Chellah

site archéologique au Maroc

Le Chellah, (en arabe : شالة ; en amazighe : ⵛⵍⵍⴰⵀ - Cellah), est le site d'une nécropole mérinide située sur l'emplacement d'une cité antique, dans l'actuelle ville de Rabat, au Maroc, à environ 200 m du rempart almohade.

Chellah
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Patrimonialité
Patrimoine culturel du Maroc (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Bab Chellah

Depuis 2005, ce site archéologique accueille chaque année le festival Jazz au Chellah[1], et depuis 2012, fait partie de l'ensemble des sites de Rabat inscrits[2] sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco[3] en tant que bien culturel.

Après d'importants travaux de restauration, le site du Chellah a été rouvert au public le 20 mai 2024[4] et propose un nouveau circuit de visite audioguidée.

Histoire et description

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Le site du Chellah fut sans doute la plus ancienne agglomération humaine à l'embouchure du Bou Regreg. Les Phéniciens et les Carthaginois, qui ont fondé plusieurs comptoirs au Maroc, ont probablement habité les bords du Bouregreg. (Jacobelly 2008) Le Chellah conserve, en revanche, les vestiges d'une ville romaine[5]. Les fouilles ont révélé la présence d'une agglomération d'une certaine importance ; celle de la ville citée sous les noms de Sala, par Ptolémée, et de Sala Colonia, dans l'itinéraire d'Antonin. Les restes du Decumanus Maximus, ou voie principale, ont été dégagés ainsi que ceux d'un forum, d'une fontaine monumentale, d'un arc de triomphe, d'une basilique chrétienne, etc. La voie principale de Sala a été suivie par des sondages exécutés en direction du port antique sur le Bouregreg, port aujourd'hui ensablé. Ainsi, la ville romaine dépassait l'enceinte mérinide en direction du fleuve.

Au Moyen Âge, la ville était sous contrôle des Idrissides, puis elle est prise par Moussa ibn abi Affia en 929. En 993, les Maghraouides la prennent[6]. Chellah devient capitale des Ifrenides[7], au début du XIe siècle[7], durant les conflits Ifrenides et Maghraouides de Fès[8] au XIe siècle, et elle fut une de leurs métropoles jusqu'à l'arrivée des Almoravides.

Le Chellah était abandonné depuis 1154, jusqu'à ce que les Mérinides choisissent son site pour y édifier leur nécropole. Comme l'indique l'inscription en écriture coufique, qui surmonte la porte d'entrée, les travaux ont été achevés en 1339, sous le règne d'Abû al-Hasan `Alî. L'occupation du site a été progressive, et les aménagements successifs ont abouti à la réalisation d'une somptueuse nécropole.

Protégée par une enceinte importante à laquelle on accède par trois portes (la porte principale dite Porte de Sidi Yahia, la Porte des Jardins et la Porte de la Source du Paradis), la nécropole mérinide contient notamment une salle d'ablutions, une zaouïa avec un oratoire, un minaret paré de zellige et plusieurs salles funéraires, telle celle d'Aboul Hassan dont la stèle, finement décorée, repose sous un auvent à mouqanas. Plus tard, Abû `Inân Fâris, son fils, affecta, pour l'entretenir, les revenus d'un bain mérinide de Rabat, le hammâm Ej-Jdîd.

La porte de la nécropole est une porte majestueuse et guerrière. Puissante, elle est flanquée de deux bastions semi-octogonaux avec des encorbellements surmontés de merlons pointus. Cette porte de forteresse ouvre sur une petite oasis, un havre de paix d'une dizaine d'hectares où la tranquillité des lieux est interrompue de temps à autre par le claquement de bec des cigognes. Paysage clos et enchanteur, jardin à l'atmosphère magique où le sanctuaire du fondateur est au creux d'un vallon dans lequel serpente la source d'Aïn Mdafa.

Galerie

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Notes et références

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  1. « Jazz au Chellah »
  2. https://www.rabatinvest.ma/wp-content/uploads/2023/10/Annexe-1.-Presentation-du-Site-du-Chellah.pdf
  3. « Rabat, capitale moderne et ville historique : un patrimoine en partage - Cartes », sur whc.unesco.org, Unesco (consulté le )
  4. https://medias24.com/2024/05/21/le-site-archeologique-du-chellah-rouvre-ses-portes-apres-restauration/
  5. Jacobelly et Hadda 2008, p. 5. « L’aire où sont situés les monuments est encerclée d’imposantes murailles entourant la nécropole mérinide (XIVe siècle), composée d’une mosquée, une madrasa, un mausolée, des salles pour les ablutions et d’importants monuments qui remontent à l’ancienne cité romaine de Sala avec le Capitole, le forum, les termes, un nymphée, un arc de triomphe, une nécropole et plusieurs temples. »
  6. Direction des affaires indigènes, Mission scientifique du Maroc, Rabat et sa région: Les villes avant la conquête, vol. 1, E. Leroux, , p. 43
  7. a et b Roger Coindreau, Les corsaires de Salé, La Croisée des chemins, (lire en ligne), p. 36.
  8. Direction des affaires indigènes, Mission scientifique du Maroc, Tanger, Villes et tribus du Maroc : Documents et renseignements, vol. 1, H. Champion, , p. 132

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Henri Basset et Évariste Lévi-Provençal, « Chella : Une nécropole mérinide », Hespéris : Archives berbères et Bulletin de l'Institut des hautes-études marocaines, t. II,‎ , p. 1-92 et 255-316 (lire en ligne) 
    Cet article a été publié cinq ans après la découverte de la nécropole mérinide (1917). Il ne parle pas de Sala Colonia, dont les premiers vestiges romains ne furent mis au jour qu'en 1930, soit huit ans après sa rédaction (Jacobelly et Hadda 2008).
  • Robert Chastel, « Chella : Les gardiennes mérinides », dans Rabat-Salé : Vingt siècles de l'oued Bou Regreg, Rabat, La Porte, (ISBN 9981889075, BNF 37687394), p. 217-222 
  • Luciana Jacobelly et Kamia Hadda, Le Parc archéologique de Chella, Centre interinstitutionnel euroméditerranéen pour le patrimoine, , 55 p. (lire en ligne [PDF]).  
  • Roger Coindreau, Les corsaires de Salé, La Croisée des chemins, (lire en ligne), p. 36 
  • Ayed Benamara, Max Schvoerer, Mustapha Haddad et Aomar Akerraz, « Recherche d'indices sur les techniques de fabrication de zelliges du XIVe siècle (Chellah, Maroc) », Revue d'archéométrie, no 27,‎ , p. 103-113 (lire en ligne)
  • (en) Péter Tamás Nagy, « Sultans' Paradise: The Royal Necropolis of Shāla, Rabat », Al-Masaq, vol. 26, no 2,‎ , p. 132-146 [(en) résumé en ligne]

Liens externes

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