Fête brésilienne de 1550
La fête brésilienne de 1550 est une reconstitution de la vie des Tupinambas, célébrant leur alliance avec les Normands, donnée à Rouen le devant Henri II, Catherine de Médicis et leur Cour. Elle a frappé les historiens par la nature de ces rapports d'alliance qu'elle démontrait.
Description
modifierNouveau roi de France, Henri II visite les villes de son royaume, et après Paris et Lyon, fait sa Joyeuse Entrée à Rouen le . Parmi les différents tableaux présentés, 50 Indiens Tupinambas et 250 marins normands jouant leur rôle, nus ou vêtus de ceintures de feuilles, coiffés de plumes, porteurs d'arcs et de boucliers, rejouent des scènes de la vie quotidienne de ce peuple brésilien allié aux Normands depuis plus de cinquante ans. Plusieurs villages tupis sont reconstitués. L'un des tableaux où interviennent les Tupinambas est celui où, après avoir troqué des armes avec les Normands, ils se battent contre leurs ennemis, les repoussent et mettent le feu aux villages de leurs assaillants. Une naumachie présente ensuite l'attaque d'une caravelle portugaise par un navire français[1],[2].
Interprétation socio-historique
modifierLe traitement de ces tableaux a retenu l'attention des historiens par la nature des relations entre Français et indigènes qu'il met en œuvre. Loin des zoos humains ou villages qui fleuriront ultérieurement dans les expositions coloniales, il se distingue par la reconnaissance de ces indigènes comme partenaires commerciaux et des alliés à part entière, sans chercher à instaurer des rapports de hiérarchie des races ou de domination morale[1],[2].
Références
modifier- Yann Lignereux, « Les Normands jouent aux Indiens », dans Patrick Boucheron et al., histoire mondiale de la France, Seuil, (ISBN 9782021336306), p. 277-281
- Beatriz Perrone-Moisés, « L’alliance normando-tupi au xvie siècle : la célébration de Rouen », Journal de la Société des américanistes, vol. 94, no 1, , p. 45–64 (ISSN 0037-9174, DOI 10.4000/jsa.8773, lire en ligne, consulté le )