Kenny Clarke

batteur de jazz américain

Kenneth Spearman Clarke, connu sous le nom de Kenny Clarke, né le à Pittsburgh et mort le à Montreuil-sous-Bois, surnommé « Klook » (en référence à une onomatopée inventée par lui : « the klook-a-mop »), est un batteur de jazz américain, une figure majeure du style bebop, avec Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Charles Mingus, Thelonious Monk, puis du style cool avec Miles Davis et John Lewis, créateur avec Dante Agostini d'une école de batterie et cofondateur avec Francy Boland du Clarke-Boland Big Band.

Kenny Clarke
Description de cette image, également commentée ci-après
Kenny Clarke en 1971
Informations générales
Surnom Klook
Nom de naissance Kenneth Spearman Clarke
Naissance
Pittsburgh, Pennsylvanie, Drapeau des États-Unis États-Unis
Décès (à 71 ans)
Montreuil-sous-Bois,
Drapeau de la France France
Activité principale batteur, percussionniste
Activités annexes Professeur, chef d'orchestre
Genre musical Jazz, Bebop, Cool jazz
Instruments Batterie, percussion
Années actives 1931–1984
Labels Savoy Records, Blue Note Records, Philips
Influences Batterie moderne

Biographie

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Jeunesse et formation

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Kenny Clarke[1],[2] est le fils de Charles Spearman, un tromboniste, et de Martha Grace Scott, une pianiste. Peu de temps après sa naissance son père abandonne sa famille, puis sa mère décède le alors qu'il a cinq ans[3],[4]. Avec son frère Chuck, il est placé dans un foyer pour enfants orphelins, le Coleman Industrial Home for Negro Boys, là un enseignant, M. Moore, repère les aptitudes du jeune Kenny pour la musique, après s'être essayé à la trompette, au trombone, au saxophone et d'autres cuivres et n'en avoir trouvé aucun à son goût, Moore suggère à Kenny de se mettre à la caisse claire[5].

Il fait ses études secondaires à la Herron Hill Junior High School de Pittburgh, il y étudie le piano, le vibraphone et la théorie musicale, il quitte son établissement à l'âge de seize ans[5].

Carrière

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Au début des années 1940, il est le batteur du Minton's Playhouse un club de jazz de New York et participe ainsi à de nombreuses jam sessions (notamment avec Cousin Joe) qui donnent naissance au jazz moderne. Il joue aussi avec Charlie Christian en 1941.

Clarke est membre fondateur du Modern Jazz Quartet (appelé au début Milt Jackson Quartet) en 1951. Il est remplacé par Connie Kay en 1955.

Il participe également à de nombreuses sessions pour Savoy dont il est le batteur principal.

En 1956, il s'installe définitivement en France. Il joue régulièrement avec les musiciens américains de passage à Paris. Il forme, entre autres, un trio (« The Three Bosses ») avec Bud Powell et Pierre Michelot. Dans les années 1960 il accompagne le saxophoniste Dexter Gordon avec lequel il enregistre l'album Our Man in Paris (Blue Note, 1963). En 1961, il crée un Big band avec le pianiste Francy Boland, le Clarke-Boland Big Band, composé de musiciens européens et de musiciens américains expatriés[6],[7]. Ce big band, créé à l'initiative du producteur italien Gigi Campi[8], dura onze années.

 
Kenny Clarke en concert à Bruxelles (American Jazz Festival) en octobre 1964

À partir de 1968, Kenny Clarke fait partie pendant 10 ans du quatuor avec orgue du clarinettiste Jean-Christian Michel, avec lequel il enregistre cinq albums et donne de nombreux concerts en Europe. Durant quelque temps, il accompagne également Claude Nougaro avec Eddy Louiss avec lequel il forme un trio (avec Jimmy Gourley puis René Thomas).

Enseignement

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Il crée un conservatoire de musique en banlieue parisienne à Saint-Germain-en-Laye où il enseigne la batterie. Il est également le cofondateur de l'école Agostini-Kenny Clarke dans les locaux de la maison Selmer située au 11 rue de la Fontaine-au-Roi (Paris 11e), il publie un solfège rythmique lors de cette collaboration avec Dante Agostini. De nombreux batteurs jazz français y feront leurs armes en qualité de jury, comme Daniel Humair ou André Ceccarelli, ou d'élèves comme Emmanuel Boursault ou Jean-Marc Lajudie[9].

Vie personnelle

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En 1944, il épouse la chanteuse et pianiste de Jazz Carmen McRae[10], ils divorcent en 1956[3],[11],[12].

En 1946, il se convertit à l'islam et prend le nom de Liaquat Al Salaam, mais il n'a jamais fait état de son appartenance religieuse, car d'après son biographe Mike Hennessey, il avait une conception très personnelle de son engagement religieux[3],[13][C'est-à-dire ?].

En 1949, il entame une brève liaison avec la chanteuse britannique Annie Ross. De cette union naît, en 1950, un garçon nommé Kenny Clarke Junior[14],[15].

En 1962, il épouse une Allemande, Daisy Dina Wallbach (1938-1993). Le couple s'installe à Montreuil-sous-Bois et, en 1964, ils ont un enfant prénommé Laurent[16],[3].

Décès

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Le , Kenny Clarke décède chez lui des suites d'un infarctus[17]. Il repose au cimetière du Père-Lachaise, à Paris[18].

Prix et distinctions

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Kenny Clarke est un des pionniers de l'utilisation de la cymbale « ride » pour tenir le rythme. Auparavant les batteurs utilisaient pour le rythme principal la caisse claire (qu'il appelait « digging coal », « pelle à charbon ») soutenu par la grosse caisse. Avec Clarke, le rythme est marqué par la ride, la grosse caisse et la caisse claire servant à la soutenir. Il est de ce fait l'inventeur de la technique moderne de la batterie jazz dite du « bomb drumming », qui consiste à marquer des interventions à la caisse claire et/ou à la grosse caisse pendant que la ride et les cymbales charleston marquent le tempo[22].

Discographie

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Comme sideman

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Avec le Modern Jazz Quartet
  • 1952 : The Modern Jazz Quartet (Prestige)
  • 1953 : An Exceptional Encounter (The Jazz Factory)
  • 1956 : Django (Prestige)
Avec Art Farmer
Avec Charles Mingus
  • 1954 : Jazz Composers Workshop (Savoy)
Avec Thelonious Monk
Avec Donald Byrd
Avec Lee Konitz et Warne Marsh
Avec Kenny Burrell
  • 1956 : Jazzmen of Detroit
  • 1956 : Introducing Kenny Burrell (Blue Note)
Avec Miles Davis
Avec Sacha Distel et John Lewis
Avec Barney Wilen
Avec Johnny Griffin
  • 1964 : Night Lady (Philips)
Avec Dizzy Gillespie
  • 1973 : The Giant (America)
  • 1973 : The Source (America)

Notes et références

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  1. (en) « Kenny Clarke | American musician », Encyclopædia Britannica (consulté le ).
  2. Encyclopædia Universalis, « Kenny Clarke », sur Encyclopædia Universalis (consulté le ).
  3. a b c d et e (en-US) « Kenny Clarke | Encyclopedia.com », sur www.encyclopedia.com (consulté le ).
  4. (en-US) « Is Bebop Drummer Kenny Clarke's Surname "Spearman" or "Clarke"? », sur Americana Music Productions (consulté le ).
  5. a et b (en-US) University of Pittsburgh University Marketing Communications Webteam, « University Times » Jazz musicians ties here result in biography from University Press » (consulté le ).
  6. « Clarke-Boland Big Band: 1967 - JazzWax », sur www.jazzwax.com (consulté le ).
  7. « Kenny Clarke, Francy Boland », sur jazzhot.oxatis.com, Jazz Hot (consulté le )
  8. (en-US) « A Tribute to Gigi Campi | LDBK », sur LDBK - Music & Stories, (consulté le ).
  9. Jean-Marc Lajudie, Jean-Marc Lajudie, carnet de notes d'un batteur, Editions Mines de Rien, , 160 p. (ISBN 978-2-9520376-8-6), p 24 à 30.
  10. (en) « Carmen McRae | American jazz vocalist », sur Encyclopedia Britannica (consulté le )
  11. (en-US) By Stephen Holden, « Carmen McRae Is Dead at 74; Jazz Career Spanned 5 Decades », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  12. (en-US) Michelle Granshaw, « Carmen McRae (1920-1994) », sur Black Past, (consulté le ).
  13. (en-GB) Bob Henrit, « Kenny Clarke », sur Mike Dolbear, (consulté le ).
  14. (en-US) James Gavin, « POP MUSIC; A Free-Spirited Survivor Lands on Her Feet », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  15. Steve Hendry, « Jazz icon Annie Ross discusses her life and tells why she'd do it all again », sur dailyrecord, (consulté le ).
  16. Ron Ieraci, « Old Mon Music: Kenny Klook Clarke », sur Old Mon Music, (consulté le ).
  17. (en-US) Ap, « Kenny Clarke, Jazz Drummer; Helped Pioneer Be-Bop Style », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
  18. (en-US) « Kenny Clarke », sur Find a Grave.
  19. (en-US) « Yale Alumni Magazine: Duke Ellington’s honorary Yale degree (Oct 02) », sur archives.yalealumnimagazine.com (consulté le ).
  20. (en-US) « Kenny Clarke », sur NEA, (consulté le ).
  21. (en-US) « DownBeat Hall of Fame », sur Down Beat.
  22. (en-US) « Kenny Clarke, Inventor Of Modern Jazz Drumming, At 100 », sur NPR.org (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • (en-US) Ursula Broschke Davis, Paris Without Regret : James Baldwin, Chester Himes, Kenny Clarke, and Donald Byrd, University of Iowa Press, , 124 p. (ISBN 978-0-87745-147-1).
  • (en-US) Anthony Brown, « Modern Jazz Drumset Artistry », The Black Perspective in Music, Vol. 18, No. 1/2,‎ , p. 39-58 (présentation en ligne).
  • (en-US) Mike Hennessey, Klook : The Story of Kenny Clarke, University of Pittsburgh Press, , 373 p. (ISBN 978-0-8229-5809-3).
  • Guillaume Nouaux, Jazz drums legacy Batterie, Anglet, 2Mc Editions, , 180 p. (ISBN 979-10-91635-00-4).
  • (en-US) Rashida K. Braggs, Jazz diasporas : race, music, and migration in post-World War II Paris, Oakland, Calif., University of California Press, , 280 p. (ISBN 978-0-520-27935-3, présentation en ligne).

Liens externes

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