Formidable (1795)
Le Formidable est un navire de guerre français en service de 1795 à 1805, puis britannique jusqu'en 1816 sous le nom HMS Brave (1805). C'est un vaisseau de ligne de 80 canons de la classe Tonnant.
Formidable | |
Le Formidable participa à la bataille d'Algésiras, comme le montre cette toile de Léon Morel-Fatio | |
Autres noms | HMS Brave |
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Type | Vaisseau de ligne |
Classe | Classe Tonnant |
Histoire | |
A servi dans | Marine nationale Royal Navy |
Lancement | 1795 à Toulon |
Armé | 1796 |
Statut | capturé le |
Équipage | |
Équipage | 860 hommes |
Caractéristiques techniques | |
Longueur | 59,26 mètres |
Maître-bau | 15,26 mètres |
Tirant d'eau | 7,58 mètres |
Tonnage | 3 868 tonnes |
Propulsion | voile |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 86 pièces d'artillerie : 30 canons de 36 livres 32 canons de 24 livres 18 canons de 12 livres 6 caronades de 36 livres |
Carrière | |
Pavillon | France |
Port d'attache | Toulon |
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Construction
modifierIl est mis sur cale à Toulon en 1794 selon les plans de l'architecte naval Jacques-Noël Sané (1740-1831). C'est le quatrième exemplaire des 35 vaisseaux de la classe Tonnant, vaisseaux à deux ponts les plus longs, les plus puissants et les plus manœuvrant de leur temps. Il est lancé en 1795 et incorpore l'escadre de la Méditerranée.
Le vaisseau évolue en Méditerranée sous les ordres du capitaine de vaisseau Landais Lalonde, et participe aux opérations dans le golfe de Gênes. En 1801, il est à la bataille d'Algésiras. Très impliqué, son capitaine est tué et le commandement est confié au jeune capitaine de frégate Aimable Gilles Troude. Sous le commandement de ce dernier l'équipage du Formidable détruit le vaisseau britannique HMS Venerable, et échappe aux tirs de deux autres vaisseaux ennemis qui endommagent fortement le navire qui parvient à regagner Algésiras[1].
Remis en état à Toulon, il reprend du service en 1802 et 1803, et sert dans la flotte sous les ordres de l'amiral Latouche-Tréville.
Le , intégré dans la flotte de l'amiral Villeneuve, le Formidable quitte Toulon accompagné de 10 autres navires de lignes et 8 frégates, et le 20 janvier la flotte parvient à échapper à la surveillance de celle de Nelson, passe Gibraltar et renforcée de 7 vaisseaux espagnols sous le commandement du vice-amiral Federico Gavrina et de 3 vaisseaux français, se dirige en direction de la Martinique qu'elle atteint le 13 mai. Le but est d'attirer le maximum de flottes anglaises loin d'Europe et de converger vers la Manche pour couvrir le passage en Angleterre de la Grande Armée concentrée autour de Boulogne. La flotte prend le Rocher du Diamant aux Britanniques. Apprenant que la flotte de Nelson est arrivée dans les Caraïbes, le , Villeneuve ordonne de faire voile vers l'Europe et appareille le . Sur le retour, la flotte franco-espagnole, est éprouvée par une tempête et retardée à l'entrée du golfe de Gascogne par des vents contraires. Repérée, elle est interceptée le par une flotte britannique dirigée par Sir Robert Calder, lors de la bataille du Cap Finisterre. Après une violente canonnade et la capture, par l'ennemi, de deux vaisseaux espagnols, les flottes se séparent dans le brouillard. Éprouvée après six mois passés en mer, la flotte se réfugie à Cadix où elle fait réparation, surveillée par les flottes britanniques. En octobre, Villeneuve a reçu des ordres de l'amiral Decrès, ministre de la Marine française, de revenir en mer Méditerranée. Mais il semble peu enclin à quitter Cadix, il pressent la colère de Napoléon mais il sait que ses capitaines et ses équipages craignent Nelson. Seule l'annonce de l'arrivée de son remplaçant, le vice-amiral François Rosily, à Madrid, le , ajoutée au rapport de ses espions signalant seulement six vaisseaux britanniques du côté de Gibraltar, le décide. Le , soudain partisan du départ, il quitte le port après une rapide préparation de ses navires, et composant sa flotte en trois colonnes, et il met cap sur le détroit de Gibraltar. Le soir même, l’Achille signale dix-huit navires britanniques à leur poursuite dans le nord-est. Durant la nuit, Villeneuve décide de virer de bord et de former sa flotte sur une ligne et de se préparer au combat. Les flottes ennemies convergent l'une vers l'autre et se déploient en ordre de combat sur une mer déjà un peu marbrée d'une ample houle annonçant une tempête imminente. Elles vont se croiser au large du cap Trafalgar.
Bataille de Trafalgar, octobre 1805
modifierLe Formidable porte alors la marque du contre-amiral Dumanoir, qui commande l'avant-garde de la flotte franco-espagnole. Celle-ci est composée de six autres vaisseaux français, le Scipion, le Duguay-Trouin, le Mont-Blanc, l’Intrépide et le Neptune et de trois vaisseaux espagnols Rayo, Neptuno et San Francisco de Asis.
Alors que la bataille fait rage derrière elle, l'avant-garde garde longtemps son cap, malgré les signaux de Villeneuve ordonnant de virer de bord pour soutenir le centre et l'arrière-garde de la ligne franco-espagnole coupée par les escadres de Nelson et Collingwood, qui sont submergés par l'ennemi. À l'exception de l’Intrépide du capitaine Infernet qui en se portant au secours du Bucentaure jette son navire au cœur de la mêlée, ces vaisseaux ne se joignent aux combats que vers 16 h 00 où ils ne tirent que quelques coups de canon et échappent ainsi à l'affrontement.
La bataille du cap Ortegal et la capture : novembre 1805
modifierAprès le désastre de Trafalgar, les 4 vaisseaux français composent une escadre de rescapés très éprouvés matériellement et moralement qui tentent de regagner Brest ou Rochefort. Elle est interceptée à l'entrée du golfe de Gascogne le , par une flotte commandée par l'amiral britannique Sir Richard Strachan, composée de quatre vaisseaux, les HMS Caesar, Hero, Courageux, Namur, et de 4 frégates. La flotte française est entièrement défaite au large du cap Ortegal, près du Ferrol. Comme tous les autres vaisseaux, le Formidable est pris ; il sera incorporé dans la Royal Navy sous le nom d'HMS Brave. Il sera désarmé et démonté en 1816.
Notes
modifierBibliographie
modifier- Michel Vergé-Franceschi (dir.), Dictionnaire d'Histoire maritime, Paris, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1508 p. (ISBN 2-221-08751-8 et 2-221-09744-0)
- Étienne Taillemite, Dictionnaire des marins français, Paris, Tallandier, coll. « Dictionnaires », , 537 p. [détail de l’édition] (ISBN 978-2847340082)
- Jean Meyer et Martine Acerra, Histoire de la marine française : des origines à nos jours, Rennes, Ouest-France, , 427 p. [détail de l’édition] (ISBN 2-7373-1129-2, BNF 35734655)
- Alain Boulaire, La Marine française : De la Royale de Richelieu aux missions d'aujourd'hui, Quimper, éditions Palantines, , 383 p. (ISBN 978-2-35678-056-0)
- Rémi Monaque, Une histoire de la marine de guerre française, Paris, éditions Perrin, , 526 p. (ISBN 978-2-262-03715-4)
- Patrick Villiers, La France sur mer : De Louis XIII à Napoléon Ier, Paris, Fayard, coll. « Pluriel », , 286 p. (ISBN 978-2-8185-0437-6)
- Alain Demerliac, La Marine de la Révolution : nomenclature des navires français de 1792 à 1799, Nice, Omega, .
- Jean-Michel Roche (dir.), Dictionnaire des bâtiments de la flotte de guerre française de Colbert à nos jours, t. 1, de 1671 à 1870, éditions LTP, , 530 p. (lire en ligne)