Le kinésiologue est une personne qui pratique la « kinésiologie ». Le terme « kinésiologie » vient du grec κίνησις, kinésis, « mouvement » et de λόγος, logos, « étude, science ». La kinésiologie est donc, étymologiquement, « l'étude du mouvement ». Cependant, il est très important de prendre en compte le pays où elle s'exerce, car la signification de « kinésiologue » varie très fortement en fonction des pays.

  • En France et globalement en Europe francophone, le « kinésiologue » est la personne qui pratique la kinésiologie appliquée, c'est-à-dire une pratique qui n'est pas scientifiquement validée, ce qui la classe parmi les pseudosciences. En France, face à l'absence d'efficacité démontrée et à un risque avéré de dérive sectaire, la kinésiologie appliquée est placée sous observation par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires[1],[2]. Selon le rapport de l'INSERM[3], « ni la kinésiologie appliquée professionnelle ni la kinésiologie énergétique n’ont fait à ce jour la preuve de leur efficacité et le test musculaire manuel sur lequel elles reposent n'a pas fait la preuve de sa reproductibilité ni de sa validité diagnostique ». Plus grave, « les données en termes de sécurité sont insuffisantes, et des risques potentiels ont été soulignés, liés notamment au positionnement du praticien, et au risque de mise sous emprise. » L'appellation « kinésiologue » désigne de façon générique des praticiens dont le cursus de formation peut être différent. La formation n'est pas reconnue par l'État. Les kinésiologues ne sont pas forcément des praticiens de santé diplômés à l'origine. Cette profession s'organise en fédérations, mais il est parfaitement possible de revendiquer le titre de kinésiologue sans la moindre formation. L'enseignement en kinésiologie est dispensé à toute personne souhaitant pratiquer cette technique sans qualification préalable dans le domaine de la santé. Cette formation n'est pas reconnue par l'État et donne lieu à de multiples dérives sectaires[4]. En 2018, la kinésiologie est classée par la Miviludes parmi les pratiques pseudo-thérapeutiques sectaires[5].
  • Au Canada, le « kinésiologue » est un professionnel de la santé spécialiste du mouvement humain. La Fédération des kinésiologues du Québec le définit comme étant « le professionnel de la santé, spécialiste de l'activité physique, qui utilise le mouvement à des fins de prévention, de traitement et de performance[6] ». Les années 1980 ont vu des éducateurs physiques se regrouper et former une association de spécialistes en activité physique intervenant surtout auprès des adultes. Le kinésiologue s'intéresse avant tout à l'activité physique, mais il est un professionnel de la santé qui ne doit pas être confondu avec un éducateur physique. La kinésiologie est issue des facultés d'éducation physique et sportive au Québec et de la faculté de médecine à l'Université Laval. La Fédération des kinésiologues du Québec offre une définition bien précise de ce qu'est un kinésiologue : « Le kinésiologue est le professionnel de la santé, spécialiste de l'activité physique, qui utilise le mouvement à des fins de prévention, de traitement et de performance[7]. » C'est ainsi que les kinésiologues issus de ces programmes œuvrent à améliorer la santé de la population générale en tant qu'entraîneurs, effectuent de la rééducation / réadaptation physique via l'exercice pour des populations atteintes de troubles de santé cardiométaboliques ou musculo-squelettiques, ou encore effectuent la préparation physique des sportifs, respectivement. Depuis le milieu des années 1990, les universités canadiennes (facultés d'éducation physique et sportive et de médecine) décernent des diplômes de kinésiologue. Les programmes universitaires offrent des cours tels que : Kinésiologie en éducation physique et santé ; Physiologie en éducation physique et santé ; Biomécanique humaine en éducation physique et santé ; Développement et croissance physique ; Évaluation de la condition physique et des habitudes de vie ; Intervention en kinésiologie et populations symptomatiques ; Alimentation, condition physique et santé ; Physiopsychologie du comportement moteur ; Intervention en conditionnement physique ; Principes, méthodes et outils de recherche en kinésiologie ; Études de cas en kinésiologie ; Les muscles : bilan fonctionnel et anomalies posturales ; Méthodes et planification de l'entraînement personnel et sportif ; Introduction à l'ergonomie ; Stages et internat de plus de 600 heures.

Notes et références

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  1. « Bienvenue sur le site de la Miviludes | MIVILUDES », sur www.miviludes.interieur.gouv.fr (consulté le )
  2. « Rapport annuel d'activité 2016-2017 | MIVILUDES », sur www.miviludes.interieur.gouv.fr (consulté le ).
  3. INSERM, « Évaluation de la kinésiologie appliquée et des kinésiologies énergétiques – 2017 ⋅ Inserm, La science pour la santé », sur inserm.fr (consulté le )
  4. INSERM, « Dérives sectaires en santé : une période de crise ? ⋅ Inserm, La science pour la santé », sur inserm.fr (consulté le ).
  5. Miviludes, « Guide Santé et dérives sectaires » [PDF], sur www.miviludes.interieur.gouv.fr, p. 174
  6. Super Utilisateur, « Le kinésiologue - kinesiologue », sur www.kinesiologue.com (consulté le )
  7. Fédération des kinésiologues du Québec

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