Caroline Schelling
Caroline Schelling, née Caroline Michaelis le à Göttingen et morte le à Maulbronn, est une femme de lettres et salonnière allemande.
Naissance | |
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Nom de naissance |
Caroline Michaelis |
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Fratrie |
Luise Wiedemann (d) |
Conjoints |
Johann Franz Wilhelm Böhmer (d) (jusqu'en ) Auguste Schlegel (de à ) Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling (de à ) |
Enfant |
Auguste Böhmer (d) |
Biographie
modifierNée en 1763[1], elle est la fille de l’orientaliste Johann David Michaelis. Elle épouse en 1784 Johann Franz Wilhelm Böhmer (1753–1788)[2],[3], homme de lettres, qui réunit des intellectuels au sein de sa demeure préfigurant le cercle de Iéna, et cousin de Georg Wilhelm Böhmer. Le couple a deux enfants : Auguste (Gustel) née le et Therese (Röschen), née le . Son époux décède le d'une infection à la suite d'une plaie. Elle devient veuve[1] à 24 ans.
Après la mort de son époux, elle retourne à Göttingen où elle se lie d’amitié avec le poète Gottfried August Bürger et le critique August Wilhelm Schlegel[4]. En 1791, elle s’installe à Mayence où elle se joint aux jacobins allemands (dont fait partie Georg Forster)[5]. Ceux-ci tentent de créer une république de Mayence, qui soit détachée du Saint-Empire romain germanique et rattachée à la France. Ils parviennent à leur fin pendant quelques mois, de mi-mars 1793 à mi-juillet de la même année. Le 25 mars 1793, Georg Forster quitte Mayence pour Paris, porteur d'une demande officielle de rattachement à la France[1]. Mais la coalition des armées austro-prussiennes met fin à cette république éphémère. Devenue une paria, Caroline Böhmer tente de fuir[1] mais elle est arrêtée et emprisonnée[1]. Elle est libérée début juillet grâce à une intervention de sa famille[1].
Au cours de cette période, elle tombe enceinte d'un officier français, le lieutenant Jean-Baptiste Dubois-Crancé, neveu du général François-Ignace Ervoil d'Oyré qui était stationné à Mayence au début de 1793, et qu'elle refuse d'épouser[6]. Elle accouche d'un fils « enfant né de la passion d'une nuit », après sa libération, et le confie à une famille d’accueil, puis récupère l'enfant qui meurt à l'âge d'un an et demi.
Elle épouse August Wilhelm Schlegel à Iéna en 1796[1]. Au centre de la vie intellectuelle de l’époque, elle débat avec des poètes et des philosophes tels que Novalis, Fichte, Hegel, Schiller et Schelling. Caroline et August Wilhelm divorcent en 1803[1] et elle épouse l’ami de Schlegel, Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling. Elle meurt en 1809[1].
D'après l'Encyclopædia Universalis, la possibilité existe qu'elle ait écrit Les Veilles (Nachtwachen, 1804) sous le nom de plume Bonaventura[7].
Notes et références
modifier- Véronique Dallet-Mann, « Schlegel-Schelling, Caroline [Göttingen 1763 -Maulbronn 1809] », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque et Mireille Calle-Gruber (dir.), Dictionnaire universel des créatrices, Éditions Des femmes, , p. 3888
- Hoock-Demarle Marie-Claire, « 7 - Femmes de tête, femmes de lettres », dans : , La Femme au temps de Goethe. sous la direction de Hoock-Demarle Marie-Claire. Paris, Stock (programme ReLIRE), « La Femme au temps de... », 1987, p. 135-146. URL : https://www.cairn.info/la-femme-au-temps-de-goethe--9782234019195-page-135.htm
- Blackwell, Jeannine, et Zantop, Susanne, 1945-2001,, Bitter healing : German women writers from 1700 to 1830 : an anthology, University of Nebraska Press, (ISBN 0-8032-9909-5, 978-0-8032-9909-2 et 0-8032-1207-0, OCLC 20529449, lire en ligne)
- (de) Ernst Behler, Friedrich Schlegel, Reinbek bei Hamburg, 1966, p. 20.
- Ernst Behler, op. cit., p. 27.
- (de) Friedrich Schleiermacher, Kritische Gesamtausgabe, De Gruyter, 1992, p. XCVIII.
- « Les Veilles » de Bonaventura, Encyclopædia Universalis.
Liens externes
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