La Forme de l'eau

film de Guillermo del Toro, sorti en 2017

La Forme de l'eau (The Shape of Water) est un film fantastique américain coécrit, coproduit et réalisé par Guillermo del Toro et sorti en 2017.

La Forme de l'eau
Description de cette image, également commentée ci-après
Logo original du film
Titre original The Shape of Water
Réalisation Guillermo del Toro
Scénario Guillermo del Toro
Vanessa Taylor
Musique Alexandre Desplat
Acteurs principaux
Sociétés de production Fox Searchlight Pictures
TSG Entertainment
Double Dare You Productions
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre fantastique
Durée 123 minutes
Sortie 2017

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

L'œuvre est également sortie sous forme de roman sous le même titre.

Il est présenté en sélection officielle à la Mostra de Venise 2017[1] où, grand favori de la critique[2], il remporte le Lion d'or[3].

Il remporte quatre Oscars dont celui du meilleur film lors de la 90e cérémonie des Oscars[4],[5].

Synopsis

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Sans famille, Elisa Esposito (Sally Hawkins) a été trouvée, enfant, dans une rivière. Elle porte au cou des cicatrices semblant témoigner de violences exercées sur son larynx, qui expliqueraient qu'elle soit muette. Elle vit dans une grande solitude, et elle n'a pour amis que son voisin de palier Giles (Richard Jenkins), un vieil homosexuel, illustrateur publicitaire sans emploi et sa collègue de travail Zelda (Octavia Spencer) qui sert de traductrice entre Elisa et leurs supérieurs.

En 1962, durant la guerre froide, les Américains sont en pleine lutte avec les Soviétiques pour la conquête de l'espace. Elisa travaille comme femme de ménage dans un laboratoire gouvernemental de Baltimore. Le terrible colonel Richard Strickland (Michael Shannon), brutal et imbu de lui-même, cultivant la force de la pensée positive, vient de ramener d'Amérique du Sud un humanoïde amphibien (Doug Jones) qu'il a capturé dans une rivière d'Amazonie où les autochtones le vénéraient comme un dieu.

Un jour, l'amphibien se rebelle contre son tortionnaire et sectionne deux doigts du colonel Strickland. Chargée de nettoyer les traces de sang, Elisa est tout de suite fascinée par l'amphibien, enchaîné dans un grand réservoir d'eau salée. Chaque jour, elle s'introduit clandestinement dans le lieu secret où l'on cache le réservoir. Elle finit rapidement par établir le contact avec l'amphibien, et sympathise bientôt avec lui. Strickland, de son côté, subit une intervention chirurgicale qui doit lui permettre de recouvrer l'usage de ses doigts sectionnés.

Dans un contexte de concurrence exacerbée, les scientifiques américains souhaitent étudier la capacité de l'amphibien à survivre dans deux milieux différents (aqueux et aérien) pour faire de même dans l'espace et damer le pion aux Soviétiques, qui viennent d'y envoyer un homme. Mais Strickland est las de devoir surveiller cet amphibien et las de vivre à Baltimore. Il obtient de son supérieur, le Général Hoyt, l'autorisation d'effectuer une vivisection. La décision scandalise le docteur Hoffstetler (Michael Stuhlbarg), qui est fasciné par l'amphibien et souhaite l'étudier vivant plus longuement. Ce docteur Hoffstetler est en réalité un espion soviétique. Il n'a pas plus de chance avec son chef de réseau, qui lui ordonne d'euthanasier l'amphibien afin d'empêcher les Américains de faire des découvertes.

Elisa apprend le sort réservé à l'amphibien et décide de le faire évader. Elle est aidée dans son entreprise par Giles, Zelda et par le docteur Hoffstetler. Après une rocambolesque évasion, elle installe l'amphibien chez elle, dans sa baignoire remplie d'eau salée et d'indispensables compléments fournis par Hoffstetler.

Mis sous pression par le Général Hoyt, Strickland interroge tout le personnel du laboratoire afin de découvrir qui est à l'origine de l'évasion. Ce dernier éprouve un tel mépris pour les femmes de ménage qu'il ne soupçonne pas Elisa et Zelda. Il traverse une mauvaise passe. Ses certitudes s'effilochent. Sa pensée positive, mise à mal, se transforme peu à peu en folie furieuse. Sa magnifique Cadillac toute neuve a été emboutie par Giles au cours de l'évasion. Ses doigts recousus pourrissent. Il finit par les arracher.

Giles découvre bientôt les pouvoirs surnaturels de l'Amphibien, qui fait repousser ses cheveux et cicatriser une blessure. Elisa, de son côté, entame une relation sentimentale avec l'amphibien. Pour faciliter les rapports sexuels, elle remplit d'eau toute la salle de bains, jusqu'au plafond. Mais, au fil des jours, l'Amphibien dépérit. Elisa envisage de profiter de la prochaine pluie pour le relâcher dans un canal qui communique avec la mer et dont on ouvre l'écluse quand le niveau de l'eau monte.

Hoffstetler, à qui l'on a fait croire qu'il allait être exfiltré, est abattu par deux agents soviétiques. Strickland, qui l'avait suivi, tue les deux hommes de main et torture Hoffstetler, qui n'est que grièvement blessé. Strickland veut savoir qui a fait évader l'amphibien. Avant de mourir, Hoffstetler finit par avouer que l'équipe de femmes de ménage est à l'origine de l'évasion. Strickland se rend immédiatement chez Zelda, où son mari, terrorisé, lui apprend que l'amphibien est chez Elisa. Strickland s'y précipite pendant que Zelda prévient Elisa par téléphone. Lorsque Strickland arrive, l'appartement est désert. Mais, sur le feuillet du jour d'une éphéméride, le colonel découvre une mention manuscrite : « PLUIE / QUAI », ce qui lui indique l'endroit où il doit se rendre.

Sur le quai, Elisa et Giles soutiennent l'Amphibien, qui est très affaibli. Strickland surgit, tire deux balles dans la poitrine de l'Amphibien et tue Elisa d'une troisième balle. Giles assomme Strickland, et voit que contre toute attente, l'Amphibien a guéri de ses blessures. Il s'approche de Strickland, qui, dans une prise de conscience, reconnaît qu'il est un dieu avant de s'effondrer : l'Amphibien lui a lacéré la gorge d'un coup de griffe. Ce dernier prend alors Elisa dans ses bras et plonge dans le canal, tandis que Zelda et la police arrivent sur les lieux. Par le pouvoir de l'Amphibien, les cicatrices d'Elisa au cou deviennent des branchies. Elisa ressuscite, et ensemble, les deux amphibiens s'éloignent vers la mer.

Fiche technique

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  Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.

Distribution

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  Source et légende : Version française (VF) sur RS Doublage[8] et crédits à la fin du film

Production

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L'Etrange créature du lac noir, 1954.

Genèse et développement

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Lors d'un déjeuner avec l'écrivain Daniel Kraus (en) à la fin de 2011 pour évoquer la série animée Chasseurs de trolls, Guillermo del Toro explique à son interlocuteur qu'il a toujours voulu faire un film sur un homme amphibien. Daniel Kraus lui répond alors qu'il a une idée de roman : l'histoire d'un concierge qui découvre une créature vivant dans le sous-sol d'une structure gouvernementale et qui la ramène vivre chez lui. Le réalisateur est séduit par cette idée géniale et en achète les droits[9]. Guillermo del Toro coécrit ensuite le film avec Vanessa Taylor, qui a notamment écrit une vingtaine d'épisodes de Game of Thrones ou encore le film Divergente (2014).

Pour la conception de la créature aquatique, Guillermo del Toro demande à ses collaborateurs d'éviter de s'inspirer du design d'Abe Sapien (qu'il a lui-même créé pour Hellboy et Hellboy 2 : Les Légions d'or maudites) ou encore du monstre de L'Étrange Créature du lac noir (Jack Arnold, 1954). Il explique s'être ici inspiré d'estampes japonaises (notamment La Carpe de Hiroshige), des motifs de poissons japonais et de salamandres[9].

Attribution des rôles

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Doug Jones incarne la créature. Il avait auparavant joué dans plusieurs films de Guillermo del Toro, souvent sous un costume : Mimic (1997), Hellboy (2004), Le Labyrinthe de Pan (2006), Hellboy 2 : Les Légions d'or maudites (2008) et Crimson Peak (2015).

Guillermo del Toro a écrit le rôle d'Elisa uniquement pour Sally Hawkins, dont il voulait exploiter à l'écran la sensualité fermée[réf. nécessaire].

Tournage

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Le tournage débute le [10], comme le confirme Guillermo del Toro sur son compte Twitter, le jour même[11]. Il a lieu au Canada, notamment à Toronto (Cinespace Studios, Massey Hall, Elgin Theatre) et à Hamilton[12]. Il s'achève le [13].

Musique

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The Shape of Water
Original Motion Picture Soundtrack

Bande originale de Alexandre Desplat
Sortie [14]
Durée 1:16:23
Genre Musique de film
Jazz
Compositeur Alexandre Desplat
Producteur Dominique Lemonnier
Label Decca Records
Critique

La musique du film est composée par Alexandre Desplat. On retrouve par ailleurs dans le film des chansons jazz d'artistes comme Andy Williams, Carmen Miranda ou encore une reprise de La Javanaise par Madeleine Peyroux. La chanson You'll Never Know interprétée par Renée Fleming est un standard du Jazz, datant de 1943. Musique composée par Harry Warren et paroles de Mark Gordon, chantée dans le film Hello, Frisco, Hello par Alice Faye. Cette chanson remporte en 1943, l'Academy Award for Best Original Song. Elle a été reprise par de nombreux artistes, comme Frank Sinatra, Michael Bublé ou Barbra Streisand.

Liste des titres

Toutes les chansons sont écrites et composées par Alexandre Desplat, sauf exceptions notées.

NoTitreInterprètesDurée
1.The Shape of Water3:42
2.You'll Never KnowRenée Fleming4:38
3.The Creature1:46
4.Elisa's Theme2:36
5.Fingers2:09
6.Spy Meeting1:42
7.Elisa and Zelda1:10
8.Five Stars General1:31
9.The Silence of Love1:35
10.Egg2:13
11.That Isn't Good1:43
12.Underwater Kiss2:12
13.The Escape10:57
14.Watching Ruth2:18
15.Decency2:23
16.He's Coming For You1:39
17.Overflow of Love2:56
18.Without You2:30
19.Rainy Day3:12
20.A Princess Without a Voice1:50
21.La JavanaiseMadeleine Peyroux4:10
22.I Know Why (And So Do You)Glenn Miller & His Orchestra2:58
23.Chica Chica Boom ChicCarmen Miranda2:19
24.BabaluCaterina Valente & Silvio Francesco2:51
25.A Summer PlaceAndy Williams2:34
26.You'll Never Know (version alternative)Renée Fleming6:49
1:16:23

Sortie et accueil

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Critique

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Notation des critiques
Score cumulé
SiteNote
Metacritic 87/100[15]
Rotten Tomatoes 92/100[16]
Allociné  [17]
Compilation des critiques
PériodiqueNote
Elle  
Le Monde  
Le Parisien  
Ouest France  
20 minutes  
Télé Loisirs  
La Croix  
VSD  
Les Inrockuptibles  

En France, le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de 4/5[17].

Côté presse, Le Monde évoque « un conte de fées baigné dans une diaprure bleu-vert, une comédie musicale dansée sur les ailes irisées du temps, une impossible histoire d’amour transgenre sous nos yeux scandaleusement consommée, un chant d’amour à l’égarement incongru, à la fantaisie salvatrice[18]. » Culturebox parle d'un « récit à la fois épique et intimiste, aux accents de thriller de science-fiction[19]. » De l'autre bord, Les Inrockuptibles sont moins tendres envers le film : « L’imagination de Del Toro paraît prisonnière d’une surenchère dans le kitsch, au baroque flamboyant, à une gymnastique cinématographique inutile et disproportionnée par rapport à son sujet[20]. »

En 2018, Jacques Morice écrit dans Télérama[21] que la relation entre l'homme-poisson et la jeune femme rêveuse du film fantastique de Guillermo Del Toro était une sorte de réinvention de La Belle et la Bête film de Jean Cocteau (1946) mais en version quasi érotique.

Box-office

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Pays ou région Box-office Date d'arrêt du box-office Nombre de semaines
  États-Unis
  Canada
63 859 435 $[22] [23] 22
  France 1 362 606 entrées[24] 15
  Total hors États-Unis 131 473 877 $[22] 28
  Total mondial 195 333 312 $[22] 28

Controverses

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Le cinéaste français Jean-Pierre Jeunet relève des similitudes entre ses propres films — notamment Delicatessen et Amélie Poulain — et La Forme de l'eau[25]. Par ailleurs, la famille du dramaturge américain Paul Zindel accuse Guillermo del Toro d'avoir plagié sa pièce de théâtre Let Me Hear You Whisper (en)[26].

Distinctions

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Le film obtient de nombreux prix, notamment le Lion d'or à la Mostra de Venise 2017 et quatre Oscars en 2018 : ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur, des meilleurs décors et de la meilleure musique (pour le Français Alexandre Desplat).

Notes et références

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  1. (en) « Venice Film Festival 2017 line-up includes Mother!, Suburbicon, and The Shape of Water », sur The Independent, (consulté le ).
  2. (en) « Star & Stripes 2017 » [image], sur La Stampa.
  3. BFMTV, « Ce qu'il faut savoir sur La Forme de l’eau de Guillermo Del Toro après son triomphe aux Oscars 2018 », sur BFMTV (consulté le )
  4. La Libre.be, « Oscars 2018: "La forme de l'eau" triomphe et rafle 4 statuettes », Libre.be,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. « "La forme de l'eau" de Guillermo del Toro remporte l'Oscar du meilleur film - France 24 », France 24,‎ (lire en ligne, consulté le ) de 2018
  6. « Release info » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  7. « Visa et Classification du film », sur CNC.fr (consulté le ).
  8. « Fiche FR de doublage du film », sur RS Doublage (consulté le ).
  9. a et b « The Shape of Water : rencontre avec Guillermo del Toro, qui vient de remporter le Lion d'Or à Venise », sur Allociné, (consulté le ).
  10. (en) « Guillermo del Toro’s The Shape of Water Begins Production », sur Comingsoon, (consulté le ).
  11. (en) « Guillermo del Toro on Twitter », sur Twitter (consulté le ).
  12. « Filming locations » (tournage et production), sur l'Internet Movie Database
  13. « Guillermo del Toro on Twitter », sur Twitter (consulté le ).
  14. (en) « The Shape of Water Original Motion Picture Soundtrack », sur iTunes (consulté le ).
  15. « The Shape of Water », sur Metacritic.com, (consulté le ).
  16. « The Shape of Water », sur Rotten Tomatoes.com, (consulté le ).
  17. a et b « Revue de presse », sur Allociné, (consulté le ).
  18. « « La Forme de l’eau » : un monstre dans l’eau trouble américaine », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « "La Forme de l'eau" : l'histoire d'amour fantastique de Guillermo del Toro », Culturebox,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. « La Forme de l'eau - The Shape of Water », Les Inrocks,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. Télérama n° 3554 du 21 février 2018
  22. a b et c (en) « The Shape of Water », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  23. (en) « The Shape of Water - weekly », sur Box Office Mojo (consulté le ).
  24. « La Forme de l'eau », sur JP box-office.com (consulté le ).
  25. « La Forme de l’eau : Jean-Pierre Jeunet accuse Guillermo Del Toro de "copier-coller" Delicatessen », sur Ouest France, (consulté le ).
  26. (en) Sam Levin, « Exclusive: playwright's estate says The Shape of Water used his work without credit », sur The Guardian, (consulté le ).

Annexes

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Document

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Articles connexes

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Liens externes

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