Magnence
Magnence (Flavius Magnentius) (303-353) est un usurpateur romain du titre impérial du au .
Magnence | |
Usurpateur romain | |
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Solidus de Magnence, Musée d'archéologie de Saint-Germain-en-Laye. | |
Règne | |
- (~3 ans) Empire romain d'Occident / Gaule |
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Empereur | Constant Ier et Constance II puis Constance II seul |
Co-usurpé par | Vétranion (350) et Magnus Decentius |
Usurpé par | Népotien (juin 350) |
Biographie | |
Nom de naissance | Flavius Magnentius |
Naissance | - Samarobriva (Gaule belgique) |
Décès | (~50 ans) Lugdunum |
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Biographie
modifierMagnence est né à Samarobriva (Amiens), de parents barbares, des Lètes selon les historiens antiques Aurelius Victor et Zosime, ce que l'historien allemand Wilhelm Enßlin (de) interprète comme d'origine germanique[1], tandis que Joseph Bidez le considère comme fils d'un père venu de Bretagne et d'une mère franque, peut-être une captive déportée à Amiens[2]. On lui connait un frère, Magnus Decentius. (Tout ceci manque de preuves...mais peut-être n'est-il qu'un local, descendant du peuple Ambiani qui vivait sur les bords de la Somme & à Amiens).
Magnence prend du service chez les Romains, devenant capitaine des gardes de l'empereur Constant Ier.
Magnence se fait proclamer empereur à Augustodunum en janvier 350, et bat Constant, qui est obligé de fuir vers l'Hispanie. Ce dernier périt dans sa fuite en 350, rattrapé à Castrum Helenae par les tueurs que Magnence a lancé à ses trousses[3]. Profitant de la mort de Constant Ier, un de ses cousins, Népotien, survivant du massacre familial de 337, saisit lui aussi la pourpre, aux environs du mois de juin, en Italie. Il défait le préfet du prétoire de Magnence, Anicetus, mais est vaincu à son tour par Marcellinus et meurt sous les murs de Rome. L'Italie se rallie à Magnence, qui propose alors à Constance II de le reconnaître empereur d'Occident.
Pendant son règne, Magnence (païen convaincu selon Zosime et Philostorge) restaure les temples et fait célébrer en grande pompe des sacrifices nocturnes (que Constant avait prohibés en 341). Pragmatique, il ne persécute pas les chrétiens.
À Rome, il favorise nettement les tenants de la religion de la Rome antique en ne nommant que des païens aux postes haut-placés (préfecture urbaine, de l'annone, etc.). Les sacrifices en l'honneur de Cybèle reparaissent dès 350 sur la colline du Vatican, et l'on a retrouvé là-bas la dédicace d'un prêtre païen remerciant Magnence d'avoir mis fin à la « longue nuit » chrétienne qui s'était, selon lui, abattue sur Rome[réf. nécessaire].
Constance II marche rapidement contre lui et le bat à Mursa sur la Drave en Illyrie et le contraint à se replier en Gaule. Ses dernières émissions monétaires où apparaissent un chrisme entre l'alpha et l'oméga, symbole de l'éternité du Christ pour les nicéens, ont intrigué les historiens. Dans une première analyse en 1964, Pierre Bastien considère que Magnence tente de se concilier l'appui des catholiques orthodoxes gaulois face à l'arien Constance II. En 1983, Bastien révise son opinion, et y voit une tentative superstitieuse et opportuniste de Magnence d'obtenir un soutien divin[4]. Claude Brenot propose une interprétation qui tient compte du contexte religieux : selon lui, Magnence est trop accaparé par la guerre pour décider de la propagande monétaire. Son principal atelier monétaire est à Trèves, cité qui accueillit le champion des nicéens Athanase d'Alexandrie lors de son exil temporaire de 336 à 337. En 353, l'évêque Paulin de Trèves, partisan d'Athanase et opposé aux ariens, aurait influencé la chancellerie de Trèves pour diffuser dans les ateliers monétaires de Trèves, Amiens et Lyon ce modèle au symbole nicéen, en réplique aux thèmes ariens des monnaies de Constance II[5].
Magnence est à nouveau défait à la bataille de Mons Seleucus en 353 et se donne la mort à Lugdunum en 353. Après la chute de l'usurpateur, Constance II, arien et persécuteur des chrétiens nicéens (voir premier concile de Nicée), des Juifs et des païens, revient sur les décisions de Magnence par un édit lapidaire, daté du : « Que soient abolis les sacrifices nocturnes célébrés sur ordre de Magnence, et qu'une telle licence impie soit désormais écartée ».
Notes et références
modifier- Bidez 1925, p. 313-314.
- Bidez 1925, p. 317.
- Fabricio Cárdenas, 66 petites histoires du Pays Catalan, Perpignan, Ultima Necat, coll. « Les vieux papiers », , 141 p. (ISBN 978-2-36771-006-8, BNF 43886275).
- Brenot 1992, p. 183-184.
- Brenot 1992, p. 189.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Pierre Bastien, « Le monnayage de Magnence », École pratique des hautes études, 4e section, Sciences historiques et philologiques, Annuaire 1963-1964, , p. 277-281, (lire en ligne).
- Pierre Bastien, Le Monnayage de Magnence (350-353), Wetteren (Belgique), Édition numismatique romaine, 1983.
- Joseph Bidez, « Amiens, ville natale de l'empereur Magnence », Revue des Études Anciennes, t. 27, no 4, , p. 312-318, (lire en ligne).
- Claude Brenot, « A propos des monnaies au chrisme de Magnence. dans : Institutions, société et vie politique dans l'Empire romain au IVe siècle ap. J.-C. Actes de la table ronde autour de l'œuvre d'André Chastagnol (Paris, 20-21 janvier 1989) », Publications de l'École française de Rome, Rome, École Française de Rome, no 159, , p. 183-191, (lire en ligne).
- Aleksander Jeločnik, « Les multiples d'or de Magnence découverts à Emona », Revue numismatique, 6e série, t. 9, , p. 209-235, (lire en ligne).
- Kent J. P. C., « Liaisons et regravure des coins des médaillons de bronze de Magnence », Revue numismatique, 6e série, t. 20, , p. 108-112, (lire en ligne).
Articles connexes
modifier- Magnus Decentius, probablement son frère.
- Samarobriva.
- Vétranion.