Hilma af Klint

peintre suédoise, théosophe et pionnière dans l'art abstrait (1862–1944)

Hilma af Klint née le à Stockholm et morte le est une peintre suédoise, théosophe et pionnière dans l'art abstrait[1] : ses œuvres comptent parmi les premières œuvres abstraites occidentales[2].

Hilma af Klint
Biographie
Naissance
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Solna (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 81 ans)
Paroisse de Danderyd (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de Galärvarvs (en) (depuis le )Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Autres informations
Membre de
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Föreningen Svenska Konstnärinnor (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvement
Maître
Kerstin Cardon (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Genres artistiques

Af Klint a voué sa vie et son travail à l'exploration de l'invisible[1]. Ce tournant vers l’abstraction et le symbolisme lui vient de son intérêt pour la théosophie et le spiritisme, très en vogue en Europe à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Ses peintures, qui ressemblent parfois à des diagrammes, sont une représentation visuelle d'idées et de recherches spirituelles complexes[3].

Biographie

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Jeunesse

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Née le au château de Karlberg à Stockholm, Hilma af Klint est issue d'une famille comptant plusieurs générations d'officiers et d'ingénieurs de marine et de cartographes. Sa famille passe ses étés dans son manoir de Hanmora sur l’île Adelsö du lac Mälar près de Stockholm. Cet univers idyllique, au contact de la nature, marque Hilma qui s’en inspirera dans sa création artistique. Plus tard, elle vient s’installer de manière permanente à Munsö, l’île voisine d'Adelsö, fief de la famille af Klint.

De sa famille, Hilma hérite d'un intérêt marqué pour les mathématiques et la botanique, mais c’est dans le monde artistique qu’elle trouve sa voie. Très douée, elle prend, très jeune, des cours de peinture, notamment de portrait.

Peintre

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À 18 ans, elle entre à l’École technique artistique de Stockholm (Tekniska Skolan, appelée aujourd’hui Konstfack), et poursuit ses études à l’Académie des beaux-arts de Stockholm (Konstakademien)[4]. Il n’y a, à l’époque, qu’une poignée de femmes qui suivent des études supérieures, elle fait donc partie de la première génération de femmes qui étudient aux côtés de leurs collègues masculins[1].

Une peintre naturaliste et non figurative

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Eftersommar (Fin d'été) 1903, exemple de peinture naturaliste dont a vécu Hilma af Klint.

Sa peinture académique (portraits, paysages, illustrations botaniques) est pour elle une modeste source de revenus, tout au long de sa vie.

Sa véritable œuvre, à ses propres yeux et celle pour laquelle elle est aujourd’hui reconnue, est d’un tout autre genre : dans son atelier à Stockholm, c'est à la peinture abstraite qu'Hilma af Klint se voue[5].

Influence du spiritisme et de la théosophie

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Pendant ses études, elle fait la connaissance de Anna Cassel (en). Elle s'intéresse à la théosophie[6] de Madame Blavatsky, à la philosophie rosicrucienne de Christian Rosencreutz et adhère à la Société théosophique en 1889.

En 1896, af Klint, Anna Cassel et trois autres femmes forment le groupe Les Cinq (de Fem)[1], un groupe voué à l'étude de la médiumnité qui se réunit tous les vendredi pour des rencontres spirituelles, comprenant des prières, l'étude du Nouveau Testament, des méditations et des séances[7] de spiritisme. Elles entrent en contact avec « Les Maîtres » (Höga Mästare), esprits d'une autre dimension, qui les incitent à s'initier à l'écriture et la peinture automatiques. Hilma af Klint se sent guidée par une force qui lui dicte littéralement sa création. Selon Les Maîtres, elle aurait été désignée pour créer les tableaux du Temple — mais elle ne sait jamais vraiment ce que les esprits entendent précisément par ce terme. Ses premières œuvres abstraites sont réalisées en peinture automatique, et la première partie des grandes peintures vouées au Temple prennent forme dans un état de quasi-transe. Elle écrit dans ses carnets de notes :

« Les peintures se sont peintes directement à travers moi, sans esquisse préliminaire et avec grande force. Je n'avais aucune idée de ce que ces images allaient représenter, néanmoins je travaillais vite et avec assurance, sans changer aucun trait de pinceau[8],[9]. »

 
Cahier de dessins et d'études, 2-, Stockholm[10].

Au fur et à mesure que Hilma af Klint découvre cette nouvelle forme d'expression visuelle, elle en développe le langage artistique, et son travail devient plus autonome et plus intentionnel. L'influence spirituelle reste toute sa vie la source créatrice de sa peinture.

Son monde artistique est rempli de symboles, de lettres et de mots. Les tableaux expriment souvent une dualité ou une réciprocité symétrique : entre haut et bas, intérieur et extérieur, terrestre et spirituel, masculin et féminin, bien et mal. Le choix des couleurs est également métaphorique : le bleu pour l'esprit féminin, le jaune pour l'esprit masculin et le rose ou le rouge pour l'amour. Le Cygne et le Pigeon, titres de deux séries des tableaux du Temple, sont également des animaux symboliques, représentant respectivement la transcendance et l'amour. Tels des portails vers d'autres dimensions, ses peintures appellent à une interprétation narrative et ésotérique autant qu'artistique. En 1906, après vingt ans de vie d’artiste et à l’âge de 44 ans, elle peint sa première série de peintures abstraites[4].

En 1908, elle fait connaissance de Rudolf Steiner, fondateur de l'anthroposophie, de passage à Stockholm, il l'initie à ses propres théories sur l'art. Il a une certaine influence sur sa peinture tardive[4]. Plusieurs années plus tard, en 1920, elle le retrouve au Goetheanum, siège de la Société anthroposophique universelle à Dornach en Suisse. Entre 1921 et 1930, elle y passe de longues périodes, marquant ainsi une pause dans sa création artistique.

 
Autoportrait, non daté, Stockholm[10].

Si l'on retrouve cet attrait pour la spiritualité chez d’autres artistes contemporains comme Wassily Kandinsky, Piet Mondrian ou les nabis[11], la transition artistique de Hilma af Klint vers l’art abstrait et la peinture non figurative s'effectue cependant sans contact avec les mouvements modernistes de l'époque. Son travail est tout d’abord spirituel, et son œuvre artistique en est la conséquence.

Son grand œuvre : le Temple

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Entre 1906 et 1915, Hilma af Klint peint la série de peintures consacrées au Temple, réalisées en deux phases avec une interruption entre 1908 et 1912. Cette œuvre compte au total 193 tableaux regroupés en plusieurs sous-séries. Les pièces maîtresses, peintes en 1907, sont de taille imposante : chaque tableau mesure environ 2,40 × 3,20 m. Cette série, intitulée Les Dix plus grands, décrit les différents stades de la vie depuis la petite enfance jusqu'à la vieillesse.

 
Le Cygne, no 1 IX-SUW, 1915, Stockholm[10].

Après l’achèvement de ce grand œuvre, elle continue ses peintures symboliques. Alors que les tableaux du Temple sont pour la plupart des peintures à l'huile, elle utilise par la suite surtout l'aquarelle dans des œuvres aux dimensions plus modestes. Elle peint entre autres une série d'études sur les différentes religions, ainsi que des représentations de la dualité entre l'être physique et son équivalent sur le plan ésotérique. Elle poursuit ses recherches artistiques ésotériques, et, à partir des années 1920, il est possible d'y percevoir une inspiration des théories artistiques développées par la Société anthroposophique.

Dernières années

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Tout au long de sa vie, Hilma af Klint a cherché à comprendre les mystères qu'elle a entrevus dans son travail, laissant derrière elle cent cinquante cahiers de notes de réflexions et d'étude.

Son œuvre majeure — le Temple —, incomprise, a été rejetée par Rudolf Steiner, aussi n’a-elle jamais osé montrer sa peinture abstraite à ses contemporains, estimant que le monde et l'époque dans laquelle elle vivait n'étaient pas prêts pour les recevoir. Plus de 1 200 tableaux ont été ainsi soigneusement roulés et l'ensemble stocké dans son atelier.

Elle meurt le à la suite d'un accident de la route.

Postérité

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Dans son testament, Hilma af Klint lègue l'ensemble de sa peinture abstraite à son neveu, Erik af Klint (en), vice-amiral de la marine royale suédoise en précisant que les œuvres doivent rester scellées au minimum vingt ans après sa mort. Lorsque les caisses sont ouvertes à la fin des années 1960, rares sont donc les personnes qui connaissent ce qui va leur être révélé.

Il faut attendre encore vingt années supplémentaires avant la première exposition : son œuvre abstraite est montrée au grand public pour la première fois lors de l’exposition The Spiritual in Art, Abstract Painting 1890-1985[12], tenue à Los Angeles en 1986, et qui marque le début de sa renommée internationale.

La collection de peintures abstraites de Hilma af Klint compte plus de 1 200 peintures. Elle est gérée par la Fondation Hilma af Klint à Stockholm[13].

Expositions posthumes

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Références culturelles

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  • L'art de Hilma af Klint inspire Acne Studios à sa collection d'été de vêtements en 2014[37],[38].
  • Hilma af Klint et son œuvre sont présentées dans le film Personal Shopper (2016) réalisé par Olivier Assayas[39].

Notes et références

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  1. a b c et d Iris Müller-Westermann, Christine Burgin, Johan af Klint et Kerstin Lind Bonnier, Hilma af Klint : notes and methods, (ISBN 978-0-226-59193-3 et 0-226-59193-X, OCLC 1028908552, lire en ligne).
  2. (en) Abigail Cain, « What Was the First Abstract Artwork? », sur Artsy, (consulté le ).
  3. Tracey R. Bashkoff, Helen Molesworth, Julia Voss et Andrea Kollnitz, Hilma af Klint : paintings for the future, (ISBN 978-0-89207-543-0 et 0-89207-543-0, OCLC 1039986487, lire en ligne).
  4. a b et c Claire Gilly, « Au Centre Pompidou, les femmes redéfinissent la notion de l’art abstrait », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  5. Emmanuelle Lequeux, « La secrète invention de l’abstraction par Hilma af Klint », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  6. (en) « Theosophy and the Society in the Public Eye », sur theosophyforward.com.
  7. (en-US) « About Hilma af Klint » (consulté le ).
  8. (en) Åke Fant, Secret Pictures by Hilma af Klint, 1988 (ISBN 951-96051-6-9).
  9. (en) Iris Müller-Westermann, Hilma af Klint Painting for the Temple, musée d'Art moderne de Stockholm.
  10. a b et c Hilma af Klint Foundation.
  11. (en) Liam Taft, « Invisible art: rediscovering the work of Hilma af Klint », National Student,‎ (lire en ligne).
  12. (en) Maurice Tuchman, Judi Freeman, Carel Blotkamp et Los Angeles County Museum of Art, The Spiritual in art: abstract painting 1890-1985, Abbeville Press, (ISBN 978-0-89659-669-6, 978-0-87587-130-1 et 978-0-7892-0056-3, OCLC 13793368, lire en ligne).
  13. (sv + en) Stiftelsen Hilma af Klints Verk.
  14. (en) « Art view; How the spiritual infused the abstract », New York Times, .
  15. (en) 3 x Abstraction - The Drawing Center.
  16. (en) 3 x Abstraction - Santa Monica Museum of Art
  17. Traces du sacré, Hilma af Klint - Centre Pompidou.
  18. (en) Hilma af Klint - A Pioneer of Abstraction, Musée d'art moderne de Stockholm.
  19. « Hilma af Klint - Nouvelle icône de l'abstraction », sur Connaissance des Arts (consulté le ).
  20. (en) Hilma af Klint - A Pioneer of Abstraction, Hamburger Bahnhof, Berlin.
  21. Video Euronews du 28 juin 2013 présentant Hilma af Klint (En français, 98 min)
  22. (en) Hilma af Klint - A Pioneer of Abstraction, Musée Picasso, Malaga.
  23. (en) Hilma af Klint - A Pioneer of Abstraction, Musée d'art moderne Louisiana, Danemark.
  24. Cosa mentale - Les imaginaires de la télépathie dans l'art du XXe siècle , Centre Pompidou – Metz (consulté le 08-04-2017).
  25. (en) Hilma af Klint : Painting the Unseen, Serpentine Gallery.
  26. (en) The Keeper, New Museum of Contemporary Art.
  27. Jardin infini. De Giverny à l’Amazonie, Centre Pompidou Metz.
  28. Au-delà des étoiles - Le Paysage Mystique, Musée d'Orsay (consulté le 21-01-2017).
  29. (en)L’emozione dei COLORI nell’arte.
  30. (en)As Above, So Below.
  31. (en) Aidan Dunne -An alternative history of art of the last century Irish Times, 18 avril 2017.
  32. (en) Intuition, Axel Vervoordt Foundation.
  33. (en) Intuition, Palazzo Fortuny.
  34. (en) GIBCA 2017.
  35. (en) Hilma af Klint, Guggenheim.
  36. (en) « Hilma af Klint: The Secret Paintings (4 December 2021–27 March 2022) », sur City Gallery Wellington (consulté le )
  37. (en) Acne Studios - Projects - Hilma af Klint.
  38. « Quand Acne Studios rencontre Hilma af Klint », Madame Figaro, (consulté le ).
  39. « Hilma af Klint » (présentation de l'œuvre), sur l'Internet Movie Database.

Annexes

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Bibliographie

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  • (sv) Hilma af Klint, Stockholm, Raster Förlag (ISBN 9187214083). — Texte en suédois, environ 100 images.
  • (sv) Vägen till templet, Rosengårdens Förlag. Texte en suédois, 30 esquisses (ISBN 91-972883-0-6). — Description de la période d'apprentissage pour devenir médium.
  • (sv) Enheten bortom mångfalden, Rosengårdens Förlag (ISBN 91-972883-4-9). — Texte en suédois, 32 images. Œuvre en deux parties : une partie philosophique et l'autre artistico-scientifique.
  • (en) I describe the way and meanwhile I am proceeding along it, Rosengårdens Förlag (ISBN 91-972883-2-2). — Une brève introduction en anglais avec 3 images.
  • (en) The Spiritual in Art, Abstract Painting 1890-1985, éd. Los Angeles County Museum of Art, 1986 (ISBN 0-89659-669-9) (ISBN 0-87587-130-5) LACMA : pbk.
  • (de) Okkultismus und Abstraktion, die Malerin Hilma af Klint, Åke Fant, Albertina, Vienne 1992 (ISBN 3-900656-17-7).
  • (en) Hilma af Klint, The greatness of things, Anna Maria Svensson, The Douglas Hyde Gallery, Dublin, 2005 (ISBN 0-907660-99-1). — Texte en anglais, 23 images.
  • (en) 3 X Abstraction, Catherine de Zegher et Hendel Teicher (eds.), Yale University Press et The Drawing Center, NY, 2005 (ISBN 978-0300108262 et 0300108265).
  • (en) The Message. Art and Occultism. With an Essay by [André Breton], Hrsg. v. Claudia Dichter, Hans Günter Golinski, Michael Krajewski, Susanne Zander. Kunstmuseum Bochum. Édition Verlag der Buchhandlung Walther Konig 25.03.2013 (ISBN 978-3-86560-342-5).
  • (en) Swedish Women Artists: Sigrid Hjertén, Hilma AF Klint, Nathalie Djurberg, Signe Hammarsten-Jansson, Aleksandra Mir, Ulrika Pasch, Books LCC, 2010 (ISBN 978-1155646084).
  • (en + de) The Legacy of Hilma Af Klint: Nine Contemporary Responses (anglais/allemand), Ann-Sofi Norin, Daniel Birnbaum, Verlag Der Buchhandlung Walther Konig, 2013 (ISBN 3863353439 et 978-3863353438).
  • (en) Hilma af Klint. The Art of Seeing the Invisible, de Kurt Belfrage, Louise Almqvist (eds.), édition Axel and Margaret Ax:son Johnson Foundation; première édition 2015 (ISBN 9189672712 et 978-9189672710).
  • (en) Hilma af Klint - A Pioneer of Abstraction, édition de Iris Müller-Westermann avec Jo Widoff, contributions de David Lomas, Pascal Rousseau et Helmut Zander (ISBN 978-91-8624-348-7).
  • (sv) Hilma – en roman om gåtan Hilma af Klint (Hilma - un roman sur l'énigme Hilma af Klint), Anna Laestadius Larsson, édition Piratförlaget, (ISBN 978-91-642-0489-9).
  • (en) Hilma af Klint – Seeing is Believing (Hilma af Klint - de voir est de croire), Kurt Almqvist et Louise Belfrage, König Books, (ISBN 9783960981183).
  • Ni vues, Ni connues pages 42–44, Collectif Georgette Sand, Edition Hugo Doc coll. « Les Simone », (ISBN 9782755635393).
  • (en) Haizea Barcenilla, « Hilma af Klint, a painter at the forefront of abstraction », The Conversation, (en ligne).

Filmographie

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Articles connexes

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