Jean-Baptiste d'Ornano
Jean-Baptiste d'Ornano, né en 1581 à Sisteron et mort en 1626 au château de Vincennes, marquis de Montlaur, fut maréchal de France (1626)
Jean-Baptiste d'Ornano Marquis de Montlaur | ||
Extrait de L'instruction du Roy en l'exercice de monter a cheval (1626) | ||
Surnom | le maréchal d'Ornano | |
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Naissance | Sisteron |
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Décès | (à ~45 ans) |
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Origine | Royaume de France | |
Dignité d'État | Maréchal de France | |
Distinctions | Chevalier du Saint-Esprit | |
Famille | Maison d'Ornano | |
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Biographie
modifierFils aîné d’Alphonse d'Ornano et petit-fils de Sampiero Corso, Jean-Baptiste d'Ornano naquit à Sisteron, en 1581. Il avait à peine quatorze ans que déjà il commandait une compagnie de chevau-légers au siège de La Fère (1596).
Nommé colonel-général du régiment corse d'Ornano, à la place de son père, le , il se signale dans la guerre de Savoie, à l'attaque du fort Sainte-Catherine de Songy, et maintint la Guyenne et le Languedoc sous l'obéissance de Louis XIII (Henri IV plutôt, non?). Ce prince lui donna la lieutenance-générale de Normandie, et les gouvernements particuliers de Quillebeuf, de Pont-de-l'Arche et du Pont-Saint-Esprit, en échange de celui du Château Trompette (Bordeaux).
D'Ornano déplut à la cour, lorsque le maréchal d'Ancre y exerçait son influence ; mais la faveur du connétable de Luynes, son parent, se réfléchit sur lui.
En 1611, il épouse la comtesse Marie de Modène-Montlaur, marquise d'Aubenas, dont il n'aura pas d'enfants.
Le , Louis XIII lui confia les fonctions de précepteur de son frère Gaston d'Orléans, devenues vacantes par la mort du comte du Lude, François de Daillon. La même année, il fut fait chevalier du Saint-Esprit.
Le colonel d'Ornano, doué d'un extérieur avantageux et d'une imagination active, était fait pour les succès qui tiennent à l'intrigue. L'époque était favorable au développement des dispositions de ce genre. D'Ornano, avec une sévérité habilement tempérée, prit un ascendant rapide sur l'esprit de son élève, et il s'en promit un résultat brillant pour lui-même, en suggérant à Gaston le désir d'être admis au conseil du roi. Le prince avait à peine seize ans ; et il insista pour obtenir cette haute participation aux affaires, d'autant plus qu'on lui représentait que sa demande acquérait un nouveau poids par la considération de la stérilité de la reine.
Le marquis de La Vieuville, qui dirigeait alors le Conseil de Louis XIII, n'eut pas de peine à desservir d'Ornano, et à le faire enfermer à la Bastille, puis transférer au château de Caen. Mais bientôt La Vieuville lui-même, par une vicissitude de cour, perdit sa liberté : le duc d'Orléans réclama son précepteur avec une chaleur qui ne fut pas infructueuse. Il le nomma premier gentilhomme de sa chambre, et surintendant-général de sa maison : la reconnaissance enhardit d'Ornano. Le prince demanda pour son fidèle conseiller le brevet de maréchal de France, et d'Ornano le reçut le . Ces honneurs couvraient les préparatifs de sa perte[réf. nécessaire].
Richelieu, qui n'avait pu le gagner[réf. nécessaire], lui imputa la résistance de Gaston au mariage avec Mlle de Montpensier que lui proposait la cour. Le , Louis XIII donna l'ordre d'arrêter une seconde fois le nouveau maréchal, qui se trouvait impliqué dans la première conspiration du jeune Gaston contre Richelieu (« la conspiration de Chalais »[1]). De Fontainebleau, on le conduisit au château de Vincennes, où il mourut le .
On soupçonna qu'il avait été empoisonné[réf. nécessaire]. La monarchie fut bien embarrassée du sort de ce prisonnier encombrant, haut personnage, lorsqu'il mourut de maladie dans son cachot insalubre. Après le comte de Chalais, bouc émissaire de la conspiration, d'Ornano tombait lui aussi victime de la versatilité de Gaston qui décima les rangs de ses complices successifs. Le duc d'Orléans ne parut point affecté de cette mort : il avait fait ses preuves d'indifférence, en abandonnant Chalais aux ressentiments de ses ennemis.
Le maréchal d'Ornano, qu'Arnauld d'Andilly a loué dans ses Mémoires, n'eut point de postérité. Ses restes furent rendus à son épouse, qui lui fit ériger un magnifique tombeau dans l'église d'Aubenas, celui-ci se trouve aujourd'hui dans la Chapelle Saint-Benoît d'Aubenas. On peut consulter, outre les Mémoires du temps, la vie du maréchal d'Ornano, par Carrant, secrétaire des commandements de Gaston, imprimée d'après les mss. de la bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés, dans le Conservateur, août et septembre 1760.
Armoiries
modifierFigure | Nom du prince et blasonnement |
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Écartelé: aux 1 et 4, de gueules, à la tour donjonnée d'or maçonnée de sable; aux 2 et 3, d'or au lion de gueules, au chef d'azur chargé d'une fleur-de-lis d'or.[2] |
Notes et références
modifier- Henri de Talleyrand-Périgord, comte de Chalais, jugé principal, voire seul — du fait de son peu d'appuis et soutiens — responsable de la conspiration fut décapité en conséquence.
- Michel Popoff et préface d'Hervé Pinoteau, Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X)
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- « Jean-Baptiste d'Ornano », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
- Les Maisons historiques de la Corse. Les Seigneurs d'Ornano et leurs descendants
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :