8e régiment d'artillerie
Le 8e régiment d'artillerie (8e RA) (également appelé 8e régiment d'artillerie à pied) est un régiment d'artillerie de l'Armée de terre française créé sous la Révolution à partir du régiment des Colonies artillerie un régiment français d'Ancien Régime.
En 2019, il devient le groupement de recrutement et de sélection Nord-Est - 8e régiment d'artillerie (GRS NE - 8e RA)[1].
8e régiment d’artillerie - Groupement de recrutement et de sélection Nord-Est | |
Insigne régimentaire du 8e régiment d’artillerie | |
Création | 1791 |
---|---|
Pays | France |
Type | Groupement de recrutement et de sélection |
Rôle | Recrutement |
Fait partie de | Direction des ressources humaines de l'Armée de terre |
Garnison | Vandœuvre-lès-Nancy |
Ancienne dénomination | Régiment du corps royal de l'artillerie des Colonies |
Surnom | Régiment d'Austerlitz |
Devise | "Pour la France et de bon cœur" |
Marche | "Pour la France et de bon cœur" |
Inscriptions sur l’emblème |
Austerlitz 1805 Friedland 1807 Sébastopol 1854-1855 Solférino 1859 Lorraine 1914 Verdun 1916 Soissonnais 1918 AFN 1956/1962 |
Anniversaire | Sainte-Barbe |
Fourragères | Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 |
Décorations | Croix de guerre 1914-1918 deux palmes,une étoile de vermeil et une étoile d’argent. |
Commandant historique | Claude-Charles Aubry de La Boucharderie |
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Création et différentes dénominations
modifier- : 8e régiment d'artillerie
- 1794 : 8e régiment d'artillerie à pied ;
- : régiment d'artillerie à pied de Rennes ;
- : 8e régiment d'artillerie à pied ;
- : 8e régiment d'artillerie montée ;
- : 8e régiment d'artillerie ;
- : 8e régiment d'artillerie de campagne ;
- : régiment d'artillerie de marche 8/264 ;
- : 8e régiment d'artillerie de campagne ;
- , il devient le 8e régiment d'artillerie divisionnaire ;
- : Dissous ;
- : Reconstitué dans une structure à trois groupes ;
- : le 8e régiment d'artillerie est réduit à un groupe ;
- : le 8e régiment d'artillerie est reconstitué ;
- 1955 : 8e groupe d'artillerie
- : Dissous ;
- : 8e régiment d'artillerie ;
- : Dissous ;
- : le drapeau du 8e RA est confié au groupement de recrutement et de sélection Nord-Est (GRS NE) de Vandœuvre-lès-Nancy [2] ;
- 2019 : le GRS NE prend l’appellation de groupement de recrutement et de sélection Nord-Est - 8e régiment d’artillerie (GRS NE - 8e RA).
Colonels et chefs de corps
modifier(*) Officiers qui devinrent par la suite généraux de brigade.
(**) Officiers qui devinrent par la suite généraux de division.
- : Charles Nicolas d'Hennezel
- : Sylvain François des Bordes (*)
- : Louis Tirlet (**)
- : Claude Charles Aubry (**)
- : Armand Joseph Henri Digeon (*)
- : Baron Pierre Louis Auguste Caron (*)
- : Jean-Baptiste-Charles Gauldrée-Boilleau
- : Jacques Marie Antoine de Bérauville
- : Bravy Joseph Molin
- : Charles Emmanuel de Mainville
- : Antoine Nicolas Lyautey
- : Adolphe Charles Lherbette
- : Anatole de Viviès
- : Augustin Jacques Patrice de Fadates de Saint-Georges
- : Manuel Philippe Jacques Pré de Arros
- : Philippe Georges Charles Picot de Lapeyrouse
- : Marie François Joseph de Miribel
- 1875 : colonel de Contamine
- 1880 : colonel Jaubert
- 1886 : colonel Barjon
- 1887 : colonel d'Aumale
- 1888 : colonel Michon
- 1893 : colonel Boucly
- 1896 : Alfred Frédéric Édouard Pistor
- 1898 : colonel d'Astier de la Vigerie
- 1905 : colonel Desaleux
- 1907 : colonel Berrot
- 1910 : colonel Deprez
- 1914 : colonel Mauger
- 1915 : lieutenant-colonel Schneider
- 19/01/1916 - 17/01/1917 : colonel Walch
- du au : chef d'escadron Paul Kauffer
- du au : lieutenant-colonel Brosse
- du au : lieutenant-colonel Paul Kauffer
- 1918 : lieutenant-colonel Holtzapffel
- 1919 : colonel Fondeur
- 1920 : colonel Hauser
- 1921 : colonel Bouquillon
- 1923 : colonel Séguinau de Préval
- 1927 : colonel Desrons
- 1928 : colonel Mathieu de Vienne
- 1931 : colonel Misseray
- 1933 : colonel Arnoult
- 1935 : colonel Vauthier
- 1936 : colonel Drot
- 1940 : colonel Delmotte - Colonel (du au )
- 1945 : colonel Bodinat - Lieutenant-colonel (jusqu'au )
- 1945 : colonel Bègue
- 1946 : colonel Fonquernie
- 1948 : colonel Belorgey
- 1950 : colonel de Chergé
- 1952 : colonel Companyo
- 1954 : lieutenant-colonel Drapier (du au )
- 1954 : colonel Brunet
- du 1er août au : chef d'escadron de Valence de Minardière (Premier Groupe)
- 1955 : lieutenant-colonel Jost (Premier Groupe)
- 1955 : chef d'escadron Petitpas (Quatrième Groupe)
- 1956 : chef d'escadron Lecoubs (Quatrième Groupe)
- 1957 : chef d'escadron Roux (Premier Groupe)
- 1958 : chef d'escadron Dubreuil (Quatrième Groupe)
- 1959 : chef d'escadron Calvino (Premier Groupe)
- 1960 : chef d'escadron Barthier (Quatrième Groupe)
- 1961 : lieutenant-colonel Pontfort (Premier Groupe)
- 1962 : chef d'escadron Heim (Quatrième Groupe)
- 1964 : lieutenant-colonelPoupet
- 1965 : lieutenant-colonel Maître
- 1967 : lieutenant-colonel Trotereau
- 1969 : lieutenant-colonel Cassagne
- 1971 : lieutenant-colonel Bouissac
- 1973 : lieutenant-colonel Barbotin
- 1975 : lieutenant-colonel Vaillant
- 1977 : lieutenant-colonel Richard
- 1979 : lieutenant-colonel Delbos
- 1981 : colonel Menanteau
- 1983 : colonel Crène
- 1985 : colonel Corrigou
- 1987 : colonel Burtschell
- 1990 : colonel Bariller
- 1992 : colonel Frère
- 1994 : colonel Fournier
- 1996 : colonel Courly
- 1998 : colonel Ayasse
- 2000 : colonel Delamarre
- 2002 : colonel Razat
- 2004 : colonel Plateaux
- 2006 : Michel Ledanseur
- 2008 : colonel Culot
- 2010 : colonel Ferrando
- 2012 : lieutenant-colonel Riche
- 2015-2017 : Philippe Jouve
- 2017-2019 : Anne-Henry Budan de Russé
- depuis 2019 : Xavier Thiébaut
Historique des garnisons, combats et bataille du 8e RA
modifierAncien Régime
modifierRévolution et Empire
modifierUn décret de l'Assemblée nationale, en date du , a réuni le régiment d'artillerie des colonies à l'artillerie de terre qui a pris le no 8 devenant le « 8e régiment d'artillerie ».
Le passage du régiment du service de la marine au service de la guerre fut ordonné le . Les compagnies et le dépôt quittèrent Lorient pour se rendre à Rennes, et le 1er bataillon du 8e régiment d'artillerie y est formé par le général Canclaux, et sous le commandement provisoire du chef de brigade Pommeyrols, le . Les compagnies qui étaient hors de France restèrent jusqu'à nouvel ordre dans une situation indéterminée avec un dépôt particulier à Lorient. Cet état de choses cessa après un décret de formation, signé à Lorient le , par les représentants du peuple près l'armée des côtes de Brest, Merlin, Gillet et Cavaignac.
En 1793, le 8e régiment d'artillerie se trouve engagé dans la guerre de Vendée.
En 1794, affecté à l'armée du Nord, il se trouve au siège de Bois-le-Duc.
Les compagnies embarquées reçurent l'ordre de revenir en Europe, et quand il y en eut 6 à Lorient, le 2e bataillon y est organisé, le . Il ne manquait que les 4 compagnies stationnées dans l'Inde. Pendant ce temps les compagnies disponibles avaient été partagées entre les armées du Nord et de l'Ouest.
En 1800, le dépôt se transporte à Douai.
En 1801, il assiste à la bataille d'Algésiras. Le régiment est réorganisé à Douai, en exécution de l'arrêté des consuls du . Cette opération eut lieu le suivant au quartier Saint Sulpice. Il y avait 7 compagnies présentes. Sept autres étaient cantonnées à Ostende, Dunkerque, Le Havre, Rennes. Cinq étaient dans l'Inde. Les 14e et 19e compagnies, depuis 17 ans à l'Île de France, y furent incorporées dans des compagnies d'artillerie appartenant au 3e régiment d'artillerie. Le dépôt forma 2 nouvelles compagnies pour les remplacer. Une partie du 7e régiment d'artillerie à cheval licencié est également versée dans le « 8e régiment d'artillerie à pied », au début de l'année 1802.
En 1802, dans le cadre de l'expédition de Saint-Domingue, une compagnie participe à la défense de de la colonie.
En 1804, le régiment avait 4 compagnies au camp d'Utrecht et 6 dans le Hanovre et les autres faisaient partie des garnisons des places maritimes, depuis Boulogne jusqu'à Flessingue.
En 1805, il assiste à la bataille d'Austerlitz.
En 1807, durant la bataille de Friedland, les 14e et 18e compagnies attachées au 8e corps de la Grande Armée, font des ravages dans les lignes ennemies.
En 1808, le dépôt est transporté à Boulogne, et 4 compagnies sont dirigées sur l'armée de Dalmatie.
Une partie du régiment engagée en Espagne, participe à la bataille de Somosierra en 1808, aux batailles d'Uclès et d'Almonacid en 1809, au siège de Ciudad Rodrigo en 1810, au siège de Tarragone et à la bataille Chiclana-Barrosa en 1811
L'année suivante, le colonel Digeon était avec 2 compagnies à l'armée d'Espagne. Le , la 22e compagnie se trouve au combat contre la flotte anglaise près de Terneuse.
Affecté à l'armée d'Allemagne, dans le cadre de la campagne d'Allemagne et d'Autriche en 1809, il participe aux batailles d'Eckmühl, d'Essling, de Wagram et de Znaïm.
Le dépôt du 8e régiment d'artillerie est transféré de Boulogne à Douai en , puis à Anvers en et y reste jusqu'à la chute de l'Empire.
En 1812, les 1re, 4e, 10e, 12e 13e, 14e, 15e, 16e, 17e, et 18e compagnies participent à la campagne de Russie et se trouvent engagées dans les batailles de La Moskova, de Krasnoï et de La Bérézina.
Voici la position des compagnies au :
- 1re compagnie en Russie
- 2e compagnie en Espagne
- 3e compagnie à Naarden
- 4e compagnie en Russie
- 5e compagnie à Le Helder
- 6e compagnie en Espagne
- 7e compagnie au Sénégal
- 8e compagnie à Delft
- 9e compagnie à Delft
- 10e compagnie en Russie
- 11e compagnieau Portugal
- 12e compagnie en Russie
- 13e compagnie en Russie
- 14e compagnie en Russie
- 15e compagnie en Russie
- 16e compagnie en Russie
- 17e compagnie en Russie
- 18e compagnie en Russie
- 19e compagnie à Flessingue
- 20e compagnie à Boulogne
- 21e compagnie à Boulogne
- 22e compagnie en Espagne
En 1813, dans le cadre de la campagne d'Allemagne, une partie du régiment est engagée au combat de Lunebourg et aux batailles de Lützen, de Bautzen, de Dresde et de Leipzig.
En 1814, pendant la campagne de France, le régiment combat à Craonne, Laon et Paris.
Situation des compagnies au , après la première abdication de Napoléon Ier :
- État-major à Douai
- 1re compagnie à Douai
- 2e compagnie à Bayonne
- 3e compagnie faite prisonnière en Saxe le
- 3e compagnie bis à Douai
- 4e compagnie faite prisonnière à Stettin
- 4e compagnie bis à Douai
- 5e compagnie à Douai
- 6e compagnie à Douai
- 7e compagnie à Douai
- 7e compagnie bis à Douai
- 8e compagnie faite prisonnière à Stettin
- 8e compagnie bis à Douai
- 9e compagnie à Douai
- 10e compagnie à Douai
- 11e compagnie à Vincennes
- 12e compagnie à Douai
- 13e compagnie à Douai
- 14e compagnie à Vincennes
- 15e compagnie faite prisonnière à Dresde
- 16e compagnie à Douai
- 17e compagnie faite prisonnière en Saxe le
- 17e compagnie bis à Douai
- 18e compagnie à Douai
- 19e compagnie à Douai
- 20e compagnie à Douai
- 21e compagnie faite prisonnière à Dantzig
- 21e compagnie bis à Douai
- 22e compagnie à Douai
- 23e compagnie à Douai
- 24e compagnie à Douai
- 25e compagnie à Douai
- 26e compagnie à Douai
- 27e compagnie à Landau
- 28e compagnie à Landau
Le régiment est réorganisé à Douai, le , par le général Taviel, et il reçoit 4 compagnies et le dépôt du 9e régiment d'artillerie qui venait d'être licencié.
Après l'achèvement de cette opération, le 8e régiment d'artillerie quitte Douai le , pour se rendre à Rennes. A peine installé dans cette ville, il y reçoit les ordres contradictoires du gouvernement de la Restauration et de celui de l'Empire.
Le , 6 compagnies (les 5e, 6e, 7e, 8e, 9e et 10e compagnies) sont envoyées, à marches forcées, pour Orléans afin de s'opposer à la marche de l'Empereur. Le , les 4 premières compagnies sont appelées à Vincennes par l'Empereur. Ces 10 compagnies participent à la campagne de Belgique et se retrouvent à Waterloo.
Voici la position des compagnies après la catastrophe :
- 1re compagnie au 6e corps vers la Loire
- 2e compagnie au 6e corps vers la Loire
- 3e compagnie au 6e corps vers la Loire
- 4e compagnie à Villers-Cotterêts
- 5e compagnie à Amboise
- 6e compagnie à La Fère
- 7e compagnie à La Fère
- 8e compagnie à La Fère
- 9e compagnie à La Fère
- 10e compagnie à Vincennes
- 11e compagnie à La Rochelle
- 12e compagnie à Nantes
- 13e compagnie à Rennes
- 14e compagnie à Angers
- 15e compagnie à Cherbourg
- 16e compagnie à Cherbourg
- 17e compagnie à Brest
- 18e compagnie à Brest
- 19e compagnie à Port-Louis
- 20e compagnie à Belle-Île-en-Mer
- 21e compagnie en mer revenant de la Guadeloupe
Les compagnies qui avaient pris part à la guerre reçurent l'ordre de se rendre à La Rochelle. Elles y sont licenciées au nombre de 12, par le général Berge, le .
L'état-major, le dépôt, les 13e, 17e, 18e et 20e compagnies sont licenciés à Brest, le , par le colonel Charles Louis Brouet, directeur d'artillerie.
Les autres compagnies ont subi le même sort dans les places qu'elles occupaient. La 21e compagnie est réformée au Havre, où elle venait de débarquer en provenance de la Guadeloupe.
De 1816 à 1852
modifierLe , l'organisation d'un nouveau 8e régiment d'artillerie à pied, qui prend le titre de « régiment de Rennes » est reconstitué et complété par l'appel des anciens canonniers encore liés au service des départements du Finistère, des Côtes-du-Nord, du Morbihan, de l'Ille-et-Vilaine de la Loire-Inférieure et de la Manche.
En 1816, le régiment est en garnison de Rennes, puis il est à Toulouse en 1819.
En 1823, les (1re à 8e compagnies font partie des troupes envoyées pour l'expédition d'Espagne et combattent La Corogne[3] et au Trocadéro puis en 1828 pour l'expédition de Morée pour soutenir les insurgés grecs lors de la guerre d'indépendance grecque, et participe à la prise du château de Morée et au Coron.
Le régiment se trouve à Valence en 1825, Toulouse en 1829,
En 1828, il participe à l'intervention française en Morée.
L'organisation de 1829, effectuée le , lui a enlevé 10 compagnies qu'il a cédées au 10e régiment d'artillerie, et lui a donné en échange 3 compagnies du 2e régiment d'artillerie à cheval et 5 compagnies du 1er régiment d'artillerie à pied.
En 1831-1832, les 2e, 10e et 14e batteries) participent à la campagne de Belgique et assistent au siège d'Anvers.
De 1832 à 1854 la 15e batterie se trouve en Algérie.
Il se trouve en poste à La Fère en 1831, à Metz en 1835, Toulouse en 1842, Besançon en 1845, Metz en 1849, La Fère en 1850 et Vincennes en 1853.
En 1834, il verse au 13e régiment d'artillerie 1 batterie à cheval, 1 batterie montée et 1 batterie à pied.
En 1849, la 16e batterie fait partie du corps expéditionnaire de la Méditerranée envoyée combattre la République romaine et participe au siège de Rome.
Second Empire
modifierLe , il devient le 17e régiment d'artillerie à cheval.
A la suite du décret du , le régiment est formé à Toulouse le , sous le nom de « 8e régiment d'artillerie montée ». Il se trouve composé de 8 batteries du 3e régiment d'artillerie et 8 batteries du 7e régiment d'artillerie.
En 1854-1855, les 1re, 2e, 3e, 4e, 7e, 8e et 15e batteries se trouvent, dans le cadre de la guerre de Crimée, à l'armée d'orient et participent aux Batailles de l'Alma, d'Inkerman, et de Traktir ainsi qu'au siège de Sébastopol.
En 1857 les 1re et 5e batteries participent à l'expédition de Kabylie.
En 1859 les 6e, 9e et 13e batteries participent à la campagne d'Italie et se trouvent engagées aux batailles de Montebello, de Magenta et de Solférino.
Il reprend rapidement la ronde des garnisons : Toulouse (1854-1857), Rennes (1857-1861), Douai (1861-1865), Metz (1865-1868), La Fère (1868-1870). Puis le rythme s'accélère : Vincennes le , Rennes le , Saint-Omer le , puis Aire-sur-la-Lys le .
En 1870, lors de la guerre franco-prussienne, les 5e à 9e batteries affectées à l'Armée du Rhin sont présentes aux batailles de Borny, de Rezonville, de Saint-Privat et de Ladonchamps.
Les 3e, 4e, 10e, et 11e batteries, affectées à l'Armée de Châlons, assistent aux batailles de Mouzon, de Bazeilles et de Sedan.
Les 13e, et 16e batteries, participent aux Défenses de Paris, la 1re batterie bis se trouve à Soissons et la 2e batterie à la défense de Longwy.
Le 18e à 25e batteries affectées à l'armée de la Loire assistent aux batailles de Beaune-la-Rolande et de Patay.
Les 20e, 21e, 23e bis batteries engagées avec l'Armée de l'Est combattent à Villersexel.
De 1872 à 1914
modifierAvec la réorganisation du 28 avril 1872, le nouveau 8e régiment d'artillerie mixte est créé le . Il transforme sa 11e batterie montée en batterie à cheval qui prend le n° 14 et reçoit la 4e batterie du 17e régiment d'artillerie à cheval qui prend le n° 13. Il verse 3 de ses batteries au 17e régiment d'artillerie, 1 batterie au 20e régiment d'artillerie, 2 batteries au 25e régiment d'artillerie et 2 batteries au 27e régiment d'artillerie.
Il s'installe sur plusieurs garnisons. De 1872 à 1873, il est à Lille, Calais et Aire-sur-la-Lys.
En conséquence du décret du 28 septembre 1873, une nouvelle modification place l'unité à la 6e brigade d'artillerie. Il perd a cette occasion ses deux batteries à cheval qui passent l'une au 25e régiment d'artillerie et l'autre au 32e régiment d'artillerie.
De 1873 à 1883, il est à Châlons-s-Marne, Toul, Longwy, Montmédy.
Le , il devient le 8e Régiment d'Artillerie de Campagne. De 1883 à 1887 son dépôt est à Châlons-sur-Marne, de 1887 à 1894 le régiment stationne à Nancy, Toul et Châlons. De 1894 à 1914, il est resserré sur Nancy et ressort sous le général Adrien Dubouays de la Bégassière.
Première Guerre mondiale
modifierAffectation
modifierEn casernement à Nancy et Lunéville, le régiment, rattaché à la 20e brigade d'artillerie, constitue l'appui feu de la 11e division d'infanterie (la division de fer), du 20e corps d'armée commandé par le général Foch.
Composition : 3 groupes de 9 batteries de 75.
Le 4e Groupe (10 et 11e Batteries à cheval) à la 2e division de cavalerie
Sa conduite exemplaire en Lorraine en 1914 et à Verdun en 1916 lui vaut deux citations à l'ordre de l'armée et l'attribution de la fourragère de la croix de guerre.
Il est articulé en 3 groupes d'active équipés du canon de 75 mm. Voici les lieux et les dates où il a fait campagne pendant cette guerre.
1914
modifier- Lorraine (E. Nancy, Vic-s-Seille) du 15 au ;
- Morhange du 19 au ;
- Grand Couronné (NO. Lunéville) du au ;
- La Somme (Bray) du au ;
- Artois (SO. Arras) d'octobre au ;
- Flandres (N.Ypres) du au .
1915
modifier- Artois (N. Arras) du au ;
- Champagne du 1er septembre au .
1916
modifier- Lorraine (E. Nancy) du au :
- Verdun (rive gauche) du au ;
- La Somme (NE. Bray) du 1er juin au , puis du au .
1917
modifier- Lorraine (NE. Nancy) du au ;
- Chemin des Dames (N. Œuilly) du au ;
- Woëvre (O. Flirey) du au .
1918
modifier- Verdun du au ;
- Picardie (O. Amiens) en réserve du au ;
- Le Matz (O. Ressons) du 6 au ,
- à l'ouest de Soissons du au ;
- au nord-est de Vic-sur-Aisne du 16 au ;
- L'Ailette (Coucy) du 1 au ;
- Flandres (Roulers) du 7 au ;
- La Lys (Deinze) du 21 au ;
- L'Escaut (N. Audenarde) du 3 au .
Entre-deux-guerres
modifierAvec le IIIe Groupe du 8e et deux autres groupes du 264e, il est constitué le Régiment d'Artillerie de Marche 8/264 à Mailly-le-Camp du au . Mais le , le 8e régiment d'artillerie de campagne est recréé. Il est à Nancy, Toul et Lunéville en 1919, puis Nancy et Toul en 1920. Puis le régiment part en occupation en Allemagne.
- 1919 : occupation de la Sarre du au .
- 1920 : occupation de Francfort du 3 au .
- 1921 : occupation de Crefeld du au .
- 1923-1924 : occupation de la Ruhr (Duisbourg) du au .
Le , le régiment devient le 8e régiment d'artillerie divisionnaire. Il stationne à Nancy de 1923 à 1940.
Ses campagnes pendant cette période :
- 1925-1927 : Syrie (2e et 4e bies) d' à ; Damas ; Djebel Druze de mars à .la 2° Bie recevra La Croix de guerre des TOE avec palme à cette occasion et puis Ces deux batteries passent au 19e à leur retour en .
Seconde Guerre mondiale
modifierCampagne 1939-1940 :
Appartient à la 11e division d'Infanterie
- 1939 : Front de Lorraine (O. Sarreguemines) du au ; Opérations sur la Blies, forêt de la Warndt du au ; Delme du 1er décembre au .
- 1940 : Sarre (E.Saint-Avold) du au ; Front de l'Aisne (E. Compiègne) du au ; Crépy-en-Valois du 11 au ; Retraite du Centre: canal de l'Ourq (O. Meaux) le ; La Seine (Fontainebleau) les 14 et ; La Loire (Châteauneuf) du 16 au ; Salbris le ; L'Indre le , Nontron le .
Il est dissous à Clermont-Ferrand en .
Reconstitué à Nancy[4] le [5] dans une structure à trois groupes, il est à Saint-Mihiel en [réf. souhaitée]. Régiment non endivisionné, il dispose de douze obusiers allemands de 105 mm lFH 18 et d'une vingtaine de canons de 105 mm long modèle 1936 Schneider[6].
Quelques éléments participent à la fin de la campagne de mai en Allemagne[réf. nécessaire] : le 1er Groupe à Offenbourg; le 2e groupe à Rastadt puis à Emmendingen le ; de juillet à octobre le 3e groupe et l'état-major du I/8 sont à Offenbourg et Kehl. Le , le 2e groupe fait mouvement sur Strasbourg.
De 1945 à 2013
modifier- Le , le 8eRA est réduit à un Groupe, le 1/8e RA. En , il est à Lambach, Drachenbronn, Langensoultzbach. Le , il est au quartier Drouot à Nancy.
- Le 8e RA est reconstitué le en une batterie de commandement et 4 groupes (anciens Ier groupes des 5e, 15e, 39e et 8e régiments), au sein de la 2e division d'infanterie[4]. Du 1er avril au 1er octobre il est ainsi réparti : la batterie de commandement et le IV/8e à Nancy; le I/8e à Haguenau; le II/8e à La Fère; le III/8e à Moulins-lès-Metz, caserne Serret. Puis du à 1955, seul le II/8e change de garnison en s'installant à Verdun.
En mars 1955, les Ier et IIe groupes sont dissous, et le régiment est réduit à deux groupes, le Ier (ancien IIIe groupe) à Metz et le IVe à Nancy[4].
Il participera ensuite aux opérations en Afrique du Nord. Il sera en Algérie de 1955 à 1963, dans l'Est constantinois, au sein de la 2e division d'infanterie motorisée. Le Ier Groupe sera ainsi déployé : Akbou (au sud-ouest de Bougie) du au ; Guelma, Duvivier (au sud de Bône) du au mois de . Il participe au Barrage sur la frontière tunisienne à Sakiet (à l'est de Souk Ahras) de à . Il est à Blandan (est de Bône) du au . Le IVe Groupe est en Grande-Kabylie (au nord-est de Tizi-Ouzou) du au . Puis il est à Randon, Combes (sud-est de Bône) du au . Il participe au Barrage sur la frontière tunisienne, au sud-est de Souk Ahras : Gambetta, Ouenza du à ; Souk Ahras, Aïn Zana de à . C'est à Blandan (est de Bône) où il s'installe du au , qu'il est transformé en 8e Groupe d'Artillerie le . Il est à Bône-les-Salines du au . À son retour en métropole, le 8e Groupe d'Artillerie est dissous le à Sissonne[réf. nécessaire].
- Le 8e régiment d'artillerie est recréé le à Commercy.
- 1977 : Il est l'une des unités de la 4e division blindée à sa formation.
- 1991 : participation à la guerre du Golfe. Une section de mini-avions de reconnaissance tactique sans pilote (MART), en cours d'expérimentation au régiment, est mise sur pied dans les quelques jours qui précèdent l'action terrestre puis est acheminée sur le théâtre d'opération. La mission dure du au . Le régiment ayant été fortement sollicité pour fournir son personnel engagé à d'autres unités de la division (la 10e division blindée), il est fait appel à du personnel en provenance du 403e régiment d'artillerie de Chaumont. C'est pendant cette opération qu'est conforté le besoin en drone lent pour acquérir en temps réel le renseignement par images. Les enseignements tirés du succès de cette expérience orienteront le choix vers les drones Crécerelle qui doteront par la suite le 6e Groupe du 7e régiment d'artillerie, puis le 7e régiment d'artillerie jusqu'à sa transformation en 61e régiment d'artillerie.
Missions de paix et d'interposition sous l'égide de l'ONU en 1995 au Liban. Le régiment professionnalise en la 4e batterie qui sera suivie de la BCL, de la 1re Batterie puis du reste du régiment. Ensuite missions sous l'égide de l'OTAN en Bosnie ex-Yougoslavie) 1997, etc.
- En 1998 il fait partie de la 2e division blindée et part à Mayotte
- 1999 : il fait partie de la 7e brigade blindée
Il est au Kosovo en 1999, 2001, 2003, 2005..., en RCI (république de Côte d'Ivoire) à plusieurs reprises mais aussi au Tchad, en RCA (République de Centrafrique), à Djibouti, Au Liban avec ses AU F1, en Afghanistan... Il sert aussi dans les territoires d'outre-mer (Guyane, Réunion, Martinique, Tahiti, Nouvelle-Calédonie, Mayotte ainsi que sur les îles éparses)
Le régiment est dissous en 2013 après 229 ans de bon et loyaux services.
Depuis 2017
modifierLe , le général de brigade Delion, père de l'arme de l'artillerie, remet le drapeau du 8e régiment d'artillerie au groupement de recrutement et de sélection Nord-Est (GRS NE)[7].
Il est de nouveau stationné à Vandœuvre-lès-Nancy au quartier Drouot. En juillet 2019, il prend appellation de groupement de recrutement et de sélection Nord-Est - 8e régiment d'artillerie[1].
Faits d'armes portés sur l'étendard du régiment
modifierIl porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[8] :
- Austerlitz 1805[9]
- Friedland 1807
- Sébastopol 1854-1855
- Solférino 1859
- Lorraine 1914
- Verdun 1916
- Soissonnais 1918
- AFN 1956/1962
Sa cravate est décorée de la croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée et l'attribution de la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918 (10/08/1918).
Devise
modifier« Alter post fulmina terror » (« l'autre terreur après la foudre »)
Chant
modifier"Pour la France et de bon cœur"
1er couplet :
- Pour la France et de bon cœur
- Avec panache et sans peur
- Nous saurons nous montrer dignes
- Du soleil de notre insigne.
- Le canon de Gribeauval
- De l'artillerie à cheval
- Servi par de fiers Grognards
- Fit nos premières victoires.
Refrain
- Pour la France et de bon cœur
- Combattront les artilleurs
- Du régiment d'Austerlitz
- Valeureux enfants du 8.
2e couplet :
- Pour la France et de bon cœur
- Pour la gloire et pour l'honneur
- Nous servirons nos canons
- Pour tirer à l'unisson.
- De Nancy à Commercy
- Ils vaincront pour la Patrie
- Et la gloire de l'étendard
- Éternelle en leur mémoire.
Insigne du 8e régiment d’artillerie
modifierAnneau d'argent portant en chef l'inscription « Austerlitz ». Un soleil d'or broche le tout. histoire-collection.com
Personnalités célèbres ayant servi au 8e RA
modifier- chef de bataillon Henri Marie Lenoury en
- Maréchal de camp Caron (major du 8e d'artillerie le , il revient en 1813 comme chef de corps).
- Maréchal Joffre, sous-lieutenant au 8e RA en 1870.
- Jacques Cariou, triple médaillé en équitation aux Jeux olympiques de 1912, lieutenant au 8e RA de 1900 à 1902[10].
- Général Yves Crene, ancien commandant du 8e RA, chef d'état-major de l'Armée de terre du au .
- Colonel Arnaud Beltrame 1973-2018, Officier de gendarmerie mort pour le service de la nation le à la suite de l'attentat terroriste de Trèbes.
Le régiment avant sa dissolution en 2013
modifierMissions
modifierRégiment d'artillerie de la 7e brigade blindée, le 8e RA est chargé de l’appui feu des unités en cours d'action. Il doit pouvoir être engagé dans des actions très diverses allant de l'engagement total et massif contre un ennemi blindé et mécanisé en Centre Europe, à l'envoi de modules artillerie sur des théâtres d'opérations extérieures ou à des actions humanitaires et de maintien de la paix dans le monde.
Composition
modifier- 4 batteries de tir.
- 1 batterie de commandement et de logistique.
- 1 batterie d'administration et de soutien.
- 1 batterie de réservistes (B5).
- 1 batterie de renseignement.
Matériels
modifier- Canons de 155 mm AUF1
- Mortiers de 120 mm
- Canons AA de 20 mm
- AMX-10P (VOA) véhicules d'observation de l'artillerie
- VAB équipés de matériels spécifiques, pour les besoins topographiques (VIT) et pour la transmission de données (ATLAS)
- Peugeot P4
- TRM 2000
- TRM 10000
Camions citerne.
-
Canon Auf1.
-
Camion TRM-2000.
-
Camion TRM-10000 citerne.
-
Mortier français de 120 mm
Notes et références
modifierNotes
modifierRéférences
modifier- « De l’importance du patrimoine », sur le site de l'Armée de terre, le 1er juillet 2019.
- « Les emblèmes de dix unités dissoutes attribués à des organismes de formation », sur lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr (consulté le )
- L'INTERVENTION FRANÇAISE EN ESPAGNE (1822-1824)
- Jacques Sicard, « La 2e division d'infanterie en Algérie et ses insignes », Militaria Magazine, no 231, , p. 28-35
- Archives petites unités 12P, Service historique de la Défense (lire en ligne), p. 145
- Stephane Weiss, "Le jour d'après" : organisations et projets militaires dans la France libérée : août 1944 - mars 1946 (thèse), Université Lumière-Lyon-II, (HAL tel-01419407), p. 344, 674 & 697
- « Les emblèmes de dix unités dissoutes attribués à des organismes de formation », sur lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr (consulté le )
- Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
- Le 8e RA est le seul régiment d'artillerie à porter l'inscription AUSTERLITZ 1805. inscription
- « Cariou Jacques », sur culture.gouv.fr, base Léonore, dossier LH/427/76, notice L0427076, p. 8 (consulté le 12 février 2018).
Sources et bibliographie
modifier- Louis Susane : Histoire de l'artillerie Française
- Pierre Montagnon : Histoire de l'armée française
- Historique des corps de troupes de l'armée française (1569-1900)
- Campagne 1914-1918. Historique du 8e régiment d'artillerie, Paris, Chapelot, 63 p., lire en ligne sur Gallica.
- Historique du 8e Régiment d’Artillerie
- Maurice Loir, Au drapeau ! Récits militaires extraits des mémoires de G. Bussière et E. Legouis, du Cte de Ségur, du maréchal Masséna, du général Vte de Pelleport,... et des journaux, , 312 p. (lire en ligne), p. 297 et suivantes
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier