Ferrocyanure de potassium
Le ferrocyanure de potassium, aussi appelé hexacyanoferrate (II) de tétrapotassium ou prussiate jaune, est un sel complexe de formule K4[Fe(CN)6], généralement trihydraté. Il se présente sous la forme de cristaux jaune citron solubles dans l'eau et insolubles dans l'éthanol.
Ferrocyanure de potassium | |
Identification | |
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Nom UICPA | hexacyanoferrate (II) de tétrapotassium |
No CAS | (Trihydrate) |
(anhydre)
No ECHA | 100.034.279 |
No CE | 237-722-2 |
No E | E536 |
Apparence | solide jaune citron |
Propriétés chimiques | |
Formule | C6FeK4N6 [Isomères] K4[Fe(CN)6] |
Masse molaire[1] | 368,343 ± 0,008 g/mol C 19,56 %, Fe 15,16 %, K 42,46 %, N 22,82 %, |
Propriétés physiques | |
T° fusion | 70 °C |
T° ébullition | > 400 °C (décompositon) |
Solubilité | soluble dans l'eau 3 370 g·L-1 (20 °C) insoluble dans l'éthanol |
Masse volumique | 1,85 (anhydre) |
Précautions | |
SIMDUT[2],[3] | |
Ferrocyanure de potassium : Produit non contrôlé Ferrocyanure de tétrapotassium trihydraté : Produit non contrôlé |
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Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |
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Ce composé est stable à température ambiante, mais en contact avec de l'acide, il se décompose, notamment en cyanure d'hydrogène HCN, un gaz très toxique (classement R32 de la directive 67/548/CEE). La toxicité chez le rat est faible, la dose létale (DL50) à 6 400 mg / kg. Il est toxique pour l'homme au-delà de 30 g (atteinte des reins, albuminurie)[4].
Il n'est pas décomposé en cyanure dans le corps humain mais il émet des fumées toxiques de cyanure et d'oxydes d'azote[5] lorsqu'il est chauffé jusqu'à décomposition (>400 °C[6]).
Il réagit avec les ions Fer (III) pour former un complexe insoluble bleu appelé bleu de Turnbull ou bleu de Prusse selon la réaction :
K+ + Fe3+ + [Fe(CN)6]4 - → KFe[Fe(CN)6]
Il réagit aussi avec les ions Fer (II) pour former un précipité blanc selon la réaction :
2 K+ + Fe2+ + [Fe(CN)6]4 - → K2Fe[Fe(CN)6]
Ce précipité s'oxyde à l'air pour former du bleu de Prusse.
Utilisation
modifier- Il est utilisé pour synthétiser le ferricyanure de potassium.
- C'est un additif alimentaire (E536), utilisé comme anti-agglomérant notamment pour le sel fin de cuisine.
- Il est utilisé en œnologie pour le collage des vins blancs ou rosés présentant un excès de fer ou de cuivre afin de faire précipiter ces métaux responsables de la casse métallique (altération du vin entraînant une modification de sa couleur et une perte de limpidité[7]). Ce traitement doit être fait dans des conditions très réglementées et sous le contrôle d'un œnologue[8].
Histoire
modifierHistoriquement, il est à l'origine de la création du diplôme national d'œnologue[9],[10] en 1955, les pouvoirs publics estimant nécessaire de former des techniciens compétents et responsables pour réaliser l'opération.
Le collage au ferrocyanure de potassium des vins présentant des sucres résiduels était pratiqué et permettait de réduire la teneur du vin en micronutriments utilisables par les levures responsables de refermentations spontanées.
Le déferrage des vins rouges par collage au ferrocyanure de potassium est interdit car il est impossible de contrôler l'absence de résidus de ferrocyanure (dissous ou en suspension) dans le vin du fait de la coloration du vin liée à la présence d'anthocyanes.
Références
modifier- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- « Ferrocyanure de potassium » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
- « Ferrocyanure de tétrapotassium trihydraté » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
- "SAFETY DATA SHEET TETRAPOTASSIUM HEXACYANOFERRATE"
- "P OTASSIUM FERROCYANIDE MSDS Number: p. 5763 - Effective Date: 12/08/96". J. T. Baker Inc. Retrieved 2012-04-08.
- Fiche de Données de Sécurité - SAS SOFRALAB
- « Casse (la) accident ou maladie - Dico du vin, le dictionnaire du vin », sur dico-du-vin.com (consulté le ).
- Décret no 2012-655 du 4 mai 2012 relatif à l'étiquetage et à la traçabilité des produits vitivinicoles et à certaines pratiques œnologiques, (lire en ligne)
- Loi no 55-308 du 19 mars 1955 relative à la protection du titre d'œnologue
- Décret no 82-681 du 29 juillet 1982 modifiant la loi no 55-308 du 19 mars 1955 relative à la protection du titre d'œnologue.