Missile antichar

Missile visant à détruire des chars
(Redirigé depuis ATGM)

Un missile antichar est un missile destiné à détruire un char. Ces missiles peuvent être tirés :

  • depuis un système léger porté par des fantassins
  • depuis un véhicule blindé
  • depuis un aéronef, hélicoptère de combat, drones ou un avion
Tir d'un missile antichar TOW filoguidé depuis un HMMWV

Il est fréquent que le même missile puisse être au choix mis en œuvre d'une des trois façons indiquées ci-dessus.

Historique

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Coupe d'un missile antichar français ENTAC de première génération, entré en service dans les années 1950
 
AT-3 soviétique sur un BMP-1

Les missiles antichar font leur apparition dans les années 1950, avant de se généraliser dans la décennie suivante avec la miniaturisation des systèmes de guidage.

Ce fut en 1955 qu'entra en service le premier missile antichar opérationnel, il s'agit du SS.10 français à téléguidage manuel. Les ATGM de première génération utilisent un type de guidage de commande appelé Commande manuelle sur ligne de visée (MCLOS). Cela nécessite une intervention continue d'un opérateur utilisant un joystick ou un système de contrôle similaire pour diriger le missile vers une cible. Un des gros inconvénients de ceci est qu'un opérateur doit garder le réticule du viseur sur une cible, puis diriger le missile dans le réticule, c'est-à-dire la ligne de visée. Pour ce faire, un opérateur doit être bien formé (passant de nombreuses heures sur simulateur) et doit rester immobile et avoir un visuel sur sa cible pendant le temps de vol du missile. De ce fait, l’opérateur est très vulnérable lorsqu’il guide le missile. En plus de la faible probabilité de destruction, d'autres problèmes avec les ATGM de première génération incluent une vitesse de missile lente, une portée efficace minimale élevée[1]. Les premiers produits massivement le sont par les Soviétiques avec le 9M14M Malyutka avec une mise en service en 1963, ce missile est encore utilisé par plusieurs armées en 2024 dont la Chine sous le nom de HJ-73.

Les missiles à commande semi-automatique guidée vers la ligne de mire ou à commande semi-automatique sur ligne de visée (SACLOS) de deuxième génération nécessitent qu'un opérateur ne garde le viseur sur la cible que jusqu'à l'impact. Les commandes de guidage automatique sont transmises au missile par fil ou par radio, ou le missile s'appuie sur un marquage laser ou une vue d'une caméra de TV depuis le nez du missile. Dans cette génération les modèles les plus connus sont le russe 9M133 Kornet, le LAHAT (en) israélien, la version hors de la portée visuelle (NLOS) du Spike israélien et les missiles américains Hellfire I. L'opérateur doit rester immobile pendant le vol du missile[2].

Les missiles à téléguidage automatique entrent en service en 1970 avec le missile TOW américain. Dans les années 2000, des missiles à capacité « tire et oublie » sont développés mais leur coût est bien plus important que les précédents[3].

Comme les roquettes antichar, leur charge offensive est une charge creuse ; ils diffèrent néanmoins des roquettes par leur guidage en cours de vol et une phase de propulsion souvent plus longue. Leur système de guidage leur permet d'engager des cibles à des distances bien supérieures à celles des roquettes. .

Typologie

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Caractéristiques des différentes générations de missiles

De nombreuses armées se sont dotées de cette arme, qui se décline en plusieurs types :

  • Les missiles courte portée — comme l'Eryx français — ou moyenne portée (Milan français) traquent leur cible par un guidage infrarouge, dont le faisceau est émis par le lanceur ;
  • Le missile moyenne portée de nouvelle génération à trajectoire oblique tel le Javelin américain sont plus gros et verrouillent leur cible par radar. Ils prennent ensuite de l'altitude et percutent le blindé par le toit, généralement beaucoup moins protégé que les côtés (voir blindage réactif).
  • Les missiles longue portée filoguidés tels le HOT franco-allemand de 2e génération, plus lourd que les précédents et  ; la France, le Royaume-Uni et l'Allemagne avaient commencé dans les années 1980 le développement d'un missile antichar de 3e génération tire et oublie appelé AC3G en français, Trigat en anglais, PARS3 en allemand. Prévu pour être décliné en deux versions (moyenne et longue portée), il devait équiper respectivement des véhicules terrestres et l'hélicoptère Tigre d'EADS. En , seule la version PARS3 LR (Long Range ou Lange Reichweite) a été commandée par le BWB au consortium réunissant MBDA et la société allemande DBD (Diehl BGT Defence).

On considère aujourd'hui les catégories de missiles aujourd'hui surtout selon leur masse, s'ils peuvent être maniés par des fantassins, ou devant être utilisés depuis un porteur terrestre ou un aéronef.

Par pays

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Tigre allemand armé avec un Trigat-LR
 
Lanceur Hongjian Red Arrow-12 (missile HJ-12 en arrière plan)
 
Javelin.
 
ERYX.
  • MILAN (1972) (retiré du service)
  • HOT (1978)
 
Tourelle de l'ASCOD avec missile antichar Spike
 
Tir de NLAW pendant un exercice à Salisbury Plain (Angleterre)
 
AT-2 Swatter.
 
AT-7 Saxhorn.

Notes et références

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  1. (en) N.R. Iyer, « Recent Advances in Antitank Guided Missile Systems »   [PDF], Defence Science Journal,
  2. (en) « Anti-tank Guided Weapons »  , sur smallarmssurvey
  3. TOW, le missile phare du conflit syrien : de la genèse à la techno-guérilla

Voir aussi

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