Christophe de Chabrol de Crouzol
Le comte Christophe de Chabrol de Crouzol est un homme politique français né à Riom (Puy-de-Dôme) le et mort au château de Chabanne à Paslières (Puy-de-Dôme) le . Conseiller d'État sous le Consulat, il fut pair de France et ministre de la Marine sous Louis XVIII et Charles X, puis ministre des Finances de Charles X.
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Archives nationales (F/1bI/157/13)[1] |
Biographie
modifierPetit-fils de Guillaume-Michel Chabrol (1714-1792), avocat du roi au présidial de Riom, et troisième fils du comte de Chabrol (1740-1816), qui fut député aux états généraux de 1789, il fut d'abord destiné à l'état ecclésiastique et élevé dans la congrégation de l'Oratoire. Il s'en sépara sur son refus de prêter serment à la constitution civile du clergé, fut emprisonné avec sa famille sous la Terreur et remis en liberté en 1795.
Nommé auditeur au Conseil d'État le 25 thermidor an XI (), il fut créé chevalier de l'Empire () puis nommé maître des requêtes (1809) et envoyé en Toscane comme membre de la commission de liquidation générale des dettes du duché. Fait comte de l'Empire () et nommé président de chambre à la cour impériale de Paris (), il fut envoyé peu après comme intendant général des provinces illyriennes (). Il s'acquitta de cette mission d'une manière qui lui valut des éloges particuliers de Napoléon Ier.
Alors qu'un corps d'armée autrichien s'avançait sur Laybach (), Chabrol rentra à Paris et se rallia à la Première Restauration en 1814. Il fut alors nommé à la section des finances du Conseil d'État () puis préfet du Rhône (). Lorsqu'il apprit le débarquement de l'Empereur au Golfe-Juan, il s'efforça de mettre Lyon en état de défense puis, voyant l'inutilité de ses efforts, il sortit de la ville au moment où Napoléon y entrait et rejoignit le comte d'Artois.
Il ne rentra à Lyon qu'après Waterloo le et retrouva sa préfecture lorsque les troupes autrichiennes, commandées par le comte de Bubna, eurent occupé la ville. Il laissa commettre les exactions du général Canuel et se prêta à la prétendue conspiration du , qui servit de prétexte à dresser en permanence la guillotine. En juin 1817, une simple émeute frumentaire dégénère à la suite d'une provocation policière, qui justifie une répression féroce entrainant 548 arrestations et 23 condamnations à mort. Le pouvoir juge alors que les deux hommes sont trop asservis aux ultras[2]. Louis XVIII chargea le maréchal Marmont d'y mettre un terme : le général Canuel fut révoqué et Chabrol fut promu sous-secrétaire d'État au ministère de l'Intérieur (). Il conserva cette fonction jusqu'à la nomination de Decazes au ministère et réintégra alors le Conseil d'État ().
Le , il fut élu député par le collège de département du Puy-de-Dôme[3]. Il siégea dans la majorité ministérielle et fut appelé, à la mort de François-Marie Barrairon, à lui succéder comme directeur général de l'enregistrement et des domaines (), fonction qu'il occupera jusqu'en 1824. Réélu dans le même collège le [4], il fut nommé pair de France le .
Il fut ministre de la Marine dans les ministères Villèle et Martignac du au . En dépit des railleries des journaux de l'opposition sur l'incompétence du nouveau ministre, son passage au ministère fut marqué par la formation du conseil d'Amirauté, le rétablissement des préfectures maritimes, l'organisation des équipages de ligne, la création d'une école d'application, la relance des constructions navales, l'application de la loi française aux colonies, etc.
À la chute du ministère Villèle, Chabrol, qui s'était toujours montré plus modéré que ses collègues, et passait pour avoir désapprouvé le licenciement de la garde nationale, fut le seul des ministres conservés dans le ministère Martignac. Mais, le vicomte de Martignac ayant désapprouvé à la tribune () les procédés électoraux du ministère Villèle et la Chambre ayant, par 187 voix contre 173, qualifié ce ministère de « déplorable », Chabrol, qui en avait fait partie, donna sa démission de ministre de la Marine et fut remplacé par Hyde de Neuville ().
Le , il rentra dans le ministère Polignac comme ministre des Finances, sur les vives instances de Charles X à qui il ne cacha pas les craintes que lui faisait concevoir la composition du nouveau cabinet. Dans ces fonctions, il réussit à émettre un emprunt de 80 millions, à établir un nouveau règlement d'administration financière permettant de réaliser 6 millions d'économie, à constituer une réserve de plus de 60 millions pour les travaux publics. Il donna sa démission le , ne voulant pas cautionner la politique envisagée par le prince de Polignac pour le cas où les élections ramèneraient à la Chambre une majorité hostile.
Il rentra alors dans la Chambre des pairs et s'occupa d'agriculture, de lettres et de sciences. Il combattit à la tribune les motions d'exil contre Charles X et sa famille et contre la famille Bonaparte.
Publications
modifier- Sur les événements de Lyon au mois de (1818)
- Discours parlementaires
Notes et références
modifier- René Bargeton, Pierre Bougard, Bernard Le Clère, Pierre-François Pinaud, Les Préfets du 11 ventôse an VIII au 4 septembre 1870 (œuvre littéraire), Archives nationales, France, , [lire en ligne], consulté le .
- Paul Chopelin et Pierre-Jean Souriac, Nouvelle histoire de Lyon et de la métropole, Toulouse/22-Plérin, Privat, coll. « Histoire des villes et des régions : histoire », , 958 p. (ISBN 978-2-7089-8378-6), p. 588.
- 227 voix sur 316 votants et 349 inscrits
- 231 voix sur 280 votants et 352 inscrits
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Ferme générale
- Surnuméraires de l'Enregistrement
- Régie de l'Enregistrement
- Direction générale de l'Enregistrement
Source
modifier- « Christophe de Chabrol de Crouzol », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
- Les ministres des Finances de la Révolution française au Second Empire, Comité pour l'histoire économique et financière de la France, 2007, 624 p, (ISBN 978-2-11-094807-6).
Liens externes
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