Maison de Limburg Stirum

La maison de Limburg Stirum ou de Limbourg Styrum est une des plus anciennes familles d’Europe. Elle prend son nom au XIIe siècle, du comté souverain de Limbourg-sur-la-Lenne, qui doit son nom à la ville de Limbourg situé le long de la Lenne (en Allemagne). Cette ville doit son nom au duché de Limbourg et sa capitale Limbourg (en Belgique). Elle est la seule branche survivante de la dynastie des comtes de Berg, qui règne du XIe siècle au début du XVIe siècle sur une grande partie de la Westphalie.

Maison de Limburg Stirum
Image illustrative de l’article Maison de Limburg Stirum
Armoiries

Devise Je marche droit
Lignées Ezzonides, Maison de Berg
Branches Limburg-Styrum-Styrum (en), Limburg-Styrum-Iller-Aichheim (en), Limburg-Styrum-Gemen (en), Limburg-Styrum-Bronchhorst-Borkelö (en), Limburg-Styrum-Bronchhorst (en), Limburg-Styrum-Borkelö (en)
Période IXe siècle
Pays ou province d’origine Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Allégeance Drapeau du Saint-Empire Saint-Empire
Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Drapeau des Pays-Bas Pays-Bas
Drapeau de la Belgique Belgique
Fiefs tenus Lotharingie, Archevêché de Cologne, Duchés de Bavière, de Carinthie et de Souabe, Comtés de Berg, La Marck, Hohenlimburg, Styrum, Gemen (en), Bronkhorst, Borculo, etc.
Demeures Château d'Huldenberg
Château de Walzin
Château de Plaçamen
Récompenses civiles Ordre de la Toison d'or, Ordre de Saint-Philippe du Lion de Limbourg, Ordre des Quatre Empereurs

Les Limburg Stirum sont des monarques souverains dans le Saint-Empire romain germanique. Ils règnent sur différents territoires, majoritairement dans le cercle du Bas-Rhin-Westphalie et ont un siège à la Diète d'Empire, jusqu'à leur médiatisation à la fin de l'Empire en 1806.

Depuis le IXe siècle, cette famille a compté cinq comtes palatins de Lotharingie, des ducs de Bavière, de Westphalie, de Carinthie et Souabe, sept archevêques de Cologne, un prince-évêque de Spire, plus de dix évêques du Saint-Empire romain germanique et au moins deux saints de l’Église catholique (sainte Richezza de Lotharingie, célébrée le , et saint Engelbert de Cologne, célébré le ).

Histoire

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La dynastie des Ezzonides

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Certains historiens prétendent que la maison de Berg descendrait de la dynastie des Ezzonides, dont la filiation remonte au IXe siècle.

 
Sainte Richezza de Lotharingie

Les Ezzonides (Ezzonen) sont les comtes palatins de Lotharingie durant les Xe et XIe siècles. Ils sont considérés comme les principaux représentants impériaux de la région du Moyen et Haut Rhin. Malgré leurs accomplissements militaires en faveur des empereurs allemands, les Ezzonides ne parviennent pas à créer une entité territoriale en Lotharingie. Pendant une période leur sont confiés les duchés de Souabe, Bavière et Carinthie, ainsi que l'archevêché de Cologne.

Comtes de Berg

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Statue de Adolphe I de Monte, 1er Comte de Berg, au château de Berg.

Adolphe Ier de Berg, petit-fils d'Adolphe Ier de Lotharingie, devient le premier comte de Berg en 1050. La dynastie des comtes de Berg était la plus puissante de la région Rhénane.

Les premiers souverains de Berg furent :

À la suite de l'extinction de cette branche de la maison de Berg, la dynastie reste néanmoins bien implantée dans la région rhénane grâce à leurs possessions de nombreux comtés, tels qu'Isenberg, Altena, etc.

Comtes d’Altena et d’Isenberg

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Frederic I d'Altena acquit le Schloss Mark près de Hamm et en fait la résidence principale des nouveaux Comtes de la Marck.

Evrard IV de Berg, fils d’Adolphe IV de Berg et d’Altena, hérite des territoires orientaux du comté de Berg. À partir de lui, la plus ancienne branche des comtes de Berg prend, à partir de 1166, le nom et le titre de comte d’Altena (sur la Lenne, en Westphalie). Le territoire d’Evrard est divisé plus tard entre ses deux fils :

Le meurtre d'Engelbert II : de Isenberg à Limburg

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St Engelbert II de Berg, Archevêque de Cologne

Frédéric II, comte d’Isenberg est une des figures principales de la lutte de la noblesse westphalienne contre le pouvoir agressif de son cousin, l'archevêque de Cologne, Engelbert II de Berg. En 1225, à l’assemblée des nobles de Soest, Frédéric rencontre son cousin afin d’établir un accord pacifique sur le patronat de l’abbaye de Essen, de laquelle on l’accusait d’abuser à son propre profit et au détriment de l’abbaye. Aucun compromis n'est trouvé. Lors de leur retour de Soest vers Cologne, Frédéric organise une embuscade contre son cousin, dans le défilé au pied du Gevelsberg entre Hagen et Schwelm. Le , en fin d’après-midi, l’archevêque est assassiné.

Il n’est pas clair si l’archevêque est délibérément tué, ou s’il meurt dans le feu de l’action lors du combat. Des recherches actuelles tendent à prouver que le but était de prendre Engelbert en otage pour que les demandes de la noblesse soient acceptées. Cela était habituel dans les coutumes féodales du Moyen Âge[réf. nécessaire].

Frédéric d’Isenberg est excommunié et tous ses biens ainsi que ses mandats lui sont retirés. Pendant l’hiver 1225-1226, le nouvel archevêque de Cologne, Henri de Müllenark, assiége et détruit son château. Frédéric part avec ses frères Thierry et Engelbert, évêques de Münster et d'Osnabrück (eux aussi impliqués dans le meurtre de l’archevêque), ainsi que le notaire d’Isenberg muni des documents nécessaires pour la Curie à Rome, dans le but de lever son excommunication. Lors de son voyage de retour Frédéric est fait prisonnier à Liège et vendu pour 2100 marks d’argent au chapitre de la cathédrale de Cologne. Le il est torturé puis exécuté devant la porte de Severin. Ses jambes et ses bras sont brisés sur la roue, après quoi il est exposé sur un pilier. Il ne meurt que le lendemain en priant.

Son fils, le comte Thierry/Dietrich d’Altena-Isenberg, déshérité de tous ses territoires dans le Premier Empire ou Saint Empire Germanique à la suite de l’exécution de son père, se bat avec l’aide militaire de son oncle, le duc de Limbourg (frère de sa mère Sophie fille de Walram III), afin de récupérer ses biens. Il fonde la maison de Limbourg (Limburg en Allemand) et le comté de Limbourg sur la Lenne. Il construit les châteaux de Limburg (Hohenlimburg) et Neue Isenburg (de) à Bredeney au sud d'Essen (qu’il perd assez vite à la faveur des comtes de La Marck) et il prend le titre de comte de Limburg.

Division de la famille

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Herman Othon Ier de Limbourg-Styrum, vu l'étendue énorme de ses territoires, décide de les diviser entre ses trois fils en 1644. Otto, l’aîné, obtient Bronkhorst et Borculo; Adolf, le second, reçoit la seigneurie de Gemen; Moritz, le troisième, hérite de Styrum.

  • Limburg-Styrum-Bronkhorst-Borculo : la branche aînée et encore existante, qui règne sur les territoires de Bronckhorst et de Borculo. Lors de l'invasion française, la féodalité est supprimée aux Pays-Bas Septentrionaux en 1795 et les territoires annexés à la République batave. Les Limburg-Styrum perdent ainsi la souveraineté sur ces territoires ;
  • Limburg-Styrum-Gemen : la seconde branche, qui règne sur les territoires de Gemen et Illereichen. Lors de l'extinction de cette branche en 1800, la famille ne réussit pas à faire récupérer ces territoires par une autre branche des Limburg-Styrum, tant et si bien qu'ils sont repris par les barons Boyneburg-Bömelberg et sont médiatisés au profit de la principauté de Salm-Kyrburg en 1806. Cette branche possède un temps aussi la forteresse de Simontornya en Hongrie, qui est ensuite reprise par les comtes Esterházy ;
  • Limburg-Styrum-Styrum : la troisième branche, qui règne sur Styrum et Oberstein. Elle est médiatisée en 1806 au profit du grand-duché de Berg. Cette branche s'éteint en 1809 et ses droits dynastiques sont récupérés par la branche aînée[1].

La branche aînée est la seule survivante et s'appelle actuellement Limburg Stirum (à l'origine Styrum).

Les Limburg Stirum possèdent un siège et avaient le droit de vote sur le banc comtal de Westphalie à la Diète impériale du Saint-Empire romain germanique, grâce à leur possession de l'état d'empire de Gemen. En 1800 la branche de la famille qui possède Gemen s'éteint. Un neveu du dernier comte de Limburg-Stirum-Gemen, le baron de Boyneburg-Bömelberg, hérite alors des territoires de Gemen. Il semble que la branche cadette (celle de Styrum) hérite à ce moment-là des droits dynastiques liés à Gemen, la branche aînée (celle de Bronkhorst et Borculo) ne pouvant en hériter car étant protestante[1]. Six ans plus tard, en 1806, le Saint-Empire disparut et Gemen est médiatisé au profit du prince de Salm-Kyrburg.

Au même moment, Styrum est médiatisé au profit du grand-duché de Berg. La branche de la famille possédant Styrum s'éteint trois ans plus tard, en 1809. Comme la Confédération germanique ne reconnait les familles comtales médiatisées comme égales des souverains (Erlaucht) qu'en 1829, les Limburg Stirum ne sont pas, à tort, repris dans la section des maisons régnantes du Gotha, alors qu'il s'agit bien d'une ancienne famille régnante ayant été médiatisée.

La branche aînée des comtes de Berg prend les titres suivants : comte souverain de Limbourg et seigneur de Styrum en 1246, seigneur de Wisch en 1541, comte souverain de Bronkhorst en 1553, seigneur de Borculo, de Liedberg et de Lichtenvoorde en 1553, banneret du duché de Gueldre et du comté de Zutphen en 1553, seigneur de Gemen en 1640, seigneur de Raesfeld en 1675, seigneur d'Illereichen en 1677, seigneur de Wilhermsdorf en 1759, seigneur d'Oberstein en 1766, médiatisée au profit du grand-duché de Berg en 1806. La branche cadette des comtes de Berg prend les titres suivants : comte de la Marck en 1202, duc de Clèves en 1417, comte souverain d’Arenberg en 1509, duc de Berg et de Juliers en 1511, duc de Bouillon en 1552.

La majorité des membres se trouvent actuellement aux Pays-Bas et en Belgique, où la famille arrive par Guillaume-Bernard, comte de Limburg Stirum (1795-1889) ; mais aussi en Finlande.

Membres illustres

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Leopold van Limburg Stirum

Les comtes de Limburg Stirum ont créé deux ordres de chevalerie, l’ordre des Quatre Empereurs et l'ordre de Saint-Philippe du Lion de Limbourg.

Le mont Limburg Stirum est une montagne de 2 350 mètres de haut dans les Montagnes Belgica en Antarctique. Elle est découverte par l’expédition belge (1957-1958) du baron Gaston de Gerlache, qui l’appele en l’honneur du comte Charles de Limburg Stirum, patron de l’expédition.

En Belgique, le comte Évrard de Limburg Stirum a épousé la princesse Hélène d'Orléans, fille du comte de Paris, et s'est installé au château d'Huldenberg. Leur fils aîné, le comte Thierry, épouse en 1990 Katia della Faille de Leverghem, qui fait de la politique au sein de l'Open VLD (libéraux flamands). Lors des élections fédérales de juin 2007, elle est élue députée fédérale.

Le comte Alexis de Limburg Stirum se marie civilement le au château d'Ussé (Indre-et-Loire), puis religieusement le en l'église de Jérusalem, Bruges, avec Béatrix de Blacas d'Aulps, fille du 7e duc et prince de Blacas d'Aulps. Ils habitent au château de Walzin. Le comte possède également le château de Plaçamen, à Moëlan-sur-Mer.

Le comte Rodolphe de Limburg Stirum se marie le , à l'hôtel de ville de Malines puis religieusement en la cathédrale Saint-Rombaut, avec l'archiduchesse Marie Christine de Habsbourg-Lorraine. Elle est liée à toutes les familles royales européennes par son père l'archiduc Charles-Christian de Habsbourg-Lorraine, sa mère la princesse Marie-Astrid de Luxembourg et sa grand-mère maternelle la grande-duchesse Joséphine-Charlotte de Luxembourg (née princesse de Belgique).

Demeures

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Galerie

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Notes et références

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  1. a et b Les Princes du Saint-Empire, à l'époque napoléonienne; Prince Jean-Englebert d'Arenberg; Louvain (Belgique), Publications Universitaires, 1951.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • A. Giraud, M. Huberty, F. et B. Magdelaine, L'Allemagne Dynastique, tome VII ;
  • (de) Genealogische Handbuch des Adels, Gräfliche Häuser A, Band II, 1955 ;
  • Marcellin Lagarde, Histoire du Duché de Limbourg, A. Jamar, Bruxelles 1848;
  • (de) W. Gf v. Limburg Stirum, Stamtafel der Graven van Limburg Stirum, Gravenhage, 1878 ;
  • A.M.H.J. Stokvis, Manuel d'histoire, de généalogie et de chronologie de tous les États du globe, tome III, Leyde, 1890-93 ;
  • (de) W. K. Prins v. Isenburg, Stammtafeln zur Geschichte der Europaischen Staaten, 2. Aufl., Marburg/Lahn, 1953.

Articles connexes

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Liens externes

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