Louis-Guillaume de Bade-Bade
Louis-Guillaume de Bade-Bade (en allemand, Ludwig Wilhelm von Baden-Baden), dit Louis le Turc (Türkenlouis) par ses proches pour avoir victorieusement combattu les Turcs ou Louis le Rouge par les Ottomans à cause du gilet rouge visible de loin de l'uniforme qu'il revêtait sur les champs de bataille, né le à Paris à l'hôtel de Soissons, et mort le à Rastatt, est margrave de Bade-Bade de 1677 à 1707.
Margrave |
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Nom dans la langue maternelle |
Ludwig Wilhelm von Baden-Baden |
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Militaire |
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Biographie
modifierSon prénom a été choisi par son grand-père le margrave Guillaume Ier de Bade-Bade (1593-1677), et son parrain, le roi de France Louis XIV.
Louis-Guillaume est le fils du margrave Ferdinand-Maximilien de Bade-Bade (1625-1669) et de la princesse Louise-Christine de Savoie-Carignan (1627-1689), sœur du prince Eugène-Maurice de Savoie-Carignan (Soissons), le père du célèbre prince Eugène.
Pour des raisons familiales, le prince Louis-Guillaume de Bade, sous l'influence de sa mère, refuse de suivre le margrave Guillaume de Bade-Bade, donc de quitter Versailles pour se rendre en Allemagne (pays froid et brumeux..., selon ses dires). Pour cette raison, son père quitte Versailles et épouse en secondes noces la comtesse Marie-Madelaine d'Oettingen.
En 1669, Louis-Guillaume perd son père lors d'un accident de chasse près de Heidelberg. En 1670, son grand-père confie l'éducation de son petit-fils à un précepteur, Cosimo Marzi Medici, qui lui enseigne l'art de la guerre, la connaissance du monde et de la vie aux fins d'en faire un digne héritier et successeur de Ferdinand-Maximilien.
Il assiste à des conférences juridiques au monastère de la Visitation à Besançon lors d'une visite à sa tante religieuse Catherine-Françoise-Henriette de Bade. Il voyage énormément (Genève, Milan, Florence), étudie le droit avec le vice-roi de Naples et se rend à Rome pour rencontrer le pape Clément X.
Le jeune Louis-Guillaume commence sa carrière militaire en 1674 à l'âge de 19 ans dans l'armée impériale, avec comme maître d'instruction militaire Raymond de Montecuccoli. À la suite de son comportement remarquable au siège de Philippsburg (1676), Louis Ier de Bade se voit confier par l’empereur Léopold Ier un régiment d'infanterie.
À la mort de son grand-père survenue le , il devient margrave de Bade-Bade, mais il est souvent absent pour cause de guerre au service de l'empereur du Saint-Empire romain germanique. Après le traité de Nimègue (1678-1679), l'empereur Léopold Ier le nomme commandant. Il participe à la libération de Vienne en 1683.
Le marquis de Villars écrit à son propos, en 1687 : « Louis-Guillaume, Louis le Turc, possède un grand courage, une vue claire et sûre sur les champs de bataille. Très actif, vigilant, toujours sur son cheval par tous temps, il est devenu un grand soldat. L'arrogance lui est coutumière, il entend peu les conseils, et s'il doit les suivre, il les corne tard et jamais sans en avoir apporté au moins quelques modifications. La vie auprès de la cour lui est inappropriée, puisqu'il parle trop librement et vigoureusement avec les ministres. C'est un grand militaire, il possède ce que tout le monde doit avoir pour conduire dignement une armée ; mais possède également tous les défauts qui empêchent à quiconque l'envie de lui confier ses vertus. »
Peu après son mariage avec la charmante Sibylle Auguste, Louis-Guillaume participe à la guerre contre les Ottomans, et le obtient son plus grand triomphe lors de la bataille de Slankamen (Serbie) au nord-ouest de Belgrade. L'empereur Léopold Ier le nomme général de corps d'armée de toutes les troupes impériales, titre exceptionnel car il n'a été donné que cinq fois en un siècle. En reconnaissance de ses nombreuses victoires contre les Turcs, il est décoré de l'ordre de la Toison d'or. Il acquiert enfin son surnom de Louis le Rouge ou Louis le Turc durant ce conflit (1683-1699).
Ses possessions sont ravagées lors de la guerre de la Ligue d'Augsbourg qui oppose la France au Saint-Empire (1688-1697). Il combat les Français pour le Palatinat du Rhin (1693) et prouve son talent de stratège dans plus de vingt batailles.
Son château de Baden-Baden ayant été détruit par les Français, Louis Ier de Bade fait construire à Rastatt un palais d'après le modèle du château de Versailles.
Au cours de la guerre de Succession d'Espagne, il obtient du gouverneur militaire Ezéchiel de Mélac la reddition de la citadelle de Landau après quatre mois de siège (1702). C'est au cours de la bataille de Blenheim, combat décisif également connu comme la bataille de Höchstädt, et qui eut lieu le , que Louis-Guillaume est mortellement blessé. Transporté dans sa ville de Rastatt, il succombe des suites de ses blessures le .
Famille
modifierLouis Ier de Bade appartient à la première branche de la maison de Bade, elle-même issue des ducs de Zähringen, margraves de Vérone. Il appartient à la lignée des Baden-Baden dite lignée Bernardine, cette lignée s'éteint en 1771.
Le le comte épouse la princesse Françoise-Sibylle-Auguste de Saxe-Lauenbourg. Née le à Ratzebourg dans le duché de Holstein, Augusta meurt à l'âge de 58 ans le après avoir été régente du margraviat pour ses fils. De leur mariage sont nés :
- Léopold-Guillaume (né à Guntzbourg le et décédé au même endroit en )[1], prince héritier de Bade-Bade.
- Charlotte (née à Guntzbourg le et décédée le )
- Charles-Joseph (né à Augsbourg le et décédé à Schlackenwerth le [1]), prince héritier de Bade-Bade.
- Wilhelmine (née à Schlackenwerth le [2] et décédée au même endroit le [3]).
- Louise (née à Nuremberg le [1] et décédée le ou 1707[1]).
- Louis-Georges (né à Baden-Baden le et décédé à Rastatt le ), margrave de Bade de 1707 à 1761.
- Guillaume-Georges (né à Aschaffenbourg le et décédé à Baden-Baden le )[4].
- Augusta (née à Aschaffenbourg le [5] et décédée à Paris le ), épousa (par procuration à Rastatt le , puis en personne) à Paris le , Louis, duc d'Orléans (1703-1752).
- Auguste-Georges (né à Rastatt le et décédé au même endroit le , dernier margrave de Bade-Bade de 1761 à 1771.
Ses quatre quartiers
modifierGuillaume Ier, margrave de Bade-Bade (1593-1677) | Catherine-Ursule, princesse de Hohenzollern-Hechingen (†1640) | Thomas de Savoie, prince de Carignan (1596-1656) | Marie de Bourbon-Condé (1606-1692), comtesse de Soissons | ||||||||||||||||||||||||||||||||
Ferdinand-Maximilien, margrave de Bade-Bade (1625-1669) | Louise-Christine de Savoie-Carignan (1627-1689 | ||||||||||||||||||||||||||||||||||
Louis-Guillaume Ier, margrave de Bade-Bade (1655-1707) | |||||||||||||||||||||||||||||||||||
Batailles
modifierLouis Ier de Bade participe au cours de sa carrière militaire à cinquante-sept batailles, dont :
- en 1683 : siège de Vienne
- en 1684 : siège de Neuhaüsel
- en 1685 : bataille de Gran (de)
- en 1687 : bataille de Mohács
- en 1688 : bataille de Kostajnica
- en 1688 : siège de Belgrade
- en 1689 : bataille de Batočina
- en 1690 : siège de Belgrade
- en 1691 : bataille de Slankamen
- en 1702 : bataille de Friedlingen
- en 1704 : bataille de Blenheim
Rastatt
modifierLa ville de Baden-Baden détruite, Louis-Guillaume choisit comme résidence principale la ville de Rastatt et réorganise son palais en prenant comme modèle le château de Versailles entre 1697-1707. Le château de Rastatt est considéré comme une merveille et la première résidence royale allemande d'après le modèle français. Les architectes de ce joyau sont Domenico Trezzini (1670–1734) et son adjoint Domenico Egidio Rossi (en) (1679-1715).
Tombeau
modifierLe tombeau de Louis-Guillaume Ier se trouve dans la collégiale (de) de Baden-Baden où l'on peut lire son épitaphe, gravée sur un autel de style baroque représentant la justice, le courage et la sagesse, trois symboles attribués à son personnage. Son cœur et ses organes internes ont été enterrés dans le monastère de Lichtenthal, qui était le lieu de sépulture attitré de la famille.
Louis-Guillaume Ier de Bade appartient à la première branche de la Maison de Bade, elle-même issue de la première branche de la maison de Zähringen. Il fait partie de la lignée de Bade-Bade dite ligne Bernardine, cette lignée s'éteint en 1771.
Notes et références
modifier- Allemagne dynastique 1991, p. 69.
- Après avoir relevé les différentes mentions trouvées dans plusieurs généalogies, L'Allemagne dynastique 1991, p. 69 et 75 note 6a conclut en disant : « En fait, c'est à Schlackenwerth, en Bohême, que vint au monde, le 16.8.1699 entre 7 et 8 heures du matin, la petite princesse baptisée le soir-même en la résidence princière sous le nom de Wilhelmine Marie Éléonore Auguste (...) ». Les auteurs se basent pour affirmer cela sur les registres paroissiaux de Schlackenwerth. De plus, la notification faite par le père de l'enfant le 17 août 1699, le lendemain de la naissance, est adressée de Schlackenwerth et annonce la venue au monde d'une fille « den 16 hujus früh zwischen 7 und 8 Uhr ».
- Allemagne dynastique 1991, p. 75 note 6aa, qui cite une correspondance entre le margrave et l'impératrice Wilhelmine, marraine de l'enfant. C'est donc à tort que d'autres auteurs font mourir l'enfant le 16 mai 1702.
- Allemagne dynastique 1991, p. 70.
- Allemagne dynastique 1991, p. 70 se base sur l'acte de baptême.
Sources
modifier- Michel Huberty, Alain Giraud, F. Magdelaine et B. Magdelaine, L'Allemagne dynastique : les quinze familles qui ont fait l'empire, t. VI : Bade-Mecklembourg. Familles alliées C-G, Le Perreux-sur-Marne, chez Alain Giraud, , 530 p. (ISBN 2-901138-06-3)
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Liens externes
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