Les Fabii (au singulier: Fabius) sont les membres de la gens Fabia, une illustre famille de la Rome antique qui prétend descendre d'Hercule par une fille d'Évandre.

Fabii

Autre(s) nom(s) Gens Fabia
Branches
Sous la République Vibulanus, Ambustus, Buteo, Maximus, Pictor

Légende :

Patricien, Plébéien, Consulaire, Sénatorial, Équestre

Magistratures occupées
sous la République
Dictature 6 fois
Maître de cavalerie 6 fois
Censure 6 fois
Consulat 46 fois
Tribunat consulaire 14 fois
Décemvirat consulaire 2 fois

Gens et Liste des gentes romaines

Histoire

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L'origine des Fabii reste discutée : pour Jean Gagé, ils sont peut-être des Falisques[1],[2] ; pour A. Ruggiero, des Étrusques de Caere (Cerveteri) ou de Clusium (Chiusi)[1],[3].

Selon la tradition, la gens Fabia est ainsi nommée pour avoir introduit à Rome la culture de la fève (faba en latin) d’où le nom de Fabia. Une des tribus de Rome prend le nom de cette famille.

La première occurrence de l'anthroponyme Fabius est datée du dernier tiers du VIIe siècle av. J.-C.[4] : une inscription étrusque[N 1] sur un vase découvert dans la tombe no 142 de nécropole de Banditaccia, près de Cerveteri, mentionne un Kalatur Phapena, soit Calator Fabius[6],[7],[8].

Les Fabii prétendent descendre du héros Hercules[9] : d'après Plutarque, Fabius Maximus, après avoir enlevé à Tarente la statue colossale d'Héraklès, l'installe au Capitole et fait ériger, auprès d'elle, sa propre statue équestre[10] ; en , Q. Fabius Maximus Æmilianus sacrifie à l'Hercule de Gadès avant de partir en campagne contre les Lusitaniens de Viriate[11] ; et, pour Ovide, les Fabii sont une gens Herculea[10]. Pour Paul Marius Martin, la tradition faisant des Fabii des descendants d'Hercule est fondée sur le culte archaïque que la gens rend à un Faunus-Silvanus primitif, assimilé à l'Hercule italique[9]. Mais Dominique Briquel rattache la même tradition à un motif courant dans la légende du héros, à savoir son union avec une femme indigène qui, d'après Silius Italicus, serait la fille d'Évandre, son hôte, et serait peut-être nommée Acca Larentia[9]. Cela rapprocherait les Fabii de Romulus et Rémus, les jumeaux fondateurs de Rome par l'homonymie avec leur nourrice, épouse du berger Faustulus[9].

Les Fabii sont une des cinq gentes maiores de la République[12],[13],[14],[N 2].

Parmi les gentes maiores, c'est-à-dire les plus illustres gentes patriciennes de la République, celle des Fabii est l'une des premières à s'éteindre sous l'Empire. Les Fabii patriciens disparaissent des fastes en 34 ap. J.-C. sous Tibère. Elle reste reconnue aujourd'hui grâce à sa riche tombe peinte sur l'Esquilin.

Les principales branches de la gens Fabia portent les cognomina suivants : Ambustus, Buteo, Maximus, Pictor et Vibulanus. Le praenomen Numerius, peu usité, apparaît dans la gens Fabia après le désastre du Crémère qui faillit causer la disparition de la famille, après qu'un des survivants épouse une des filles de Numerius Otacilius, un Samnite de Malventum. Le praenomen apparaît principalement dans les branches des Pictores et des Buteones[15].

Principaux membres

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Sous la République

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Fabii Vibulani et Ambusti

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Fabii Dorsones et Pictor

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Fabii Maximi

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Fabii Hadriani

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  • Caius Fabius, (v.-155 - ?)
    • Caius Fabius Hadrianus, (v.-130 - -82), propréteur d'Afrique en -83;
    • ? Marcus Fabius Hadrianus, (v.-120 - ap.-72), légat de Lucullus;
      • ? Caius Fabius (Hadrianus), (v.-100 - ap.-57), préteur en -58;
  • Caius Fabius Catulus, duumvir d'Hadrumentum en -94.
  • Fabia, vestale en -73, belle-sœur de Cicéron.
  • Lucius Fabius Hispanensis, questeur en -81.
  • Caius Fabius, tribun de la plèbe en -55, légat de César.
  • Quintus Fabius Vergilianus, légat en -53, partisans de Pompée.
  • Fabius Maximus, originaire de Narbonnaise, chevalier romain partisans de Pompée en -49.
  • Fabia, fille d'un Publius, épouse de Marcus Sextilius et grand-mère de l'empereur Vitellius.

Sous l'Empire

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Pièce célébrant l'amitié de Fabius Maximus et d'Auguste

Fabii Barbari

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Fabii Iuliani

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  • Marcus (Fabius);
    • Quintus Fabius Iulianus Optatianus Lucius Fabius Geminus Cornelianus, (v.90 - ap.131), consul suffect en 131;
      • ? Fabia H(...)la, mère de sénateurs;
      • ? Marcus Fabius Iulianus Heracleo Optatianus, Frères Arvales en 133-155;
        • ? Marcus (Fabius);
          • Lucius Fabius Cilo, (v.153 - ap.212), consul II en 204, préfet de Rome;
            • ? (Fabius);
              • ? Fabius Fortunatus Victorinus, frère Arvales en 224;

Fabii Agrippini

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Les Fabii Agrippini sont originaire d'Ostie, ils sont inscrits dans la tribu Veturia.

  • Caius Fabius Rufus, (v.-40 - ?);
    • Caius Fabius Longus, (v.-5 - ?), primipile;
      • Caius Fabius Longus, (v.20 - ?), primipile;
        • Caius Fabius Agrippa, (v.50 - ?), décurion, édile et duumvir d'Ostie;
          • ? Caius (Fabius), (v.80 - ?);
            • Caius Fabius Agrippinus, (v.105 - ap.148), consul suffect en 148;
              • Fabia Agrippina, (v.125 - ap.148);
              • ? (Fabius Agrippinus), (v.130 - ?);

Notes et références

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  1. L'inscription est la suivante : « mi kalaturus φapenas cenecu heθie »[5].
  2. Les quatre autres sont les Æmilii, les Claudii, les Cornelii et les Valerii[12],[13],[14].

Références

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  1. a et b Etcheto 2012, p. 103.
  2. Etcheto 2012, p. 103, n. 68.
  3. Etcheto 2012, p. 103, n. 69.
  4. Richard 1990, p. 256, n. 34.
  5. Liébert 2009, p. 21, n. 33.
  6. Bourdin 2007, p. 20, col. 2.
  7. Cifani 2020, no 9, p. 302.
  8. Hadas-Lebel 2004, p. 7.
  9. a b c et d Chauviré 2009, § 2.
  10. a et b Liou-Gille 1980, sec. II, § A, no 112.
  11. Gagé 1940, p. 430.
  12. a et b Settipani 2000, p. 58.
  13. a et b Syme 1989, chap. V, p. 77.
  14. a et b Taylor 1949, chap. II, notes, p. 196, n. 24.
  15. Broughton 1951, p. 70.
  16. CIL, VI, 31711

Voir aussi

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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • [Bourdin 2007] Stéphane Bourdin, « Les Gaulois à Chiusi : rréflexions sur les mouvements migratoires et sur l'activité diplomatique des Celtes en Italie », MEFRA / Antiquité, t. 119, no 1,‎ , p. 17-24 (DOI 10.3406/mefr.2007.10322, lire en ligne   [PDF]).  
  • [Briquel 1999] Dominique Briquel, « La référence à Héraklès : de part et d'autre de la révolution de  », dans Françoise-Hélène Massa-Pairault (dir. et introduction), Le mythe grec dans l'Italie antique : fonction et image, Rome, PEFR, coll. « CEFR » (no 253), , 1re éd., 670 p. (ISBN 2-7283-0533-1, lire en ligne   [PDF]), Ire partie, chap. 3, p. 101-120.
  • [Chauviré 2009] Cécile Chauviré, « La gens Fabia avant le Crémère », dans Thierry Piel (dir. et avant-propos), Figures et expressions du pouvoir dans l'Antiquité : hommage à Jean-René Jannot, Rennes, PUR, coll. « CRHIA / enquêtes et documents » (no 36), , 1re éd., 141 p. (lire en ligne  ), chap. 4, p. 61-73.  
  • [Cifani 2020] (en) Gabriele Cifani, The origins of the Roman economy : from the Iron Age to the early Republic in a Mediterranean perspective, Cambridge, CUP, hors coll., , 1re éd., XIX-450 p.  
  • [Etcheto 2012] Henri Etcheto, « Factio Tarquiniana ? : enquête sur les origines de la gens Cornelia », L'Antiquité classique, t. 81,‎ , p. 87-110 (DOI 10.3406/antiq.2012.3813, lire en ligne   [PDF]).  
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  • [Gagé 1940] Jean Gagé, « Hercule-Melqart, Alexandre et les Romains à Gadès », Revue des études anciennes, t. 42, nos 1-4 « Mélanges d'études anciennes offerts à Georges Radet »,‎ , p. 425-438 (DOI 10.3406/rea.1940.3123, lire en ligne   [PDF]).
  • [Holleman 1989] (en) A. W. J. Holleman, « Q. Fabius' vow to Venus Erycina (217 B.C.) and its background », dans Hubert Devijver (en) et Edward Lipiński (dir.), Punic wars, Louvain, Peeters, coll. « Orientalia Lovaniensia Analecta / Studia Phoenicia » (no 33 / 10), , 1re éd., VIII-373 p. (ISBN 90-6831-219-7), chap. 19, p. 223-228.
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  • [Liou-Gille 1980] Bernadette Liou-Gille, « Hercule et les héros du cycle romain d'Hercule », dans Bernadette Liou-Gille, Cultes « héroïques » romains : les fondateurs, Paris, les Belles Lettres, coll. « Études anciennes / latines », , 1re éd., 288-VI p. (ISBN 2-251-32840-8, lire en ligne  ), chap. Ier, p. 15-84.  
  • [Richard 1990] Jean-Claude Richard, « Les Fabii à la Crémère : grandeur et décadence de l'organisation gentilice », dans Françoise-Hélène Massa-Pairault (dir. et introduction) et Dominique Briquel (conclusion), Crise et transformation des sociétés archaïques de l'Italie antique au Ve siècle av. J.-C., Rome, EFR, coll. « CEFR » (no 137), , 1re éd., 426-[18] p. (ISBN 2-7283-0208-1, lire en ligne  ), chap. 12, p. 245-262.  
  • [Settipani 2000] Christian Settipani, Continuité gentilice et continuité familiale dans les familles sénatoriales romaines à l'époque impériale : mythe et réalité, Oxford, université d'Oxford, collège Linacre, unité de recherche en prosopographie, publications occasionnelles, coll. « Prosopographica et genealogica » (no 2), , 1re éd., 597-[1] p. (ISBN 1-900934-02-7).  
  • [Syme 1989] (en) Ronald Syme, The Augustan aristocracy, Oxford, Clarendon, coll. « Paperbacks », (réimpr. ), 2e éd. (1re éd. ), VIII-504-[54] p. (ISBN 0-19-814731-7).  
  • [Taylor 1961] (en) Lily Ross Taylor, Party politics in the age of Caesar, Berkeley, Los Angeles et Londres, UCP, coll. « Sather classical lectures » (no 22), , 1re éd., VIII-255 p. (ISBN 0-520-01257-7, lire en ligne [PDF]).  
  • Françoise Wycke-Lecocq (dir.), La gens Fabia à l'époque républicaine, de la légende à l'histoire : Recherches sur la représentation littéraire d'une grande famille patricienne romaine, thèse de doctorat de 3e cycle, université Paris-IV-Sorbonne,
  • (it) Enrico Montanari, Nomen Fabium, Milella, Lecce, coll. « Quaderni di SMSR » (no 8),
  • (en) T. Robert S. Broughton, The Magistrates of the Roman Republic : Volume I, 509 B.C. - 100 B.C., New York, The American Philological Association, coll. « Philological Monographs, number XV, volume I », , 578 p.

Liens externes

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