Jean Walter

architecte français

Jean Walter, né à Montbéliard (Doubs) le et mort à Dordives (Loiret) le , est un architecte et industriel français.

Jean Walter
Fonction
Attaché militaire
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
DordivesVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Jean Georges Henri WalterVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Industriel (à partir de ), mécène (à partir de ), écrivain, résistant, architecteVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Domenica Walter Guillaume (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Grade militaire
Conflit
Personnes liées
Genre artistique
Distinction
Archives conservées par
Œuvres principales
signature de Jean Walter
Son nom sur un immeuble parisien.
Plaque commémorative sur l’hôtel de Chalon-Luxembourg, au {{numéro|26}} rue Geoffroy-l'Asnier (Paris).

Représentatif du style Art déco, il s’est illustré dans trois domaines architecturaux : le logement social, l’architecture hospitalière et l'immobilier de luxe. Il fut aussi un acteur de l'industrie minière.

Biographie

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Fils d'un entrepreneur de travaux publics, Jean Walter est diplômé en 1902 de l'École spéciale d'architecture.

Blessé pendant la Première Guerre mondiale, il la termine comme attaché militaire de Clemenceau.

Ayant détecté en 1925, près d’Oujda au Maroc, un riche gisement de plomb, de zinc et de soufre, il fonde en 1935 la Société des mines de Zellidja à Sidi Boubker qui lui apporte d'importants revenus. Plus tard, en mécène, il fonde en 1939 les bourses Zellidja — qui permettent à des lycéens d'acquérir, en complément de leur formation scolaire, autonomie et esprit d'entreprise —, puis la fondation Zellidja.

Sa première épouse Jeanne Walter, née Rigal, finance la revue Plans, dont elle assure la direction de rédaction et à laquelle elle contribue. Le couple a un fils, Jacques Walter, qui financera, dans les années 1950, une grande partie de la presse modérée au Maroc[2].

Devenu veuf, il épouse en 1941, en secondes noces, sa maîtresse, l'aventurière Juliette Guillaume[3] (1898-1977), dite « Domenica », veuve du marchand et critique d’art Paul Guillaume (1891-1934).

Incarcéré à la prison de Fresnes pour faits de résistance de la fin de l'année 1943 au mois d', il y rédige son ouvrage théorique Renaissance de l’architecture médicale.

En 1957 à Souppes-sur-Loing, sortant du restaurant où il déjeune chaque dimanche, Jean Walter est renversé par une voiture, mais son épouse, refusant qu’on appelle une ambulance, choisit de le conduire à l’hôpital de Montargis dans leur voiture avec son amant médecin, le Dr Lacour. À l’arrivée aux urgences, Jean Walter est mort. La veuve prend soin de placer son frère Jean Lacaze à la tête de la mine de Zellidja[4].

Œuvres principales

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Jean Walter s’intéresse très tôt au logement social, ainsi qu’au concept de cité-jardin. Il prône l’industrialisation du bâtiment et la rationalisation de la conduite des chantiers, principes qu’il appliquera à l’architecture hospitalière.

Il édifie en 1908 deux cités ouvrières à Montbéliard pour les manufacturiers Japy, l'immeuble dit le « Lion de Peugeot », considéré comme son chef-d'œuvre de jeunesse en 1909[5], puis un ensemble de pavillons bâtis autour d’un jardin à Paris (la petite Alsace située au 10, rue Daviel dans le 13e arrondissement) pour la société L’Habitation familiale fondée par l’abbé Viollet et une autre cité-jardin à Draveil en 1914[6]. La cité-jardin Saint-Paul dite « cité-jardin de Frileuse Aplemont » sur le plateau de la ville du Havre est réalisée selon ses plans de 1919 à 1935. Cette cité fut entièrement détruite par les bombardements en septembre 1944[7].

Il réalise en 1931 quelques immeubles de luxe dans le 16e arrondissement parisien, en particulier les immeubles Walter situés dans le quadrilatère boulevard Suchet, avenue du Maréchal-Maunoury, rue Ernest-Hébert, place de Colombie.

Il se spécialise ensuite en architecture hospitalière. Il est le premier à introduire en France le modèle américain de l'hôpital en hauteur, encore appelé « hôpital-bloc ». Il construit, en collaboration avec Urbain Cassan, l’hôpital Beaujon à Clichy en 1932-1935[8] et, en collaboration avec Louis Madeline la cité hospitalière de Lille en 1934-1953, puis la nouvelle faculté de médecine de Paris sur l’emplacement de l’hôpital de la Charité dans le 6e arrondissement en 1937-1954.


Publication

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  • Renaissance de l’architecture médicale, Paris, E. Desfossés, 1945, 209 p., ill.

Notes et références

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  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-1riepzpxo--b01wq7vrxqqr »
  2. "La conversion libérale de Jacques Lemaigre Dubreuïl au Maroc (1950-1955)", par Clotilde De Gastines, dans Outre-mers, Revue d'histoire, 2009 [1]
  3. Jean-Marie Rouart, « L'affaire Domenica Walter », Paris Match, semaine du 4 au 10 août 2016, p. 68-75.
  4. Vincent Noce, « Domenica dans ses basses œuvres », Libération,‎ (lire en ligne)
  5. Inventaire général du patrimoine culturel de Franche-Comté, dossier d'inventaire IA00048696 « demeures, hôtels de voyageurs à Montbéliard », site du ministère de la Culture, p. 47 (en ligne).
  6. Histoire de la cité-jardin, sur histoiredraveilvigneux.com.
  7. « Cité jardin Saint-Paul dite cité jardin de Frileuse Aplemont », notice no IA76000183, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  8. Hôpital Beaujon, « Histoire » (consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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  • « La première cité-jardin de France : Cité coopérative de Draveil », L’Architecture, Paris, 1914, p. 237-241.
  • F. Honoré, « Un hôpital en hauteur à Clichy », L’Illustration, no 4614, , Paris, 1931, p. 494-495.
  • Julius Posener, « Le nouvel hôpital Beaujon à Clichy », Architecture d’aujourd’hui, 1934, no 9, Boulogne, 1934, p. 17-22.
  • Jean Favier, « Le Concours de la Cité hospitalière de Lille », La Construction moderne, 50e année, no 9, Paris, , p. 198-215.
  • Notice sur la Cité hospitalière de Lille, Lille, imprimerie L. Danel, sans date et sans nom d’auteur, vers 1937, 8 p., ill.
  • Stéphanie Samson, Le Transfert de l’hôpital Beaujon à Clichy, mémoire de maîtrise, université de Paris-I, 1996, 200 p., ill.
  • Florence Trystram, La Dame au grand chapeau, l’histoire vraie de Domenica Walter Guillaume, Paris, Flammarion, 1996, 252 p.
  • Merry Bromberger, Comment ils ont fait fortune, Plon, 1954.
  • Jean-Pierre Clerc, Jean Walter & Zellidja ou le Devenir-homme, Kéraban, 2010.
  • Georges Beisson, « Le premier hôpital en hauteur construit en France : l’hôpital Beaujon », Revue de la société française d’histoire des hôpitaux, no 138, , Paris, 2010, p. 27-35.
  • « Walter, Jean G. », dans Répertoire des architectes nés ou actifs dans les Vosges : 1800-1940, Épinal, Archives départementales des Vosges, (ISBN 978-2-86088-052-7), p. 54.
  • Les papiers personnels de Jean Walter sont conservés aux Archives nationales sous la cote 357AP (notice relative à ce fonds dans la salle des inventaires virtuelle des Archives nationales).
  • Marie Gaimard, « Hygiène, morale, rentabilité : Jean Walter, architecte (1883-1957) », thèse de doctorat en histoire, université Paris 1 Panthéon Sorbonne, 2013.
  • Marie Gaimard, « Entreprendre et construire : les pratiques ambigües de l'architecte Jean Walter (1883-1957) », Droit et ville, n° 76, 2013/2, pp. 147-162.[2]

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