notamment l'aspect le plus critiqué par les adeptes d'un langage féministe. Il est ainsi devenu relativement fréquent d'utiliser un pluriel en -Innen (Binnen-I), c'est-à-dire le pluriel féminin, mais avec une majuscule afin d'indiquer qu'il s'agit d'un pluriel mixte (die StudentInnen, die KollegInnenetc.)[122]. Plus souvent, cependant, se trouve le Gendersternchen *. Dans le langage oral, cet astérisque est exprimé par une courte pause dans le discours. On utilise aussi les formes /innen (die Student/innen, die Kolleg/innenetc.) ou _innen (die Student_innen, die Kolleg_innenetc.). On peut également remplacer certains mots par d'autres jugés plus neutres, notamment des participes employés comme substantifs (der/die Studierende, participe présent d’étudier[123]) ou des termes tels que Lehrkraft (personnel enseignant). De façon extrêmement marginale, on remplace parfois man (on) par mensch ou frau, formés à partir de Mensch (être humain, personne) et Frau (femme), à cause de la similitude entre man (on) et Mann (homme)[124].

Anglais

modifier
 
Proposition à la Marche des fiertés de Boston du terme « they » par une personne qui ne s'identifie ni au genre féminin ni au genre masculin. Juin 2019.

L'anglais apparaît relativement neutre du point de vue de l'usage grammatical des genres. La langue comprend un vestige de genres féminin et masculin pour les noms désignant des personnes, voire des animaux familiers du sexe correspondant ; la plupart des autres noms ont un genre non défini ou neutre (it). Le genre n'est toutefois pas marqué dans la conjugaison ni dans les adjectifs et n'apparaît donc que dans le choix des pronoms personnels utilisés pour remplacer les noms correspondants à la troisième personne du singulier, à savoir he pour le masculin, she pour le féminin, it pour le neutre. Cependant, on voit actuellement réapparaître un they singulier dont la fonction est de désigner une personne dont on ignore le sexe. Cet usage du pronom a plusieurs siècles, mais est tombé en désuétude au XVIIe siècle avant de réapparaître dans les années 1980[125].

Le terme en vieil anglais mann signifiait à l’origine « être humain » et composait alors les mots « homme » et « femme » avec wer « masculin » et wīf « féminin » pour construire les mots werman et wīfmann (devenu actuellement woman). Le mot man, quant à lui, qui signifiait simplement à l'origine « être humain », est à la base de mankind signifiant « humanité »[126]. S'il s'est spécialisé à partir du XIVe siècle pour signifier « homme » (être humain masculin), il reste utilisé de nos jours dans ce sens. Il y a donc la même ambivalence qu'en français avec le mot homme, un terme signifiant aussi tantôt un être humain masculin, tantôt l'humanité dans son ensemble[127] (voir la partie de l'article évoquant la langue française).

L'adjectif possessif (his, her, its, their) désigne, au singulier, le genre du possédant, plutôt que du possédé comme en français.

L'anglais dispose par ailleurs du terme asexué sibling, signifiant « frère ou sœur », « adelphe », ou au pluriel « fratrie ».

Certains auteurs, principalement aux États-Unis, emploient maintenant le féminin pour désigner une personne dont le sexe est indéterminé dans le contexte (le lecteur ou la lectrice quelconque hypothétique, par exemple) :

« When you find value assumptions, you know pretty well what a writer or speaker wants the world to be like – what goals she thinks are most important ; but you do not know what she takes for granted […] »

— M. Neil Browne, Stuart M. Keeley, Asking the Right Questions[128]

« Lorsque vous rencontrez des présupposés de valeur, vous savez fort bien à quoi un auteur ou un orateur voudrait que le monde ressemble – quels sont les objectifs qu'elle considère comme les plus importants ; mais vous ne savez pas ce qu'elle tient pour acquis […]. »

— Asking the Right Questions[128]

De plus, aux États-Unis, l'usage de he or she (« il ou elle ») à l'oral et de he or she, (s)he, ou s/he à l'écrit lorsque le sexe de l'individu n'est pas connu a aujourd'hui tendance à disparaître au profit du they singulier[129].

Espagnol

modifier

Quand ils cherchaient à s'exprimer en un langage neutre, les hispanophones devaient employer des expressions répétées du type « queridos amigos, queridas amigas » (chers amis, chères amies). Comme souvent on passe du masculin au féminin en remplaçant le « o » par un « a », les hispanophones ont eu l'idée de remplacer la répétition par un mot avec un « @ » (car ressemblant visuellement à un « a » dans un « o »), ce qui donne « querid@s amig@s »[130].

L'usage de l'astérisque (l*s amig*s), du « x » (lxs amigxs) ou « e » (les amigues) est aussi possible.

Espéranto

modifier

En espéranto, le genre grammatical n'existe pas[131]. La racine des mots est généralement sémantiquement neutre, le sexe pouvant être marqué par le préfixe vir- pour le masculin et le suffixe -in- pour le féminin. Par exemple, ŝafo (mouton), virŝafo (bélier), ŝafino (brebis).

L’espéranto compte trois pronoms personnels pour la troisième personne du singulier (li au masculin, ŝi au féminin, ĝi au neutre). Par ailleurs depuis les années 2010, le pronom non officiel ri est souvent utilisé pour désigner des personnes non-binaires.

Français

modifier

Suédois

modifier

Dans les années 1960, la Suède propose un nouveau pronom neutre, hen. Il est réintroduit en 2012 par l'auteur de livres pour enfants Jesper Lundqvist et, malgré les critiques qu'il a engendrées cette année-là, il est majoritairement accepté et associé à des attitudes positives en 2015[132].

Japonais

modifier

Le cas du japonais diffère des langues européennes, car s'il existe un registre de langage neutre, celui-ci côtoie deux autres registres de langage, l'un réservé aux hommes (Danseigo), l'autre aux femmes (Joseigo). L'obligation sociale faite aux femmes d'utiliser le Joseigo est perçu comme handicapant dans le milieu du travail, car il reflète une subordination aux hommes, et ses formes plus longues nuisent à l'efficacité du langage[133],[134]. Pour contourner ces difficultés, une tendance assez récente mais restant marginale est d'utiliser soit le langage neutre[134], soit, dans le cadre du travail ou pour les personnages de séries animées, le langage masculin[135]. Cette volonté d'abandonner le langage féminin est toutefois perçue comme une menace par une partie de la gent masculine[134].

Notes et références

modifier
  1. À ne pas confondre avec la « parité linguistique » qui désigne en Belgique l'équilibre entre les représentants d'expression française et d'expression néerlandaise au sein des institutions.
  2. « Droits humains » est toutefois critiqué en raison des connotations liées à l'adjectif (droits appliqués avec humanité) et de l'utilisation d'un qualificatif (droits qui sont de nature humaine) qui efface la référence au sujet alors qu'il s'agit d'exprimer que ces droits appartiennent à un individu. Cf. Droits de l'homme#Terminologie

Références

modifier
  1. a b et c Conseil de l'Europe. Comité des ministres., L'élimination du sexisme dans le langage : recommandation no R (90) 4 adoptée par le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe le et exposé des motifs, Les éd. du Conseil de l'Europe, (ISBN 978-92-871-1954-4, OCLC 717422357).
  2. Laurence Rosier, « Écriture inclusive, j’écris ton nom », La Revue Nouvelle, vol. N° 2, no 2,‎ , p. 42–50 (ISSN 0035-3809, DOI 10.3917/rn.182.0042, lire en ligne, consulté le )
  3. a b et c Brenda MacLauchlan (trad. Judith Bricault), Le mot rend justice : Guide pour l'utilisation du langage inclusif, Toronto, , 41 p. (lire en ligne).
  4. Florence Ashley, « Qui est-ille ? Le respect langagier des élèves non-binaires, aux limites du droit », Service social, vol. 63, no 2,‎ , p. 35-50 (DOI 10.7202/1046498ar, lire en ligne).
  5. Pour une communication sans stéréotype de sexe : le Guide pratique du Haut Conseil à l’Égalité, La Documentation française, , 68 p. (lire en ligne), p. 66 : « 10 RECOMMANDATIONS pour une communication publique sans stéréotype de sexe ✔ 1 Éliminer toutes expressions sexistes ✔ 2 Accorder les noms de métiers, titres, grades et fonctions ✔ 3 User du féminin et du masculin dans les messages adressés à tous et toutes ✔ 4 Utiliser l’ordre alphabétique lors d’une énumération ✔ 5 Présenter intégralement l’identité des femmes et des hommes ✔ 6 Ne pas réserver aux femmes les questions sur la vie personnelle ✔ 7 Parler «des femmes» plutôt que de «la femme », de la « journée internationale des droits des femmes » plutôt que de la « journée de la femme » et des « droits humains » plutôt que des « droits de l’homme » ✔ 8 Diversifier les représentations des femmes et des hommes ✔ 9 Veiller à équilibrer le nombre de femmes et d’hommes - sur les images et dans les vidéos ; - qui font l’objet d’une communication ; - à la tribune d’événements ainsi que dans le temps de parole ; - parmi les noms de rues, des bâtiments, des équipements, des salles.✔ 10 Former les professionnel.le.s et diffuser ce guide »
  6. « Les contradictions de la circulaire sur l’écriture inclusive », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Gabriel, U., Gygax, P. & Kuhn, E., « Neutralising linguistic sexism: Promising but cumbersome? », Group Processes & Intergroup Relations, no 21,‎ , p. 844-858 (DOI 10.1177/1368430218771742).
  8. Luc Delfosse, « Mode d'emploi : la parité linguistique au sein du gouvernement », sur lalibre.be, (consulté le ).
  9. Claudie Baudino, « De la féminisation des noms à la parité : réflexion sur l'enjeu politique d'un usage linguistique », Éla. Études de linguistique appliquée, vol. 142, no 2,‎ , p. 187 (ISSN 0071-190X et 1965-0477, DOI 10.3917/ela.142.0187, lire en ligne, consulté le )
  10. Association Nationale des Etudes Féministes, ed., Désexisation et parité linguistique : le cas de la langue française : Ateliers 3 et 30 dans le cadre du 3ème Colloque international des recherches féministes francophones ..., Association Nationale des Études Féministes, (OCLC 919994350)
  11. a et b Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, Pour une communication publique sans stéréotype de sexe : guide pratique, Paris, La Documentation française, , 62 p. (ISBN 978-2-11-145137-7, OCLC 964445259, lire en ligne).
  12. a b c et d Borde 2016.
  13. Raphaël Haddad, « Ce que peut apporter l'écriture inclusive à l'égalité femmes-hommes », Huffington Post,‎ (lire en ligne).
  14. (en) Parlement européen, Gender-neutral language in the European Parliament, (lire en ligne).
  15. Jean Klein, « Pour un langage inclusif sans mise en cause de l’histoire et du système de la langue » [PDF], sur Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, (consulté le ), p. 6.
  16. (en) Dan Slobin, « From "thought and language" to "thinking for speaking." », dans Studies in the social and cultural foundations of language, No. 17. Rethinking linguistic relativity, J. J. Gumperz & S. C. Levinson, , p. 70-96.
  17. a b et c Pour un bilan des études menées avant 2013, voir Pascal M. Gygax, Oriane Sarrasin, Arik Lévy, Sayaka Sato, and Ute Gabriel, « La représentation mentale du genre pendant la lecture: état actuel de la recherche francophone en psycholinguistique », Journal of French Language Studies, vol. 23, no 2,‎ , p. 243-257 (lire en ligne).
  18. (en) Garnham, A., Oakhill, J., & Reynolds, D., « Are inferences from stereotyped role names to characters’ gender made elaboratively? », Memory & cognition, vol. 30, no 3,‎ , p. 439‑446.
  19. (en) Pyykkönen, P., Hyönä, J., & van Gompel, R. P. G., « Activating Gender Stereotypes During Online Spoken Language Processing », Experimental Psychology, vol. 57, no 2,‎ , p. 126‑133 (DOI 10.1027/1618-3169/a000016).
  20. a et b Pascal Gygax, Ute Gabriel et Sandrine Zufferey, « Le masculin et ses multiples sens : Un problème pour notre cerveau… et notre société », Savoirs en Prisme, no 10,‎ (lire en ligne).
  21. (en) Gygax, P. M., Elmiger, D., Zufferey, S., Garnham, A., Sczesny, S., von Stockhausen, L., Braun, F., & Oakhill, J., « A Language Index of Grammatical Gender dimensions for those interested in the impact of grammatical gender on the way we perceive women and men », Frontiers in Psychology, vol. 10, no 1604,‎ (DOI 10.3389/fpsyg.2019.01604).
  22. a et b « Langage inclusif : pour le cerveau, le neutre n’est pas neutre », sur inshs.cnrs.fr, (consulté le ).
  23. (en) Moulton, J., Robinson, G. M., & Elias, C., « Sex bias in language use: "Neutral" pronouns that aren't », American Psychologist, no 33,‎ , p. 1032–1036 (DOI 10.1037/0003-066X.33.11.1032)
  24. (en) Gygax, P., Gabriel, U., Lévy, A., Pool, E., Grivel, M., & Pedrazzini, E., « The masculine form and its competing interpretations in French: When linking grammatically masculine role names to female referents is difficult », Journal of Cognitive Psychology, no 24,‎ , p. 395-408.
  25. a et b (en) Pascal M. Gygax, Ute Gabriel, Oriane Sarrasin, Jane Oakhill et Alan Garnham, « Generically intended, but specifically interpreted: When beauticians, musicians, and mechanics are all men », Language and cognitive processes, vol. 23, no 3,‎ , p. 464-485 (lire en ligne).
  26. (en) Sayaka Sato, Pascal M. Gygax et Ute Gabriel, « Gender inferences: Grammatical features and their impact on the representation of gender in bilinguals », Bilingualism: Language and Cognition, vol. 16, no 4,‎ , p. 792-807 (lire en ligne).
  27. (en) Pascal Gygax, Lucie Schoenhals, Arik Lévy, Patrick Luethold, and Ute Gabriel, « Exploring the onset of a male-biased interpretation of masculine generics among French speaking kindergarten children », Frontiers in psychology, vol. 10,‎ , p. 1225 (lire en ligne).
  28. Markus Brauer et Michaël Landry, « Un ministre peut-il tomber enceinte ? L'impact du générique masculin sur les représentations mentales », L'Année psychologique, vol. 108, no 2,‎ , p. 243-272 (lire en ligne).
  29. Hualin Xiao, Brent Strickland et Sharon Peperkamp, « How Fair is Gender-Fair Language? Insights from Gender Ratio Estimations in French », Journal of Language and Social Psychology,‎ (DOI 10.1177/0261927X221084643).
  30. Elsa Spinelli, Jean-Pierre Chevrot et Léo Varnet, « Neutral is not fair enough: testing the efficiency of different language gender-fair strategies », Frontiers in Psychology, section Psychology of Language, vol. 14,‎ (DOI 10.3389/fpsyg.2023.1256779).
  31. Armand Chatard, Serge Guimont et Delphine Martinot, « Impact de la féminisation lexicale des professions sur l'auto-efficacité des élèves : une remise en cause de l'universalisme masculin ? », L’année psychologique, vol. 105, no 2,‎ , p. 249-272 (lire en ligne).
  32. (en) Vervecken, D., Gygax, P., Gabriel, U., Guillod, M., Hannover, B., « Warm businessmen, cold housewives? Effects of gender-fair language on adolescents’ perceptions of occupations », Frontiers in Psychology – Cognition,‎ (DOI 10.3389/fpsyg.2015.01437).
  33. (en) Sato, S., Gabriel, U., & Gygax, P., « Changing male-dominant representations in German: A study on nominalized adjectives and participles », Journal of Language and Social Psychology,‎ (DOI 10.1177/0261927X15625442).
  34. Luc Delfosse, « Entretien avec Anne Abeillé », sur babbel.com, (consulté le ).
  35. (en) Alpher, Barry, « Feminine as the unmarked grammatical gender: Buffalo girls are no fools », Australian Journal of Linguistics,‎ , p. 169-187 (DOI 10.1080/07268608708599380, lire en ligne)
  36. (en) Alexandra Aikhenvald, « Thwarting 'sexist language' », dans Alexandra Aikhenvald, How Gender Shapes the World, Oxford, Oxford University Press,
  37. Jean Szlamovicz, Les Moutons de la pensée, Paris, Cerf, , 218 p. (ISBN 978-2-204-14775-0), p. 97-98
  38. Gygax, Pascal et Gesto, Noelia, « Lourdeur de texte et féminisation », L’Année Psychologique, no 107,‎ , p. 233-250 (lire en ligne)
  39. (en) Friedrich, Marcus C. G. et Heise, Elke, « Does the use of gender-fair language influence the comprehensibility of texts? », Swiss Journal of Psychology, no 78,‎
  40. a et b (en) Marcus C. G. Friedrich, Veronika Drößler, Nicole Oberlehberg and Elke Heise, « The Influence of the Gender Asterisk (“Gendersternchen”) on Comprehensibility and Interest », Frontiers in Psychology, no 12,‎ (DOI 10.3389/fpsyg.2021.760062)
  41. (de) Friederike Braun, Susanne Oelkers, Karin Rogalski et Janine Bosak, « “Aus Gründen der Verständlichkeit ...“: Der Einfluss generisch maskuliner und alternativer Personenbezeichnungen auf die kognitive Verarbeitung von Texten », Psychologische Rundschau, vol. 58, no 3,‎ , p. 183–189 (ISSN 0033-3042 et 2190-6238, DOI 10.1026/0033-3042.58.3.183, lire en ligne, consulté le )
  42. (en) Julia Misersky, Asifa Majid et Tineke M. Snijders, « Grammatical Gender in German Influences How Role-Nouns Are Interpreted: Evidence from ERPs », Discourse Processes, vol. 56, no 8,‎ , p. 643–654 (ISSN 0163-853X et 1532-6950, DOI 10.1080/0163853X.2018.1541382, lire en ligne, consulté le )
  43. Danièle Manesse et Gilles Siouffi, Le Féminin & le masculin dans la langue : l' écriture inclusive en questions, ESF sciences humaines, (ISBN 978-2-7101-3894-5 et 2-7101-3894-8, OCLC 1137133262)[source détournée].
  44. « Le parlement zurichois refuse une interpellation en écriture non inclusive », sur rts.ch, (consulté le ).
  45. « Une élue UDC fait plier l'écriture inclusive », sur 24heures.ch, (consulté le ).
  46. Gabriel Sassoon, « Contre la "police du genre" – Deux femmes UDC mènent la fronde contre le langage inclusif »  , sur 24 heures, (consulté le ).
  47. (de) sf, « SVP-Brunner will Zürich vom Genderstern befreien », sur Blick, (consulté le ).
  48. (de) Isabel Heusser et Daniel Fritzsche, « Zürich: SVP-Politikerin will Genderstern mit Initiative stoppen », Neue Zürcher Zeitung,‎ (lire en ligne  , consulté le ).
  49. (de) « Initiative », sur Tschüss Genderstern! (consulté le ).
  50. (de) Marino Walser, « Gender-Debatte: Zürcher SVP reicht Anti-Genderstern-Initiative "Tschüss Genderstern" ein », sur 20 Minuten, (consulté le ).
  51. (de) Patrice Siegrist, « Abstimmung Stadt Zürich: Soll Zürich den Genderstern nicht mehr verwenden dürfen? », Tages-Anzeiger, (consulté le )
  52. (de) Michael von Ledebur, « Sprachpolitik in der Stadt Zürich: Genderstern kommt im Herbst an die Urne », Neue Zürcher Zeitung,‎ (ISSN 0376-6829, lire en ligne, consulté le )
  53. Benjamin Roduit, « Le respect de règles de la langue française prime l'idéologie (motion 21.3143) », sur Parlement suisse, (consulté le ).
  54. Agence télégraphique suisse, « Pas d'utilisation de l'écriture inclusive dans l'administration », sur site officiel du Parlement suisse, (consulté le ).
  55. Yannick Weber, « Écriture inclusive : la droite vote l’interdiction du point médian, ce "péril mortel" », Le Matin,‎ (ISSN 1018-3736, lire en ligne, consulté le ).
  56. a et b « Politique du genre : les États renoncent à légiférer sur l’écriture inclusive », Le Matin,‎ (ISSN 1018-3736, lire en ligne, consulté le ).
  57. « Bulletin officiel, séance du , objet 21.3143 », sur site officiel du Parlement suisse (consulté le ).
  58. Alice Pairo-Vasseur, « "Illisible et discriminante" : bientôt une loi contre l’écriture inclusive ? », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  59. a b c et d Tribune collective de 32 linguistes, « Une « écriture excluante » qui « s’impose par la propagande » : 32 linguistes listent les défauts de l’écriture inclusive », sur Marianne, .
  60. « Plena Manlibro de Esperanta Gramatiko », sur bertilow.com§ 4.3).
  61. Agnès Steuckardt, « Danièle Manesse et Gilles Siouffi éd., Le féminin & le masculin dans la langue : l’écriture inclusive en questions. Paris, ESF Sciences humaines, 2019, 208 p. », Mots. Les langages du politique, no 122,‎ , p. 136–142 (ISSN 0243-6450, DOI 10.4000/mots.26502, lire en ligne, consulté le ).
  62. Marc Fumaroli et Vincent Trémolet de Villiers, « Il faut défendre la langue française contre les Trissotin du féminisme », Le Figaro,‎ , p. 16 (lire en ligne).
  63. Gygax, P. & Gesto, N., « Lourdeur de texte et féminisation », L’Année psychologique, no 107,‎ , p. 233-250.
  64. Marie Duru-Bellat et Anne Chemin, « Sexe = identité ? », Le Monde Idées, cahier du Monde, no 22641,‎ , p. 4.
  65. En hongrois, ő = « lui, il, elle », ők = « eux, ils, elles » (Thomas Szende et Georges Kassai, Grammaire fondamentale du hongrois, Paris, L'Asiathèque, , 573 p. (ISBN 978-2-915255-55-3)).
    Le basque ignore également le genre grammatical.
  66. Manesse 2019.
  67. (en) Koeser, S., Kuhn, E. A., & Sczesny, S., « Just Reading? How Gender-Fair Language Triggers Readers’ Use of Gender-Fair Forms », Journal of Language and Social Psychology, no 34,‎ , p. 343–357.
  68. (en) Kuhn, E. A., Koeser, S., Torsdottir, A. E., & Gabriel, U., « Lexically Gender-Marked Role Nouns in Norwegian: Effect of Prevalent and Presented Form on Readers' Recall », Paper presented at the 17th European Association of Social Psychology (EASP) General Meeting, Amsterdam,‎ .
  69. a b et c « L’écriture inclusive exclut-elle les personnes en situation de handicap ? », sur www.20minutes.fr, (consulté le ) : « "Pour nous, personnes aveugles, cette soi-disant langue inclusive est proprement indéchiffrable par nos lecteurs d’écrans" (la Fédération des aveugles de France, 2020) Par ailleurs, l’écriture inclusive ne se réduit pas au point médian, contrairement à ce que suggère le vœu du groupe LR. « Les quatre “piliers” du langage égalitaire sont vieux de plusieurs siècles et conformes au fonctionnement de la langue française : 1. Nommer les femmes au féminin ; 2. Nommer les femmes aussi quand on parle de populations mixtes ; 3. user des accords traditionnels en cas de pluralité de noms à accorder avec un adjectif ou un participe (accord de proximité, accord au choix) et non pas la règle qui veut que “le masculin l’emporte sur le féminin” ; 4. Bannir le mot homme de toutes les expressions où l’on veut désigner l’espèce humaine », témoigne Eliane Viennot, spécialiste d’écriture égalitaire et historienne des relations de pouvoir entre les sexes. (...)Contactée par 20 Minutes, Nelly Garnier, porte-parole du groupe Changer Paris, ne se dit pas opposée à doubler les mots, comme dans l’expression « Françaises, Français », mais seulement à une utilisation abondante du point médian, « type cher·e·s lecteur·rices·s », dit-elle. Sauf que cette utilisation n’est pas même recommandée par le Haut Conseil à l’Égalité femmes-hommes (HCE), qui inspire la communication de la Mairie de Paris. « On simplifie et on fait confiance à l’usage. Cela ne rend pas plus difficile l’usage de la langue et l’impact sur la visibilité des femmes est extraordinaire », confirme à 20 Minutes Brigitte Grésy, la présidente du HCE.(...) »
  70. a et b EFiGiES Association des jeunes chercheur-seuse-s en Etude Féministe Genre Et Sexualité, « Contre la récupération du handicap par les personnes anti écriture inclusive » (communiqué), sur EFiGiES, (consulté le ) : « (...) En second lieu, l’argument du handicap pour les positions anti écriture inclusive n’est pas valide au niveau technique, et ce, à double titre. Premièrement, c’est placer le problème au mauvais endroit. Le souci, ce n’est pas l’écriture inclusive en tant que telle, mais, d’un côté, c’est la programmation des logiciels de synthèse vocale utilisés par les personnes déficientes visuelles, et, de l’autre, c’est l’absence d’éducation à ce sujet. De fait, lire un point médian avec un lecteur d’écran est, à l’heure actuelle, quelque chose de désagréable, voire d’incompréhensible. Mais si les programmateurices travaillaient à modifier cela, il n’y aurait plus de problème. Donc nous préférons condamner le sexisme qui préside à la programmation des logiciels, plutôt que l’antisexisme qui motive l’usage de l’écriture inclusive. Deuxièmement, il existe, dans l’état actuel des choses, de nombreux procédés qui permettent aux logiciels de synthèse vocale de lire confortablement l’écriture inclusive. Par exemple, il suffit d’intervenir dans le terminal du logiciel pour modifier la verbalisation du point médian, à condition d’avoir quelques compétences en informatique, ou d’avoir un-e valide sous la main qui daigne s’abaisser à cette tâche.(...) »
  71. a et b « L'écriture inclusive va-t-elle débarquer sur Wikipédia ? », sur Le Point, (consulté le ).
  72. Seuls les avis des contributeurs ayant plus de 50 modifications avant le lancement du sondage pouvaient être pris en compte[71].
  73. a et b Pierre Sautreuil, « Écriture inclusive : la crise de confiance de Wikipédia », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  74. Julien Lausson, « Interrogée, la communauté de Wikipédia en français rejette massivement l'écriture inclusive », sur Numerama, (consulté le ).
  75. a b et c Carole Barjon, Renaud Février et Timothée Vilars, « Wikipédia a-t-il achevé l'écriture inclusive ? », L'Obs,‎ , p. 22-23 (lire en ligne).
  76. (de) Stefan Holzhauer, « Die alten, weißen Männer bei der deutschen Wikipedia möchten keine Liste von SF-Autorinnen », sur PhantaNews, (consulté le ).
  77. « Sur Wikipédia, les femmes scientifiques voient leurs pages supprimées », sur ActuaLitté.com (consulté le ).
  78. « Wikipédia : seulement 18 % de pages pour les femmes », sur France Culture, (consulté le ).
  79. D. Elmiger and V. Tunger, Les consignes de rédaction non sexiste françaises et italiennes, Quelle attitude face à la généricité du masculin? Synergies Italie -Les discours institutionnels au prisme du « genre » : perspectives italo-françaises, p. 49-61, 2014.
  80. Genre, langue et politique:Le langage non sexiste en débats Cahiers du Genre 2020/2 (no 69), L'Harmattan, 302 p. https://www.cairn.info/revue-cahiers-du-genre-2020-2.htm
  81. « Lutte contre l'homophobie et la transphobie », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  82. « Lancement du « Guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe » », sur Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes (consulté le ).
  83. Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT, « fiche pratique sur le respect des droits des personnes trans », sur gouvernement.fr, .
  84. (de) Bundesverwaltungsamt, Sprachliche Gleichbehandlung von Frauen und Männern : Hinweise, Anwendungsmöglichkeiten und Beispiele, Cologne, Bundesverwaltungsamt, .
  85. (en) Charly Wilder, « Ladies First: German Universities Edit Out Gender Bias », Der Spiegel,‎ (lire en ligne).
  86. (de) Dr Matthias Kühling, « Ausgabe 01/2015 vom 02.02.2015 », sur uni-potsdam.de (consulté le ).
  87. Nathalie Schnitzer, « Le langage inclusif en français et en allemand : une tempête dans un verre d’eau ? », ILCEA. Revue de l’Institut des langues et cultures d'Europe, Amérique, Afrique, Asie et Australie, no 42,‎ (ISSN 1639-6073, DOI 10.4000/ilcea.11623, lire en ligne, consulté le )
  88. « Décret relatif au renforcement de la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre et aux bonnes pratiques non discriminatoires quant au genre dans le cadre des communications officielles ou formelles », sur etaamb.openjustice.be, Ministère de la Communauté française, (consulté le ).
  89. Bosco d'Otreppe, « MR et Engagés veulent en finir avec l'écriture inclusive », La Libre Belgique, vol. 141, no 201,‎ , p. 7 (lire en ligne  , consulté le ).
  90. Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, « GUIDE PRATIQUE pour une communication publique sans stéréotype de sexe » [PDF], sur http://web.archive.org/, reprenant https://www.radiofrance.fr/franceinter/un-guide-pour-sortir-le-sexisme-de-la-communication-publique-6674894 vers le lien "Consultez l'intégralité du Guide pratique pour une communication publique sans stéréotype de sexe" à l'adresse http://www.franceinter.fr/sites/default/files/2015/11/05/1183701/fichiers/hcefh-guide-pratique-com-sans-stereo-vf-2015-11-05-1.pdf, (consulté le ) : « (...) 10 recommandations pour une communication publique sans stéréotype de sexe 1 Éliminer toutes expressions sexistes 2 Accorder les noms de métiers, titres, grades et fonctions 3 User du féminin et du masculin dans les messages adressés à tous et toutes 4 Utiliser l’ordre alphabétique lors d’une énumération 5 Présenter intégralement l’identité des femmes et des hommes 6 Ne pas réserver aux femmes les questions sur la vie personnelle 7 Parler «des femmes» plutôt que de «la femme», de la «journée internationale des droits des femmes» plutôt que de la «journée de la femme» et des «droits humains» plutôt que des «droits de l’homme» 8 Diversifier les représentations des femmes et des hommes 9 Veiller à équilibrer le nombre de femmes et d’hommes - Sur les images et dans les vidéos - Sujets d’une communication - À la tribune d’événements, ainsi que dans le temps de parole - Parmi les noms de rues, des bâtiments des équipements, des salles 10 Former les professionnel.le.s et diffuser le guide (...) »
  91. Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT, « GUIDE PRATIQUE DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMINATIONS : L’essentiel » [PDF], sur https://www.dilcrah.gouv.fr/ressources/guide-pratique-de-lutte-contre-les-discriminations, (consulté le )
  92. Raphaëlle Réroll, « L’Académie française se résout à la féminisation des noms de métiers », lemonde,‎
  93. « Le guide d'aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions (1999) », sur culture.gouv.fr, (consulté le ).
  94. « Le gouvernement ne veut pas de l'écriture inclusive dans les textes officiels », sur Les Échos, (consulté le ).
  95. Aude Lorriaux, « En réalité, Édouard Philippe n'est pas contre l'écriture inclusive », sur Slate.fr, (consulté le ).
  96. « Pourquoi Jean-Michel Blanquer interdit l'écriture inclusive à l'école », sur Les Échos, (consulté le ).
  97. (nb) « Språknytt », Språknytt, Jan Terje Faarlund et Dag Gundersen,‎ (ISSN 0333-3825)
  98. Daniel Elmiger, Eva Schaeffer-Lacroix et Verena Tunger, « La rédaction non sexiste en Suisse : pluralité des discours et des pratiques », Le discours et la langue, vol. 11, no 1,‎ , p. 125 (ISSN 2033-7752, lire en ligne, consulté le )
  99. « Une directive à l'Université de Genève pour un langage épicène et inclusif », sur RTS.ch, (consulté le ).
  100. a b et c Thérèse Studer, « L’invention d’un langage non sexiste pour l’administration fédérale suisse : le Leitfaden zur sprachlichen Gleichbehandlung : (Chancellerie fédérale suisse, 1996) », dans Nature, langue, discours, Presses universitaires de Lyon, coll. « Des deux sexes et autres », (ISBN 978-2-7297-1070-5, lire en ligne), p. 79–93
  101. Objet parlementaire no 92.077 du [lire en ligne (page consultée le 18.2.2023)]
  102. a et b Rapport de la commission parlementaire de rédaction du (FF 1993 I 113) [lire en ligne (page consultée le 18.2.2023)]
  103. Rapport de la commission parlementaire de rédaction du . ch. 22 (FF 1993 I 113) [lire en ligne (page consultée le 18.2.2023)]
  104. Rapport de la commission parlementaire de rédaction du , ch. 32 (FF 1993 I 113) [lire en ligne (page consultée le 18.2.2023)]
  105. Chancellerie fédérale suisse, Guide pour un usage inclusif du français dans les textes de la Confédération, [lire en ligne (page consultée le 18.2.2023)]
  106. « Guide de formulation non sexiste », sur Chancellerie fédérale, .
  107. Gabriel Sassoon, « La Confédération dit non à davantage d’écriture inclusive »  , sur 24 heures, (consulté le ).
  108. « La Confédération ne veut pas de l'astérisque de genre en allemand », sur Blick, (consulté le ).
  109. (de) Chancellerie fédérale suisse, « Umgang mit dem Genderstern und ähnlichen Schreibweisen in deutschsprachigen Texten des Bundes : Weisung und Erläuterungen der Bundeskanzlei vom 15. Juni 2021 » [PDF], sur chf.admin.ch, .
  110. Chancellerie fédérale suisse, « Pratiques d’écriture alternatives dans les textes de la Confédération en français : Directive et explications du 1er novembre 2021 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) [PDF], sur chf.admin.ch, .
  111. Exemple : « Rapport d’activité 2010 », sur Haute École Arc, au chapitre « Égalité des chances ».
  112. Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « Un pas de plus pour l’écriture inclusive au Canada grâce aux lignes directrices du fédéral », sur Radio-Canada.ca (consulté le ).
  113. Office québécois de la langue française, « Épicène, neutre, non binaire et inclusif », sur Banque de dépannage linguistique (consulté le ).
  114. Gouvernement du Québec, « Gazette officielle du Québec, partie 1 samedi 28 (no 13) », sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, , p. 5040.
  115. Romain Jeanticou, « Un · de discorde », Télérama, nos 3545-3546,‎ , p. 67-69.
  116. Gouvernement du Québec, « Gazette officielle du Québec, partie 1 samedi 28 (no 30) », sur Bibliothèque et Archives nationales du Québec, , p. 7394.
  117. Pierrette Vachon-L'Heureux, « Au Québec, la rédaction épicène devient une proposition officielle », Nouvelles Questions féministes, vol. 26, no 3,‎ (DOI 10.3917/nqf.263.0070).
  118. Office québécois de la langue française, « Féminisation et rédaction épicène », sur Banque de dépannage linguistique (consulté le ).
  119. « Table des matières – Bibliothèque virtuelle », sur Office québécois de la langue française (consulté le ).
  120. « En Russie, féminiser les noms, premier pas vers « l’extrémisme LGBT » pour la Cour suprême », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  121. « Numérique : le logiciel Word se met lui aussi à l'écriture inclusive », Le Point,‎ (lire en ligne).
  122. (de) Lisa Kuner, « Gender-Sprache: Dozierende für den Bürgerinnensaal », FAZ.NET,‎ (ISSN 0174-4909, lire en ligne, consulté le )
  123. (de) Studenten statt Studierende, zaar.uni-muenchen.de
  124. (de) Daniela Weiland, « Andreas Lebert im Gespräch mit Armin Kratzert: Anleitung zum Männlichsein »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  125. R. W. Burchfield (dir.), The New Fowler's Modern English Usage, Oxford University Press, , 3e éd. (rubrique themself, p. 777) : « The OED reports standard uses of the alternative form themself from the 14c. to the 16c., but then it seems to have lost its grip on the language and disappeared from sight. A remarkable by-product of the search for gender-neutral pronouns, themself re-emerged in the 1980s ».
  126. « wer | Search Online Etymology Dictionary », sur etymonline.com (consulté le ).
  127. L'ouvrage de Teilhard de Chardin, L'Avenir de l'Homme (dans le sens évident de « l'Humanité ») est traduit à la lettre en anglais par The Future of Man.
  128. (en) M. Neil Browne et Stuart M. Keeley, Asking the Right Questions. A Guide to Critical Thinking, Pearson / Prentice Hall, , 169 p. (ISBN 978-0-321-90795-0).
  129. (en) Darren K. LaScotte, « Singular they : An Empirical Study of Generic Pronoun Use », American Speech, vol. 91, no 1,‎ , p. 62–80 (ISSN 0003-1283 et 1527-2133, DOI 10.1215/00031283-3509469, lire en ligne, consulté le )
  130. Cécile Thibaud, « '@robase politiquement correcte », L'Express,‎ (lire en ligne).
  131. Plena Manlibro de Esperanta Gramatiko (PMEG) §4.3
  132. (en) Gustafsson Sendén, M., Bäck, E. A., & Lindqvist, A., « Introducing a gender-neutral pronoun in a natural gender language: the influence of time on attitudes and behavior », Frontiers in Psychology, no 6,‎ , p. 893 (DOI 10.3389/fpsyg.2015.00893).
  133. (en-GB) « Japan's language gender divide hurts women at work », sur Nikkei Asia (consulté le )
  134. a b et c (en) Francesca d'Alconzo, Gendered Language in Japanese: Origins, characteristics, and differences between gendered language use in contemporary Japanese and Japanese animation (Master Thesis), Leiden University, (lire en ligne)
  135. (en) Muhammad Peri Syaprizal, Qistike Handay Pugar et Nuria Haristiani, « An Analysis of Language Shifting: The Use of Danseigo by Women in the Workplace », 3rd International Conference on Language, Literature, Culture, and Education, Atlantis Press,‎ (ISBN 978-94-6252-944-1, DOI 10.2991/assehr.k.200325.067, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

modifier

Bibliographie

modifier

Article généraliste sur la langue

modifier

Guides d'écriture

modifier
  • Annie Becquer, Bernard Cerquiglini, Nicole Cholewka, Martine Coutier, Josette Frécher, Marie-Josèphe Mathieu, Femme, j'écris ton nom… Guide d'aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions, Paris, La Documentation française, (lire en ligne).
  • Institut national de la langue française, Le guide d'aide à la féminisation des noms de métiers, titres, grades et fonctions, Paris, Centre national de la recherche scientifique, (lire en ligne).
  • Louise-Laurence Larivière, Guide de féminisation des noms communs de personnes, Montréal, Fides, , 217 p. (ISBN 978-2-7621-2621-1, lire en ligne).
  • Thérèse Moreau, Écrire les genres, guide romand d’aide à la rédaction administrative et législative épicène, Genève, État de Genève, (lire en ligne).
  • Thérèse Moreau, Pour une éducation épicène. Guide de rédaction et de ressources de documents scolaires s’adressant aux filles comme aux garçons, Lausanne, Réalités sociales, .
  • Thérèse Moreau, Nouveau Dictionnaire féminin masculin des professions, des titres et des fonctions, Genève, Métropolis, , 180 p. (ISBN 978-2-88340-089-4).

Analyses linguistiques et essais

modifier
  • Daniel Elmiger, « Binarité du genre grammatical – binarité des écritures ? », Mots. Les langages du politique, 113 | 2017, mis en ligne le 9 mars 2019, consulté le 19 avril 2021, [lire en ligne].
  • Alain Rabatel et Laurence Rosier (coord.), Le discours et la langue. Revue de linguistique française et d’analyse du discours, tome 11.1 : Les défis de l’écriture inclusive.
  • Commission générale de terminologie et de néologie, Rapport sur la féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre, .
  • Danièle Manesse (dir.) et Gilles Siouffi (dir.), Le féminin et le masculin dans la langue. L'écriture inclusive en question, Paris, ESF sciences humaines, , 207 p. (ISBN 978-2-7101-3894-5).
  • Éliane Viennot, Non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin ! : petite histoire des résistances de la langue française, Donnemarie-Dontilly, Éditions iXe, , 118 p. (ISBN 979-10-90062-20-7).
  • Éliane Viennot, Le Langage inclusif : pourquoi, comment, Donnemarie-Dontilly, Éditions iXe, , 142 p. (ISBN 979-10-90062-50-4).
  • « Parité linguistique », Nouvelles Questions féministes, Lausanne, Éditions Antipodes, vol. 26, no 3,‎ (lire en ligne).
  • Davy Borde, Tirons la langue : plaidoyer contre le sexisme dans la langue française, Paris, Utopia, , 127 p. (ISBN 978-2-919160-22-8, OCLC 958416136).
  • Céline Labrosse, Pour une langue française non sexiste : essai, Éditions des Intouchables, , 173 p. (ISBN 978-2-89549-087-6).
  • Edwige Khaznadar, Le Féminin à la française, Paris, Éditions L'Harmattan, (ISBN 978-2-7475-2034-8).
  • Genre, langue et politique. Le langage non sexiste en débats, Cahiers du Genre 2020/2 (no 69), L'Harmattan, 302 p.
  • Louise-Laurence Larivière, Pourquoi en finir avec la féminisation linguistique, ou À la recherche des mots perdus, Montréal, Éditions du Boréal, , 149 p. (ISBN 978-2-7646-0073-3).
  • Margaux Lacroux, « Prêt·e·s à utiliser l'écriture inclusive ? », Libération,‎ (lire en ligne).  

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier

  NODES
Association 7
chat 1
Intern 4
mac 3
Note 9
os 77
server 2
text 20
web 2