Magnésiohastingsite

minéral

La magnésiohastingsite (ou magnésio-hastingsite) est un minéral de la famille de l'amphibole, de type hornblende, contenant du calcium et un membre du groupe de la hastingsite[3]. Il s'agit d'un inosilicate (silicate en chaîne) de formule NaCa2(Mg4Fe3+)(Si6Al2)O22(OH)2 et de masse molaire de 864,69 g. Dans la magnésiohastingsite synthétique, il semble que le fer se présente à la fois sous forme de fer ferreux Fe2+ et de fer ferrique Fe3+, mais la formule idéale ne contient que du fer ferrique[4]. Elle a été nommée en 1928 par Marland P. Billings. Le nom vient de sa relation avec l'hastingsite et de sa teneur en magnésium. La hastingsite doit son nom à la localité du canton de Dungannon, comté de Hastings, Ontario, Canada[5].


Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Magnésiohastingsite
Spécimen de Bratislava, Slovaquie
Général
Symbole IMA Mhst
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique NaCa2(Mg4Fe3+)(Si6Al2)O22(OH)2
Identification
Masse formulaire 864,69 g/mol[2] uma
Couleur vert à vert brunâtre
Système cristallin monoclinique
Classe cristalline et groupe d'espace 2/m - prismatique
B2/m
Clivage distinct/bon sur {110}
Échelle de Mohs 5 - 6
Trait gris-vert pâle à vert brunâtre pâle
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nα = 1,653 - 1,670,
nβ = 1,661 - 1,690,
nγ = 1,669 - 1,700

2V =60° à 90° (mesuré), 68° à 88° (calculé)

Biréfringence δ = 0,016 - 0,030 – biaxe (-)
Pléochroïsme Sur (x) : jaune terne, jaune verdâtre ou brun foncé.

Sur (y) : brun foie, brun jaunâtre ou jaune paille. Sur (z) : jaune verdâtre, brun rougeâtre ou jaune.

Dispersion optique faible
Transparence sous-opaque
Propriétés chimiques
Densité 3,225 g/cm3

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

Les amphiboles calciques (contenant du calcium) comprennent :

Le groupe des hornblendes comprend :

Cellule unitaire

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La structure cristalline de la magnésiohastingsite relève du système cristallin monoclinique, dans le groupe ponctuel 2/m, et le groupe d'espace C2/m. Il possède deux unités de formule par cellule unitaire (Z = 2). Les paramètres du minéral naturel et synthétique[4] sont a = 9,9 Å, b = 18,0 Å, c = 5,3 Å, β = 105°[3].

Structure

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Double chaîne de tétraèdres SiO4

La structure de toutes les amphiboles suit une double chaîne de tétraèdres de SiO4 liés, de composition (Si4O11)n. Les tétraèdres internes sont appelés T1 et les externes sont appelés T2. Le motif de la double chaîne se répète après un bloc de deux tétraèdres T1 et deux tétraèdres T2, avec une distance de répétition d'environ 5,3 Ångström, déterminant la longueur de la cellule unitaire le long de l'axe du cristal c. Les tétraèdres d'une chaîne pointent tous vers l'extérieur dans la même direction, et les chaînes sont reliées dos à dos par des cations pour former des faisceaux en I. Les poutres en I elles-mêmes sont ensuite reliées entre elles et forment la structure complète.

Propriétés optiques

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La magnésiohastingsite est subopaque et vitreuse, de couleur verte à vert foncé ou noire et avec un trait gris-vert pâle à vert brunâtre pâle. Elle est biaxe (-) avec des indices de réfraction pour les matériaux naturels dans la gamme nα = 1,652 à 1,676, nβ = 1,661 à 1,695, nγ = 1,666 à 1,706. Quant au minéral synthétique, les valeurs en sont nα = 1,642 à 1,657, nγ = 1,653 à 1,672[4]. Une augmentation de la teneur en magnésium correspond à une diminution des indices de réfraction[6]. La biréfringence maximale (la différence d'indice de réfraction entre la lumière traversant le cristal avec différentes polarisations) est δ = 0,012 à 0,033. L'angle optique 2 V est l'angle entre les deux axes optiques dans un cristal biaxe. Les valeurs mesurées de l'angle varient considérablement d'environ 60° à 90°. La valeur théorique de 2 V peut être par ailleurs calculée à partir des valeurs mesurées des indices de réfraction. La valeur calculée varie de 68° à 88°. La direction perpendiculaire au plan contenant les deux axes optiques est appelée direction optique Y. Dans la magnésiohastingsite, Y est parallèle à l'axe cristallin b[6]. La direction optique Z se situe dans le plan contenant les deux axes optiques et coupe l'angle entre eux. Pour la magnésiohastingsite, l'angle entre Z et l'axe cristallin c est de 15° à 19°. Si la couleur de la lumière incidente est modifiée, les indices de réfraction sont modifiés et la valeur de 2 V change. Ceci constitue la dispersion des axes optiques. Pour la magnésiohastingsite, l'effet est faible, avec 2 V plus grand pour la lumière rouge que pour la lumière violette (r > v)[6].

Le pléochroïsme laisse apparaitre du vert, jaune-vert, bleu-vert et brun[7].

Propriétés physiques

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Le clivage de ce minéral est bon avec des surfaces de clivage se croisant à environ 56° et 124°, comme c'est le cas pour toutes les amphiboles[2]. La magnésiohastingsite présente une maclage simple ou multiple parallèle à une face du prisme. Elle est assez cassante avec une dureté de 5 à 6 sur l'échelle de Mohs et une densité d'environ 3,2, avec une teneur croissante en magnésium provoquant une diminution de la gravité spécifique[6]. Elle n'est pas radioactive et demeure insoluble dans l'acide chlorhydrique.

Occurrence et associations

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La localité type de la magnésiohastingsite se trouve dans le tunnel du Canadien National, à Montréal, au Québec, au Canada. Elle se trouve fréquemment dans les amphibolites, les schistes et les gabbros pegmatitiques[5]. Il y a des occurrences également dans les tufs soudés, la granodiorite, le granite et la tonalite. Les minéraux associés comprennent le quartz, l'orthose, le plagioclase, la biotite, la magnétite et l'apatite. La barkevikite et les membres riches en magnésium du groupe de l'hastingsite se trouvent dans la diorite, l'essexite et les roches apparentées riches en calcium[6]. Les localités comprennent :

Notes et références

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  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. a et b (en) « Magnesiohastingsite Mineral Data », sur www.webmineral.com (consulté le )
  3. a et b (en) « Magnesio-hastingsite », dans J. W. Anthony, R. Bideaux, K. Bladh et al., Handbook of mineralogy, (lire en ligne [PDF]) (consulté le )
  4. a b et c (en) Michel P. Semet, « A crystal-chemical study of synthetic magnesiohastingsite », American Mineralogist, vol. 58, nos 5-6,‎ , p. 480–494 (ISSN 0003-004X, lire en ligne [PDF])
  5. a et b (en) « Magnesio-Hastingsite », sur Mindat.org (consulté le )
  6. a b c d et e (en) Marland Billings, « The chemistry, optics, and genesis of the hastingsite group of amphiboles », American Mineralogist, vol. 13, no 7,‎ , p. 287–296. (résumé)
  7. (de) « Mineralienatlas - Fossilienatlas », sur www.mineralienatlas.de (consulté le )

Lien externe

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