Louis Jean François Lagrenée

peintre français du XVIIIe siècle
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Louis Jean François Lagrenée, dit « Lagrenée l'aîné », né le à Paris où il est mort le , est un peintre français.

Louis Jean François Lagrenée
Louis Jean François Lagrenée, Autoportrait,
Helsinki, Galerie nationale de Finlande.
Fonction
Directeur
Académie de France à Rome
-
Biographie
Naissance
Décès
Autres noms
Lagrenée l'aîné
Nationalité
Formation
Activité
Fratrie
Enfant
Autres informations
A travaillé pour
Maître
Élève
Genre artistique
Distinction
Œuvres principales
La Charité romaine (d), Coriolan chez les Volsques (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Louis Jean François Lagrenée est né le à Paris[1].

Élève de Carle van Loo, il est admis en à l'École royale des élèves protégés nouvellement créée et obtient le prix de Rome en 1749. Il séjourne à l'Académie de France à Rome de 1750 à 1754.

De retour à Paris, il est reçu membre de l'Académie royale le avec L’Enlèvement de Déjanire. Il se marie le avec Anna-Agathe Isnard, âgée de 16 ans.

Il est en Russie en 1760 à 1763 où l'impératrice Élisabeth le nomme peintre de Sa Majesté et directeur de l'Académie des beaux arts de Saint-Pétersbourg à la suite de la mort de Louis-Joseph Le Lorrain.

Il revint en France exercer la même fonction au sein de l'Académie royale en 1763. Il devient successivement, adjoint-professeur, professeur, directeur de l'Académie de France à Rome, recteur, conservateur et administrateur honoraire du Musée. Le , il est nommé professeur de peinture à l'Académie royale de peinture et de sculpture, en remplacement d'Edmé Bouchardon, avant d'être nommé à la direction de l'Académie de France à Rome, de 1781 à 1787. Il aura pour successeur Antoine-Denis Chaudet en 1810[2].

Ces responsabilités ne l'éloignent nullement de la pratique ː peintre prolifique, il se distingue notamment dans des œuvres, mythologiques ou religieuses et souvent de petit format, que goûte une clientèle d'amateurs. Sa manière mêle habilement la souplesse de la peinture française des années 1750 à la poésie de Francesco Albani et à la rigueur du dessin d'un Guido Reni, deux peintres italiens qu'il admirait.

Napoléon lui octroie la Légion d'honneur en 1804.

Louis Jean François Lagrenée meurt au palais du Louvre, où il résidait.

Son fils Anthelme-François Lagrenée fut également peintre et son gendre, Antoine-Laurent-Thomas Vaudoyer, architecte.

Dans la période de transition qui, entre François Boucher et Jacques-Louis David, prépare l'avènement du néoclassicisme, Lagrenée mène une carrière de peintre officiel, servant avec constance la politique artistique des Bâtiments du roi et sa préoccupation première, qui fut la régénérescence de la grande peinture. C'est un artiste particulièrement fécond qui s'illustre particulièrement dans les petits tableaux de cabinet aux mythologies galantes, allégories gracieuses ou Vierges à l'Enfant que les amateurs s'arrachèrent. Son style épuré et suave imité des peintres bolonais du Seicento lui vaudra le surnom flatteur d'« Albane moderne »[3].

Au début de sa carrière, Denis Diderot lui trouve des mérites mais déplore son manque d'imagination et d'esprit ː

« Mon ami, tu es plein de grâce, tu peins, tu dessines à merveille, mais tu n'as ni imagination, ni esprit ; tu sais étudier la nature, mais tu ignores le cœur humain. Sans l'excellence de ton faire, tu serais au dernier rang. Encore y aurait-il lieu à dire sur ce faire. Il est gras, empâté, séduisant ; mais en sortira-t-il jamais une vérité forte, un effet qui réponde à celui du pinceau de Rubens, de Van Dyck ? (1767)[4]. »

Mais quelques années plus tard, le même critique reconnaît ː

« C'est un peintre que celui-ci ǃ Les progrès qu'il a fait dans son art sont surprenant. [...] Ses compositions sont simples, ses actions vraies, sa couleur belle et solide ; c'est toujours d'après la nature qu'il travaille[5]. »

On a un moment cru que, tout comme son frère, il avait pratiqué la gravure[6] mais cela s'est révélé inexact[7].

L'éloge de la docilité

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Marie avec le Christ et saint Jean Baptiste (1764), Staatliche Kunsthalle Karlsruhe.

La grâce de cette scène familiale, la délicatesse du dessin, la poésie des accords chromatiques[8] avec ces répons de rouges et de bleus qui rythment la composition favorisent la méditation ː nous sommes invités à regarder attentivement, pour apprendre de ces enfants et de Marie qui nous livrent avec une infinie douceur une leçon de docilité.

Marie avec le Christ et saint Jean Baptiste, peint sur cuivre en 1764 et exposé au Salon de 1765 (Salons (Diderot))[9]. La Vierge, à genoux sur un tabouret, dans une pièce dépourvue de tout décor à l'exception « d'un vieux fauteuil, un bout de couverture, avec un oreiller de coutil d'une vérité à tromper les yeux » (Diderot), et d'un rideau qui repose sur le rebord d'une fenêtre ouverte, s'occupe avec tendresse de son fils.
L'enfant est assis sur un agneau, couché à terre. Devant lui, tenant maladroitement sur ses jambes, se trouve son cousin Jean Baptiste. Aucune auréole n'atteste la sainteté des personnages représentés. Ils sont immédiatement identifiables ː le Christ tient dans sa main droite une pomme et Jean Baptiste, une croix de bois sur laquelle est enroulé un phylactère portant l'inscription Ecce Agnus Dei. Jésus et Jean Baptiste sont des enfants, des tout-petits, qui s'amusent avec un animal si docile qu'il porte autour du cou un ruban bleu servant de laisse.
Marie, Jésus et Jean Baptiste sont unis ː ils s'inscrivent dans une forme pyramidale dont le Christ est le centre. La candeur de l'enfance est à peine troublée par l'annonce de la Passion attesté par la pomme, la croix, aussi par le linge sur lequel repose Jésus, préfigurant le linceul, même par le rideau pourpre de la fenêtre, préfiguration du manteau dont on le vêtira avant de le conduire au Calvaire[10].

Peintures

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Dessins

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Tapisseries

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Vénus aux Forges (vers 1760), tapisserie de basse lisse, laine et soie, 3 × 5,90 m, Aubusson, Cité internationale de la tapisserie.

Ensemble de sujets mythologiques tissés d'après six peintures, acquises par l'administration royale pour la manufacture d'Aubusson, 1759[34] :

  • Aurore enlève Céphale, carton et tissage non localisés ;
  • Jupiter transformé en taureau enlève Europe, carton conservé à Paris au musée des Arts décoratifs ;
  • Vénus aux forges de Lemnos, carton décrit par Denis Diderot lors du salon de 1759, tapisserie conservée à Aubusson à la Cité internationale de la tapisserie ;
  • Borée enlève Orythie, localisation inconnue ;
  • Thétys reçoit Apollon, carton conservé à Paris au musée des Arts décoratifs ;
  • Mercure apporte Bacchus aux nymphes de Nysa, dit aussi La Naissance de Bacchus, tapisserie conservée à Paris au Mobilier national.

Distinctions

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Élèves

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Notes et références

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  1. Auguste Jal (p. 729) cite l'acte de baptême de la paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois, qui donnait la date de naissance, et corrige M. Villot, qui fournissait de manière erronée la date du .
  2. Frédéric Chappey, « Les Professeurs de l'École des Beaux-Arts (1794-1873) », Romantisme, no 93, 1996, p. 95-101.
  3. Notice Joconde.
  4. Salon de 1767.
  5. Joseph Assémat-Tessandier (préface Jan Blanc), Louis Lagrenée, dit l'aîné,1725-1805.
  6. Michèle Hébert, Inventaire du fonds français, graveurs du XVIIIe siècle, BnF Estampes, t. XII, Janinet-Launay, p. 318-319.
  7. Rémi Mathis, « Louis-Jean-François Lagrenée a-t-il jamais gravé ? », Nouvelles de l'estampe, no 258, 2017, p. 74-75.
  8. Les harmonies colorées
  9. Le Salon de 1765 : Diderot ou la nouvelle critique de l'art.
  10. Sophie Mouquin, Magnificat, décembre 2024, n° 385, p. I à VI.
  11. Assomption, base Joconde.
  12. Horace, base Joconde.
  13. Autoportrait, Helsinki.
  14. Déjanire, base Joconde.
  15. Mercure, Stockholm.
  16. Cupidon, Stockholm.
  17. Mort du Dauphin, base Joconde.
  18. Psyché, Louvre.
  19. Bacchus, Stockholm.
  20. Diane, Stockholm.
  21. Vénus, Getty.
  22. Cérès, base Joconde.
  23. (en) Pinacothèque nationale d'Athènes, « Collections | Sleep », sur www.nationalgallery.gr (consulté le ).
  24. J. Femme, base Joconde.
  25. Jupiter, catalogue Tajan.
  26. Mithridate, Quimper.
  27. Amour des Arts, base Joconde.
  28. Pygmalion, Detroit.
  29. « collections du musée des beaux-arts de dijon - Affichage d'une notice », sur mba-collections.dijon.fr (consulté le ).
  30. Femme de Darius, base Joconde.
  31. Résurrection, base Joconde.
  32. Mercure, Pasadena.
  33. (en) Pinacothèque nationale d'Athènes, « Collections | Aphrodite and Eros », sur www.nationalgallery.gr (consulté le ).
  34. Pascal-François Bertrand. Aubusson, tapisseries des Lumières, Paris, Snoeck / Aubusson : Cité de la tapisserie, 2013, pp. 201-211.
  35. « Lagrenée Aîné », base Léonore, ministère français de la Culture.

Annexes

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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  •   (en) « Louis Jean François Lagrenée », dans Encyclopædia Britannica [détail de l’édition], (lire sur Wikisource)..
  • Dictionnaire Bénézit.
  • Marc Sandoz, Les Lagrenée, I. Louis (Jean, François) Lagrenée, 1725-1805, Tours, 1983.
  • Pascal-François Bertrand, « La tenture des sujets mythologiques d'après Lagrenée l'aîné reconstituée », in : Aubusson, tapisseries des Lumières, Paris, Aubusson, 2013.
  • Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire : errata et supplément pour tous les dictionnaires historiques d'après des documents authentiques inédits, p. 729, Paris, Henri Plon imprimeur-éditeur, 1867 (lire en ligne).
  • Rémi Mathis, « Louis-Jean-François Lagrenée a-t-il jamais gravé ? », Nouvelles de l'estampe, no 258, 2017, p. 74-75.
  • Joseph Assémat-Tessandier (préf. Jan Blanc), Louis Lagrenée, dit l'aîné,1725-1805, Arthena, , 472 p. (ISBN 978-2903239701).  
    Peintre d'Histoire, à la belle carrière officielle , Louis Lagrenée présente plus de 150 tableaux au Salon du Louvre de 1755 à 1789.
Autre

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