Jean-François Janinet
Jean-François Janinet ou François Janinet, né en 1752 à Paris où il est mort le , est un graveur et aérostier français.
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Actif vers la fin de l'Ancien Régime et pendant la Révolution française, qui eut une approche novatrice de la gravure en couleurs.
Biographie
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modifierLe père de Jean-François Janinet était un graveur en pierres fines établi rue Saint-Germain à Paris, et il enseigna probablement à son fils les rudiments du dessin. Le jeune homme fut ensuite élève de Jean-Jacques Bachelier avant d’entrer à l’Académie royale en pour étudier la peinture. Dès 1771, Janinet avait pu fréquenter l’atelier de Louis-Marin Bonnet[1], dont il poussa plus loin les techniques, pour obtenir un effet semblable à l’aquarelle ou au lavis.
Carrière sous l’Ancien Régime
modifierLes premières gravures de Janinet datent de 1774. Il grave alors d’après les peintres à la mode tels qu'Hubert Robert, Jean Honoré Fragonard ou Jean-Baptiste Greuze. Il se révèle dès cette époque excellent portraitiste, comme en témoigne son portrait de Mlle Bertin, modiste de la reine. Janinet se fait remarquer par les frères Campion et participe à un projet collectif illustrant les monuments de Paris.
Sa carrière artistique ne l’empêche pas de s’intéresser aux sciences, et notamment à l’aérostatique, à laquelle il renonce après l'échec d'une tentative d'ascension le au jardin du Luxembourg avec l'abbé Miolan dans un ballon de leur fabrication, ballon qu’il se proposait de diriger à l’aide d’une sorte de gouvernail en forme de queue de poisson[2].
Marié à Marie-Madeleine-Françoise Poumentin, dont il a une fille, Janinet poursuit sa carrière de graveur. Sa technique lui permet notamment de donner des versions très fidèles des gouaches du peintre Nicolas Lavreince, petites scènes de genre typique de l’esprit léger du XVIIIe siècle. Il est également chargé des illustrations de l’hebdomadaire Costumes et annales des grands Théâtres de Paris.
Sous la Révolution
modifierLa Révolution n’affecte pas le succès de Jean-François Janinet qui s’adapte à de nouvelles sources d’inspiration. Il donne des gravures d’actualité, comme Le Départ des Dames de la Halle et des Femmes de Paris pour Versailles, , Les Femmes de Versailles siégeant à l’Assemblée nationale au milieu des députés, le ou encore une Vue du Champ de Mars au moment de la prestation du serment civique[3]. De au printemps de l’année suivante, il produit et met en vente un ensemble de 52 gravures sur les événements politiques de la Révolution, qu’il accompagne de description des faits ; ces gravures existent en noir et blanc et en couleur[4]. Il va ensuite travailler assidûment à des gravures d’après Jean-Guillaume Moitte, inspiré par les souvenirs de la République romaine. On lui doit ainsi des œuvres historiques telles que La Mort de Lucrèce, présentée au Salon de 1793, ou allégoriques comme ces deux aquatintes de 1792, L’Égalité et La Liberté[5].
Ses élèves Charles-Melchior Descourtis, Leveillé et Antoine Carrée, ont repris ses techniques innovantes de gravure en couleurs.
Œuvres
modifierDe nombreuses estampes de Jean-François Janinet sont conservées à Vizille au musée de la Révolution française.
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Portrait de Rose Bertin, gravé d’après Louis-Roland Trinquesse.
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Portrait de l'actrice Louise Contat, dans Costumes et annales des grands Théâtres de Paris.
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Vénus désarmant l’Amour, vers 1768, d’après Jacques Charlier, aquatinte en couleur, 38,8 × 30,8 cm, Tallinn, musée Mikkel.
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Les Trois Grâces (1800), gravure et aquatinte sur papier, 48,3 × 34,4 cm.
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Le brave Maillard va chercher sur une planche suspendue au-dessus du fossé de la Bastille, les propositions des assiégés, .
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La Villa Madama (1778), aquatinte en couleur, 50,2 × 40,5 cm, University of Michigan Museum of Art (en).
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D'après: Hubert ROBERT, 1733 - 1808, Sachetorum Villae rudera imitabatur / Vue animée de la villa Sachetti en ruines, 1778, Aquatinte sur traits gravés, 38 × 50 cm. Collection privée, Paris
Notes et références
modifier- « Documents », sur Collections numérisées de la bibliothèque de l'INHA (consulté en )
- Gaston Tissandier, La Navigation aérienne : L’aviation et la direction des aérostats dans les temps anciens et modernes, Paris, Hachette, coll. « Bibliothèque des Merveilles », , in-8° Ouvrage illustré de 99 vignettes (OCLC 504151892).
- Salon de 1791.
- Philippe de Carbonnières, Les Gravures historiques de Janinet : collections du musée Carnavalet, Paris, Paris Musées, , 205 p., 26 cm (ISBN 978-2-7596-0171-4, lire en ligne), p. 18-19.
- La Liberté est assise sur un trône et tient dans ses mains un bonnet phrygien et une massue avec laquelle elle écrase le despotisme.
Annexes
modifierBibliographie
modifier- Emmanuel Bénézit (dir.), Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et tous les pays, vol. 14, Paris, Gründ, , 968 p. (ISBN 2-7000-3010-9) (en) (lire en ligne).
- Philippe de Carbonnières, Les Gravures historiques de Janinet : collections du musée Carnavalet, Paris, Paris Musées, , 205 p., 26 cm (ISBN 978-2-7596-0171-4, lire en ligne).
- (en) Madeleine Barbin, « Janinet, Jean-François (1752 - 1814), printmaker », notice du Grove Art Online, lire en ligne, (ISBN 9781884446054).
Liens externes
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- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :