Louis II le Bègue
Louis II[1] dit « le Bègue » (né le , mort le à Compiègne) est roi des Francs de à . Il est le fils de Charles II et d'Ermentrude.
Louis II | |
Le couronnement de Louis II, enluminure du XIVe siècle. | |
Titre | |
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Roi des Francs (Francie occidentale) | |
– (1 an, 6 mois et 5 jours) |
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Couronnement | à Compiègne à Troyes |
Prédécesseur | Charles II |
Successeur | Louis III et Carloman II |
Biographie | |
Titre complet | Roi de Francie occidentale Roi d'Aquitaine (867-877) |
Dynastie | Carolingiens |
Date de naissance | |
Date de décès | (à 32 ans) |
Lieu de décès | Compiègne (Francie occidentale) |
Père | Charles II le Chauve |
Mère | Ermentrude d'Orléans |
Conjoint | Ansgarde de Bourgogne puis Adélaïde de Paris |
Enfants | avec Ansgarde de Bourgogne Louis III (v. 863-882) Carloman II (867-884) Gisèle (869→879) Hildegarde Ermentrude (v. 875→890) avec Adélaïde de Paris Charles III (879-929) |
Héritier | Louis III Carloman II |
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Biographie
modifierLe à Louviers[2], son père négocie ses fiançailles avec une fille d'Erispoë, roi de Bretagne, et lui concède alors le duché du Mans[3]. Déplaisant énormément aux vassaux bretons, cet arrangement est peut-être une des raisons du mécontentement et du complot qui entraînent l'assassinat du roi breton l'année suivante.
Il se marie en premières noces en 862 à Ansgarde de Bourgogne (qu'il aurait enlevée à l'abbaye de Chelles[4]), qui lui donne deux fils, Louis III et Carloman II, et trois filles, Gisèle, Hildegarde et Ermentrude. Comme ce mariage avait été contracté sans la volonté de son père, ce dernier oblige Louis à répudier Ansgarde. Il épouse en secondes noces — contre l'avis des autorités ecclésiastiques — Adélaïde de Paris dont il a un fils, Charles, qui naît après sa mort.
Comme l'indique son surnom, Louis II bégaie, ce qui l'empêche de s'exprimer en public et nuit à son autorité.
Après avoir été investi roi d'Aquitaine en 867 par son père, il devient roi des Francs après la mort de ce dernier survenue le . Son accession au trône est contestée par plusieurs seigneurs et même par l'impératrice Richilde, seconde épouse de son père. Afin de se rallier des partisans, Louis prodigue alors de nombreux cadeaux et promesses, et finalement Richilde elle-même consent à sa succession. Le [Mermet 1], il est couronné et sacré par l'archevêque Hincmar de Reims dans la chapelle palatine de l'abbaye Saint-Corneille de Compiègne. Son autorité va cependant rester très faible.
Sacré une deuxième fois par le pape Jean VIII, lors du concile de Troyes le [Mermet 2] après avoir refusé du même pape la couronne d'Italie et donc l'empire, il demeure un roi sans pouvoir, dominé par la puissance de l'aristocratie. Le de cette même année à Fouron près de Liège, il a cependant la sagesse de conclure avec son cousin Louis de Saxe un accord[5] qui confirme le partage de la Lotharingie effectué par leurs pères en 870 au traité de Meerssen.
De santé fragile, Louis meurt le , alors qu'il s'apprêtait à lancer une expédition pour soumettre Bernard de Gothie, comte d'Autun et de Mâcon, qui s'était déclaré rebelle[6].
Généalogie
modifierVoir aussi Carolingiens
┌─ Louis Ier dit le Pieux (778-† 840), roi d'Aquitaine, empereur d'Occident ┌─ Charles II dit le Chauve (823-† 877), roi de Francie occidentale (840-877) │ empereur d'Occident (875-877) │ └─ Judith († 843) │ Louis II dit le Bègue │ │ ┌─ Eudes d'Orléans († 834) └─ Ermentrude d'Orléans († 869) └─ Engeltrude de Fezensac
Louis II dit le Bègue 1) ép. en 862 Ansgarde de Bourgogne 2) ép. vers 875 Adélaïde de Paris │ ├─De 1 Louis III de France († 882), roi de Francie occidentale (879-882) ├─De 1 Gisèle. │ ép. Robert Porte-Carquois, comte de Troyes │ ├─De 1 Carloman II († 884), roi de Francie occidentale (879-884) ├─De 1 Hildegarde (?-?). ├─De 2 Ermentrude (v. 875-† ap. 890) │ ép. X └─De 2 Charles III dit le Simple (879-† 929), roi de Francie occidentale (893-929) 1) ép. en 907 Frédérune 2) ép. vers 917/919 Edwige de Wessex (cf. Maison de Wessex)
Notes et références
modifier- Louis II sur le site Foundation for Medieval Genealogy.
- Ferdinand Lot, La naissance de la France, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1948, p. 414.
- François Guizot, Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France (Annales de Saint-Bertin AD 856), 1824, vol. 4, p. 159.
- Charles Torchet, Histoire de l'abbaye royale de Notre-Dame de Chelles. [Volume 1], Retaux-Bray, (lire en ligne), p. 72.
- Pages 282 à 284 dans Histoire des Carolingiens (1862) de Léopold August Warnkönig, Pierre-Auguste-Florent Gérard.
- Claude Devic, Joseph Vaissète, Alexandre Du Mège, Histoire générale de Languedoc, J.B. Paya, 1840, p. 322.
- Thomas Mermet, Histoire de la ville de Vienne : Dauphiné, (lire en ligne)
- p. 200.
- p. 202, lors de ce sacre, le pape refusa de couronner la reine Adélaïde.
Bibliographie
modifier- Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », (réimpr. 1997), 490 p. (ISBN 2-01-278851-3, présentation en ligne).
- Laurent Theis, Nouvelle histoire de la France médiévale, vol. 2 : L'héritage des Charles : de la mort de Charlemagne aux environs de l'an mil, Paris, Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 202), , 280 p. (ISBN 978-2-02-011553-7).
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :