Leonid Sloutski (homme politique)

personnalité politique russe

Leonid Edouardovitch Sloutski (en russe : Леонид Эдуардович Слуцкий), né le à Moscou (URSS), est un homme politique russe, député à la Douma sans interruption depuis 1999 au sein du Parti libéral-démocrate de Russie.

Leonid Sloutski
Леонид Слуцкий
Illustration.
Leonid Sloutski en 2018.
Fonctions
Président du Parti libéral-démocrate de Russie

(2 ans, 8 mois et 20 jours)
Élection
Prédécesseur Vladimir Jirinovski
Successeur En cours
Député à la Douma
En fonction depuis le
(25 ans et 7 jours)
Biographie
Nom de naissance Leonid Edouardovitch Sloutski
Date de naissance (56 ans)
Lieu de naissance Moscou (Union soviétique)
Nationalité Russe (depuis 1991)
Soviétique (1968 à 1991)
Parti politique Parti libéral-démocrate de Russie
Diplômé de Université d'État de Moscou d'économie, de statistique et d'informatique
Profession Économiste
Distinctions Ordre national de la Légion d'honneur
Ordre de l'Honneur

Biographie

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En 1990-1991, il commence sa carrière, comme fonctionnaire au præsidium du Soviet suprême de la RSFS de Russie et en 1992-1993, il est conseiller du maire de Moscou Iouri Loujkov. Il dirige en 1994 le secrétariat de la Douma d'État. De 1994 à 1997, il est président du conseil de direction de la banque Prominvestbank. En 1997-1999, il est vice-président du directoire de l'Unicombank. Il reçoit en 1996 un diplôme de management de l'institut de statistiques de Moscou.

La carrière politique de Sloutski commence en 1999 lorsqu'il est élu député du bloc Jirinovski. Il travaille à la commission des Affaires étrangères. Il est réélu en 2003 au sein du LDPR et s'occupe toujours de questions étrangères.

Il se présente aux élections de 2007 pour l'oblast de Iaroslavl son slogan est « Mille ans de Iaroslavl — Mille actions pour le LDPR ». Il est réélu à la Douma.

Il est chef adjoint de la délégation permanente de l'Assemblée fédérale de Russie auprès de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Il est coordinateur du groupe des députés russes en lien avec le parlement français. Il est à la tête de la commission de la Douma pour les affaires concernant la CEI, pour l'intégration eurasiatique et pour les relations avec les Russes de l'étranger.

Il fait partie des personnalités politiques russes que l'administration de Barack Obama a interdit de visa et dont elle a gelé les éventuels avoirs aux États-Unis, en représailles à l'annexion de la Crimée par la fédération de Russie (annexion non reconnue par l'ONU). Il est sanctionné de même que la présidente de la Chambre haute de Russie Valentina Matvienko, que Vladislav Sourkov, Sergueï Glaziev (en) (conseiller de Vladimir Poutine), le vice-Premier ministre Dmitri Rogozine, et d'autres personnalités. Cette mesure punitive ne l'étonne pas : « ces mesures menées par les États-Unis contre des personnalités politiques à cause de la question de la Crimée ne m'atteignent nullement. Je n'ai pas de biens, ni immobiliers ou autres aux États-Unis. En ce qui concerne des voyages privés, je m'en passerai[1]. » Il ajoute que ses sanctions sont effectuées afin de donner le choix entre « renoncer à son poste, ou rester ferme sur ses positions de principe. » Elles ne peuvent donc que renforcer cette deuxième option.

Quelques jours plus tard l'Union européenne le frappe des mêmes sanctions.

Sloutski est accusé de harcèlement sexuel et d'avoir fait des commentaires sexistes par plusieurs femmes, notamment des journalistes. L'une des femmes en question, la journaliste de la BBC Farida Rustamova (ru), détient un enregistrement incriminant datant de . Dans cet enregistrement, on peut entendre Sloutski faire plusieurs commentaires déplacés et insistants, tandis que, selon Rustamova, il lui touchait le sexe contre son gré[2].

Le , la Fondation anti-corruption de l'opposant politique Alexeï Navalny publie un rapport accusant Leonid Sloutski de corruption et demande une enquête de la Douma d'Etat[3],[4]. Le rapport avance notamment que Sloutski possède plusieurs voitures de luxe, dont une Bentley Continental Flying Spur d'une valeur de 13 millions de roubles (228 000 US $) enregistrée au nom de sa femme. Toujours selon le rapport, le salaire annuel de Sloutski s'élève à 2 millions de roubles (35 000 US $) et celui de sa femme à 84 000 roubles (1 500 US $). Sloutski aurait aussi commis 825 infractions routières entre juin et , pour une amende totale de 1,4 million de roubles (24 500 US $). Les chercheurs de la Fondation anti-corruption accusent enfin Sloutski de posséder un hectare non-déclaré de terre dans la prestigieuse banlieue moscovite de la Roublyovka.

Selon Complément d'enquête, il fait le lien entre des élus français et la Russie dans des opérations d'influence[5].

En , Sloutski est nommé candidat du LDPR pour l'élection présidentielle de 2024[6]. Sa candidature est validée le par la Commission électorale russe[7]. Il dit ne pas souhaiter tenter de gagner contre le président sortant Vladimir Poutine, déclarant à des journalistes : « Je ne rêve pas de battre Poutine. À quoi ça servirait? »[8].

Notes et références

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  1. Déclaration à l'agence Interfax, le 17 mars 2014: http://lslutsky.ru/rus/news/952 Déclaration du 17 mars 2014]
  2. (en) « Another journalist comes forward about State Duma deputy Leonid Slutsky's sexual harassment, and she's got an audio recording », Meduza,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) « ‘He could afford these Bentleys only if he starved himself for six years’: Navalny says Leonid Slutsky, the lawmaker accused of sexually harassing journalists, has undeclared land, fancy cars, and hundreds of speeding tickets », Meduza,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. (ru) « 8 марта. В знак солидарности выгоняем из Госдумы домогающегося депутата. Психопата. Коррупционера », sur Алексей Навальный,‎ (consulté le )
  5. « Complément d'enquête France : les réseaux Poutine », (consulté le )
  6. (ru) Anastasia Maïer et Daria Snegova, « ЛДПР выдвинула Слуцкого кандидатом в президенты России », Vedomosti,‎
  7. « Russie : deux candidatures validées pour la présidentielle », sur euronews, (consulté le )
  8. (en) « Russia's presidential election: Three Putin challengers but little suspense », sur France 24, (consulté le )

Liens externes

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