Dénominations de la Communauté valencienne

Les dénominations du territoire de la Communauté valencienne sont multiples. Bien que « Comunitat Valenciana » (en valencien)[1] soit la seule ayant un caractère officiel selon l'actuel statut d'autonomie de cette communauté autonome d'Espagne[2], ce même texte mentionne dans son préambule deux autres dénominations historiques du territoire, celle de « royaume de Valence » (« Regne de València » en valencien ; « Reino de Valencia » en castillan) et celle de « Pays valencien » (« País Valencià » en valencien ; « País Valenciano » en castillan). Selon le texte, la première fait référence à l'origine historique la plus lointaine de la conception territoriale valencienne, tandis que la seconde renvoie à l'origine du concept moderne d'autogouvernance de ce même territoire[3].

Principales dénominations

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Différentes dénominations ont été utilisées pour désigner le territoire valencien, dans différents contextes historiques. Actuellement, les dénominations les plus utilisées sont, selon les contextes (et selon la langue), « Communauté valencienne » (terme officiel) et « Pays valencien » (terme principalement utilisé en valencien, dans les milieux académiques et par certains partis politiques). Par métonymie, on parle également parfois simplement de « Valence », mais le terme est ambigu, pouvant également désigner, outre la capitale de la région, la province homonyme, depuis la mise en place de la division provinciale en Espagne au XIXe siècle[4],[5].

Royaume de Valence

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Carte du XVIe siècle d'une partie du royaume de Valence.

Le terme fait référence au territoire reconquis sur les musulmans par les troupes chrétiennes de la Couronne d'Aragon (essentiellement des Catalans et des Aragonais) dirigées par Jacques Ier en 1238. Bien qu'encore incomplet, celui-ci est immédiatement instauré en royaume (voir royaume de Valence) et doté d'une indépendance administrative, juridique et politique au sein de la Couronne avec l'instauration des « Coutumes de Valence » (Costums de València), principalement basés sur les Usages de Barcelone (Usatges) et les Coutumes de Lérida, et qui deviennent plus tard les Fors de Valence (Furs), statut politique propre de la capitale et qui sont étendus à la plus grande partie du royaume (les zones intérieures, peuplées par une majorité d'Aragonais, sont cependant soumises au régime féodal du royaume d'Aragon). Les fors, leur structure administrative et juridique et le royaume sont abolis en 1707 avec la promulgation des décrets de Nueva Planta par Philippe V à l'issue de la guerre de Succession d'Espagne, par lesquels le territoire valencien, comme la plupart des autres entités composant l'Espagne, est soumis au régime du royaume de Castille.

L'expression reste toutefois usitée au cours du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle, comme dans la division en gouvernorats (gobernaciones), ou encore dans la division provinciale de 1833 proposée par Javier de Burgos, dans laquelle le territoire valencien se trouve réparti sur trois provinces (comme dans la division actuelle) : Alicante, Castellón et Valence. Afin d'insister sur l'inexistence de toute valeur juridique ou politique de l'expression, on parle quelquefois d'« ancien royaume de Valence » pour désigner le territoire valencien[6]

Au début du XXe siècle, le terme reste circonscrit aux milieux culturels, académiques et littéraires, en particulier depuis l'apparition du mouvement de renaissance de la langue valencienne, la Renaixença (qui trouve ses origines en Catalogne), avec par exemple l'instauration des Jeux floraux de la ville et du royaume de Valence (Jocs florals de la ciutat i del Regne de València), ainsi que l'émergence du nationalisme valencien, qui fait usage de « royaume » conjointement avec un nouveau terme : celui de « Pays valencien » (País Valencià).

Durant la dictature franquiste, le terme « royaume de Valence » tombe quelque peu en désuétude, mais son usage est réactivé au début des années 1980, avec des connotations clairement politiques, par le mouvement blavériste au cours de la Transition démocratique espagnole, en opposition à celui de « Pays » revendiqué par les autres courants valencianistes.

Actuellement, l'expression « royaume de Valence » reste reléguée dans les milieux académiques ou culturels à son acception historique ; il apparaît ainsi dans le préambule et dans le premier article de l'actuel Statut de la Communauté valencienne comme référence à l'origine historique de la communauté autonome. Certains secteurs blavéristes parmi les plus radicaux continuent toutefois de le revendiquer comme appellation officielle pour le territoire.

Dans les localités de Castille-La Manche proches de la frontière, spécialement dans la Province de Cuenca, ainsi que dans la comarque valencienne de la Plana d'Utiel, on utilise encore l'expression (en castillan) « bajarse al Reino » (littéralement : « descendre au royaume ») pour indiquer qu'une personne se rend dans une localité valencienne.

Pays valencien

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Plaque de rue dans le village de La Vall d'Alcalà.
 
... dans le village de Quatretondeta.
 
... dans la ville d'Alcoi.

« Pays valencien » est une dénomination moderne de l'ancien royaume de Valence largement attestée depuis la fin du XVIIe siècle[7],[8]. On peut par exemple citer l'œuvre Vida de fra Agustín Antonio Pascual du frère Agustín Bella publié à Valence en 1699, les institutions forales du royaume étant encore en vigueur[9],[10]. Un autre exemple, relevé par le philologue Manuel Sanchis Guarner dans son livre La llengua dels valencians (1933), est celui d'un document satirique de 1767 rédigé en valencien et portant le titre Carta no vista, lletra uberta, combit cheneral i particular, que fa Quelo el Roig d'Albal, nét de la tia Rafela, a tota la Cort de Madrit, per que vinga a veurer o mirar la gran Festa Centenar de la Verche Protectora, ulatant el lluit que estarà el País Valencià.

Sanchis Guarner considère que dans l'origine étymologique du terme on retrouve l'utilisation du gentilé « valencien » pour désigner la collectivité humaine résidant dans le territoire de l’ancien royaume (et non pas seulement dans la capitale Valence), et remarque que le texte de Francesc d'Eiximenis, Regiment de la cosa pública, utilise le concept de « peuple valencien » pour le distinguer des Catalans[11].

Utilisé d'abord selon une acception purement géographique, au début du XXe siècle, l'expression « Pays valencien » est utilisée par les premières mouvances du nationalisme valencien avec des connotations davantage politiques et culturelles. Ainsi par exemple, le groupe Joventut Valencianista publie en 1906 une carte comarcale de la région faisant usage de ce nom. Il est également popularisé dans les années 1930 dans une série de publications académiques, culturelles et politiques, comme les Quaderns d'Orientació Valencianista (Cahiers d'orientation valencianiste) publiés par la maison d'édition Estel et actuellement édités par l'université de Valence[12],[13].

Le terme est largement utilisé dans des contextes officiels au cours de la Seconde République, comme de la part du Conseil provincial de Valence (Consell Provincial de València, antécédent de l'actuelle députation provinciale) dans une affiche de propagande institutionnelle anti-fasciste réalisée par Artur Ballester i Marco[14]. Il est au départ adopté par le parti conservateur Droite régionale valencienne — élément local de la CEDA — puis largement adopté par les militants de gauche[15]. Les différents projets de statut d'autonomie pour la région témoignent également de sa large acceptation au cours de la même période : le projet de bases pour le statut du Pays valencien de la CNT en 1936[16],[17],, celui d'Esquerra Valenciana en 1937[18] ou encore celui d'Izquierda Republicana en 1937 également[19].

Par la suite le terme s’est popularisé[20] et est largement attesté dans la presse écrite locale de années 1960 par exemple[réf. souhaitée], notamment sous l’influence de Joan Fuster — en 1962, Editorial Destino publie El País Valenciano, un guide touristique de la région écrit par Fuster (col. Guías de España) —[21].

Au début du processus de transition démocratique qui fait suite à la mort du général Franco, c'est le nom courant et officiel utilisé pour désigner la région, sans susciter de polémique particulière dans un premier temps. L'entité gouvernementale valencienne chargée d'amener la région vers un régime d'autonomie, formée en et résultat d'un accord conclu par l'ensemble des représentants valenciens aux Cortes générales, est dénommée « Conseil du Pays valencien » (Consell del País valencià). De plus, peu avant l'approbation de la Constitution espagnole de 1978, ces mêmes parlementaires signent un document intitulé Compromís Autonòmic amb el País Valencià (Engagement autonomique avec le Pays valencien)[22],[23],[24],[25]. C'est le nom utilisé pour se référer à la région dans les Bulletin officiel de l'État au cours de la transition[26],[27]. Il s'agit également la dénomination officielle proposée dans le dénommé Statut de Benicàssim, projet de statut d'autonomie issu d'un accord entre les différentes forces politiques valenciennes publié en 1981[28].

Cependant, à partir de 1980, le blavérisme (mouvement anticalaniste valencien surgi au cours de la transition), les secteurs issus du franquisme et la grande majorité des secteurs de droite de façon générale (notamment l'UCD valencienne, ayant pourtant ratifié l'engagement autonomique) rejettent ouvertement le terme en arguant qu'il s'agit d'un concept pancatalaniste, dont l'utilisation vise à soumettre la région au concept politique de Pays catalans, développé par Fuster en particulier dans son essai Nosaltres, els valencians de 1962[29].

Finalement, la région étant secouée par la bataille de Valence, vive controverse portant sur la symbologie de la région et animée par les secteurs blavéristes, l'appellation de « Pays » est rejetée et c'est celle, nouvelle, de « Communauté valencienne » qui est choisie dans le Statut d'autonomie de 1982 au terme d'un blocage imposé par l'UCD au Congrès, où le parti est majoritaire. Depuis, le terme fait toujours l'objet d'un rejet virulent de la part du Parti populaire de la Communauté valencienne, principal parti conservateur de la région, à la tête du gouvernement depuis 1995[30].

Ainsi, des membres de l'association professionnelle Union des journalistes valenciens, soutiennent qu'il existe au sein de Ràdio Televisió Valenciana, entité de la Generalitat valencienne chargée de l'émission de la télévision et radio publiques de la communauté, une liste noire de mots qu'elle ne doit pas diffuser dans ses médias car ils sont considérés comme « trop catalans »[31],[32],[33].

On trouve d'autres éléments attestant d'une obstruction faite à l'usage de « Pays valencien » de la part du PP dans les affrontements survenus entre certaines universités publiques valenciennes et le gouvernement valencien lors de la seconde législature d'Eduardo Zaplana comme président de la Generalitat. Au cours de cette période, les universités de Valence et de Castellón approuvent une réforme de leurs statuts respectifs dans lesquels est employé le terme de « País Valencià » pour désigner la communauté autonome[34], conformément à l'usage courant dans les milieux académiques[35], et rencontrent l'opposition de la Generalitat matérialisée dans un procès en justice, qui se révèle défavorable aux premières[36],[37],[38],[39],[40].

 
Plaque de la place du Pays valencien (plaça del País Valencià) de Picanya, inaugurée en 1978 par Josep Lluís Albiñana, président du Conseil du Pays valencien.

Une variante de la dénomination Pays valencien fut Land of Valencia, une marque touristique instaurée en 1997 par le président de la Generalitat Valencienne Eduardo Zaplana[41],[42].

En 1998, certains syndicats d'enseignants dénoncent un contrôle exercé sur l'enseignement par le département (Conselleria) d'éducation de la Generalitat visant à censurer l'expression dans les établissements scolaires[43].

D'autres exemples peuvent être trouvés à l'occasion des négociations menées entre les gouvernements valencien et catalan relatives à l'émission réciproque des programmes diffusés par leurs stations de radios et canaux télévisés respectifs (à la suite de la polémique suscitée par la fermeture des émetteurs de TV3 dans la Communauté valencienne), au cours desquelles le porte-parole valencien Vicent Rambla affirme publiquement que l'une des conditions demandées par le gouvernement valencien pour l'admission des médias de la Corporation catalane de radio et télévision dans la Communauté valencienne est l'abandon par ceux-ci de l'expression « Pays valencien » dans leurs manuels de style, demande qui est finalement rejetée et suscite de vives controverses[44],[45],[46],[47],[48],[49],[50],[51].

Cependant, le , la Generalitat valencienne annonce la mise en place d'un accord de réciprocité entre les émissions des deux communautés, demandant à la Generalitat catalane un « effort de respect institutionnel », selon les mots de Vicent Rambla[52].

Les conflits concernant le qualificatif de « pays » appliqué au territoire valencien ont également été portés au niveau des institutions de l'État espagnol. Ainsi, au Congrès des députés, le Parti populaire proteste en 2004 contre l'utilisation de cette dénomination par une députée de la circonscription de Valence, Isaura Navarro, pour faire référence à la communauté autonome, et demande au bureau (mesa) du Congrès de refuser par conséquent ses initiatives parlementaires. Dans un premier temps, le président du Congrès, Manuel Marín, suivant l'avis de la Generalitat, considère ces arguments comme recevables, mais le bureau arrive finalement à la conclusion que le terme de « Pays valencien » est légalement valide, en raison notamment de sa mention dans le Statut d'autonomie[53],[54].

D'autres illustrations de l'opposition du PP à cette dénomination du territoire surviennent à la suite d'interventions du président du gouvernement espagnol José Luis Rodríguez Zapatero, à l'occasion de son premier discours devant le Sénat en 2004, ainsi que lors du premier bilan annuel de son mandat en , au cours duquel il se réfère à Francisco Camps comme le « président du Pays valencien » (« presidente del País Valenciano »)[55],[56]. Zapatero répond aux protestations des conservateurs en indiquant qu'il ne fait que recueillir le nom utilisé par la section régionale de son parti (Parti socialiste du Pays valencien).

 
Plaque de l'avenue et place du Pays valencien vandalisée, à Xàtiva (31/12/2012).

En , le président de la Généralité valencienne, Alberto Fabra, affirme se montrer favorable à l'invalidation de toute initiative parlementaire ou document présenté aux Corts n'utilisant pas la dénomination de « Communauté valencienne » pour la région, ainsi qu'à la privation de subventions publiques aux entités dont le nom inclurait le terme de « Pays valencien ». Cette mesure, qui si elle était adoptée priverait de subventions les deux partis EUPV et PSPV-PSOE représentés aux Cortes, le second étant le premier parti de l'opposition au parlement, a été rejetée à deux reprises par le Tribunal constitutionnel[57],[58],[59]. La même année, le maire de Xàtiva, Alfonso Rus (PP), affirme accéder à la demande de l'opposition (PSPV et Compromís) de retirer au général Franco le titre de maire honorifique de la ville en échange du renommage de la Plaça del País Valencià (« Place du Pays valencien »)[60], mais finalement aucun de ces changements ne sera mené à terme[61].

L'usage de la dénomination de « Pays valencien » reste néanmoins considérable dans les milieux culturels, académiques et universitaires[62], on le retrouve dans le nom de certains espaces urbains (rues, places, avenues etc.)[63], d'entités politiques[64], syndicales (UGT-PV[65], CCOO-PV[66], STEPV[67]…) associationnelles (Acció Cultural del País Valencià, Associació d'Editors del País Valencià[68]) ou médiatiques[69]. Dans son 9e congrès, célébré le , le PSPV-PSOE, autrefois à la tête de la Generalitat (1982-1995) et principal parti de l'opposition depuis lors, décide le maintien du nom de « País Valencià » dans sa dénomination, avec l'approbation de 97 % de ses délégués présents[70].

Dans sa thèse de doctorat consacrée aux liens entre anticatalanisme et identité valencienne, le sociologue Vicent Flor considère que l'un des succès du blavérisme a été de créer plusieurs tabous dans la société valencienne, en particulier le rejet du nom de « Pays valencien » pour la région et celui de « catalan » pour la langue propre de la communauté[71].

En 2019, un rapport du Conseil juridique consultatif de la Communauté valencienne affirme que le terme de « Pays valencien » « n'est pas étranger à la réalité historico-politique de la Communauté valencienne », souligne qu'il est attesté dans divers documents datant de la Seconde République espagnole et qu'il n'est pas contraire au statut d'autonomie car il ne fait référence ni au statut ni à la communauté autonome[17].

Communauté valencienne

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Drapeau de l'accord de Benicàssim.
 
Drapeau officiel de la Communauté valencienne, qui est également celui de la capitale.

L'expression « Communauté valencienne » est utilisée pour la première fois comme dénomination du territoire valencien dans la proposition de Statut d'autonomie de l'assemblée de parlementaires de la région connue sous le nom d'Accord ou Statut de Benicàssim, conçu comme un ensemble de concessions réalisées de part et d'autre pour parvenir à un consensus (la gauche acceptant un drapeau portant la frange bleue, la droite acceptant pour sa part l'appellation de « Pays », les deux termes étant utilisés conjointement et indistinctement).

Toutefois, lorsque la proposition de statut passe en votation au Congrès des députés à Madrid, l'UCD rompt l'accord et exige, sur le plan symbologique, à la fois l'adoption du drapeau avec la frange bleue et le terme de « royaume de Valence » comme nom officiel de la communauté. La droite étant en majorité au congrès, la direction du PSOE espagnol parvient à un accord avec le député valencien Emilio Attard, par lequel l'appellation de « royaume » est abandonnée au profit de celle, exclusive, de « communauté ». Les deux autres appellations sont recueillies dans le préambule, dans l'idée que les partis successifs responsables du gouvernement choisiraient celui qu'ils estimeraient convenir le mieux. Le compromis est approuvé avec l'abstention du PSOE et l'opposition du PCE.

Depuis, le terme de « Communauté valencienne » a été popularisé par l'usage officiel, et notamment par le biais d'importantes campagnes publicitaires touristiques promues par la Generalitat.

Lors d’une interview accordée en 1991 au magazine El Temps, Attard déclara : « Je ne me risquerai pas à dir s’il valait mieux dire royaume, pays ou l’imbécilité de Communauté valencienne, que j’ai moi-même inventée »[72],[73].

En 2005, le titre du journal officiel du gouvernement du territoire, initialement Diari Oficial de la Generalitat Valenciana, est changé pour Diari Oficial de la Comunitat Valenciana

Autres dénominations

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La dénomination de « Levant » (« Llevant » en valencien ; « Levante » en castillan) fait référence à la situation géographique de la région dans la péninsule Ibérique mais inclut également la Région de Murcie et, généralement, la province d'Albacete. Le terme est relativement peu usité et est peu accepté par la population valencienne, qui lui attribue des connotations négatives[74]. On le retrouve cependant par exemple dans le nom d'un des deux journaux historiques de la région, Levante-EMV (à l'origine El Mercantil Valenciano, renommé par le parti franquiste FET y de las JONS à la suite de sa confiscation au bénéfice du Movimiento[74]), ainsi que dans le nom d'une équipe de football de la ville de Valence, Levante UD.

L'intellectuel nationaliste Joan Fuster, figure de référence du valencianisme, dénonce cette nouvelle qualification comme une « étiquette déformatrice », dont la finalité serait de « retirer de la circulation le terme « valencien » pour qualifier le pays » et de restreindre son utilisation au seul contexte de la province de Valence[75].

Région valencienne

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La dénomination de « Région valencienne » (en valencien « Regió valenciana » ; en castillan « Región valenciana ») met l'accent sur le caractère régional du territoire, qui peut être compris dans une acception purement géographique, ou bien avec des connotations plus politiques (en insistant sur le territoire valencien compris comme une région d'Espagne, elle peut être interprétée comme étant régionaliste). La dénomination a été utilisée avec une certaine ancienneté (on la retrouve ainsi par exemple, aux côtés de « pays », dans le projet de Statut d'autonomie du parti nationaliste Esquerra Valenciana en 1937[74]) et particulièrement durant le franquisme[76]. Il s'agit d'une expression relativement peu usitée actuellement.

Principauté de Valence

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Une grande partie de l'actuel territoire valencien fut conquit par Ruy Díaz de Vivar[77],[78],[79], aussi connu sous le nom du Cid qui, dans un premier temps avait conquis Valence pour la Castille, créa une principauté indépendante aux alentours de la taïfa de Valence, qui aurait aussi la protection militaire du comte de Barcelone Raimond-Bérenger III de Barcelone, qui était le gendre du Cid, et du roi de la Castille Alphonse VI de León. En l'an 1098, dans une dédicace de la cathédrale Sainte-Marie de Valence à la Vierge Marie, Ruy Díaz de Vivar signa un document en s'accordant le titre de «Príncipe Rodrigo el Campeador» («Prince Ruy le guerrier», en castillan)[80],[81],[82]. De nos jours, l'usage du terme Principauté de Valence[83],[84] est restreinte à la principauté qui fut gouvernée d'abord par le Cid et, ultérieurement, par son épouse Chimène[85].

Mancomunnauté valencienne

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Celle-ci était la dénomination employée dans les bases que la Députation provinciale de Valence et la mairie de Valence avaient élaboré en 1919 pour créer une administration décentralisée.

Mancommunauté des provinces valenciennes

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Cette expression (sous sa forme castillane Mancomunidad de las provincias valencianas) est utilisée durant la Transition démocratique espagnole dans une proposition de statut d'autonomie à l'initiative de la section valencienne du parti conservateur Alianza Popular[86]. Elle est restée confidentielle.

Notes et références

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  1. Cette dénomination est également celle figurant dans la version officielle de la version réformée du statut d'autonomie en 2006 dans sa version en castillan ; dans la première mouture (adoptée en 1982), figurait également la version castillane « Comunidad Valenciana ».
  2. Article 1 du statut de la Communauté valencienne : « Le peuple valencien, organisé historiquement comme royaume de Valence, se constitue en Communauté autonome, à l'intérieur de l'unité de la Nation espagnole, comme expression de son identité différenciée comme nationalité historique et dans l'exercice du droit à l'autogouvernance que la Constitution espagnole reconnaît à toute nationalité, avec la dénomination de Comunitat Valenciana ».
  3. Préambule du Statut d'autonomie de la Communauté valencienne : « la Constitution espagnole approuvée, ce fut, dans son cadre, que la tradition valencienne issue de l'historique royaume de Valence rencontra la conception moderne du Pays valencien et donna son origine à l'autonomie valencienne, comme intégratrice des deux courants d'opinion qui encadrent tout ce qui est valencien dans un concept culturel propre dans le strict cadre géographique qu'il comprend. »
  4. Flor 2010, p. 449.
  5. Fuster 2008, p. 253-254.
  6. L'expression est encore usitée. Voir par exemple les acceptions de l’entrée « valenciano » figurant dans les versions récentes du Diccionario de la lengua española : « 1. adj. Natural de Valencia, antiguo reino y ciudad de España, capital de la Comunidad Valenciana, o de su provincia […] 4. m. Variedad del catalán, que se usa en gran parte del antiguo reino de Valencia y se siente allí comúnmente como lengua propia. »
  7. Cucó 2002, p. 111.
  8. Fuster 1982.
  9. « [...] no le tenía el Señor destinado para apóstol de las Indias, sino de nuestro País Valenciano […]. »
  10. Ferrando Francés et Nicolàs Amorós 2011, p. 271.
  11. « Per totes aquestes coses e raons ha volgut Nostre Senyor Déu que Poble Valencià sia poble especial e elet entre los altres de tota Espanya. Car com sia vengut e eixit, per la major partida, de Catalunya, e li sia al costat, emperò no es nomena Poble Català, ans per especial privilegi ha propi nom e es nomena Poble Valencià. », Sanchis Guarner, La Llengua dels valencians, édition de 1960, p. 28.
  12. (ca) Quaderns d'Orientació Valencianista sur le site de l'université de Valence.
  13. (ca) Presentació del Quaderns d'Orientació Valencianista, VilaWeb, 15/12/2001.
  14. Affiche El País Valencià a l'Avantguarda d'Ibèria. Cultura és llibertat. Feixisme és esclavitut, Artur Ballester, Consell Provincial de València, Conselleries de Cultura i Propaganda, Valence, 1936 (reproduction sur le site de l'Union générale des travailleurs).
  15. (es) « ¿País Valencià, Comunitat Valenciana o Regne de València? », El Periódico,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Voir Bases para el Estatuto de Autonomía del País Valenciano (1936) sur Wikisource en espagnol.
  17. a et b (es) « "Un término de marcada significación política e histórica" », sur Levante-EMV, Valence, (consulté le )
  18. Voir Anteproyecto de Estatuto de Autonomía de la Región Valenciana (1937) sur Wikisource en espagnol.
  19. Voir Proyecto de Estatuto de Autonomía para el País Valenciano (1937) sur Wikisource en espagnol.
  20. (ca) Miquel Nicolàs Amorós, « "El valencià no se pedrà mai". La manipulació mediàtica de les emocions col·lectives en l’anticatalanisme valencià durant la transició (1976-1982) », dans Constructing Languages: Norms, Myths and Emotions, John Benjamins Publishing Company (en), (ISBN 9789027266637, lire en ligne), p. 339.
  21. (es) José Antonio Piqueras et Javier Paniagua, Diccionario biográfico de políticos valencianos 1810-2005, Valence, Institució Alfons el Magnànim/Fundación Instituto de Historia Social, , 586 p. (ISBN 978-84-95484-80-2, lire en ligne), p. 220
  22. Bulletin officiel du Conseil du Pays valencien, n°4 du 1er novembre 1978.
  23. Cucó 2002, p. 365.
  24. Voir Compromiso Autonómico del País Valenciano sur Wikisource en espagnol.
  25. (es) El Compromiso Autonómico, Revista Valenciana d'Estudis Autonòmics, n° 41-42, sur le site de la Generalitat valencienne.
  26. (es) Real Decreto 2003/1979, de 3 de agosto, por el que se regula la incorporación de la Lengua Valenciana al sistema de enseñanza del País Valenciano, Boletín Oficial del Estado, 23/08/1979.
  27. (es) Decreto 1433/1975, de 30 de mayo, por el que se regula la incorporación de las Lenguas nativas en los programas de los Centros de Educación Preescolar y General Básica, Boletín Oficial del Estado, 1/07/1975.
  28. Voir Proyecto de Estatuto de Autonomía del País Valenciano sur Wikisource en espagnol.
  29. Voir par exemple le témoignage de Miguel Ramón Izquierdo, maire de Valence durant le franquisme et l'un des précurseurs du mouvement blavériste, dans (ca) Del roig al blau. la transició valenciana, de Llorenç Soler, de Miquel Francés, Universitat de València, 2004, DVD [présentation en ligne], de 52 à 53 min
  30. (es) Joan Garí, Por qué el PP odia el término País Valenciano Público, 03/08/2009.
  31. (ca) Revista Barcella, n° 21, février 2004.
  32. Flor 2010, p. 309.
  33. (es) Francesc Bayarri, Una lista de palabras prohibidas entra en vigor en Canal 9, El País, 19/08/1990.
  34. Voir les statuts de l'université de Valence (2006) : version en catalan, version en castillan.
  35. Utilisation du terme dans les principaux dictionnaires de la langue catalane :
    • Dictionnaire de la langue catalane de l'Institut d'Estudis Catalans : « Valencià: Natural de València o del País Valencià. » lien.
    • Gran Diccionari de la llengua catalana: « Valencià: Relatiu o pertanyent a la ciutat de València, al País Valencià. » lien
    • Diccionari català-valencià-balear : Voir l'entrée « València »
    • Dictionnaire Tabarca valencien-castillan (ISBN 84-8025-091-7) : « Valencià: adj i m/f [de València; del País Valencià] valenciano-a ».
      Utilisation du terme dans des encyclopédies en langue catalane :
    • Gran Enciclopèdia Catalana': Entrée « País Valencià »
    • Gran Geografia Universal (Edicions 62, vol. 10, p. 208) : introduction au chapitre « País Valencià ».
      Utilisation dans l'entrée « Catalana, lengua » (« El catalán occidental ocupa Andorra, la provincia de Lérida [...] y el País Valenciano »), dans l'encyclopédie (en castillan) Macropedia Vol. 4, Enciclopedia Hispánica, Encyclopædia Britannica Publishers, Inc., USA (1992-1993).
  36. (es) La universidad de Castellón no puede llamar catalán a la lengua valenciana, El Periódico, 06/10/2010 (article reproduit sur le site de l'université Jaume I de Castellón.
  37. (es) Jurisprudencia: Tribunal Supremo Sala III de lo Contencioso-Administrativo. Sentencia de 19 de junio de 2006.
  38. (es) Tribunal Supremo Sala III de lo Contencioso-Administrativo. Sentencia de 23 de septiembre de 2008.
  39. (es) Los jueces afirman que es lícito llamar catalán al valenciano en los estatutos de la Universidad de Valencia, 20minutos.es.
  40. (es) Joaquín Ferrandis, El Consell impide a la Jaume I hablar de "País Valenciano" y "catalán", El País, 20/12/2003.
  41. Land of Valencia: els pagaments en paradisos fiscals de Zaplana a Julio Iglesias per ser la imatge de la Generalitat no prescriuen-eldiario.es-27/10/2018
  42. Identity Conflic un the Land of València during the Post-Franco Democratic Period-Joan Carles Membrado Tena-Universitat de València
  43. (ca) Troisième rapport du Comité de rédaction de RTVV, llistat no exhaustiu de notícies que Canal 9 ha passat per alt. (liste non exhaustive d'informations ignorées par Canal 9) : « Els partits de l’oposició i la Mesa per l’Ensenyament en valencià, que aplega sindicats i altres col·lectius socials, han presentat un manifest en el qual denuncien la proposició aprovada pel PP, UV i IPCV que dona poder a la Conselleria d’Educació per controlar si els mestres parlen de la unitat lingüística del català i usen l’expressió "País Valencià". Els firmants del manifest consideren que es tracta d’un intent d’atemorir al professorat. Això arriba després de molts dies de protestes, declaracions i contradeclaracions al voltant de la decisió de les Corts que ha de portar a terme la Conselleria d’Educació. »
  44. (ca) Vicent Rambla insisteix que TV3 ha de deixar d'emprar la denominació País Valencià, VilaWeb, 04/04/2007.
  45. (ca) Glòria Marcos: 'TV3 no cedirà al xantatge de Vicent Rambla', VilaWeb, 04/04/2007.
  46. (es) Piqué rechaza el veto del término «País Valencià» en TV3 que pide el Consell, Levante-EMV.
  47. (es) El Gobierno catalán no descarta eliminar de TV3 el término «País Valencià» como exige el Consell, Levante-EMV, /01/04/2007.
  48. (es) La Generalitat catalana avisa de que no aceptará censurar «País Valencià» en TV3, Levante-EMV, 04/04/2007.
  49. (es) El Consell condiciona la reciprocidad con TV3 a que censure el término «País Valencià», Levante-EMV, 31/03/2007.
  50. (ca) Sí a TV3 al País Valencià, El Punt-Avui, 13/12/2012.
  51. (ca) Condicions de Fabra, El Punt-Avui, 14/12/2012.
  52. Rambla confirma que con el tercer múltiplex se verá TV3, Levante-EMV, 26/10/2007.
  53. (es) El Congreso no aceptará "País Valencià" en las iniciativas, El País (édition Communauté valencienne), 19/04/2004.
  54. El Congreso acepta usar el término País Valenciano, El País (édition de la Communauté valencienne), 26/04/2004.
  55. (es) Zapatero usa el término "País Valenciano" en su balance de mandato, Panorama Actual, 14/04/2005.
  56. (es) Diario de sesiones del Senado núm. 2, VII legislatura, año 2004. Página 24:« Dije que normalizaría el diálogo institucional con las comunidades autónomas y, en ese sentido, puedo comunicarles que antes de que se cumpla un mes de mi toma de posesión habré recibido a los presidentes de las comunidades autónomas de Extremadura y del País Valenciano. (El señor Agramunt Font de Mora: ¡Comunidad Valenciana! No se llama País Valenciano.) Y se trata de un proceso que, al mismo tiempo, proseguiré con los de las restantes comunidades. »
  57. (es) El PP quitará la ayuda a partidos y entidades que usen o lleven País Valencià en sus siglas, Levante-EMV, 13/10/2012.
  58. (es) Los populares proponen que no se tramite ninguna iniciativa en la que figure 'País Valencià', Las Provincias, 11/10/2012.
  59. (es) Juanjo García Gómez, [www.levante-emv.com/comunitat-valenciana/2012/10/13/pp-fracasado-constitucional-vetar-pais-valenciano/943990.html EL PP ya ha fracasado en el Constitucional en su intento de vetar "País Valenciano"], Levante-EMV, 13/10/2012.
  60. (es) Xàtiva retira honores a Franco y quita la Plaza País Valencià, Levante-EMV, 08/10/2012.
  61. (es) Xàtiva no quita el título a Franco ni ´País Valencià´ a una calle un año después del polémico canje , Levante-EMV, 27/08/2013.
  62. (es) Belén Toledo, ¿Adiós al País Valenciano? Público, 16/08/2008.
  63. (es) Belén Toledo, Las calles giran a la derecha - Municipios gobernados por los conservadores eliminan del callejero la denominación País Valenciano, Público, 03/08/2009
  64. Ainsi, sur les 5 partis représentés au Parlement valencien, 4 utilisent le terme de façon habituelle et 2 l'incluent dans leur nom : PSPV-PSOE, EUPV, IPV et le BNV).
  65. (es) Site de l'Unión General de Trabajadores del País Valenciano, section valencienne de l'Union générale des travailleurs.
  66. (ca) Site des Comissions Obreres del País Valencià, section valencienne des Comisiones Obreras.
  67. (ca) Site du Sindicat de Treballadors de l'Ensenyament del País Valencià.
  68. (ca) Site officiel de l'Associació d'Editors del País Valencià.
  69. Utilisation du terme dans les médias :
    • Usage dans les médias de la Corporació Catalana de Mitjans Audiovisuals (TV3, Catalunya Ràdio...). Voir le manuel de style Ésadir de la Corporation : « País Valencià » est utilisé comme dénomination traditionnelle et « Comunitat Valenciana » pour faire référence à l'entité envisagée sous l'angle juridique.
    • Dans la région, il est couramment utilisé dans El Temps. En Espagne, Público l'utilise dans ses manuels de style.
  70. (es) El entorno de Alarte da por hecho que Madrid anulará las primarias por vulnerar los estatutos, Las Provincias, 28/09/2008.
  71. Flor 2010, p. 672.
  72. « No entre a dir si procedia posar regne, país o la imbecil·litat de Comunitat Valenciana, que me la vaig inventar jo », in (ca) « «Entrevista a Emilio Attard». El Temps, 14-10-1991. », El Temps,‎
  73. (ca) Moisés Pérez, « La paradoxa de l'Estatut d'Autonomia valencià », El Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
  74. a b et c (ca + es) Manuel Bas Carbonell, Francesc Pérez i Moragón, Informe sobre el término "Levante"/ Informe sobre el terme "Levante" com a denominació del territori valencià, Consell Valencià de Cultura, 1996.
  75. Fuster 2008, p. 137.
  76. Ainsi le sous-titre du journal Las Provincias était durant cette période « diario de la Región Valenciana ». On retrouve également l'expression dans le titre de l'encyclopédie dirigée par Manuel Mas et publiée au cours de cette même période : Gran Enciclopedia de la Región Valenciana (1972, (ISBN 84-300-5539-8)).
  77. Rodrigo Díaz de Vivar o El Cid histórico
  78. El principado valenciano del Cid
  79. El Cid-Historia y mito de un señor de la guerra - David Porrinas González [1]
  80. El Cid Histórico: vida de Rodrigo Díaz de Vivar
  81. Rodrigo Díaz el Campeador y el Cid mítico - José Manuel Moreno Juste
  82. El príncipe de Valencia
  83. Mercenario y señor de moros: un historiador extremeño depura el mito y la leyenda del Cid como símbolo de la España despoblada - Eldiario.es [2]
  84. El Cid-Historia y mito de un señor de la guerra - David Porrinas González [3]
  85. El Cid - Richard A. Fletcher
  86. (es) Bases para la constitución de una mancomunidad de las provincias valencianas, ABC, 29/01/1976, p. 16.[source insuffisante]

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Articles connexes

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Bibliographie

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