Bronchite aiguë

maladie inflammatoire

La bronchite aiguë est une maladie caractérisée par une inflammation aigüe des bronches et des bronchioles.

Bronchite aiguë
Description de cette image, également commentée ci-après
Schéma comparant les bronches en situation normale (en haut) et en cas de bronchite aiguë (en bas) montrant l'inflammation de la paroi et l'augmentation de sécrétion de mucus.

Traitement
Médicament Dornase alfa (en), moxifloxacine, céfaclor, cefditoren (en), sulfaméthoxazole, céfixime, oxtriphylline (en), cefdinir, aminophylline (en), cefprozil (en), gemifloxacin (en), triméthoprime, loméfloxacine, dirithromycine, tétracycline, gatifloxacine, lévofloxacine, DL-ofloxacine, acétylcystéine, guaïfénésine, théophylline, trovafloxacine, clarithromycine, ceftibuten (en) et cefpodoxime proxétil (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité PneumologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CISP-2 R78Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-10 J20-J21
CIM-9 466
MedlinePlus 001087
eMedicine 297108
MeSH D001991

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

Elle est souvent directement ou indirectement en rapport avec une infection (virale dans plus de 80 % des cas[1]) et avec l'hémoptysie. Respirer de la fumée de tabac, de la poussière et plusieurs autres types de polluants de l'air exacerbe le risque de bronchite aiguë. Certains cas sont dus directement à une exposition à des niveaux élevés de pollution de l'air.

Le diagnostic de cette infection aiguë des voies respiratoires inférieures est clinique ; basé sur les signes et symptômes observés chez le patient[2]. Chez le sujet sain, l'évolution est généralement favorable sans traitement. La couleur de l'expectoration (souvent verdâtre) n'indique pas si l'infection est virale ou bactérienne[1]. La détermination de l'organisme en cause (virus ou bactérie) n'est généralement pas nécessaire[1]. Le diagnostic différentiel élimine d'autres causes de symptômes similaires telles que l'asthme, la pneumonie, la bronchiolite, la bronchectasie et le MPOC[1],[3]. Une radiographie du thorax peut être utile en cas de suspicion de pneumonie[1].

Respirer un air sain et donc ne pas fumer et éviter d’autres irritants pulmonaires diminue les risques de bronchite aiguë[4] de même que le lavage correct et fréquent des mains (1 minute) et la vaccination antigrippale[4],[5]. La bronchite aiguë implique le repos. Le paracétamol (acétaminophène) et/ou des AINS soulagent la fièvre [6],[7]. Les médicaments antitussifs (contre la toux) n'ont pas ou peu d'effets démontrés sur la bronchite, et ils ne sont pas recommandés chez les enfants de moins de six ans[1],[8]. Le Salbutamol n'est pas efficace chez les enfants présentant une toux aiguë et en cas de voies respiratoires non-obstruées[9] et peu de preuves d'utilité existent pour ce produit chez l'adulte en cas de respiration sifflante, ce médicament pouvant en outre induire de la nervosité et des tremblements chez le patient[1],[9]. Généralement, aucun antibiotique n'est à prescrire ; inefficaces contre les virus et source d'antibiorésistance, ils sont à réserver aux surinfections bactériennes à risques[10]. La seule exception est le cas de bronchite aiguë induite par une coqueluche[1]. Des preuves, encore à renforcer, soutiennent que le miel et le Pélargonium peuvent soulager les symptômes[1].

La bronchite aiguë est l’une des maladies les plus courantes[6],[11]. 5 % environ des adultes sont touchés et environ 6 % des enfants en sont victimes au moins une fois par an[3],[12]. Elle survient plus souvent en hiver[3]. Aux États-Unis, plus de 10 millions de personnes consultent un médecin chaque année pour cette maladie, dont environ 70% reçoivent des antibiotiques, la plupart du temps inutiles[6]. Sur la base de preuves scientifiques, des efforts sont faits pour réduire l'utilisation d'antibiotiques dans la bronchite aiguë[11].

Causes et facteurs de risques

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La bronchite aiguë du sujet sain est une inflammation des bronches et des bronchioles d'évolution aiguë. Son origine directe ou indirecte est principalement virale[13], mais, surtout chez les enfants et adolescents, la pollution de l'air — extérieur et/ou intérieur (empoussièrement, tabagisme...) — est un facteur causal et/ou aggravant[14]. Dans plus de 90 % des cas, une infection virale est en cause[1] (virus pouvant se propager par voie aérienne via la respiration, la toux, l'éternuement, ou peut-être aussi par contact d'objets contaminés). Les bactéries, telles que Mycoplasma pneumoniae ou Bordetella pertussis, sont rarement en cause[1],[15].

Les virus en cause peuvent être les Myxovirus (dont les virus de la grippe), le virus respiratoire syncytial (VRS), les adénovirus ou les Rhinovirus. Les Coronavirus (chez l'adulte), le virus de la rougeole, les Herpes simplex virus (chez l'adulte) ou le virus de la varicelle (chez l'enfant) sont moins souvent impliqués[16].

Bactéries

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Les bactéries en sont très rarement la cause chez le sujet sain. Quand c'est le cas, elles peuvent être Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae et Moraxella catarrhalis[17]. Mycoplasma pneumoniae, Chlamydia pneumoniae et Bordetella pertussis sont plus rarement mises en cause[16].

Chez le sujet atteint de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), l'écologie bactérienne mise en cause implique les Entérobactéries, Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa et Acinetobacter.

Qualité de l'air, âge et saison

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Le risque de bronchite aiguë (devenue l'une des principales causes de la morbidité infantile) augmente en zone d'air pollué, mais varie aussi saisonnièrement et selon l'âge[14].

Une étude a montré en 2018 (sur des bases météorologiques et de statistiques d'hospitalisation, pour la ville chinoise de Hefei) qu'à proximité des flux de circulation, en tenant compte des autres facteurs de risques connus, la pollution de l'air exacerbe le plus le risque de bronchite aiguë chez les enfants d'âge préscolaire, et surtout en saison froide[14]. Les facteurs de risques sont pour l'air une augmentation des taux de dioxyde d'azote, des particules inférieures à 2,5 µm et de monoxyde de carbone[14], avec des effets cumulatifs constatés sur au moins 4 jours. Curieusement, les chercheurs précisent : dans ce cas, aucune corrélation significative n'a été trouvée avec la saison chaude[14] ; et les 6-14 ans se montrent encore plus vulnérables aux polluants atmosphériques que les 1-5 ans[14], et cela quel que soit leur sexe[14].

Incubation

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La durée d'incubation varie de quelques jours en cas d'infection virale, à plusieurs semaines en cas d'infection bactérienne[16].

Clinique

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Les signes cliniques de la bronchite aiguë comprennent une toux souvent sèche au début, des douleurs thoraciques à type de brûlure, une expectoration (crachat) muqueuse ou purulente, des râles bronchiques à l'auscultation et une fièvre inconstante[13]. La toux est parfois précédée pendant quelques jours par des signes d'atteinte des voies aériennes supérieures[16]. Chez le patient BPCO, on peut noter un freinage bronchique et une dyspnée, une fièvre élevée ou persistante au-delà de 4 jours doit faire rechercher un foyer de pneumopathie[18].

L'auscultation pulmonaire est normale ou peut montrer quelques râles bronchiques[16].

L'évolution chez le sujet sain est le plus souvent spontanément favorable en 10 jours, la toux pouvant parfois persister plus longtemps[16]. L'apparition d'une expectoration purulente chez le sujet sain n'est pas en rapport avec une origine bactérienne, c'est uniquement la traduction d'une nécrose de l'épithélium, non spécifique[16].

Diagnostic

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Le diagnostic d'une bronchite aiguë du sujet sain est clinique et ne nécessite pas d'examens complémentaires[16]. Il faut cependant différencier la bronchite aiguë d'une pneumonie, d'une otite moyenne aiguë (chez l'enfant) ou d'une exacerbation de bronchite chronique, et rechercher des comorbidités qui peuvent faire modifier l'attitude thérapeutique[16].

Une fièvre supérieure à 38,5 °C pendant plus de 3 jours de suite doit faire reconsidérer le diagnostic, chez l'enfant comme chez l'adulte[16]. Il en est de même si la toux persiste plus de 10 jours chez l'enfant[16]. Chez l'adulte, si la toux persiste plusieurs semaines (typiquement plus de 3 semaines), le diagnostic de coqueluche est à évoquer[16].

Traitement

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Le traitement de la bronchite aiguë est symptomatique. L'abstention de toute prescription d'antibiotique est la règle chez le sujet sain, son intérêt n'étant pas démontré sur l'évolution ou la survenue de complications[16]. La prescription d'anti-inflammatoire non stéroïdien ou de corticoïde n'est pas justifiée chez le sujet sain[16]. Des séances de kinésithérapie respiratoire sont parfois prescrites, notamment chez la personne âgée, dans le but de soulager les symptômes. La persistance d'une toux et d'une expectoration purulente au-delà d'un mois doit faire envisager des examens complémentaires.

Épidémiologie

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Dans les pays industrialisés, l'incidence (proportion de survenue dans la population) de la bronchite aiguë est estimée entre 2 et 18 % par an[16]. En France, il y aurait 10 millions de bronchites aiguës chaque année, ce qui représente une incidence de 16 à 17 % par an[16].

Références

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  1. a b c d e f g h i j et k RH Albert, « Diagnosis and treatment of acute bronchitis. », American Family Physician, vol. 82, no 11,‎ , p. 1345–50 (PMID 21121518)
  2. « How Is Bronchitis Diagnosed? » [archive du ], (consulté le )
  3. a b et c RP Wenzel et 3rd Fowler AA, « Clinical practice. Acute bronchitis. », The New England Journal of Medicine, vol. 355, no 20,‎ , p. 2125–30 (PMID 17108344, DOI 10.1056/nejmcp061493)
  4. a et b « How Can Bronchitis Be Prevented? » [archive du ], (consulté le )
  5. Anumeha Singh et Elise Zahn, Acute Bronchitis, StatPearls Publishing, (lire en ligne)
  6. a b et c KL Tackett et A Atkins, « Evidence-based acute bronchitis therapy. », Journal of Pharmacy Practice, vol. 25, no 6,‎ , p. 586–90 (PMID 23076965, DOI 10.1177/0897190012460826)
  7. « How Is Bronchitis Treated? » [archive du ], (consulté le )
  8. SM Smith, K Schroeder et T Fahey, « Over-the-counter (OTC) medications for acute cough in children and adults in community settings. », The Cochrane Database of Systematic Reviews, vol. 11, no 11,‎ , p. CD001831 (PMID 25420096, DOI 10.1002/14651858.CD001831.pub5)
  9. a et b Lorne A. Becker, Jeffrey Hom, Miguel Villasis-Keever et Johannes C. van der Wouden, « Beta2-agonists for acute cough or a clinical diagnosis of acute bronchitis », The Cochrane Database of Systematic Reviews, no 9,‎ , p. CD001726 (ISSN 1469-493X, PMID 26333656, DOI 10.1002/14651858.CD001726.pub5)
  10. SM Smith, T Fahey, J Smucny et LA Becker, « Antibiotics for acute bronchitis. », The Cochrane Database of Systematic Reviews, vol. 6,‎ , p. CD000245 (PMID 28626858, DOI 10.1002/14651858.CD000245.pub4)
  11. a et b SS Braman, « Chronic cough due to acute bronchitis: ACCP evidence-based clinical practice guidelines. », Chest, vol. 129, no 1 Suppl,‎ , p. 95S–103S (PMID 16428698, DOI 10.1378/chest.129.1_suppl.95S)
  12. DM Fleming et AJ Elliot, « The management of acute bronchitis in children. », Expert Opinion on Pharmacotherapy, vol. 8, no 4,‎ , p. 415–26 (PMID 17309336, DOI 10.1517/14656566.8.4.415)
  13. a et b Collège des universitaires des maladies infectieuses et tropicales, « Bronchites infectieuses », E. Pilly, 2008.
  14. a b c d e f et g Bai, L., Su, X., Zhao, D., Zhang, Y., Cheng, Q., Zhang, H., ... & Su, H. (2018) Exposure to traffic-related air pollution and acute bronchitis in children: season and age as modifiers. J Epidemiol Community Health, 72(5), 426-433|résumé
  15. « What Causes Bronchitis? » [archive du ], (consulté le )
  16. a b c d e f g h i j k l m n o et p Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, Antibiothérapie par voie générale en pratique courante dans les infections respiratoires basses, 2005.
  17. P.LEOPHONTE, C.OLIVIER, « INFECTIONS BRONCHO-PULMONAIRES DU NOURRISSON, DE L’ENFANT et DE L’ADULTE », Cours en ligne de la Faculté de Médecine de Toulouse DCEM2,‎ ? (lire en ligne).
  18. Société des Pathologies Infectieuses de Langue Française, « Prise en charge des infections des voies respiratoires basses de l’adulte immunocompétent », Médecine et maladies infectieuses 36 (2006) 235–244,‎ (lire en ligne)
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