Tiron (secrétaire)

secrétaire de Cicéron, esclave puis affranchi
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Marcus Tullius Tiro (v. , Arpinum, Puteoli), plus connu sous le nom de Tiron, esclave puis affranchi, servit comme secrétaire Cicéron, l'homme d'État romain. Il aurait inventé un système de 1 100 signes dits « notes tironiennes » pour transcrire les discours de Cicéron.

Marcus Tullius Tiro
Biographie
Naissance
Décès
Époque
Activités
Gens
Statut
Affranchi (en)Voir et modifier les données sur Wikidata

Biographie

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Tiron naît à Arpinum, esclave dans la famille de Cicéron dont il serait de trois ans le cadet. La date de naissance de Tiron est incertaine. Jérôme de Stridon qui donne son décès vers dans sa centième année laisse supputer une date de naissance vers [1] ce qui est légèrement plus jeune que Cicéron. Cependant Cicéron le qualifie de « jeune homme » (adulescens) en [2]. Il grandit avec lui et le suit à Rome.

Tiron sert Cicéron comme secrétaire et comme assistant pour la rédaction de ses traités, mais aussi de plus en plus comme confident. Comme Cicéron, Tiron est bilingue, et Cicéron émaille leur correspondance de citations en grec, par exemple dans ses recommandations de santé[3]. Les deux hommes resteront liés par une amitié profonde[4]. Dans ses courriers à Atticus, Cicéron vante les capacités de Tiron, tant pour les travaux d'études que pour les tâches administratives, ainsi que sa modestie et son heureux caractère (humanitas)[5].

De retour d'un voyage à Athènes, Cicéron lui demande d'adapter les « notes grecques », une méthode d'écriture abrégée dont l'auteur, Xénophon, se serait servi pour transcrire les discours de Socrate. Tiron invente alors un système personnel qu'il utilise pour transcrire les discours et plaidoiries prononcés par Cicéron devant le Sénat et les tribunaux romains.

Cicéron affranchit son secrétaire en  : Tiron prend alors, selon l'usage, le praenomen (Marcus) et le nomen (Tullius) de son ancien maître. En 51 av. J.-C., Tiron accompagne Cicéron quand ce dernier est nommé proconsul de la province de Cilicie, mais à leur retour à partir de décembre , il tombe malade et doit renoncer à suivre Cicéron pour s'arrêter à Issos, puis de nouveau à Patras[2],[6].

Cicéron est sommairement exécuté en 43 av. J.-C. Tiron lui survit et travaille à assurer sa gloire posthume en conservant ses écrits[7] et rédige divers ouvrages, tous disparus, dont une biographie de son patron : le commentateur Asconius précise qu'il s'agit d'une biographie en quatre livres[8], Tacite reprend la date du décès de Cicéron qu'elle indique[9], tandis que Plutarque s'en sert pour réfuter la trahison de Cicéron par l'affranchi Philologus[10] ; Aulu-Gelle fait une référence à Tiron[11] et évoque la rédaction d'un ouvrage sur la langue latine et les Pandectes, sorte de répertoire encyclopédique[12].

Selon la Chronique de Jérôme de Stridon, Tiron meurt à Puteoli presque centenaire lors de la 194e olympiade[1], soit entre 4 et 1 av. J.-C.

Postérité

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Les notes tironiennes

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Isidore de Séville attribue à Tiron l'invention ou l'introduction à Rome des « notes tironiennes »[13], système d’écriture sténographique. La méthode de Tiron est composée de 1 100 signes cursifs. Les notes tironniennes transcrivent de façon abrégée le latin[14].

Les « notes tironiennes »[15] ont été utilisées pendant plus d'un millénaire et demi, jusqu'au XVIIe siècle, sans qu'une amélioration significative ait été apportée.

Tiron dans la culture populaire

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Tiro est le narrateur et l'un des principaux personnages de Imperium, roman historique de Robert Harris mettant en scène le début de la carrière politique de Cicéron.

  • 2006 : Robert Harris, Imperium : XXe siècle, Paris, Plon, . Notice Bnf n° FRBNF40927949
  • 2009: Robert Harris, Lustrum: Hutchinson London UKBNF 2468109753
  • 2015: Robert Harris, " Dictator "

Tiro apparaît également, de façon récurrente, dans la série de romans policiers historiques Les Mystères de Rome écrits par Steven Saylor.

Bibliographie

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  • 1900 : Émile Louis Marie Chatelain, Introduction à la lecture des notes tironiennes : XXe siècle, Paris, Chez l'auteur, . Notice Bnf n° FRBNF30228475
  • 1936 : Maurice Jusselin•- "Notes tironiennes, liste des 156 plus importants manuscrits et une abondante bibliographie" in Rme dom Fernand Cabrol, R. P. dom Henri Leclercq et le concours d'un grand nombre de collab., Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie. Tome douzième, Première partie, Mora vocis-Noé ; Deuxième partie, Noirmoutier-Orvieto : XXe siècle, Paris, Letouzey et Ané, 1935-1936. Notice Bnf n° FRBNF37021961.
  • Béatrice Fraenkel, « Les surprises de la signature, signe écrit », Langage et société, no 44,‎ , p. 5-31 (lire en ligne).
  • Pierre Grimal, Cicéron, Fayard, (ISBN 978-2-213-01786-0).
  • 1991 : Tironische Noten : Beiträge der Arbeitsgespräch, Wolfenbüttel, 7.-10. Dezember 1987 : XXe siècle, Wiesbaden, Wolfenbütteler Mittelalter-Studien, 1, [16].

Liens externes

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Notes et références

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  1. a et b Jérôme de Stridon, Chronique universelle 194.1
  2. a et b Cicéron, Ad Atticus, VII, 2[1]
  3. Cicéron, Ad Familiares, XVI, 20
  4. Grimal 1986, p. 252-253.
  5. Cicéron, Ad Atticum, VII, 5
  6. Grimal 1986, p. 292 et 294.
  7. Grimal 1986, p. 253.
  8. Asconius, Milone, 38 sur Attalus.org
  9. Tacite, Dialogue des orateurs, 17
  10. Plutarque, Vie de Cicéron, 45
  11. Aulu-Gelle, Nuits attiques, IV, 10
  12. Aulu-Gelle, Nuits attiques, XIII, 9
  13. Isidore de Séville, Etymologiae, livre I, 22 (en) lire en ligne
  14. Fraenkel 1988, p. 14
  15. « Si l’on s’en tient à la définition communément admise et largement diffusée (même dans les traités de paléographie les plus sérieux), les « notes tironiennes » sont un système d’écriture sténographique en usage dans la Rome antique, dont l’invention remonterait à Tiron, secrétaire de Cicéron – de qui elles tirent leur nom. » Denis Muzerelle.pdf.
    Une version plus développée de ce texte a été publiée, sous le titre « Aperçu sommaire (et perspectives nouvelles) sur les notes tironiennes », dans Écritures abrégées (notes, notules, messages, codes...) : l'abréviation entre pratiques spontanées, codifications, modernité et histoire, N. Andrieux-Rey, S. Branca-Rosoff, C. Puech, dir., Paris – Gap, Ophrys, 2004 (Bibliothèque de ‘Faits de langues'), p. 191-210.
  16. Références. Voir Congrès international de sténographie, 1890, Munich.
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