Gudule (auteur)
Gudule, nom de plume d'Anne Jacqueline Madeleine Bocquillon-Liger-Belair, née le à Ixelles, une commune de la région de Bruxelles-Capitale en Belgique, et morte le à Puycelci en France, est une écrivaine franco-belge[1] francophone.
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Anne Jacqueline Madeleine Bocquillon Liger-Belair |
Pseudonymes |
Gudule, Anne Duguël, Anne Carali, Anne Karali, Lili Bidault, Badaji Badajou |
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Prix Bob-Morane 2002 catégorie “Meilleure nouvelle” Prix Ozone Prix d'honneur du Prix Masterton 2016 pour l'ensemble de sa carrière |
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L'œuvre de Gudule — qui signe également sous les noms d’(Anne) Duguël, (Anne) Guduël, Anne Gudule, (Anne) Carali, (Anne) Karali, Gudule! ou Lili Bidault[2] — est couronnée de nombreux prix.
Biographie
modifier« Monomaniaque de la lecture et de l’écriture[3] », comme elle se plaît à se qualifier elle-même, Anne Liger-Belair cultive dès son plus jeune âge le goût de la lecture. Elle suit une partie de sa scolarité dans un pensionnat religieux[4] où elle grandit dans un milieu qui l’étouffe. Son père, Gérard, est un ami d’Hergé, pour lequel il assure l’expertise des bateaux et des avions que dessine ce dernier, mais l'univers catholique et traditionaliste qui l'entoure ne lui convient guère[5]. Elle découvre la poésie et les auteurs fantastiques belges Jean Ray et Michel de Ghelderode qui lui donnent le goût de l’irrationnel et de l’étrange[3], mais aussi l'envie d'écrire : durant toute son enfance, de 1950 à 1965, elle compose des centaines de poèmes et une dizaine de romans, dont elle exploitera trente-cinq ans plus tard le tout premier — Le Couvent maudit — sous le titre L’École qui n’existait pas[5].
Dans les années 1960, après des études d’Arts-déco menées tant bien que mal à Bruxelles, elle part six ans au Liban où elle travaille comme journaliste et crée aussi des costumes de théâtre[2]. Elle y rencontre et y épouse l'auteur de bande dessinée Paul Karali, dit Carali. En 1967 naît leur fils Olivier, qui deviendra écrivain, conteur et scénariste de bande dessinée sous le pseudonyme d'Olivier Ka[6].
En 1971, partie en France, elle écrit et dessine pour des magazines jeunesse tels que Pomme d’api et Pif poche, mais également pour des journaux satiriques comme Hara-Kiri, Fluide glacial, Charlie Hebdo, Charlie Mensuel, L'Écho des savanes et Psikopat.
En 1977, elle a un deuxième enfant avec Carali, une fille — Mélanie —, qui deviendra elle aussi dessinatrice de bande dessinée sous le pseudo de Mélaka.
En 1979, Yvan Delporte, ancien rédacteur en chef du journal Spirou et du Trombone Illustré, lui demande un texte pour sa chronique mensuelle Pendant ce temps à Landerneau dans le mensuel (À suivre), texte qui sera censuré. Les aventures de Zoé Borborygme ne voient donc pas le jour[7],[8].
À cette époque, elle signe aussi des contes et des billets d’humeur, mais également des scénarios pour Pichon, Carali, Siné[9] et d'autres. De plus, elle anime sur Radio Libertaire une émission consacrée à la bande dessinée.
En 1987, après s'être séparée de Carali[5], elle publie sous le pseudonyme de Gudule[2], son premier album pour la jeunesse, Prince charmant poil aux dents, chez Syros, et en 1990 son premier livre pour adultes : Et Rose elle a vécu chez Denoël. À partir de ce jour, elle signera près de 300 livres comme « écrivaine pour la jeunesse, surtout, et pour les adultes aussi un peu[5] » dit-elle, sous des noms aussi divers que (Anne) Duguël, (Anne) Guduël, Anne Gudule, (Anne) Carali, (Anne) Karali ou Lili Bidault pour les adultes, et Gudule, la sainte patronne de la ville de Bruxelles, pour les enfants et les adolescents : « Quand on écrit beaucoup, la tentation est grande de prendre plusieurs pseudos : ça évite de lasser les lecteurs et les libraires. Par ailleurs, les éditeurs ne peuvent pas te sortir 50 bouquins dans l'année, ça ne fait pas sérieux. Alors que si tu écris sous des noms différents, il n'y a aucun problème[2]. »
En 2008, elle rejoint l'équipe du magazine satirique Siné Hebdo dès son premier numéro[10],[11], où elle signe une chronique intitulée Vos gueules les mômes[7] !
Elle meurt le des suites d'une tumeur au cerveau à l'âge de 69 ans[12],[13],[14].
En 2018, dans Sous les bouclettes, sa fille Mélaka lui rend hommage en racontant les dernières années de sa vie. Elle met en parallèle son déclin progressif, avec des épisodes plus anciens où sa vitalité et sa personnalité gaffeuse créent des respirations dans le récit[15],[16],[17].
Œuvres
modifierŒuvres pour la jeunesse
modifierPour les enfants et les adolescents, Gudule publie des romans qui traitent de manière drôle et légère de sujets graves et d'actualité. À titre d'exemple, elle a abordé des thèmes aussi variés que l’enfance maltraitée (Agence Torgnole, frappez fort, 1991), la séropositivité en milieu scolaire (La Vie à reculons), l'errance des sans-abris (L’Envers du décor) ou le racisme (L’Immigré et Crime City).
Membre de l'association littéraire française la Charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse[18], ses romans pour la jeunesse rencontrent un immense succès[19] et ont reçu plus de 50 prix et distinctions[20].
Œuvres pour adultes
modifierHommage
modifierNotes et références
modifier- Marie Toutlemonde, « Gudule, célèbre écrivain franco-belge, est décédée », Madmoizelle, (lire en ligne, consulté le ).
- Gudule, apparition de ce pseudonyme, sur le site officiel.
- Natacha Wallez, « Gudule, l’écriture en signe de tolérance », Le Carnet et les Instants, Fédération Wallonie-Bruxelles, no 188, octobre – décembre 2015, p. 38-40 (lire en ligne, consulté le ).
- Sa vie (1945-2015), sur le site officiel.
- Philippe-Jean Catinchi, « Anne Liger-Belair : Écrivaine pour la jeunesse, la romancière est morte, mercredi 20 mai, à l’âge de 69 ans. », Le Monde, (lire en ligne , consulté le ).
- Mélaka (1977-...)., Sous les bouclettes, Paris, Éditions Delcourt, 234 p. (ISBN 978-2-413-00013-6 et 2413000135, OCLC 1041141050, lire en ligne).
- Gudule, sur Le Vieux-Monde qui n'en finit pas.
- Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault, Yvan Delporte, réacteur en chef, Marcinelle, Dupuis, , 334 p. (ISBN 978-2-8001-4278-4).
- Bernard Coulange, « Liger-Belair Anne (Gudule) dans Charlie Mensuel », sur bdoubliees.com (consulté le ).
- « Siné Hebdo : les collaborateurs », sur journalisme.com (consulté le ).
- Un casting d'enfer!, Anne Crignon, , dans BibliObs
- « Relevés partenaires - Acte de décès d'Anne Jacqueline Madeleine Bocquillon-Liger-Belair », sur Geneanet.
- « Gudule est décédée... », sur ActuaLitté, (consulté le ).
- « Décès de l’auteure Gudule », sur revue.leslibraires.ca, (consulté le ).
- Alexis Seny, « Sous les bouclettes et par-delà la douleur : Gudule est partie mais Mélaka la rend belle et immortelle », Branchés Culture, (lire en ligne, consulté le ).
- Damien Canteau, « Sous les bouclettes poussent la vie et l'amour », Comix Trip, (lire en ligne, consulté le ).
- Louisa Amara, « Zoom actu Bd : Sous les bouclettes, de Gudule et Melaka », Zoo le Mag, no 66, , p. 37.
- « La charte des auteurs & des illustrateurs », sur repertoire.la-charte.fr (consulté le ).
- Gudule : Biographie, sur Le Petit Littéraire.
- Prix littéraires et distinctions, sur le site officiel.
- « Gaillac et Vous no 116 avril-juin 2023 » [PDF] (consulté le ).
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifierLivres
modifier- Pascale Eben et Karine Magis Magis, Répertoire des auteurs et illustrateurs de livres pour l'enfance et la jeunesse en Wallonie et à Bruxelles, Bruxelles, Wallonie-Bruxelles International, , 192 p., ill. ; 26 cm (ISBN 9782930758008 et 2930758007, OCLC 944278134, lire en ligne), p. 99.
Liens externes
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- Site officiel
- Ressources relatives à la littérature :
- Ressource relative à la bande dessinée :