Chitry

commune française du département de l'Yonne

Chitry (aussi appelée Chitry-le-Fort) est une commune française, située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté. Chitry fait partie de l'agglomération d'Auxerre, c'est une commune membre de la communauté d'agglomération de l’Auxerrois

Chitry-le-Fort
Chitry
Mairie de Chitry.
Blason de Chitry-le-Fort
Héraldique
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Auxerre
Intercommunalité Communauté d'agglomération de l'Auxerrois
Maire
Mandat
Christian Bouley
2020-2026
Code postal 89530
Code commune 89108
Démographie
Population
municipale
343 hab. (2021 en évolution de −3,65 % par rapport à 2015)
Densité 23 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 45′ 46″ nord, 3° 42′ 01″ est
Altitude Min. 169 m
Max. 346 m
Superficie 15,2 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Auxerre
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Chablis
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Chitry-le-Fort
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Chitry-le-Fort
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Chitry-le-Fort
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Chitry-le-Fort

Géographie

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Chitry se trouve entre Saint-Bris-le-Vineux et Courgis.

Communes limitrophes

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En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[2].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 794 mm, avec 11,9 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Chablis_sapc », sur la commune de Chablis à 9 km à vol d'oiseau[3], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 740,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 42,6 °C, atteinte le  ; la température minimale est de −24,2 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme

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Typologie

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Au , Chitry est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Auxerre, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[9]. Cette aire, qui regroupe 104 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[10],[11].

Occupation des sols

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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (76,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (77,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (48,7 %), forêts (20,6 %), zones agricoles hétérogènes (14,3 %), cultures permanentes (13,6 %), zones urbanisées (2,8 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Histoire

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En 1549, les deux parties du village, formant deux fiefs séparés s'appelaient Chitry-Dessus et Chitry-Dessous. Ces deux dénominations indiquaient que, du Xe au XIIIe siècle, Chitry était divisé en deux parties, en raison de deux seigneuries distinctes et parfois rivales. La première, côté sud de la rue principale, la partie haute, relevait du comté de Tonnerre, en Champagne et la seconde, côté nord, la partie basse, comprenant l'église fortifiée, relevait du comté d'Auxerre, en Bourgogne. La grande rue était la ligne de séparation des deux provinces.

 
Blason de Chitry-le-Fort.

Le blason de Chitry a été choisi comme étant l'écusson représentant les armoiries de la famille de Choiseul, un membre de cette famille était seigneur de Chitry en 1505. « D'azur à la croix d'or, cantonnée de 18 billettes de même, 5 dans les cantons du chef et 4 dans ceux de pointe ». Pour donner plus d'intérêt à la commune, on remplaça les cinq billettes du canton droit du chef par une effigie de l'église.

La mairie et les écoles ont été construites sur pilotis en 1868 car, à cette époque, il y avait un marais à cet endroit.

Moyen Âge

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La terre de Chitry appartient au XIIIe siècle à une branche de la famille des Barres (1275 Jean des Barres et son neveu Gui). Les de Maisey (Jean en 1346) ; de Mello, de Saint-Bris, leur succèdent (Dreu en 1369). Les archives communales détiennent un lot exceptionnel de documents concernant la communauté villageoise durant la guerre de Cent Ans. C'est ainsi qu'on voit les habitants se cotiser durant la première phase de cette guerre pour fortifier leur église. L'initiative contrariant la politique de « terre brûlée » du Dauphin, les habitants sont amenés à accepter que la Couronne désigne le capitaine de leur moutier qu'ils avaient pris l'habitude de désigner directement[13]. L'église comportera jusqu'à trois tours. Il n'en subsiste que deux, dont une tour massive en forme de donjon. Au milieu du XVIIe siècle, la famille de Lambert, des marquis de Saint-Bris, acquiert la seigneurie de Chitry[14].

Un village coupé en deux pour le plus grand bien de tous[réf. nécessaire]

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La rue centrale du village sert de limite à deux circonscriptions fiscales : celle de Tonnerre et celle d'Auxerre. Elles-mêmes perpétuaient une division féodale. Autant dire que lors des visites des « rats de cave », les tonneaux passaient d'un côté à l'autre de la rue. Ce mouvement de tangage souterrain peut expliquer la fortune des marchands de vin locaux.

Renaissance

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Comme beaucoup de villages icaunais, Chitry est fortifié en 1538, avec des murailles.

En 1509, le pape accorde cent jours d'indulgence à ceux qui visiteront l'église Saint-Valérien à l'occasion de certaines fêtes.

Les Choiseul tiennent la seigneurie : Alix de Choiseul, veuve de Nicolas de Choiseul seigneur de Praslin en 1548 ; Georges en 1575 ; Ferry de Choiseul, maréchal des camps et armées du Roi en 1623 ; Madeleine de Choiseul, veuve de Jean Mallet comte de Dubrée en 1646. Mais d'autres lots sont à Jean de Crespy (la moitié en 1575 et 1602).

L'ère de Lambert

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En 1646 et 1647, Jean de Lambert, marquis de Saint-Bris et maréchal des camps et armées du Roi, achète la baronnie au sieur de Vatimont de Praslin, de Choiseul et à la veuve de Jean Mallet. Le sort de Chitry devient lié à celui de sa puissante voisine.

Les familles de Chitry

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Le commerce du vin permet aux fils du village de se rendre à Paris et de s'y faire immatriculer bourgeois de Paris. Ce statut procure des avantages pour y introduire des productions venues de province. La réussite profite aux plus hardis. Les Poan deviennent marchand de vin privilégiés suivant la Cour dès le début du XVIIe siècle. Par la suite, les Guénier (venus de Saint-Cyr-les-Colons, passés à Quenne et Saint-Bris)[15], les Campenon (venus de Saint-Bris et repartis à Tonnerre)[16] brilleront dans le monde étroit des marchands commissionnaires de vin.

Le village de Chitry est connu pour avoir donné un nombre remarquablement élevé de prêtres au diocèse durant le XXe siècle.

Politique et administration

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Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1790   Richer    
    Jean-Baptiste Billon    
1808 1815 Pierre-Jacques Aubron    
1815   Ambroise Raoul    
         
1898 1907 Achille Petit    
         
2008 2014 Jean-Yves Krantz[17]    
2020 2026 Christian Bouley    

Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[19].

En 2021, la commune comptait 343 habitants[Note 3], en évolution de −3,65 % par rapport à 2015 (Yonne : −2,21 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
586576614612693703706721662
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
657667690644638625656600595
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
572583515408405372354329337
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
351297308372329334340340359
2015 2020 2021 - - - - - -
356341343------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[20] puis Insee à partir de 2006[21].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments

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L'église vers 1900.

L'église étant « fortifiée », c'est de là que vient le suffixe le Fort car la vraie dénomination est Chitry-le-Fort.

L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1905.

Personnalités liées à la commune

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Vignoble

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Parc éolien de l'Auxerrois
  • Prix du Village remarquable du vignoble à l’occasion du Concours des villes, villages et maisons fleuris. Une distinction remise par le jury régional le à Quetigny (Côte-d’Or), en récompense « des efforts de la commune associant la mise en valeur de son patrimoine et son activité viti-vinicole à un fleurissement de qualité.
  • Parc éolien : le parc éolien de l'Auxerrois, constitué de 16 éoliennes de 100 m, a été installé en 2015 sur les communes de Chitry et de Quenne. Ainsi 12 éoliennes Vestas de 2 MW sont installées sur le territoire de Chitry[22].

Pour approfondir

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

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  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. « Orthodromie entre Chitry et Chablis », sur fr.distance.to (consulté le ).
  4. « Station Météo-France « Chablis_sapc », sur la commune de Chablis - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Chablis_sapc », sur la commune de Chablis - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
  8. « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  9. a et b Insee, « Métadonnées de la commune de Chitry ».
  10. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Auxerre », sur le site de l'Insee (consulté le ).
  11. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
  12. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  13. Étienne Meunier. Les églises et les bourgs fortifiés du Sénonais et des pays de l'Yonne. fascicule 33 de la Société archéologique de Sens, 1990 (1992)
  14. Achille Petit. Notes historiques sur la commune de Chitry. Auxerre, 1907
  15. Étienne Meunier. Généalogie de la famille Guénier, de Saint-Bris-le-Vineux; Bulletin de la société généalogique de l'Yonne, 1982
  16. Étienne Meunier. La famille Campenon, de Saint-Bris, Chitry, Paris et Tonnerre. Cahiers de la Société généalogique de l'Yonne, n° 10, 1994
  17. Conseil général de l’Yonne, Ma Commune, consulté le 16 décembre 2013.
  18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  20. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  21. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  22. « Parc éolien de l'Auxerrois Chitry-Quenne », sur f4jr.org (consulté le ).
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