João de Loureiro

scientifique portugais

João de Loureiro, né à Lisbonne en , 1715 ou 1717 et mort dans la même ville le [ref 1], était un botaniste portugais ; il était le mathématicien et le « physicien » (médecin) de la cour de Cochinchine[ref 2] ; il a aussi fait des travaux de recherche en astronomie, paléontologie et médecine. Il était prêtre missionnaire jésuite[ref 3].

João de Loureiro
Page titre du premier tome de la Flora Cochinchinensis, 1790
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Autres informations
Date de baptême
Ordre religieux
Abréviation en botanique
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Biographie

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Loureiro étudie au collège Saint-Antoine de Lisbonne et prend l'habit jésuite en 1732[ref 3].

Il est bientôt envoyé en Asie. Il vit trois ans à Goa, quatre ans à Macao, d'où il est, en 1742, envoyé en mission spéciale en Cochinchine. Il y restera 36 ans, si on excepte les années de persécutions 1750 à 1752[ref 4].

Le pays voit la présence d'Européens et l'évangélisation d'un très mauvais œil ; Loureiro entre donc au service de roi de Cochinchine en tant que mathématicien et médecin (« physicien ») ; il s'occupera aussi d'astronomie[1] et d'histoire naturelle[ref 5]. Afin d'obtenir la permission de résider en Cochinchine, il se fait passer pour médecin ; ainsi peut-il exercer le sacerdoce en cachette et se rendre chez des chrétiens.

La médecine le conduit à la botanique[ref 6]. Sans livres, avec la seule aide des gens du lieu, il apprend à connaître les plantes médicinales. Le roi l'autorise à résider en Cochinchine et le nomme directeur des études physiques et mathématiques de la cour. Il ne peut toutefois pas évangéliser dans les lieux publics.

Grâce à un capitaine de navire, il obtient le Genera plantarum et d'autres œuvres de Linné, ce qui l'aide grandement. Il continue ses études en Cochinchine pendant 36 ans, passant quatre années de nouveau à Macao et trois ans à Canton. Comme on ne laisse pas sortir les Européens de leurs villes de résidence, c'est par des Cochinchinois qu'il enrichit sa collection botanique.

Durant son voyage de retour au Portugal, il passe trois mois au Mozambique ; il met à profit cette escale pour comparer les plantes de sa collection. Il continue à préparer sa Flora Cochinchinensis[2],[ref 7].

Le père Loureiro meurt le .

Le , l'Académie royale des sciences de Lisbonne l'avait élu comme membre ; il n'allait pourtant arriver au Portugal qu'en . Il était également membre de la Royal Society[ref 8].

Contributions

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La parution de la Flore en 1790 fait sensation dans les cercles botaniques européens. Carl Ludwig Willdenow en publie une deuxième édition, annotée par lui, à Berlin, en 1793 ; les notes sont courtes et les corrections, mineures ; Willdenow fait disparaître les efforts (dont des diacritiques) que Loureiro avait déployés pour être fidèle aux noms locaux.

 
Argyreia acuta Lour., herbier de Loureiro, Muséum national d'histoire naturelle, Paris

Loureiro s'est beaucoup intéressé à la médecine cochinchinoise, mais il n'a pas limité à cette région ses recherches botaniques. On compte :

  • de Cochinchine, 697 espèces ;
  • de Chine, environ 254 ;
  • de Chine et de Cochinchine à la fois, environ 292 ;
  • d'Afrique tropicale, 29 ;
  • du Mozambique, 9 ;
  • de Zanzibar, 8
  • de l'Inde, 5 ;
  • de la péninsule de Malacca, 2 ;
  • des Philippines, 1 ;
  • de Madagascar, 1 ;
  • de Sumatra, 1.

Mais le fait que le père Loureiro était autodidacte en botanique et travaillait dans l'isolement n'a pas été sans conséquences : « Pour diverses raisons il a jusqu'ici été impossible d'attribuer une place définitive à une grande partie des espèces décrites par Loureiro, et donc impossible de mettre une grande partie de son travail en corrélation avec celui de ses contemporains et successeurs ; en fait, plusieurs successeurs ont apparemment ignoré les contributions de Loureiro en raison de la complexité du problème[ref 9]. » Il aurait fallu par exemple qu'il appuie systématiquement ses descriptions sur un herbier. Mais, pour lui rendre justice, l'emploi de l'abréviation botanique standard de son nom (Lour.) devrait être plus répandu. Et, en général, son œuvre a été méconnue[3],[4].

En plus du travail magistral que constitue la Flore paraîtront de nombreux articles, la plupart après sa mort. Ses nombreux manuscrits sont confiés à l'Académie royale des sciences de Lisbonne.

Les fragments de l'herbier de Loureiro sont à Lisbonne (à l'Académie des Sciences), au British Museum et au Muséum national d'histoire naturelle de Paris[ref 10].

Ouvrages

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En latin

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En chinois

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Aerides odorata Lour., cueillie par Loureiro, Jardins botaniques royaux de Kew

L'Académie des sciences de Lisbonne a des ouvrages du père de Loureiro, écrits en chinois, et en a publié des traductions dans ses Mémoires[ref 11].

  • « Memória sobre a transplantação das árvores mais úteis de países remotos », dans Memórias Económicas da Academia, t. 1, 1789
  • « Memória sobre o algodão, sua cultura e fabrico », dans Memórias Económicas da Academia, vol. 1, 1789
  • « Da incerteza que há acerca da goma mina; dá-se notícia de um arbusto, que tem as mesmas qualidades e virtudes », dans História e Memórias da Academia, t. 1
  • « Memória sobre uma espécie de petrificação animal », dans História e Memórias da Academia, t. 2
  • « Descrição botânica das cubelas medicinais », ibid.
  • « Exame físico e histórico : « Se há ou tem havido no mundo várias espécies de homens » », dans História e Memórias da Academia, t. 2
  • « Consideração física e botânica da planta Aerides, que nasce e se alimenta do ar », dans História e Memórias da Academia, t. 2

Manuscrits

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  • Une histoire de l'Annam, en douze grands volumes in-octavo écrits sur papier de Chine en caractères chinois ;
  • deux volumes de dessins représentant des minéraux, des plantes et des animaux ;
  • 397 dessins en couleurs de plantes avec leurs noms vernaculaires et scientifiques (deux grands volumes) ;
  • une flore iconographique de Cochinchine écrite en annamite ;
  • un dictionnaire annamite-portugais[ref 12].

Correspondance

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Traduction anglaise

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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.


Notes et références

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  1. Il a déterminé astronomiquement la position de Hué et d'autres villes.
  2. a et b Le titre continue avec des éléments que nous ne considérons plus de nos jours comme en faisant partie : « labore, ac studio Johannes de Loureiro Regiae Scientiarum Academiae Ulyssiponensis socii : olim in Cochinchina catholicae fidei praeconis : ibique rebus mathematicis, ac physicis in aula praefecti jussu Acad. R. Scient. in lucem edita » (… grâce au travail et aux études de João de Loureiro, membre de l'Académie royale des sciences de Lisbonne, autrefois héraut de la foi catholique en Cochinchine et préposé aux matières mathématiques et physiques à la cour de ce pays [Flore] éditée sur l'ordre de l'Académie royale des sciences).
  3. Merrill 1933, p. 230, a par exemple détecté dans la Flore générale de l'Indo-Chine de Paul Henri Lecomte plus de 320 noms binomiaux proposés par Loureiro ou basés sur ses descriptions, mais où son nom n'est pas mentionné.
  4. « L'absence de planches et une terminologie déficiente causée par le manque de familiarité avec les travaux d'autres botanistes rendent souvent les descriptions obscures. » Joseph Dalton Hooker et Thomas Thomson, Flora Indica, 1855, p. 46.
  5. Gomes 1865 reproduit aussi des lettres adressées à Loureiro.
  6. Loureiro e a sua obra botânica E. D. Merrill ; trad. Paulo Emílio Cavique Santos. [S.l. : s.n.], 1935 Fiche de Porbase.

Références

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  1. Gomes 1865, p. 27.
  2. Voir la page titre de la Flora.
  3. a et b Grande Enciclopédia Portuguesa e Brasileira, t. 15, Editorial Enciclopédia, p. 492. On a fréquemment recours à cette encyclopédie dans la biographie.
  4. Gomes 1865, p. 6.
  5. Gomes 1865, p. 11.
  6. Merrill 1933, p. 229.
  7. Merrill 1935, p. 1.
  8. Sommervogel 1894.
  9. a et b Merrill 1933, p. 230.
  10. Herbarium J. de Loureiro (1717-1791), Muséum National d'Histoire Naturelle, Laboratoire de Phanérogamie, Paris (ISBN 9789004198319).
  11. Grande Enciclopédia Portuguesa e Brasileira, t. 15, Editorial Enciclopédia, p. 493.
  12. Gomes 1865, p. 10.

Liens externes

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INTERN 1
Note 8