Alexandre Trifonovitch Tvardovski
Alexandre Trifonovitch Tvardovski (en russe Алекса́ндр Три́фонович Твардо́вский , né le 8 juin 1910 ( dans le calendrier grégorien) à Zagorïé, dans l'actuelle oblast de Smolensk, et mort le [1] à Krasnaïa Pakhra, dans l'oblast de Moscou) est un poète et écrivain russe soviétique qui fut rédacteur en chef du magazine littéraire Novy Mir (1950-1954 ; 1958-1970). Il fut également membre du Comité central du Parti communiste soviétique[2].
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Institut de philosophie, de littérature et d'histoire de Moscou (d) |
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Prix Staline Liste détaillée Prix Staline Prix Lénine Ordre de l'Étoile rouge Médaille du centenaire de la naissance de Lénine (en) Médaille du Jubilé des « 20 ans de la victoire dans la Grande guerre patriotique de 1941-1945 » (en) Médaille du Jubilé des « 50 Ans des Forces armées de l'URSS » (en) Ordre du Drapeau rouge du Travail Ordre de la Guerre patriotique de 1re classe Prix d'État de l'URSS Ordre de la Guerre patriotique de 2e classe Médaille pour la victoire sur l'Allemagne dans la Grande Guerre patriotique de 1941-1945 Ordre de Lénine Médaille du 800e anniversaire de Moscou (en) |
Vassili Tiorkine, Tiorkine dans l'autre monde, De par les droits de la mémoire |
Biographie
modifierTvardovski est né dans le khoutor Zagorïé (Загорье) près du village Seltso (Сельцо). Le père d'Alexandre a hérité d'une petite parcelle de terrain de son père à lui, qui l'avait reçue après son service militaire dans les artilleurs dans l'armée tsariste. « Cette terre - de dix et quelques hectares - située dans des marais et entourée d'une oseraie, d'une sapinière, et des bouleaux, était dans tous les sens peu enviable. Mais pour le père, qui était le fils unique d'un soldat sans terre et dont le travail rude de plusieurs années comme forgeron, était parvenu à rassembler la somme nécessaire au premier versement à la banque, cette terre était la voie vers la sainteté. À nous, les enfants, il nous enseignait dès le plus jeune âge l'amour et le respect de cette aigre et avare terre, mais c'était là notre terre - notre "propriété", qu'il appelait comme pour rire "la ferme". »
Les parents du futur poète furent victimes de la dékoulakisation à l'époque de la collectivisation en Union soviétique[3]. Leur maison a été brûlée par les voisins. Néanmoins, dans toutes ses œuvres, Alexandre Tvardovski fait l'éloge du régime communiste.
Tvardovski a commencé à écrire de petits articles pour la presse locale à l'âge de quatorze ans. Le poète Mikhaïl Issakovski l'a pris sous son aile. Son premier poème La Voie du socialisme (Путь к социализму) a été publié en 1931. Son premier recueil de poésies sort en 1935.
En 1939-1940, avec d'autres amis écrivains, il est correspondant du journal Na straje Rodiny (На страже Родины) dans le district militaire de Léningrad (Ленинградский военный округ). En 1938, il devient membre du parti communiste. En tant que commissaire politique, il participe à l'invasion soviétique de la Pologne et, en tant que correspondant de guerre à la Guerre d'Hiver. Il écrit son œuvre la plus connue Vassili Tiorkine pendant son service à Voronej dans l'unité militaire du front sud-ouest où il travaillait pour le journal Armée Rouge. Les chapitres du poème étaient publiés au fur et à mesure de leur écriture. Grâce à son personnage, Tvardovski devient une figure culte pour la génération qui a traversé la guerre[4].
Après la guerre, il devient rédacteur en chef du magazine littéraire Novy Mir où il publie, avec la permission de Nikita Khrouchtchev, la nouvelle d'Alexandre Soljenitsyne Une journée d'Ivan Denissovitch racontant la vie quotidienne dans un camp de concentration stalinien[5],[6]. En 1961, Tvardovski obtient le prix Lénine après avoir publié une sorte d'épopée, Loin, au loin..., à la gloire de l'URSS, mais dans l'esprit de la destalinisation[6]. Après la destitution de Khrouchtchev qui lui assurait une protection, Tvardovski doit faire face aux nombreuses attaques et intrigues échafaudées contre lui et le journal[7]. Au mois de , Tvardovski quitte la rédaction du Novy Mir. Peu après, on lui découvre un cancer des poumons. Il meurt le et est inhumé au cimetière de Novodevitchi.
Œuvres
modifierLes œuvres majeures d'Alexandre Tvardovski sont :
- Le Pays de Mouraviia (1936)
- Vassili Tiorkine (1942-1945)[8]
- La Maison au bord de la route (1946)
- Loin, au loin... (1961)[6]
Œuvres traduites en français
modifierNotes et références
modifier- (en) « Tvardovsky, Liberal Soviet Editor, Dies », The New York Times, (lire en ligne)
- (ru) « История русской литературы XX века (20-90-е годы). Основные имена. Под редакцией Кормилова С. И.: А.Т. Твардовский », sur gumer.info (consulté le )
- (en) Sheila Fitzpatrick, A Spy in the Archives : A Memoir of Cold War Russia, Bloomsbury Publishing, , 352 p. (ISBN 9780857723420, lire en ligne), p. 323
- (en) James Von Geldern et Richard Stites, Mass Culture in Soviet Russia : Tales, Poems, Songs, Movies, Plays, and Folklore, 1917-1953, Indiana University Press, , 492 p. (ISBN 978-0-253-32893-9, présentation en ligne), p. 371
- « ALEXANDER TVARDOVSKY RESTE RÉDACTEUR EN CHEF DE " NOVY MIR " », Le Monde, (lire en ligne)
- Armand Gaspard, « Dix années de "dégel" », Politique étrangère, vol. 28, no 1, , p. 58-79 (lire en ligne)
- Alexandre Soljenitsyne (trad. du russe par René Marichal), Le chêne et le veau : esquisses de la vie littéraire (autobiographie), Paris, Seuil, (ISBN 978-2-02-002121-0, BNF 34571305), p. 8-282
- (ru) Кудрявцев Г.Г., « Александр Твардовский. Как был написан "Василий Теркин" », sur lib.ru, (consulté le )
Bibliographie
modifier- Vladimir Lakshin, trad. Michael Glenny Solzhenitsyn, Tvardovsky, and Novy Mir, MIT Press, 1982 (ISBN 9780262620390), 183 p.