Conrad Dasypodius

mathématicien suisse

Conrad Dasypodius, de son vrai nom Konrad Rauchfuss ou Konrad Hasenfratz, né en à Frauenfeld (Suisse) et mort le à Strasbourg[1],[2],[Note 1], est professeur de mathématiques à Strasbourg de 1562 jusqu'à sa mort, doyen du chapitre de Saint-Thomas[3] et concepteur de la deuxième horloge astronomique de la cathédrale de Strasbourg[4].

Conrad Dasypodius
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Biographie

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Conrad Dasypodius naît dans une fratrie où son père Pierre Hasenfratz, dit Dasypodius est maître d'école de la ville de Frauenfeld en Suisse. Ce dernier est appelé à Strasbourg pour y occuper la chaire de professeur de grec[5]. Conrad Dasypodius réalise ses études à la Haute École de Strasbourg. Il est le disciple de Chrétien Herlin (la), professeur de mathématiques dans cet établissement[4]. En 1562, il succède à son maître après le décès de ce dernier et reçoit en 1567 le grade de maîtrise.

Il enseigne à l'université les mathématiques, l'astronomie, la géographie, la géodésie et la musique[6].

Aidé par les frères horlogers Habrecht[7] et du peintre Tobias Stimmer, sous la conduite de l'architecte Hans Thoman Uhlberger[8], il conçoit en 1571-1574 la seconde horloge de la cathédrale de Strasbourg[4],[5] et a été considérée comme l'une des sept merveilles du Saint Empire[9].

Travaux de publications

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Certains de ses ouvrages sont à destination de ses élèves, comme ceux d’Institutionum Mathematicarum Voluminis Primi (1593) ou bien d’Euclide (1557).

En mathématiques, il publie en grec et en latin les deux premiers livres d’Euclide, et les propositions des trois livres suivants (Strasbourg, 1564, in-8°) ; on lui attribue aussi une traduction des Sphériques de Théodose et de l’Optique catoptrique d'Euclide. Son Analysis geometrica sex libri Euclidis, Strasbourg, 1566, in-fol., est un travail où il réduit en forme de syllogisme les démonstrations du géomètre grec. Les premier et cinquième livres de cet ouvrage sont rédigés par Chrétien Herlin ; Dasypodius est l'auteur des quatre autres. Il se propose de publier dans un corpus les œuvres des mathématiciens grecs ; mais la mort interrompt ses projets le , à l'âge de 68 ans[2].

Conrad Dasypodius contribue surtout à faire connaître la collection d'ouvrages de l'Antiquité regroupés sous le titre de Petite Astronomie (par opposition à l'Almageste, la grande Astronomie), en établissant à partir de différents manuscrits (1572) le texte (grec) de la sphère en mouvement d'Autolycos de Pitane, la Sphère de Théodose de Tripoli, etc.

Il décrit l'horloge astronomique de Strasbourg dans Heron Mechanicus (1580)[10]. (Voir : Blumhof, Essai sur la vie et les ouvrages de Conr. Dasypodius, avec une préface de Kaestner, in-8°, Gottingue, 1798).

Astronome de son temps, participe à la publication de pronostics comme Ein Richtiger und kurtzer Bericht über den WunderSterne […] ainsi que sa version latine Brevis et succincta descriptio Corporis luminosi, Quod Nunc Aliquot Mensibus Apparvit (Bernhard Jobin, 1573).

Il fait part de ses observations sur la grande comète de 1577 dans son traité Brevis doctrina de cometis & cometarum effectibus. Une version allemande de cet ouvrage est disponible sous le titre Von Cometen und ihrer würckung[11].

Œuvres

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Hypotyposes orbium coelestium, 1568.
Auteur
Traducteur
Éditeur scientifique
  • [1564] (la + grc) Euclide, Barlaam de Seminara, Théon d'Alexandrie (commentaire) et Cunradum Dasypodium, Éléments de géométrie (grec ancien-latin). Extrait [« Euclidis quindecim elementorum geometriae secundum…, Εὐκλείδου τῶν πέντε καὶ δέκα Στοιχείων ἐκ τῶν τοῦ Θέωνος συνουσιῶν τὸ δεύτερον »], Strasbourg, Christianum Mylium,‎ , XIV-126 p., in-8o (OCLC 492177514, BNF 30409461, SUDOC 09992188X, présentation en ligne, lire en ligne).
  • [1568] (la) Kaspar Peucer, Erasmus Rheinholt et Cunrado Dasypodio, Hypotyposes orbium coelestium, quas appellant theoricas planetarum, congruentes cum tabulis alphonsinis et Copernici seu etiam tabulis Prutenicis… [« Hypotyposes des sphères célestes, qui nomment les planètes théoriques, correspondant aux tables d'Alphonsien et de Copernic ou aux tables de Pruténique »], Strasbourg, imp. Theodosius Rihelius, , 534 p., in-8o (OCLC 493169497, BNF 32523969, SUDOC 10029314X, présentation en ligne, lire en ligne).
  • [1570] (grc + la) Euclide, Eukleidu Stoicheiōn to prōton. Hērōnos Alexandreos onomata geōmetrika = Euclidis elementorum liber primus. Heronis Alexandrini vocabula geometrica antehac nunquam edita graece et latine. Per Cunradum Dasypodium, in usum Academiae Argentinensis, Strasbourg, imp. Müller, Héritiers de Christian II (1580-1586) (réimpr. 1571) (1re éd. 1570), 125 p., in-8o (OCLC 496849215, SUDOC 131030841, présentation en ligne, lire en ligne sur Gallica), [2e source] et [3e source].
  • [1570] (grc + la) Euclide et Cunradum Dasypotium, Eukleidu protaseis stoicheiōn 15, Optikōn, Katoptrikōn, Harmonikōn, kai Phainomenōn = Euclidis propositiones elementorum 15, opticorum, catopticorum, harmonicorum et apparentiarum, Strasbourg, imp. Müller, Héritiers de Christian II (1580-1586), , 168 p., in-8o (OCLC 494610278, SUDOC 131030868, présentation en ligne, lire en ligne).
Autres
  • [1573] (de) Hans Kaspar Wolf (d), Kalender oder Laassbüchli sampt der Schreybtafel, Mässen und Jarmärckten uff das MDLXXIIII. Jar / gestelt uff den Meridianum der uralten loblichen Statt Zürych durch Caspar Wolffen, der Artzneyen Doctor daselbst [« Calendrier ou livre de lecture comprenant le tableau d'écriture, les foires et marchés pour l'année 1573 / placé sur le méridien de l'ancienne et louable ville de Zurich par Caspar Wolffen, le médecin de cette ville »], Zurich, lib. Christoffel Froschower, , 16 p., 21 cm (présentation en ligne, lire en ligne)[source insuffisante].

Notes et références

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  1. La notice correspondante de la Bibliothèque nationale de France indique la date du (consulté le ).

Références

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  1. (de) Friedrich August Eckstein, Nomenclator Philologorum [« Nomenclature des philologues »], Leipzig / Hambourg, B. G. Teubner / G. Olms (réimpr. 1966 et 2005) (1re éd. 1871), VII-656 p., 18 cm (OCLC 457522967, BNF 30394298, SUDOC 067555098, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 95.
  2. a et b (la) Melchior Adam, Vitæ germanorum philosophorum, p. 441.
  3. Louis Schneegans, L'église de Saint-Thomas à Strasbourg et ses monuments, essai historique et descriptif composé d'après les sources originales, Strasbourg, imp. de G.-L. Schuler, , XVI-318 p., 23 cm (OCLC 758285639, BNF 31324724, SUDOC 031099378, présentation en ligne, lire en ligne), p. 267-271.
  4. a b et c Alfred Ungerer (de), « L'Horloge Astronomique de la Cathédrale de Strasbourg », L'Astronomie, Paris, Société astronomique, vol. 35,‎ , p. 90 (ISSN 0004-6302, lire en ligne [PDF]) [2e source] (consulté le ).
  5. a et b M.-N. Bouillet et A. Chassang, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, p. 500.
  6. Pierre Schang (d) (éd. scientifique) et Georges Livet (éd. scientifique), Histoire du Gymnase Jean-Sturm : berceau de l'Université de Strasbourg, 1538-1988, Strasbourg, Éditions Oberlin, coll. « Grandes publications (ISSN 0583-8827) t. 34 », , 479 p., 25 cm (ISBN 2-85369-069-5, OCLC 1203548612, BNF 34945114, SUDOC 001249029, présentation en ligne), p. 94-96, [compte-rendu] par Dominique Julia.
  7. « Conrad Dasypodius », sur Le Point, (consulté le ).
  8. Évelyne Thomas (Centre André-Chastel), « Iconographie du Temps : l'horloge de la cathédrale de Strasbourg », Bulletin monumental, Paris, Éditions Picard, t. 169, no 4,‎ , p. 354 (ISSN 2275-5039, lire en ligne, consulté le ).
  9. Jacques Sésiano (d), « Konrad Dasypodius », sur DHS, (consulté le ).
  10. Heron mechanicus : seu de mechanicis artibus, atque disciplinis : eiusdem horologii astronomici, Argentorati in summo templo erecti, descriptio : Argentorati 1580. Réimpression du texte latin original conservé dans la collection de Hans Schimank, Institute for the History of Science, Mathematics, and Technology, Hamburg University, traité en latin avec traduction anglaise de Bernard Aratowsky en regard, introduction en anglais de Günther Oestmann, E. Rauner, Augsburg, 2008, 174 p. (ISBN 978-3-936905-32-8).
  11. (en) C. Doris Hellman, The Comet of 1577, p. 234-247.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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