Dans une lettre ouverte à Benjamin Péret, René Char l'informe de sa décision de quitter le groupe surréaliste « sans éprouver en revanche le besoin de cracher sur ce qui durant cinq années a été pour moi tout au monde. »[2]
Après avoir échoué à associer Paul Eluard et René Crevel à sa démarche[4], Tristan Tzara, qui s'est rapproché des communistes, annonce publiquement sa démission du groupe surréaliste dans les Cahiers du Sud[5] : « Une récente tentative de quelques surréalistes de constituer un « front commun » de la poésie dans une revue parisienne, à laquelle René Char et moi avons refusé de collaborer, tentative confusionnelle que je réprouve violemment, démontre que la poésie est considérée par eux comme un but en soi, ce contre quoi, en raison même de l’affectation révolutionnaire de celle-ci, je ne saurais jamais assez m’élever. »[6]
André Breton, Situation surréaliste de l'objet, première des deux conférences : « […] exclure (relativement) l'objet extérieur comme tel et ne considérer la nature que dans son rapport avec le monde intérieur de la conscience. »[8]
1er avril André Breton, Position politique de l'art d'aujourd'hui : « Tout intellectuel digne de ce nom est possédé par] l'idée que nous vivons à une époque où l'homme s'appartient moins que jamais, où il est justiciable de la totalité de ses actes, non plus devant une conscience, la sienne, mais devant la conscience collective de tous ceux qui veulent en finir avec un monstrueux système d'esclavage et de faim. »[9]
L'organe du parti communiste hongrois Rude Pravo présente Breton et Eluard comme « deux poètes, les plus grands de la France contemporaine ». Eluard, lettre à Gala : « Je crois que Prague est pour nous la porte de Moscou. Mais de l'avis d'ici il nous faut attendre un an. »[10]
De retour de Prague, Breton fait une escale à Zurich où il prononce à nouveau son texte Situation surréaliste de l'objet[9].
André Breton reçoit l'assurance du secrétaire de l' A.E.A.R.« qu'un des surréalistes pourra s'exprimer librement » lors du Congrès international des écrivains pour la défense de la culture prévu au mois de juin[9].
Première représentation des Cenci d'Antonin Artaud dans des décors de Balthus. C'est un échec, la pièce est arrêtée au bout de 17 représentations[réf. nécessaire]
À Paris, conférence de René Crevel, Discours aux peintres à la Maison de la culture[14].
Exposition internationale du surréalisme à Tenerife (Iles Canaries) inaugurée par Breton et Benjamin Péret[15].
Conférence de Breton, L'Art et la politique à Santa Cruz de Tenerife (Canaries)[16].
Breton gifle en pleine rue Ilya Ehrenbourg qui avait calomnié les surréalistes dans un ouvrage. Ehrenbourg étant le délégué soviétique pour le Congrès des écrivains pour la défense de la culture, la participation de Breton est annulée[18].
À cause, notamment, du suicide de Crevel, Eluard est autorisé à lire le texte de Breton, interdit de prise de parole à cause de son altercation avec Ehrenbourg, en fin de congrès à minuit passé[17].
À la suite du congrès, Breton publie le tract Du temps que les surréalistes avaient raison[17] qui marque la défiance des surréalistes à l'égard de l' A.E.A.R. d'une part et le régime de l'U.R.S.S. et son chef[19].
Georges Bataille retrouve André Breton et, ensemble, fondent le groupe Contre-attaque qui ambitionne de regrouper des intellectuels révolutionnaires marxistes et non-marxistes et de réagir à la menace fasciste[réf. nécessaire]
Exposition surréaliste à La Louvière organisée par E. L. T. Mesens en collaboration avec le groupe de Bruxelles et les surréalistes du Hainaut[23].
Tristan Tzara s'engage aux côtés du Comité de soutien pour les intellectuels espagnols[30].
Le groupe Rupture publie le premier numéro de Mauvais temps qui suscite l'enthousiasme de Breton : « Il faut à tout prix que vous preniez la parole plus souvent. Il le faut d'autant plus violemment et d'une manière plus suivie que jamais que, politiquement en particulier, je crois que pour nous le moment est venu de parler très haut et de chercher à nous faire entendre de tous. »[31]
Déclaration du groupe de Bruxelles et des surréalistes du Hainaut contre le traité franco-soviétique d'assistance mutuelle. Le Couteau dans la plaie : « Nous affirmons une fois encore, que la libération de l'esprit humain ne peut être cherchée dans d'autres voies que celle de la Révolution prolétarienne mondiale. »[23]
Solidité de la chair, poèmes : « Un soleil en jaune d'œuf à qui le grand salaud ne demandera pas ses papiers, un soleil d'emmerdements, un louis quatorze édenté-fistulé, en broderie d'or, en chevelure de pucelle, paraît tous les jours et distribue ses faveurs aux nouveaux abonnés. Un fameux grabuge dans le fond des cercueils ! »[35]
Poème-Objet, objets collés sur contreplaqué[36] : « À l'intersection des lignes de forces invisibles / Trouver le chant vers quoi les arbres se font la courte échelle / L'épine du silence / Qui veut que le seigneur des navires livre au vent / Son panache de chiens bleus. »[37]
Position politique de l'art d'aujourd'hui, essai, Éditions du Sagittaire, achevé d'imprimer en novembre[38] : « Nous insistons sur le fait qu'aujourd'hui [la] peinture [à sujet social] ne peut puiser ses éléments que dans la représentation mentale pure [...] sans pour cela se confondre avec l'hallucination. »[39]
Roto-reliefs, machine optique[48] : six disques en carton, reproduisant au recto et au verso douze dessins à base de spirale. Sur un plateau de phonographe ces disques en tournant donnent l'impression de formes en expansion, comme des fleurs s'animant et dansant[49]
Yves Tanguy ou l'anatife torpille les Jivaros : « Qui ne voit maintenant se dessiner la silhouette d'Yves Tanguy, entouré d'un vol de libellule ? Je vous attends, dit-il, du haut de cette grande carrière d'où s'échappent des milliers d'Horus, couleur de tranches de sodium. Et vos grands pieds ne feront que des petits os pour manger le riz des Chinois. Mais, venez vite contempler votre image future avant que les tourbillons de la trombe n'aient dispersé dans le ciel blond platine vos cœurs et vos foies dont les boutons d'or se pourlèchent déjà les babines[65]. »
↑Georgiana Colvile, Scandaleusement d'elles : trente-quatre femmes surréalistes, Jean-Michel Place, (ISBN2-85893-496-7), p. 284 et Franca Franchi (dir.), Les Portes du rêve : 1924-2024, le surréalisme à travers ses revues, 2024, éditions Skira (ISBN978-2-37074-258-2), p. 221 pour la date.
↑Le texte sera reproduit dans la revue Commune du 22 juin 1935. Adam Biro et René Passeron, Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs, Office du livre/Presses universitaires de France, (ISBN2-13-037280-5), p. 102.
↑Qui ne sera jamais terminé. Seules restent quelques photographies dont celle où Breton pose avec une libellule sur le visage. Breton, OC2, p. XLVI.
↑Alain & Odette Virmaux, André Breton, 1987, éditions La Manufacture, Lyon, 1996 (ISBN2-73-770420-0), p. 97. Quatre photographies sont reproduites dans André Breton : la beauté convulsive, p. 296 mais datées de 1934.
↑Breton, OC2, p. LXVII et NRF no 172 : André Breton et le mouvement surréaliste, 1er avril 1967, Gallimard, re-édition de 1990 (ISBN2-07-072093-4), p. 383.
↑Conférences prévues pour les 26 et 29 juin à la Salle Chopin à Paris. 78 × 49,5 cm. Paris, Galerie des Modernes. Reproduction dans Connaissance des arts no 673, juillet-août 2009, p. 91.
↑Publié par les Éditions Surréalistes, à Paris et à New York. Cité dans Dalí et les livres, Edició catalana, Barcelone, 1982, p. 30.
↑Reproduction dans L'Œil no 729, décembre 2019, p. 95.
↑Premier roman surréaliste anglais selon Biro & Passeron, p. 118.
↑Reproduction dans Xavier Canonne (dir.), Histoire de ne pas rire : le surréalisme en Belgique, Fonds Mercator & Bozar books, Bruxelles 2024, p. 108.
↑Reproduction dans Marcel Jean, Histoire de la peinture surréaliste, 1959, éditions du Seuil, p. 245.
↑Collection G.J. Nellens, Knokke-Le-Zoute. Reproduction dans Pierre 1983, p. 174.
↑Didier Ottinger (sous la direction de), Dictionnaire de l'objet surréaliste, Gallimard & Centre Pompidou, Paris, 2013, catalogue de l'exposition le Surréalisme et l'objet présentée au Musée national d'art moderne, Centre Pompidou du 30 octobre 2013 au 3 mars 2014 (ISBN978-2-07-014181-4), p. 154.
↑33 × 33 × 4 cm. Collection particulière. Reproduction dans Ottinger, p. 232. et (fr + en) Alix Agret (dir.) et Dominique Païni (dir.), Surréalisme au féminin ? (catalogue de l'exposition présentée du 31 mars au 10 septembre 2023 au Musée de Montmartre-Jardins Renoir), In fine/Musée de Montmartre, (ISBN978-2-38203-116-2), p. 157.
↑100 × 81 cm, Genève, collection Simon Spierer. Reproduction dans Jacques Meuris, René Magritte, Taschen, Cologne, 1997, p. 43.
↑36,2 × 30,2 cm. Reproduction dans Connaissance des arts no 813, avril 2022, p. 108.
↑37,5 × 30,5 cm. Reproduction dans Beaux Arts Magazine no 79, avril 1990, p. 27.
↑68 × 44 × 26 cm. Paris, Centre Pompidou. Description complète et reproduction dans Ottinger, p. 208.
↑Datée du 4 octobre. 33,5 × 20,8 cm. Reproduction dans Beaux Arts Magazine no 79, mai 1990, p. 2.
↑Museum of Modern Art, New York. Reproduction dans Alexandrian, p. 157.