Guillaume Janneau
Guillaume Janneau ou Charles-Guillaume Janneau, né le à Saint-Nazaire et mort à Paris (14e) le , est un critique d'art français, administrateur général du Mobilier national, des manufactures nationales de Beauvais et des Gobelins, puis de la Manufacture nationale de Sèvres ; il a été professeur d'art appliqué au Conservatoire national des arts et métiers.
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 93 ans) Paris 14e |
Nom de naissance |
Charles Guillaume Janneau |
Nationalité |
Française |
Formation |
Ecole du Louvre |
Activité |
Critique d'art, historien de l'art, professeur, haut fonctionnaire |
A travaillé pour | |
---|---|
Archives conservées par |
Archives nationales (531AP)[1] Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 5909-5915, 8s, -)[2] |
Biographie
modifierL'amitié du père de Guillaume Janneau avec Aristide Briand (condisciples à l'école à Saint-Nazaire) a eu une conséquence probablement déterminante sur ses choix et sur sa carrière : Jeanneau dédie sa thèse, Une dynastie chaldéenne, les rois d'Ur, soutenue en 1909 et publiée en 1911 « à Aristide Briand, en hommage de profonde reconnaissance et d'affection ».
Guillaume Janneau est formé à l'École du Louvre ; il en sort diplômé en [3]. La loi de 1905 de séparation des églises et de l'état, dont le rapporteur est Briand, conduit à un nécessaire développement des services des Monuments historiques. Janneau est recruté en qualité d'inspecteur adjoint. Après avoir obtenu son diplôme, il est nommé inspecteur au Service des objets mobiliers[4].
La guerre de 1914-1918 interrompt sa carrière : il s'engage dès le début de celle-ci dans les chasseurs. Il est blessé et néanmoins se réengage. Il est affecté dans l'artillerie en 1917. Après l'armistice, il est chargé de récupérer les trésors d'art du nord de la France pris par les Allemands[4].
Il reçoit la croix de guerre, citation et la Légion d'honneur.
Journaliste et critique d'art
modifierDe 1913 à 1933, Janneau collabore à la revue Art et décoration ; en 1919 il fonde la revue bimensuelle Le Bulletin de la vie artistique, publiée par Bernheim-Jeune, qui aura 24 numéros, du 1er décembre 1919 au 15 décembre 1926. Félix Fénéon en sera le directeur de publication[5],[6]. Il est rédacteur en chef de la Revue de l'art et du Bulletin de l'art, supplément de la revue, de 1928 à 1938[4].
Fonctionnaire
modifierEn 1923 Janneau avait quitté les Monuments historiques pour le Mobilier national. En 1929, il est chargé de l'inspection générale du mobilier des ministères. En 1931 il lui est demandé de réorganiser les manufactures d'Aubusson et de Felletin. En 1935, il devient directeur de la manufacture de Beauvais, et, deux ans plus tard, de celle des Gobelins. Il fait appel à Jean Lurçat « afin de retourner à la sobriété originelle de la tapisserie »[7]. Administrateur général du Mobilier national et des manufactures nationales de tapisseries, il crée et dirige, avec le concours de la Commission des Monuments historiques, un atelier de restauration des tapisseries[8].
Il est directeur de la manufacture de Sèvres entre 1940 et 1943.
Suspendu de ses fonctions par arrêté du , Janneau est, le , réintégré pour ordre avec droit à pension.
Professeur
modifierJanneau, qui avait enseigné durant sept ans durant, l'Histoire des techniques à l'École du Louvre et l'histoire des arts décoratifs à École nationale supérieure des arts et industries textiles de Roubaix, présente, le , sa candidature à la chaire d'Arts appliqués au Conservatoire des arts et métiers. Son élection est confirmée à l'unanimité par l'Académie des beaux-arts. Il entre en fonction le . Il enseigne jusqu'en 1958 et devient alors professeur honoraire. Il continue d'écrire et de publier durant plus de 20 ans.
Il a été inhumé au Père-Lachaise, le .
Publications
modifierThèse de l'École du Louvre
modifier- Une dynastie chaldéenne, les rois d'Ur, Paris, Paul Geuthner, , 61 p. (lire en ligne).
Ouvrages consacrés à des artistes
modifier- Émile Decœur céramiste, Paris, La Connaissance, , 50 p.
- L'œuvre de Henri Georges Van Rinkhuyzen, Paris, Bernheim Jeune, , 4 p. et 16 planches.
- Le Verre et l'art de Marinot, Paris, H. Floury, , 84, illustré.
- Le dessin de Delacroix, Paris,, Bernheim Jeune, , 16 p.
Ouvrages de synthèse et d'histoire de l'art
modifier- Au chevet de l'art moderne, Paris, F. Alcan, coll. « Art et esthétique », , 156 p..
- Études d'art décoratif contemporain. Le Fer à l'Exposition internationale des Arts décoratifs modernes. Recueil de travaux de ferronnerie, Paris, F. Contet, , 8 p. et 40 planches.
- Formes nouvelles et programmes nouveaux. L'art décoratif moderne, Paris, Bernheim Jeune, coll. « Les enquêtes du Bulletin de la vie artistique », , 163 p..
- L'Art cubiste. Théories et réalisations. Étude critique, Paris, Charles Moreau, , 115 p.[9].
- Les arts du feu, Presses universitaires de France, coll. « Que sais-je » (no 45), , 128 p.
- Le luminaire : de l'Antiquité au XIXe siècle, Paris, Flammarion, .
- L'époque Louis XVI, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Le lys d'or », , 185 p. et 39 planches[10].
- L'architecture militaire en France, Paris, Garnier, , 143 p.
- La peinture Française au XVIIe siècle, Genève, P. Cailler, , 505 p..
- Dictionnaire des termes d'art, Garnier frères, , 245 p. (lire en ligne).
Ouvrages consacrés au mobilier
modifier- Les sièges. I. De l'art antique au style Régence. II. Du style Louis XV au style Restauration ; L'art oriental, Paris, R. Ducher, coll. « Les arts décoratifs », (réimpr. 1948 par Flammarion), 128 p..
- Les Meubles. I. De l'art antique au style Louis XIV. II. Du style Régence au style Louis XVI. III. Du style Louis XVI au style Empire, Paris, R. Ducher, , 192 p., 262 ill.
- Les Beaux meubles français anciens. I. Les commodes. II. Les petits meubles. III. Les grands meubles. IV. Lits de repos et lits. V. Les sièges, Charles Moreau, , 127 p..
- Les ateliers parisiens d'ébénistes et de menuisiers aux XVIIe et XVIIIe siècles, Paris, Serg, , 273 p.
Ouvrages consacrés à la formation
modifier- L'apprentissage dans les métiers d'arts. Une enquête, Paris, H. Dunod et E. Pinat, , 156 p.
- Technique du décor intérieur moderne, Paris, éditions Albert Morancé, , 214 p. et 16 planches.
Notes et références
modifier- « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-1tf5c468q--1ahrdhsocf8cw »
- « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom JANNEAU Guillaume (consulté le )
- « Remise des diplômes et liste des thèses. 1887 - 1937 », sur francearchives.fr.
- Henri Poupée, « Janneau, Guillaume (1887-1981). Professeur d'Art appliqué aux métiers (1946-1958) », dans Les professeurs du Conservatoire national des arts et métiers. Dictionnaire biographique 1794-1955. Tome 1 : A-K, Paris, Institut national de recherche pédagogique, (www.persee.fr/doc/inrp_0298-5632_1994_ant_19_1_8466), p. 692-698.
- Rossella Froissart, « Le Bulletin de la Vie artistique de Félix Fénéon et Guillaume Janneau. Un réseau moderniste autour de la galerie Bernheim-Jeune », dans Les revues d’art : formes, stratégies et réseaux au XXe siècle, Presses universitaires de Rennes, (lire en ligne), p. 205-225.
- En ligne sur Gallica.
- Nicole de Reyniès, « Création de la manufacture de tapisseries de Beauvais », sur francearchives.fr.
- P.-M. Grand, « Art et artisanat », Le Monde, (lire en ligne).
- Rossella Froissart, « Guillaume Janneau (1887-1981) : cubisme, architecture et décor », dans Brigitte Léal (dir.), Dictionnaire du cubisme, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , p. 370-372.
- François Souchal, « Guillaume Janneau. L'époque Louis XVI. Paris, Presses universitaires de France, 1964. (Coll Le lys d'or.) [compte-rendu] », Bibliothèque de l'École des chartes, vol. 124, , p. 307-308 (lire en ligne).
Liens externes
modifier
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :