Gustave Stoskopf
Gustave Stoskopf, né à Brumath (Bas-Rhin) le et décédé dans la même ville le , est un artiste-peintre, un dramaturge alsacien – l’une des grandes figures du théâtre en alsacien – et un homme de presse alsacien. Il fit partie du cercle de Saint-Léonard à l’origine de la fondation du Musée Alsacien à Strasbourg.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Nationalité | |
Activités | |
Formation | |
Enfant | |
Distinction | |
Archives conservées par |
Archives de Strasbourg (213Z)[1] |
Il est le père de l’architecte Charles-Gustave Stoskopf.
Biographie
modifierNé d'un père exploitant de tannerie, Gustave Stoskopf manifeste tôt un talent particulier pour les arts dramatiques et le dessin. Il effectue ses études de 1887 à 1891 à Paris et suit notamment les cours de l'Académie Julian et de l'école des beaux-arts de Paris[2]. Il y reçoit l'enseignement de G. Lefèbre et de Benjamin Constant. Ensuite, il s'installe 2 ans à Munich[3].
Revenu à Strasbourg, il prend une part prépondérante à la fondation en 1898 du théâtre alsacien avec Julius Greber, Charles Hauss et Alexandre Hessler. Quelques mois plus tard, Gustave Stoskopf écrit D'r Herr Maire, chef-d’œuvre du théâtre dialectal interprété par Adolphe Horsch, dont la première se tient le . Le succès est immédiat, ce qui vaudra à la pièce d'être traduite et jouée en français au théâtre Déjazet en 1902, adaptée pour le cinéma par Jacques Séverac en 1939 sous le titre Monsieur le maire et pour la télévision.
En 1909, il préside au lancement de la Strassburger neue Zeitung, le premier journal strasbourgeois à être imprimé durant la nuit et porté à domicile le matin. Avec un tirage de 45 000 exemplaires, il devient rapidement le premier titre de la presse régionale. Gustave Stoskopf en assure la direction tandis que S. Rosenthaler et René Schickelé en sont successivement les premiers rédacteurs en chef, entourés de collaborateurs de premier plan (Otto Flake, Ernst Stadler, Charles Frey, Theodor Heuss, Emma Muller).
Premier président de l'association des artistes indépendants d'Alsace.
Il assure tout au long des années 1920 et 30 plusieurs responsabilités locales : président-directeur du théâtre alsacien de Strasbourg et du syndicat des théâtres alsaciens jusqu'en 1940, il est également vice-président jusqu'en 1929, puis président de la Société des artistes indépendants d'Alsace, ou encore président de la Société des Écrivains d'Alsace, de Lorraine et du Territoire de Belfort de sa fondation en 1927 à 1944. Il se consacre en outre à Radio-Strasbourg, dès sa création en 1930, où il assure de nombreuses soirées dialectales alsaciennes jusqu'en 1939.
Gustave Stoskopf entreprend parallèlement une galerie de portraits de paysans alsaciens, qui ont fait sa notoriété et qui sont aujourd'hui visibles dans les collections des musées de la Ville de Paris, de Strasbourg, Colmar, Mulhouse, Fribourg-en-Brisgau, Karlsruhe, Darmstadt.
Il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en 1931.
Réfugié à Saint-Dié en , il revient à Strasbourg en 1940, mais privé de ressources à la suite des différents séquestres décidés par les nazis, il se retire à Brumath où il consacre ses dernières années à la peinture[4].
Distinctions
modifierŒuvres
modifier- Luschtig's üs'm Elsass, recueil de poésies en dialecte, Schlesier & Schweikhardt, 1896 (avec des illustrations de Franz Laskoff).
- G'schpass un Ernscht, recueil de poésies en dialecte, Schlesier & Schweikhardt, 1897.
- D'r Herr Maire, comédie en trois actes, Schlesier & Schweikhardt, 1898.
- D'r Candidat, comédie en trois actes, Schlesier & Schweikhardt, 1899.
- D'Pariser Reis, comédie en trois actes, Schlesier & Schweikhardt, 1900.
- D'Heimet, drame en trois actes, en collaboration avec Julius Greber, Schlesier & Schweikhardt, 1901.
- D'r Prophet, drame en trois actes, Schlesier & Schweikhardt, 1902.
- E Demonstration, comédie en trois actes, Schlesier & Schweikhardt, 1904.
- D'r Verbotene Fahne, comédie en trois actes, Schlesier & Schweikhardt, 1905.
- D'r Hoflieferant, comédie en trois actes, Schlesier & Schweikhardt, 1906.
- In's Ropfer's Apothek, vaudeville en trois actes, Schlesier & Schweikhardt, 1907.
- D'r Luftibüs, vaudeville en trois actes, Ernest Fink, 1919.
- Üs minere Kneckeszitt, recueil de contes, Strassburger neue Zeitung, 1923, traduit par Benjamin Subac-Noctuel en 2009 sous le titre Quand j'étais gosse et autres petites histoires alsaciennes, éd. Arfuyen.
Galerie
modifier-
La Lecture (1927)
-
Paysan à la fenêtre (vers 1930)
-
Le Messager boiteux (1935)
-
Portrait de jeune fille alsacienne (1938)
-
Martin Zilliox (1943)
Notes et références
modifier- « https://archives.strasbourg.eu/archive/fonds/FRAMC67482_0634_213Z/view:fonds/n:200 » (consulté le )
- Charles Baechler (dir.), Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 36, Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie d'Alsace, Strasbourg, 2000, p. 3790-3793, notice rédigée par Nicolas Stoskopf
- E.T.S.-T.A.S., 1898-1998 : hundert Johr Elsässischs Theater Strossburi = les cent ans du Théâtre Alsacien de Strasbourg., Oberlin, (ISBN 2-85369-175-6 et 978-2-85369-175-8, OCLC 52234660, lire en ligne), p. 23
- Nicolas Stoskopf, article Gustave Stoskopf 1869-1944, sur le site des Amis de la Leonardsau et du cercle de Saint-Léonard.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Charles Jacques Huber, L'art dramatique de Gustave Stoskopf, Université Strasbourg 2, 1993, 2 vol., 451 p. (thèse de doctorat de Lettres)
- Gilles Pudlowski, « Gustave Stoskopf », in Dictionnaire amoureux de l'Alsace, Plon, Paris, 2010 p. 658-660 (ISBN 978-2-259-20947-2)
- Gustave Stoskopf, Pierre Rézeau (dir.), Nicolas Stoskopf (dir.) et Daniel Zimmer (dir.), Gustave Stoskopf : un étudiant alsacien à Paris, 1887-1894 : correspondance familiale et récit autobiographique sur la vie d'artiste, Strasbourg, Éditions du Signe, , 479 p. (ISBN 978-2-7468-3736-2, SUDOC 236856936)
- Charles-Gustave Stoskopf, Gustave Stoskopf le Peintre, préface de Bernard Buffet, éditions Alsatia, Colmar, 1976, 217 p.,
- Nicolas Stoskopf, « Gustave Stoskopf », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 36, p. 3790
- Pia Wendling, Gustave Stoskopf 1868-1944 : une certaine idée de l'Alsace (exposition au Musée historique de Haguenau, -), Musée historique, Haguenau, 1994, non paginé.
- Julien et Walter KIWIOR "Le Kunschthaafe Art, histoire et gastronomie en Alsace Associatio A.R.S Alsatiae 2010 (ISBN 9782746617339) p. 324
Liens externes
modifier
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :