Feodossia Morozova
Feodossia Prokofievna Morozova (en cyrillique : Феодосия Прокофьевна Морозова), née le et morte le , fut l'une des partisanes les plus connues du mouvement des vieux-croyants.
Naissance | |
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Décès | |
Nom dans la langue maternelle |
Феодосия Морозова |
Nom de naissance |
Феодосия Прокофьевна Соковнина |
Allégeance | |
Activité | |
Famille |
House of Sokovnin (d) |
Père |
Prokofi Sokovnine (d) |
Fratrie |
Ievdokia Ouroussova (d) |
Conjoint |
Gleb Morozov (d) |
Statut |
Gårdsadelsdam (d) |
Étape de canonisation |
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Biographie
modifierFeodossia Morozova est née dans la famille de l'okolnitchy (courtisan du tsar) Prokopy Fédorovitch Sokovnine. À l'âge de 17 ans, elle est mariée au boyard Gleb Morozov, frère du tuteur du tsar Boris Morozov. Après la mort précoce de son mari en 1662, elle garde une position prééminente à la cour de Russie.
Les réformes religieuses du tsar Alexis Ier (1629-1676), promulguées par le patriarche de Moscou Nikon en 1666-1667, visaient à substituer en Russie la règle dite « de Jérusalem » établie par Sabas le Sanctifié (439-532) à la règle « studite » établie par Théodore Studite (759-826, higoumène du monastère du Stoudion à Constantinople). Feodossia Morozova, très pieuse et pénitente de l'archiprêtre Avvakoum Petrov hostile à ces réformes, reste comme lui fidèle à la règle « studite » et rejoint le mouvement de refus (dit raskol : schisme) appelé « des vieux-croyants » ou « des raskolniki »[1]. Elle prononce secrètement ses vœux monastiques sous le nom de Théodora et réussit à convaincre sa sœur, la princesse Eudoxie Ouroussova, de rejoindre elle aussi les vieux-croyants.
Après beaucoup de vicissitudes, les deux sœurs sont condamnées et incarcérées dans une cellule souterraine du monastère de Pafnoutev-Borovski (ru) à Borovsk, où Feodossia Morozova est affamée à mort[2]. Nombre de communautés de vieux-croyants la vénèrent comme martyre.
Feodossia Morozova dans l'art
modifierLe tableau de Vassili Sourikov peint en 1887, La Boyarine Morozova, représente l'arrestation de Feodossia Morozova. Celle-ci lève deux doigts en signe de défi, illustrant le différend entre les vieux-croyants et les partisans du patriarche Nikon sur la bonne façon de se signer : une des réformes de Nikon était de faire le signe de croix avec trois doigts (Père, Fils et Saint-Esprit, ce dernier permettant un salut facilité par l'amour divin) au lieu de deux auparavant (symbolisant la double nature divine et humaine du Christ, le salut venant uniquement de et par la foi et la prière)[3],[note 1],[4].
Liens externes
modifierBibliographie
modifierNotes
modifier- Ekaterina Ratchkovskaïa, modèle du peintre Vassili Sourikov est représentée dans un manteau de fourrure jaune à droite de Morozova sur le tableau.
Références
modifier- (en) Barbara Evans Clements, A History of Women in Russia : From Earliest Times to the Present, Indiana University Press, , 416 p. (ISBN 978-0-253-00104-7 et 0-253-00104-8, lire en ligne)
- (ru) Е. А. Агеева, « МОРОЗОВА Феодосия Прокопьевна », Большая российская энциклопедия, Moscou, vol. 21, , p. 141 (lire en ligne, consulté le ).
- (ru) Русское старообрядчество, Тома I и II. С.А. Зеньковский, Институт ДИ-ДИК, Москва 2006 : S.A. Zenkovski, Les Vieux croyants de Russie, livres I et II, Institut DI-DIK, Moscou 2006, (ISBN 5-93311-012-4)
- Encyclopédie populaire de Krasnoïarsk /"Mой Красноярск" Народная Энциклопедия url=https://region.krasu.ru/node/513.