Axiologie

philosophie

L’axiologie (du grec : axia ou axios, valeur, qualité) peut définir, soit la science des valeurs sociologiques et morales, soit, en philosophie, à la fois une théorie des valeurs (axios) ou une branche de la philosophie s'intéressant au domaine des valeurs.

Historique du terme

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Il est difficile de dire qui a introduit le premier le terme d'« axiologie »[1]. Il est utilisé dès 1877 par Eduard von Hartmann[2] qui en fait une présentation en français dans « L'Axiologie et ses divisions » en 1890[1],[3] avant son ouvrage de 1908 Grundriss der Axiologie oder Wertwägungslehre (Esquisse d'une axiologie ou théorie de la valeur). Dès le début du XXe siècle, on constate que l'emploi est plus fréquent[réf. nécessaire]. On le trouve notamment en France dans l'ouvrage de Paul Lapie Logique de la volonté (1902) au sens restreint de science de la valeur morale[4],[5].

Définitions

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La plupart du temps, le terme axiologie est employé au sens de système de valeurs.

L'axiologie en tant que discipline ne s'est jamais imposée, donnant certains travaux marginaux qui, souvent, ne renouent pas avec les questionnements lancés par les fondateurs de cette branche de la philosophie allemande.

L'expression « neutralité axiologique » défendue par Max Weber dans ses conférences (Le Savant et le politique) est passée dans l'usage pour défendre un point de vue (en l'occurrence celui de l'historien ou du sociologue) tentant d'atteindre un maximum d'objectivité en s'interdisant tout jugement de valeur et toute critique de ce qui fait l'objet de son analyse.

Philosophie axiologique

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C'est surtout dans l'Allemagne de la fin du XIXe siècle que sont apparus des philosophes se réclamant de l'axiologie (tels Heinrich Rickert ou Wilhelm Windelband). En France, un courant axiologique « spiritualiste » se développa plus tard autour notamment de Louis Lavelle.

Pour certains, l’axiologie doit être considérée comme une recherche pour établir une hiérarchie entre les valeurs (comme dans la Généalogie de la morale de Nietzsche ou dans les travaux de Max Scheler). En ce sens, elle peut se décomposer en deux parties :

Les deux parties étant par excellence deux domaines « axiologiques » (relevant du monde des valeurs), c'est-à-dire soumis à la nécessité d'être pris en charge en termes de valeur (à commencer par les plus générales : « bien », « mal », « beau », « laid », etc.). Ce qui, par conséquent, introduit les problèmes liés à l'argumentation, car le domaine des valeurs est en étroite dépendance avec les arguments mobilisés par des interlocuteurs pour faire valoir une critique de goût (esthétique) ou pour justifier ou juger d'une conduite (éthique). Le philosophe Chaïm Perelman envisage la question de l'axiologie du point de vue de la rhétorique et de l'argumentation dans sa Nouvelle Rhétorique.

Voir aussi

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Références

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  1. a et b (de) Yvanka B. Raynova, « Zur Geschichte und Aktualität der Axiologie », sur iaf.ac.at - Institut für Axiologische Forschungen, (consulté le )
  2. (de) Eduard von Hartmann, Neukantianismus, Schopenhauerianismus und Hegelianismus in ihrer Stellung zu den philosophischen Aufgaben der Gegenwart, Berlin, C. Duncker, (lire en ligne), p. 106
  3. « L'Axiologie et ses divisions », Revue de la France et de l'étranger, vol. XXX, pp. 466-479,‎ (lire en ligne)
  4. André Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie, vol. 1, PUF, coll. « quadrige », 1997a, 4e éd. (1re éd. 1926) (ISBN 2130445144), p. 104-105
  5. Paul Lapie, Logique de la volonté, Félix Alcan, (lire en ligne), p. 389-392

Bibliographie sommaire

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  • Céline Babin, Le Discours de l'axiologie romanesque, thèse (Ph.D.), Université Laval, 1995.
  • Marchetti Adriano, Axiologie et poésie chez Léon Bloy, Léon Bloy au tournant du siècle, textes réunis et présentés par Pierre Glaudes, Toulouse, Presses universitaires de Toulouse-Mirail, 1992, p. 269-284.

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