François de Bourbon-Conti

courtisan de la cour d'Henri III et chef protestant

François de Bourbon, prince de Conti, seigneur de Château-Regnault, né le à La Ferté-sous-Jouarre et mort le à Paris, est un prince du sang français de la maison de Condé, branche cadette de la maison de Bourbon et cousin germain du roi Henri IV de France.

François de Bourbon-Conti
Fonction
Gouverneur
Auvergne
Paris
Dauphiné
Biographie
Naissance
Décès
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ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Famille
Père
Mère
Fratrie
Conjoints
Enfant
Marie de Bourbon (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Conflit
Distinctions
Blason

Bien que catholique, il combat aux côtés de son cousin, chef du parti protestant, au cours de la dernière guerre de religion (1584-1598).

Biographie

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Origines familiales et formation

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François est le second fils de Louis Ier, premier prince de Condé (1530-1569), frère d'Antoine de Bourbon, roi consort de Navarre, père d'Henri IV.

Sa mère est Éléonore de Roye (1536 –1564), première épouse du prince.

Titré marquis de Conti, François est élevé dans une famille protestante. À partir de novembre 1565, la seconde épouse de son père est Françoise d'Orléans-Longueville (1549-1601).

Les règnes de Charles IX et d'Henri III

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Quelques semaines après le massacre de la Saint-Barthélemy (24 août 1572), il se convertit au catholicisme, ainsi que son demi-frère Charles, sa belle-sœur Marie et sa belle-mère.

Il vit à la cour d’Henri III qui se l’attache en le faisant chevalier de l'ordre du Saint-Esprit en 1579 et en l'élevant à la dignité de prince de Conti en 1581.

Durant le soulèvement de la Ligue, il manifeste son soutien à son cousin Henri de Navarre et quitte même la cour en 1587 pour le suivre.

Henri de Navarre, chef du parti protestant, est alors héritier présomptif du trône, Henri III n'ayant pas de fils pour lui succéder et le dernier fils d'Henri II, François de Valois étant mort en 1584[1].

Le règne d'Henri IV (1589-1610)

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En 1589, après l'assassinat d'Henri III, il devient le deuxième personnage du royaume[pas clair]. Il est parmi les premiers à reconnaître Henri de Navarre comme roi de France.

Il participe à ses côtés à la guerre contre la Ligue, qui se poursuit, notamment à la bataille d'Ivry (14 mars 1590) ainsi qu’au château de Lavardin d’on il fit le siège à la demande d’Henri IV

Il devient héritier présomptif du trône de France à la mort du cardinal de Bourbon (1523-1590).

Commandant de la Touraine, du Maine et l'Anjou

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En 1592, il commandait la Touraine, le Maine et l'Anjou. Il était bègue, sourd et de plus atteint d'un tremblement nerveux. Il devait à son rang plutôt qu'à son mérite la lieutenance-générale de toutes les provinces dont la Touraine était le centre. Cependant, sa bravoure est remarquée[2], et « il y avait dans ses veines une goutte de ce sang des Condé qui allait atteindre sa plénitude d'expansion sous le règne de Louis XIV ». Pour un autre auteur, « Ce n'était pas un capitaine de mérite, mais il était actif et entreprenant; il fit aux ligueurs une guerre très vive. » Pendant l'année 1591, il leur avait enlevé, dans le Haut-Anjou, une série de forteresses[3].

« Vray Dieu! qui eust jamais pencé Que la cruaulté enraigée Dung sourt et muet incensé Eust esté si tost engaigée? Dieu seul sa fortune a changée Pour sa tirannye du passé. Il nest que daller[4].
Michel Luette, Pique-mouches, 1592 »

Il est nommé gouverneur d'Auvergne, gouverneur de Paris et gouverneur du Dauphiné en 1595.

 
Liard en bronze de Château-Regnault frappée à son effigie en 1613-1614.

La régence de Marie de Médicis (1610-1614)

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Il meurt en 1614 sans laisser d'héritier légitime.

Généalogie

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Mariage et descendance

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Le , il épouse à Paris, au palais du Louvre Jeanne de Coesme (1560-1601) sans postérité.

À la demande d’Henri IV, il épouse en secondes noces le , au château de Meudon, Louise Marguerite de Lorraine (1588–1631), fille du duc Henri Ier de Guise et de Catherine de Clèves, dont il a en 1610 une fille Marie, morte à l'âge de trois semaines.

Sa veuve Louise-Marguerite, plus connue sous le nom de princesse de Conti, s’illustre sous le règne de Louis XIII par sa liberté d’esprit. Dame d’honneur de Marie de Médicis et d’Anne d'Autriche, elle a participé aux complots contre le cardinal de Richelieu.

François de Bourbon-Conti a eu un fils illégitime, Nicolas de Conti, mort en 1648 à Paris et inhumé à St-Germain-des-Prés le , dit « le bâtard de Conti », prieur et abbé de Gramont ; abbé de la Couture (diocèse du Mans) ; abbé de Bassac (Saintonge) à partir du .

Ascendance

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  1. Henri de Navarre est le « cousin » le plus proche d'Henri III en ligne paternelle ; leur ancêtre commun se trouve au XIIIe siècle.
  2. Victor Pavie, Etude sur les Saint-Offange
  3. La Réforme et la Ligue en Anjou, p. 276.
  4. Il s'agit d'une ellipse qui signifie : il suffit de courir sus aux royaux pour les mettre en déroute.
  NODES
orte 2