Laudatio Turiae
La Laudatio Turiae est une épitaphe latine datant de la fin du Ier siècle av. J.-C., gravée sur une stèle funéraire qui est conservée au Musée national romain des Thermes de Dioclétien.
L'inscription, d'une longueur inhabituelle, est disposée sur deux colonnes. Il manque un certain nombre de lignes ou de portions de lignes de l'inscription.
Le texte de l'épitaphe est un éloge de la défunte par son mari. Le nom de la défunte n'est pas conservé sur l'inscription. Elle a été identifiée traditionnellement avec Turia[1], épouse de Quintus Lucretius Vespillo, consul en 19 av. J.-C., mais cette identification n'est généralement plus acceptée aujourd'hui.
L'éloge dit de Turia est une source primaire dont il est difficile de quantifier la partie véridique de la partie purement rhétorique, dans ce qui ressemble à un plaidoyer politique pro domo dans la période de transition entre le second triumvirat et l'époque d'Auguste. Rédigé par un citoyen victime de la proscription puis réhabilité, il est toutefois riche en données historiques sur cette période, et témoigne en outre de la représentation des attributs considérés comme féminins tout en proposant un modèle de qualités réelles moins conventionnelles[2].
Éditions
modifier- Pour la concordance épigraphique, elle est notée CIL VI, 1527 (fragments supplémentaires : 31670, 37053, 41062) = ILS, 8393[3].
- Marcel Durry, Laudatio Turiae : Éloge funèbre d'une matrone romaine. Éloge dit de Turia. Texte établi, traduit et commenté (Coll. des Universités de France), Paris, Les Belles Lettres, 1950.
- Dieter Flach, Die sogenannte Laudatio Turiae. Einleitung, Text, Übersetzung und Kommentar (« Texte zur Forschung », Bd. 58), Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1991. (ISBN 3-534-11287-3)
- Erik Wistrand, The so-called Laudatio Turiae. Introduction, Text, Translation, Commentary (« Studia Graeca et Latina Gothoburgensia », 34), Göteborg, Acta Universitatis Gothoburgensis, 1976. (ISBN 91-7346-009-5)
Notes et références
modifier- Selon le témoignage de Valère Maxime (VI, 7, 2) et d'Appien (B. C., IV, 44), Turia s'était distinguée par son courage et sa loyauté envers son mari, alors que celui-ci était en fuite pour échapper aux proscriptions du Second triumvirat. La conduite de la défunte avait des points communs avec celle de Turia.
- Thea Lawrence, « The Laudatio Turiae: A Valuable Source for the Political and Social History of Triumviral and Early Augustan Rome », Berkeley Undergraduate Journal of Classics, (lire en ligne)
- Eloge Funèbre dit de Turia
Bibliographie
modifier- (en) Alain M. Gowin, « Lepidus, the Proscriptions and the Laudatio Turiae », Historia: Zeitschrift für Alte Geschichte, 41, n° 3, 1992, p. 283-296.
- (en) Josiah Osgood, Turia: A Roman Woman's Civil War (coll. « Women in Antiquity »), Oxford University Press, 2014, 215 p. (ISBN 9780199832354)