Centre abbé Pierre Emmaüs
Le Centre abbé Pierre-Emmaüs est un espace muséographique qui présente la vie et le message de paix, de charité et fraternité de l’abbé Pierre et du Mouvement Emmaüs en France et dans le monde. Cet espace muséographique se trouve près de Rouen, à Esteville, en Haute-Normandie, le village où a vécu l’abbé Pierre et où il est enterré. Géré par l’Association Centre abbé Pierre Emmaüs (ACAPE), ce centre muséographique a été ouvert au public le , date anniversaire du décès de l'abbé Pierre, en 2007[1]. Le centre ferme définitivement en à la suite des révélations sur des abus sexuels de l'abbé Pierre.
Type | |
---|---|
Fondation | |
Fermeture | |
Patrimonialité | |
Site web |
Localisation |
---|
Coordonnées |
---|
Fondation | |
---|---|
Origine |
Zone d'activité | |
---|---|
Forme juridique |
Association déclarée |
Domaine d'activité |
Autres organisations fonctionnant par adhésion volontaire (France) |
Objectif |
Présenter l'œuvre et le parcours de vie de l’abbé Pierre et le Mouvement Emmaüs |
Siège | |
Pays |
Membres |
10 () |
---|---|
Fondateur | |
Président | |
Personnes clés | |
Site web |
RNA | |
---|---|
SIREN | |
OpenCorporates |
L’ACAPE
modifierUne association est créée en mai 2010 pour gérer ce lieu de mémoire : L’ACAPE, Association Centre Abbé Pierre Emmaüs. Cette nouvelle structure a comme membres fondateurs des associations du Mouvement Emmaüs : Emmaüs International, Emmaüs France, la Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés, Emmaüs Solidarité, et des membres de la famille de l’abbé Pierre. Le bâtiment d’Esteville, appelé, depuis son acquisition en 1964, « la Halte d’Emmaüs », continue d’être un centre d’accueil pour personnes en difficulté. Des travaux ont été entrepris de septembre 2010 jusqu’à l’automne 2011 pour la réalisation d’un espace d’exposition comprenant une scénographie.
L’abbé Pierre et Emmaüs à Esteville
modifierC’est à Esteville, commune de Haute-Normandie, que reposent l’abbé Pierre et 40 compagnons, dont le premier compagnon Georges Legay et la cofondatrice du Mouvement Emmaüs, Lucie Coutaz. La présence d’Emmaüs à Esteville date de 1964, à la suite du travail des « communautés itinérantes » de l’Union des Amis et Compagnons d’Emmaüs (une ancienne fédération de groupes Emmaüs) en Seine-Maritime. Georges Lanfry, entrepreneur de bâtiment et archéologue, fait don à l’abbé Pierre d’un vieux manoir, quasiment abandonné depuis 20 ans, entouré d’un parc de 2 ha. Le bâtiment est ensuite restauré par une Communauté de « Chiffonniers Bâtisseurs », selon le terme utilisé par le Mouvement Emmaüs.
Cette propriété prend le nom de « La Halte d’Emmaüs » et une association est constituée sous ce nom. Pour l’abbé Pierre et Lucie Coutaz, cette maison est un lieu de travail et de repos. Les deux s’y rendent très souvent et l’abbé Pierre s’y installe de façon quasi permanente de 1991 à 1999.
En 1970, la Halte devint une fédération regroupant les Groupes Emmaüs de Haute-Normandie : les Communautés d’Esteville, de Notre-Dame-de-Bondeville et de Saint-Pierre-lès-Elbeuf et les « Comités d’Amis » (groupes Emmaüs uniquement constitués de bénévoles), « Relais d’adultes » et « Jeunes Maillons » (des groupes Emmaüs aujourd'hui disparus) de la région. La Halte est en même temps le siège du Secrétariat International de Liaison des organisations d’Emmaüs et des Associations d’Aide au Volontariat (l'ancêtre du secrétariat d'Emmaüs International aujourd'hui installé à Montreuil), un Centre International de rencontres et d’études sociales, une maison de repos pour membres du Mouvement Emmaüs et un foyer de vacances pour personnes âgées.
La Halte accueille, à partir des années 1960, des membres d’Emmaüs venus du monde entier. Par la suite, elle devient une maison de retraite accueillant surtout des vieux compagnons. Une nouvelle association « Emmaüs Esteville » est créée en 1971 pour constituer le cadre juridique de la maison de retraite, de 1972 à 1999. À partir de 1999, année d’acquisition du centre par l’Association Emmaüs (devenu depuis Emmaüs Solidarité), la Halte devient un centre d’hébergement destiné principalement aux jeunes en difficulté. Par la suite, elle s’ouvre à d’autres types de public. La maison a toujours accueilli des membres d’Emmaüs pour des séjours de travail ou de détente.
La chambre de l’abbé Pierre à Esteville
modifierÀ Esteville, on trouve la chambre de l’abbé Pierre, laissée en l’état. Cette chambre lui servait aussi de bureau et d’atelier et témoigne de ses centres d’intérêt. Ses livres, ses cassettes vidéo, ses dossiers et les nombreuses lettres qu’on y trouve constituent un témoignage sur sa personnalité, sa vie de travail et ses combats.
De nombreuses photos affichées aux murs décorent cette chambre : paysages de montagne, souvenirs de voyages et de rencontres avec des personnalités. Des phrases de saint François d’Assise montrent l’intérêt de l’abbé Pierre pour ce saint qu’il avait choisi comme modèle de vie à l’âge de 14 ans.
Cette chambre-bureau-atelier témoigne du côté pratique et bricoleur de l’abbé Pierre : ses étagères, ses caisses et ses outils, tout a été conçu par l’abbé lui-même dans un style bien spécifique que ses compagnons appelaient le style « Louis Caisse ».
L’exposition permanente
modifierConstitué de plusieurs salles d’expositions permanentes et d’un espace pédagogique, ce lieu de mémoire a été inauguré le 21 janvier 2012[2]. Le rez-de-chaussée est consacré à Emmaüs et le premier étage à l’abbé Pierre. Les visiteurs auront la possibilité de découvrir les différents domaines d’activité dans lesquels intervient le Mouvement Emmaüs, en France et dans le monde. Le parcours de vie de l’abbé Pierre est retracé, avec sa chambre comme point central. On peut visiter la chapelle où il disait la messe et consulter une base de 3000 documents numérisés dans l’espace pédagogique. L’exposition permanente illustre la vie, l’œuvre et le message de celui qui fut une figure majeure de la France contemporaine.
À la suite de révélations sur des abus sexuels commis par l'abbé Pierre en , le centre abbé Pierre-Emmaüs ferme ses portes jusqu'à nouvel ordre. En , la fondation Abbé-Pierre annonce que cette fermeture est définitive et que « l'avenir du centre fera l'objet d'un travail collectif entre ses différentes organisations membres au cours des prochaines semaines »[3].
Notes et références
modifier- L'abbé Pierre est mort, article du Figaro.
- Laurent Grzybowski, « Un centre à la mémoire de l'abbé Pierre à Esteville », sur La Vie, (consulté le )
- Lucie Rochette-Montalieu, « En Seine-Maritime, le lieu de mémoire dédié à l'abbé Pierre ferme définitivement », Actu.fr, (lire en ligne, consulté le ).
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Henri Le Boursicaud, (préf. Jean-François Six), Chemins d'Emmaüs : pourquoi je vis, Paris, Les éditions du Cerf, 1988, (ISBN 2-204-02884-3).
- Axelle Brodiez-Dolino, Emmaüs et l'abbé Pierre, Paris, Presses de Sciences Po, 2008 (ISBN 978-2-7246-1094-9).
- Axelle Brodiez-Dolino, (dir. Étienne Fouilloux), L'Union centrale des communautés d'Emmaüs, 1958-1998 : l'institutionalisation d'Emmaüs, université de Lyon II (mémoire de maîtrise en Histoire), Lyon, juin 1999.
- Marion Carrel et Bernard Eme, Les Communautés Emmaüs dans un monde incertain : Les enjeux d'un renouvellement des pratiques communautaires, Paris, Les éditions Communautés Emmaüs, 2008, (ISBN 978-2-9531092-0-7).
- Loïc Le Goff, (préf. Lambert Wilson) Compagnons de l'Abbé Pierre, Paris, Editions Bayard, 2009 (ISBN 222-7478-756)
- Sébastien Gracco de Lay, (préf. Abbé Pierre), Planète Emmaüs, Democratic Books, 2011 (ISBN 978-2361040604).
- Denis Lefèvre, (préf. Abbé Pierre), Les combats d'Emmaüs, Paris, Le Cherche midi, mai 2001 (ISBN 2-86274-838-2).
- Denis Lefèvre, (préf. Jean Rousseau), Les combats de l'abbé Pierre, Paris, Le Cherche midi éditeur, janvier 2011 (ISBN 978-2-7491-1480-4).
- Hervé Le Ru, De l'Amour au management : Emmaüs en héritage, coll. « Social en poche », Paris, Les éditions ouvrières, 1986 (ISBN 2-7082-2513-8).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier
- Site officiel
- Ressource relative à l'architecture :