Honi soit qui mal y pense
« Honi soit qui mal y pense » (en français dans le texte) est une devise anglo-normande. Elle est la devise de l'ordre de la Jarretière, l'ordre le plus important de la chevalerie britannique[1].
Présentation
modifierGraphie
modifierLa langue anglo-normande, issue de la conquête normande de l'Angleterre, reste en usage à la cour au XIVe siècle. En français moderne, la phrase s'écrit « Honni soit qui mal y pense » (le participe passé du verbe moderne honnir étant « honni »).
Signification
modifierLe verbe honnir est un verbe de la langue française qui signifie « blâmer quelqu'un en lui faisant honte[2] » en le vouant au mépris public. Dans un registre moderne, la phrase signifie donc « Honte à celui qui y voit du mal[1] ».
Historique
modifierPolydore Virgile raconte comment la jeune Jeanne de Kent, comtesse de Salisbury — la favorite du roi en ce temps —, fait accidentellement tomber sa jarretière à un bal à Calais. Le roi Édouard III d'Angleterre répond à la foule qui sourit en attachant la jarretière à son propre genou[3] en prononçant ces mots : « Messires, honi soit qui mal y pense ! Tel qui s'en rit aujourd'hui s'honorera de la porter demain, car ce ruban sera mis en tel honneur que les railleurs le chercheront avec empressement[4]. »
Il promet à sa favorite de faire de ce ruban bleu un insigne si prestigieux et désiré que les courtisans les plus fiers ou ambitieux s'estimeraient plus qu'heureux de le porter. Il crée ainsi l'ordre de la Jarretière (Most Noble Order of the Garter) qui est le plus élevé des ordres de chevalerie britanniques, le le jour de la Saint-Georges, en pleine guerre de Cent Ans[5].
Notes et références
modifier- « Les expressions françaises décortiquées. Honni soit qui mal y pense », expressio.fr (consulté le 22 septembre 2018).
- Encyclopédie Larousse du XXe siècle, Paris, 1932.
- (en) May McKisack, The Fourteenth Century : 1307-1399, Oxford, Oxford University Press, , 598 p. (ISBN 0-19-821712-9). Une autre candidate possible pour la détentrice de la jarretière originale est sa belle-mère, Catherine Grandisson, la comtesse douairière de Salisbury.
- Jean-Paul Roig, Citations historiques expliquées : Grands hommes, femmes d'envergure et événements marquants, des origines à nos jours, Paris, Eyrolles, coll. « Eyrolles Pratique », , 176 p. (ISBN 978-2-212-56220-0).
- André Laramé, « Ordres honorifiques et décorations », sur herodote.net (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Sylvie Weil et Louise Rameau, Trésors des expressions françaises, Paris, Belin, coll. « Français retrouvé », , 223 p. (ISBN 2-7011-0382-7).