Marcel Jungerman

déporté français et survivant

Marcel Jungerman (né Herszek Marcel Jungierman le à Wolbrom en Pologne et mort le dans le 12e arrondissement de Paris), est un Français né en Pologne, déporté à 18 ans à Auschwitz, qui survit à la Shoah et devient un témoin.

Marcel Jungerman
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Biographie
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Herszek Marcel JungiermanVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction

Biographie

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Famille

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Herszek Marcel Jungierman[1],[2] naît le à Wolbrom en Pologne. Il fait partie d'une fratrie de huit enfants. En 1930, son père immigre en France. Sa mère arrive plus tard[3],[4].

Seconde Guerre mondiale

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Protection italienne

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Durant la Seconde Guerre mondiale, La famille Jungerman cherche à s'installer près de Nice (Alpes-Maritimes). Elle est assignée à résidence à Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes)[3].

Le , la IVe armée italienne occupe le département des Alpes-Maritimes. Grâce à la sympathie des autorités italiennes, la zone d’occupation italienne devient un refuge pour des milliers de Juifs qui peuvent avoir une résidence légale sous les autorités italiennes, qui en mars 1943 les déplacent de la côte à l’intérieur, dans la zone de Saint-Martin-Vésubie. La sympathie des autorités italiennes est due à l'absence d'antisémitisme de la majorité de l'armée (dont le maréchal Ugo Cavallero et le général Mario Vercellino) et à l’œuvre du banquier juif italien Angelo Donati qui habitait à Nice et les a convaincus, avec le Père Marie-Benoît, de protéger les Juifs de la persécution des Allemands.

Résistance

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Après l’armistice des Italiens en septembre 1943, et sous la menace directe des autorités allemandes, un millier de Juifs de Saint-Martin-Vésubie réussissent à remonter la vieille route du sel vers la vallée du Gesso pour se sauver en Italie. Les Juifs qui sont restés à Saint-Martin-Vésubie sont arrêtés et transportés à Auschwitz. Cet épisode apparait dans le livre Étoile errante de J. M. G. Le Clézio.

Marcel Jungerman participe à la Résistance (distributions de tracts, de journaux) avec Lucien Neuwirth, dans le groupe Espoir dirigé par Jean Nocher jusqu'à son arrestation par des membres de la 2e division SS Das Reich[3].

Il est conduit au camp de Borgo San Dalmazzo, dans le Piémont en Italie. Il y retrouve son frère Mejlock (Max) Jungierman (25 ans), né à Wolbrom en Pologne, sa belle-sœur, Chaja (Hélène) Jungierman (née Dab) (21 ans), née le à Lukow en Pologne et son neveu Albert Jungierman (2 ans) né le à Paris. Il essaie de s'évader mais échoue. Il s'en suit des interrogatoires violents[3],[5].

Déportation

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Marcel Jungerman est déporté par le convoi no 64, en date du du Camp de Drancy vers Auschwitz. Il est âgé de 18 ans. Sa dernière adresse est à l'hôtel Floréal à Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes)[5]. Son frère Mejlock Jungierman (25 ans), sa belle-sœur, Chaja Jungierman (21 ans) et son neveu Albert Jungierman (2 ans) font partie du même convoi. Leur dernière adresse est « Chez Ralbaud » à Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes)[5]. Seuls les deux frères vont survivre, sa belle-sœur et son neveu sont acheminés directement vers la chambre à gaz[3].

En , Marcel Jungerman participe aux Marches de la Mort, jusqu’à Gliwice en (Silésie), (Pologne), puis atteint le Camp de concentration de Dora, en Allemagne, dans des wagons découverts. La quarantaine achevée, il est transféré à Bergen-Belsen, en Allemagne, où il est libéré par l'Armée britannique le . Il est soigné dans un hôpital à Lunebourg, en Allemagne[3].

Retour en France

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Le , il est rapatrié à Paris. Le lendemain, il retrouve sa mère et ses frères Mejlock (Max) Jungierman et Arthur Jungierman quelques semaines plus tard.

En 1947, il épouse Thérèse Faradagka, fille de déporté, morte en 2019. Ils ont une fille et trois petits enfants[3].

Il témoigne auprès des jeunes[6],[7],[8].

Marcel Jungerman meurt le dans le 12e arrondissement de Paris, à l'âge de 95 ans[3],[4].

Distinctions

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Pour approfondir

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Bibliographie

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  • Laurent Seillier, « Jungierman Marcel », dans Laurent Thiery (préf. Aurélie Filippetti), Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, Cherche midi, , 2415 p. (ISBN 978-2-7491-6473-1), p. 1197.
  • Serge Klarsfeld. Mémorial de la Déportation des Juifs de France, nouvelle édition, mise à jour, avec une liste alphabétique des noms, FFDJF, 2012.
  • Karine Sicard Bouvatier, Déportés, leur ultime transmission, Paris, Éditions de La Martinière, , 192 p. (ISBN 978-2-7324-9738-9), p. 56-59.

Liens externes

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Notes et références

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  1. « La guerre à St Martin Vésubie », sur le site Marche de la mémoire, (consulté le ).
  2. « Hommage aux Justes de Saint-Martin-Vésubie », sur le site des archives départementales des Alpes-Maritimes (consulté le ).
  3. a b c d e f g et h Claude Bochurberg, « Marcel Jungerman survivant d'Auschwitz nous a quittés », sur le site de l'hebdomadaire Actualité juive, (consulté le ).
  4. a et b « JUNGIERMAN Herszek Marcel », sur le fichier Insee des décès en France depuis 1970 (consulté le ).
  5. a b et c Voir, Klarsfeld, 2012.
  6. Sicard Bouvatier 2021, p. 56-59.
  7. « Marcel Jungerman, déporté à 18 ans : “Quel être humain peut penser à cela ? A détruire un peuple ?” », sur le site de la station Fréquence protestante, (consulté le ).
  8. Géraldine Mayr, « Shoah : quand des ados rencontrent des rescapés des camps de la mort », sur le site de la station France Bleu, (consulté le ).
  NODES
Note 2