Aki Shimazaki

écrivaine canadienne

Aki Shimazaki est une écrivaine québécoise, née en 1954 à Gifu au Japon. Elle a immigré au Canada en 1981 et vit à Montréal depuis 1991. Écrits en français, ses livres ont été traduits en anglais, en japonais, en serbe, en russe, en italien, en portugais, en allemand, en hongrois et en espagnol.

Aki Shimazaki
Shimazaki au salon du livre de Montréal en 2018.
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Biographie

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Aki Shimazaki grandit avec ses trois sœurs à la campagne dans une ancienne famille de propriétaires cultivateurs. Elle rêve de devenir romancière depuis ses 11 ans et commence à écrire des histoires qu'elle invente. Elle publiera des nouvelles dans une revue locale éditée par sa sœur.

Elle a d'abord travaillé au Japon pendant cinq ans comme enseignante d'une école maternelle et a également donné des leçons de grammaire anglaise dans une école du soir.

En 1981, à 26 ans, elle envoie des demandes de résidence à plusieurs pays dont le Canada qui l'accueillera. Elle enseigne dans une école japonaise, tout en étudiant l'anglais et le français. Elle apprend à jouer de la flûte et joue avec des instrumentistes amateurs[1]. Selon, une autre source, elle passe ses cinq premières années à Vancouver, travaillant pour une société d'informatique.

Après cela, elle part vivre pendant cinq ans à Toronto.

À partir de 1991, elle s'installe à Montréal où, en plus de son activité littéraire, elle enseigne le japonais. Elle suit un cours de composition dans une école de français pour immigrés.

En 1994, à l'âge de quarante ans, elle apprend le français dans une école de langue[2].

Elle commence ensuite à écrire en français de courts romans dont son premier roman sera le fruit de trois ans de travail.

Son œuvre se déploie en pentalogies : cycles de cinq romans construits autour d'une même histoire, telle que vécue par cinq personnages différents et pouvant se lire indépendamment.

Chaque nouveau roman lui demande dix mois d'écriture, publiés tous les un ou deux ans. Ils contiennent une centaine de pages avec leur titres en japonais évoquant un végétal ou un petit animal.

Ouvrages

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Ses œuvres en français sont, pour la plupart, publiées chez Leméac ou Actes Sud.

  • Second cycle : Au cœur du Yamato :
  • Troisième cycle : L'ombre du chardon :
    • Azami, 2014
    • Hôzuki, 2015
    • Suisen, 2016
    • Fuki-no-tô, 2017[3]
    • Maïmaï, 2018[4]
  • Quatrième cycle: Une clochette sans battant
    • Suzuran, 2019
    • Sémi, 2021
    • No-no-yuri, 2022
    • Niré, 2023
    • Urushi, 2024

Aperçu de quelques livres

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  • Zakuro (2008) : Tsuyoshi Toda, grâce à son ami Kôji Satô, retrouve la trace de son père disparu en Sibérie en 1942, vingt-cinq ans auparavant.
  • Tsukushi (2012) : Dans leur grande maison de Tokyo, Yûko Tanase, épouse Sumida, née à Kobe, spécialiste en ikebana, koto et gâteau au chocolat, fête le treizième anniversaire de leur fille unique, Mitsuba (Trois feuilles). Ce , elle y fait la connaissance de Yoshiko Matsuo, mère de deux amies d'école de sa fille. Les confidences de Yoshiko, au cours d'une sortie entre amies à Yokohama, l'amènent à réviser sa vision du monde : la symbolique des fleurs, particulièrement celle (surprise) des tiges de prêle (Tsukushi), son premier amour T. Aoki, le café Torêhuru, la serveuse Yariko, la rencontre de son mari Takashi Sumida (banquier de 35 ans), sa belle-famille, l'ami photographe Michio Mori (alias Yûji Sumida), le restaurant Zakuro (Yokohama), M. Toda, le roman Une soif d'amour de Mishima.
  • Azami (2014) : Mitsuo Kawano, 36 ans, est rédacteur dans une revue culturelle de Nagoya. Sa vie sexuelle est terminée avec son épouse Atsuko, 34 ans. Après avoir élevé leurs deux jeunes enfants, elle s'installe avec eux dans sa maison familiale à la campagne, à une heure de distance, pour se lancer dans la culture de la bardane. Gorô Kida aborde Mitsuo et lui fait croiser au bar X Mitsuko Tsuji, entraîneuse du vendredi soir. Ils ont tous trois été élèves dans la même classe, à 30 kilomètres de là, vingt-quatre ans plus tôt, sans se revoir. Ils sont tous trois issus de familles recomposées ou décomposées. Mitsuo et Mitsuko étaient tous deux originaires de Nagoya et brièvement déplacés, donc étrangers. Elle a été son premier amour, à sens unique. Il la retrouve également serveuse de bar en semaine. Azami (le chardon) est à la fois un nom dans une comptine de sa grand-mère et le surnom qu'il a donné à Mitsuko dans son journal intime de l'époque...
  • No-no-yuri (2022) : Originaire d’une petite ville de la région du San’in, Kyôko est une femme célibataire d’une grande beauté. Tout l’oppose à sa sœur cadette Anzu, divorcée, mère d’un garçon, céramiste reconnue. Kyôko, elle, poursuit depuis treize ans une carrière de secrétaire de direction dans une société de cosmétiques à Tokyo. Elle profite ainsi, avec légèreté, du magnétisme qu’elle exerce sur les hommes et s’épanouit au gré de ses voyages d’affaires. Mais le départ soudain de son patron et l’arrivée du nouveau, plus jeune, plus charmant, vont ébranler en elle bien des certitudes[5].
  • Hôzuki (2015) : Parce qu’il est marqué au sceau du secret, Hôzuki est un roman emblématique de Aki Shimazaki. Les deux personnages principaux ne se connaissent pas au début du roman, mais elles ont en commun le même secret. Parfaitement équilibré, le roman se divise en deux parties égales. Dans la première moitié, Mitsuko (que nous avons connue dans Tsubaki) se présente comme une libraire bien singulière, mais sans histoire. Elle vit avec son fils Tarô (eurasien et sourd-muet) et sa mère. Elle exploite une librairie spécialisée en livres d'art. Distante, elle semble bien en contrôle de sa vie malgré le poids d’un évènement passé qui en a changé le cours. C’est « Hôzuki ou madame Kitô » dirons-nous en guise de sous-titre de cette première partie. Arrive la deuxième moitié (page 73) et c’est la révélation sur la vraie nature de son passé, sur la présence de Tarô qui n’est pas son fils biologique, mais un enfant trouvé dans la consigne d’une gare, qu’elle a sauvé et adopté avec la complicité d’une sage-femme. Il y a aussi cette cliente Mme Sato et la petite Hanako sa fille. Le rôle que joue le nom de la librairie « Kitô », qui, s’il est écrit en hiragana, veut aussi bien dire prière que hôzuki, le nom d’une plante. Justement cette plante est celle que Mme Sato avait déposée à côté de son fils dans le casier de la consigne où elle l’avait abandonné. Elle est en fait la vraie mère de Tarô et Hanako est la demi-sœur de ce dernier. C’est « Hôzuki ou le petit Tarô » dirons-nous en guise de sous-titre de cette seconde partie. Donc le même secret, mais vécu différemment par ces deux femmes. Mitsuko vit très bien avec son passé, tandis que madame Sato, vit rongée par le remords. Ces destins croisés sont cachetés au sceau du secret si cher à Mme Shimazaki. « Secret » où réside le génie de son œuvre romanesque. Ajoutons que l’intrigue est parfaitement servie par le style concis de l’auteure.

Prix et distinctions

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  • 2021 : Prix Hervé-Foulon[6] du livre oublié pour son roman Le poids des secrets T.1 : Tsubaki, initialement paru en 1999.

Notes et références

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  1. Gladys Marivat, « Aki Shimazaki la constance de la romancière », Lire magazine littéraire,‎ , p. 52-55
  2. Jean-François Schwab, « L’élégance cachottière de l’escargot », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
  3. Lise Schaller, « Un univers japonais sans surprise », La Liberté, (consulté le ).
  4. Laurence Houot, « "Maïmaï", le dernier roman d'Aki Shimazaki, reine de la "pentalogie" », sur France Info, (consulté le ).
  5. « No-no-yuri | Actes Sud », sur www.actes-sud.fr (consulté le )
  6. Patrick Bilodeau, « Aki Shimazaki remporte le prix Hervé-Foulon pour son roman Tsubaki », sur revue.leslibraires.ca, (consulté le ).

Voir aussi

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Liens externes

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  NODES
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