Apodyterium

élément de l'architecture des thermes romains

L’apodyterium (du grec ancien : ἀποδυτήριον, « déshabilloir »), ou apoditerium, est le vestiaire des thermes romains. Ornée de stucs, de marbres polychromes et de mosaïques, c'est la salle la plus richement décorée de ces établissements car elle est la première pièce dans laquelle se rendent les baigneurs depuis le vestibule, avant de parcourir le circuit thermal.

Plan des thermes urbains d'Herculanum, avec un apodyterium pour chaque section.

Cette salle possède des bancs adossés au mur qui permettent aux baigneurs de se déshabiller et de se rhabiller. Elle dispose de patères, de casiers numérotés ou d'étagères en bois, ou de niches murales, où ils déposent leurs affaires personnelles (vêtements, sandales, serviettes, trousses de toilette comportant l'huile pour les exercices sportifs[1], le parfum pour les massages, le strigile). Un esclave (capsarius) s'engage, contre une pièce, à surveiller ces affaires mais les auteurs latins évoquent les plaintes relatives aux voleurs qui viennent y dérober une tunique, un pallium ou des sandales, ce qui souligne l'efficacité toute relative de cet esclave gardien[2]. Les capsarii peuvent proposer des prestations sexuelles payantes, ce qui expliquerait que certaines des pièces à fonction indéterminée dans les thermes aient pu servir de chambres à coucher (cubiculi) pour les relations tarifées des prostitués[3]. Les plus riches possèdent leurs thermes privés tandis que les plus aisés peuvent accéder quotidiennement aux thermes publics en amenant avec eux leurs propres esclaves (servus) pour les aider à se déshabiller/rhabiller, et éviter le vol de leurs affaires dans le vestiaire[4].

Iconographie

modifier

Galerie

modifier

Notes et références

modifier
  1. Avant le parcours thermal traditionnel, le baigneur sportif peut en effet s'échauffer dans la palestre en pratiquant son activité physique favorite (athlétisme, musculation, jeux de balles…), ou nager dans une piscine extérieure (la natatio).
  2. Le manque d'efficacité des capsarii « pouvait être mis sur le compte de l'indifférence, de la complicité avec les voleurs, ou tout simplement de la chaleur et de l'ennui ». Cf « La nécessité des capsarii », sur mediterranees.net, .
  3. (en) Garrett G. Fagan, Bathing in Public in the Roman World, University of Michigan Press, , p. 36-38
  4. (en) Ernst Guhl, Wilhelm Koner, The Romans. Their Life and Customs, Senate, , p. 402

Articles connexes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

  NODES
Note 2