Imhotep

architecte et savant égyptien

Imhotep (« Ἰμούθης » en grec), dont le nom signifie « celui qui vient en paix », est un personnage historique emblématique de l'Égypte antique.

Imhotep
Image illustrative de l’article Imhotep
Statuette d'Imhotep, Paris, Musée du Louvre.
Nom en hiéroglyphe
M18mR4
Transcription Im ḥtp
Naissance XXVIIe siècle av. J-C.
Dynastie IIIe dynastie
Fonction principale Vizir et architecte
Famille
Père Khanofer (architecte) ou Ptah
Mère Cheredou-ânkh
Conjoint Ronpetnofret

Ayant vécu au troisième millénaire avant notre ère[1], il fut un homme aux multiples talents. Vizir et architecte du roi Djéser (IIIe dynastie), on le dit également médecin et philosophe.

Sur le socle d'une statue du roi Djéser (aujourd'hui au Musée du Caire), il est présenté comme « Chancelier du roi de Basse-Égypte », « Premier après le roi de Haute-Égypte », « administrateur du grand palais », « noble héréditaire », « grand prêtre d'Héliopolis », « Imhotep, le constructeur, le sculpteur ».

Biographie

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Peu d'éléments directs demeurent sur l'existence d'Imhotep. Ses liens familiaux restent hypothétiques, aucun portrait n'est parvenu jusqu'à notre époque, et sa tombe n'a pas été retrouvée. L'unique trace directe est une inscription portée sur un fragment de statue du roi Djéser (IIIe dynastie) qui cite Imhotep et le présente de la manière suivante :

« Chancelier du roi de Basse-Égypte », « Sous-ordre du roi de Haute-Égypte », « Chef de grand domaine », « Chef des pât », « Grand des voyants (grand prêtre d'Héliopolis) », « Maître artisan des sculpteurs et des maçons[2]. »

Des écrits datant du XIIIe siècle avant notre ère le désignent comme le « Fils de Ptah » ; sa mère est parfois assimilée à Sekhmet[3],[2].

Architecture

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Complexe funéraire de Saqqarah.

Son œuvre architecturale la plus connue est sans conteste le complexe funéraire qu'il édifie à Saqqarah (près du Caire) pour Djéser et plus particulièrement la plus ancienne pyramide à degrés du monde.

Imhotep apporte à l'Égypte quelques innovations :

  • l'historien égyptien Manéthon le crédite de la généralisation de l'utilisation de la pierre comme matériau de construction des temples et tombeaux funéraires, alors qu'ils étaient faits auparavant de briques de terre cuite. Il est aussi le premier à utiliser des colonnes dans l'architecture ;
  • il innove architecturalement avec l'invention de la pyramide à degrés comme tombeau (« demeure d'éternité ») du roi.

Médecine

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Imhotep est considéré comme le fondateur de la médecine égyptienne et l'auteur présupposé d'un traité médical, le papyrus Ebers (même si le document a été probablement rédigé postérieurement vers -1700 d'après une datation au carbone, avec des écrits complémentaires de plusieurs médecins).

Ce texte décrit en détail des observations anatomiques, l'examen, le diagnostic, le traitement et le pronostic de nombreuses blessures. Les traitements sont associés aux formules magiques.

En 2017, la momie de l'un de ses disciples, Nespamedou, est radiographiée et son visage reconstitué[4].

Religion

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Il réforme la religion égyptienne et introduit le mythe osirien.

Personnage historique de la IIIe dynastie, il est ensuite associé à Thot, dieu de la connaissance et de l'écriture. Dès le règne d'Amenhotep III, les scribes offrent des libations au défunt Imhotep. À la Basse époque, il est divinisé et adoré au temple de Deir el-Bahari[2].

Il connaît son apogée à Memphis où il détrône Néfertoum pour être le fils du puissant Ptah. Plus tard encore, il finit par le surpasser et reçoit le titre de dieu memphite, reléguant Ptah à la seconde place. Le culte se répand dans toute l'Égypte et même, associé au dieu grec Asclépios foudroyé par Zeus pour avoir ressuscité les morts, son influence se répand également dans le bassin méditerranéen[2].

À Philæ, un temple lui est consacré près de celui de la déesse Isis.

Représentations

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Dans la culture populaire

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  • Imhotep est l'identité originale du fameux mort-vivant momifié du film La Momie (1932), interprété par Boris Karloff. Ce film connaîtra de nombreuses suites.
    • À ce titre, il revient donc en tant que principal antagoniste du remake de la franchise, démarrée avec La Momie (1999), et suivi par Le Retour de la Momie, dans lequel il disparaît définitivement, emporté par les âmes damnées en Enfer. Il est interprété par Arnold Vosloo.
  • Dans la bande dessinée Papyrus et son adaptation en série d'animation, le personnage d'Imouthep est très largement inspiré par l'architecte Imhotep, lequel apparaît dans le tome 8 (et dans l'adaptation de celui-ci en épisode animé).
  • Dans la série télévisée Stargate SG-1, il est identifié comme étant un Goa'uld.
  • Dans le film Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, les Égyptiens disent « Imhotep » en guise de salamalec.
  • Dans un manga appelé Im : great priest Imhotep, de Makoto Morishita, il incarne le héros principal.
  • Dans la série S.H.I.E.L.D. (2010-2018), écrite par Jonathan Hickman, la « Confrérie du Bouclier » qui donnera naissance au SHIELD de Marvel est créée par Imhotep.
  • Imhotep est le protagoniste du livre Imhotep, l'inventeur de l'éternité de Christian Jacq, publié en 2010.

Notes et références

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  1. Vers -2670 d'après Maurizio Damiano-Appia, Dictionnaire encyclopédique de l'ancienne Égypte et des civilisations nubiennes [détail des éditions], p. 141 ; vers -2800 d'après Henri Stierlin, Les pharaons bâtisseurs, Paris, Terrail, , 220 p. (ISBN 2-87939-062-1), p. 19.
  2. a b c et d Élisabeth David, « Le sage Imhotep divinisé », sur Œuvres du Louvre.
  3. Miriam Lichtheim, Ancient Egyptian Literature : A Book of Readings, University of California Press, , 228 p. (ISBN 978-0-520-04020-5, lire en ligne), p. 106.
  4. (es) David Ruiz Marull, « Los secretos que escondía el sacerdote de Imhotep », La Vanguardia,‎ (lire en ligne).

Annexes

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Bibliographie

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  • Jean-Philippe Lauer, « Remarques concernant l'inscription d'Imhotep gravée sur le socle de statue de l'Horus Neteri-khet (roi Djoser) », in Studies in Honor of William Kelly Simpson, Volume 1, (ed. Peter Der Manuelian) Boston: Museum of Fine Arts, 1996, p. 493-498 ([PDF] en ligne).
  • Jean-Philippe Lauer, « À propos de l'invention de la pierre de taille par Imhotep pour la demeure d'éternité du roi Djéser », in P. Posener-Kriéger (dir), Mélanges Gamal Eddin, Mokhtar, Le Caire, IFAO, 1985, p. 61-67.
  • Christiane Desroches Noblecourt, Le Patrimoine de l'Égypte ancienne, Éd. Edhasa, 2006.
  • Jean-Pierre Pätznick, « Imhotep, premier architecte et savant universel », Dossiers d'archéologie, janvier-février 2018, no 385, p. 14-19.
  • Jean-Pierre Pätznick, « Être ou comment Imhotep accéda au monde des dieux et en revint », in Et in Aegypto et ad Aegyptum, Montpellier, Université Paul-Valéry, 2012, p. 563-592.
    Recueil d'études dédiées à Jean-Claude Grenier.
  • (de) Dietrich Wildung, « Imhotep und Amenhotep. Gottwerdung im Alten Ägypten », Münchner ägyptologische Studien, no 36, Berlin, Munich, 1977.
  • Michel Baud, Djéser et la IIIe dynastie, Paris, Pygmalion, 2002.
  • (en) J. B. Hurry, Imhotep: the vizier and Phyof King Zoser, Oxford, Oxford University Press, 1926.
  • (en) Kim Steven Bardrum Ryholt, « The Life of Imhotep (P. Carsberg 85) », in G. Widmer et Didier Devauchelle (dir), Actes du IXe Congrès internatinal des études démotiques, Paris, 2005, Le Caire, IFAO, 2009, p. 305-315.
  • Christian Jacq, Imhotep, l'inventeur de l'éternité : le secret de la pyramide, Paris, Pocket, , 572 p. (ISBN 978-2-266-21084-3).
  • Pierre Montlaur, Imhotep, le Mage du Nil, éd : Albin Michel, 1984 et éd. France Loisirs.

Articles connexes

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Liens externes

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