André Biguet

poète français

André Biguet, né Jules Arsène Joseph Biguet le à Avesne-le-Comte dans le Pas-de-Calais et mort pour la France à Auménancourt dans le département de la Marne le , est un écrivain français du XXe siècle. Son nom est inscrit au Panthéon dans la liste des 560 écrivains morts pour la France.

André Biguet
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Jules Arsène Joseph BiguetVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Parentèle
Maurice Leblanc (beau-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions
signature d'André Biguet
Signature

Biographie

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Jules Arsène Joseph Biguet, né le à Avesne-le-Comte est le fils d'Arsène Marie Joseph Biguet (1855-1894) et d'Élise Deschamps (1862-), tous deux commerçants à Avesnes-le-Comte[1].

Passionné par l'écriture, il fonde à 14 ans un journal, Le Lycéen, qui contient ses essais poétiques et critiques. À 15 ans, il publie Goënolé, cinq actes en vers et met en scène, à 17 ans, une pièce de théâtre Par un soir de bal, dont l’amour est le thème principal[2].

Il fait ses études à Lille, au lycée Faidherbe où il passe la première partie du baccalauréat en 1910, puis à Boulogne-sur-Mer, au lycée Mariette en 1912. Il part ensuite en Angleterre et y passe quelques mois.

À 20 ans, il va à Paris pour y préparer une licence de philosophie[3] et publie Le Feu et la cendre, un recueil de poèmes[4]. Il se lie d'amitié avec le poète Marcel Ormoy qui lui dédiera son recueil Le Visage inconnu en 1925[5].

Faisant partie de la classe 1912, il est exempté de faire le service militaire en 1914 pour « lésion organique au cœur »[6]. Déclaré apte au service armé, il est finalement incorporé au 1e régiment d'infanterie en novembre 1914. Il décrit son incorporation et la suite de sa préparation militaire dans un courrier à son ami André Gobert :

Que je te narre brièvement mon odyssée : en août, je tente de contracter un engagement volontaire et contracte… la scarlatine. À la chambre jusqu’au 15 septembre. En novembre, je demande à être examiné à un conseil de révision avec des réfugiés. Malgré une faiblesse consécutive à ma maladie, j’arrive à être versé dans le service armé, avec félicitations du général. Envoyé au bureau de recrutement de Périgueux, je fus dirigé le 25 novembre au dépôt du premier d’infanterie à Tulle. Le 18 décembre, je partais pour le camp d’instruction de la Courtine. Le 9 janvier, je passais à Limoges l’examen constitutif du peloton des élèves officiers de réserve et en sortais avec le numéro 6 sur 335 candidats. Depuis le 20 janvier, le peloton est commencé et il doit durer jusqu’à fin mars. J’espère partir au feu en avril comme aspirant si ça va bien au peloton. Nous y avons beaucoup de travail, des chapitres de théorie à apprendre, étude tous les soirs… Que je te dise rapidement que je me porte mieux que jamais, que je suis heureux voulant l’être, en attendant les hasards de la guerre, voulus et désirés…[7]

Il passe au 84e régiment d'infanterie en avril 1915 et part avec le premier contingent envoyé pour la Serbie puis la Macédoine. Il est cité à l'ordre du régiment en décembre 1915 : « placé sous les ordres du 284e pour sa belle conduite devant l'ennemi. S'est signalé au cours des combats du 8-12-15 par son courage et son dévouement. S'est dépensé sans compter, résistant le dernier devant des forces supérieures », ce qui lui vaut la Croix de guerre avec étoile de bronze[6].

Atteint de paludisme, il est évacué à Salonique puis en France vers la fin de 1916. Après son retour de l’hôpital, il est nommé sous-lieutenant de réserve et passe au 135e régiment d'infanterie en mai 1917[8].

Le , il épouse sa marraine de guerre, avec qui il entretient une correspondance depuis le front, Louise Émilie Marie Leblanc (1889-1974) à la mairie du 17e arrondissement de Paris[9]. Louise Leblanc est la fille du célèbre auteur d'Arsène Lupin, Maurice Leblanc et la nièce de Maurice Maeterlinck.

Fin août 1917, il est affecté à la 3e compagnie de mitrailleuses du 27e régiment d'infanterie. Engagée dans la contre-offensive qui repousse l'armée allemande dans le secteur de la Vesle, sa compagnie participe aux combats du lieu-dit Pont-Givard, à proximité d'Auménancourt[10]. C'est là qu'André Biguet est tué le [11],[12].

La citation qui accompagne sa décoration posthume en précise les circonstance : « jeune officier de grande valeur. Le 8 octobre 1918, s'est porté en avant pour prendre le commandement d'une section de mitrailleuses particulièrement exposée. A été frappé mortellement en donnant à ses hommes un bel exemple de bravoure. A été cité »[13].

Son corps, d’abord enterré dans le cimetière militaire de Villers-Franqueux, est ensuite transféré au cimetière d'Avesnes-le-Comte.

Distinctions

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Hommages

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Œuvres principales

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Bibliographie

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  • Association des écrivains combattants, Anthologie des Écrivains Morts à la Guerre - 1914-1918, t. 1, Amiens, Edgar Malfère, coll. « Bibliothèque du Hérisson », , p. 93-96

Références

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  1. « Avesnes-le-Comte - Naissances - 1892 - acte n°40 », sur archivesenligne.pasdecalais.fr, p. 235-236
  2. Association des écrivains combattants, Anthologie des Écrivains Morts à la Guerre - 1914-1918, t. 1, Amiens, Edgar Malfère, coll. « Bibliothèque du Hérisson », , p. 93-96
  3. « Avesnes-le-Comte - Hors-série » [PDF], sur www.mairie-avesneslecomte.fr,
  4. « Mercure de France : série moderne / directeur Alfred Vallette », sur Gallica, , p. 377
  5. « Mercure de France », sur Gallica, , p. 274
  6. a et b « 1 R 8271 - Béthune - Classe de 1912 - matricule n°926 », sur archivesenligne.pasdecalais.fr, p. 1055
  7. « Biographie de André BIGUET », sur memorialduternois.free.fr
  8. « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, , p. 4257
  9. « Paris - 1917 - Mariages - 17e arrondissement - 17M 375 - acte n°715 », sur archives.paris.fr, p. 4
  10. Historique du 27e R. I. pendant la guerre 1914-1918, 19.. (lire en ligne), p. 74
  11. « Poissy - Décès - transcription du 26 mai 1919 - acte n°180 », sur archives.yvelines.fr, p. 3
  12. « Jules Arsène Joseph BIGUET - Autre(s) nom(s) : dit André -Mort pour la France le 08-10-1918 (Auménancourt - Pontgivart, 51 - Marne, France) », sur www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
  13. a et b « Journal officiel de la République française. Lois et décrets », sur Gallica, , p. 8796
  14. « La Pensée française », sur Gallica, , p. 2
  15. « BIGUET Jules Arsène Joseph dit André - 1914-1918 », sur www.memorialgenweb.org (consulté le )
  16. « Prix Biguet | Académie française », sur www.academie-francaise.fr
  17. Lisa Lasselin, « Inaugurée vendredi, la médiathèque porte le nom du poète André Biguet », sur La Voix du Nord,
  18. André Biguet, Le feu et la cendre, poèmes, Paris, Georges Crès, (lire en ligne)
  19. « Mercure de France », sur Gallica, , p. 605

Liens externes

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