Marnage (marée)
Le marnage est la « différence de niveau entre la marée haute et la marée basse d'une marée »[1]. Le marnage varie continuellement dans le temps et est défini, pour un jour donné et dans un intervalle pleine mer - basse mer, comme la différence de hauteur d'eau entre le niveau de la pleine mer et celui de la basse mer qui la suit ou la précède immédiatement.
La zone alternativement couverte et découverte par la mer, limitée par ces deux niveaux lorsqu'ils sont à leur maximum, est appelée « estran », « zone de marnage », « zone de balancement des marées » ou encore « zone intertidale » (qui est un anglicisme).
Différentes utilisations du terme amplitude de marée
modifierLa différence de hauteurs entre deux extremums consécutifs s’appelle le « marnage », à ne pas confondre avec « amplitude », qui désigne le module d’une fonction sinusoïdale telle que celle d’une composante de marée. Si le terme d’« amplitude » est parfois employé pour la marée, il désigne alors la moitié du marnage[2].
N.B Le terme amplitude de marée est malgré tout tantôt assimilé dans certains ouvrages au terme anglais tidal range désignant le marnage[3], tantôt assimilé au terme tide amplitude désignant le demi-marnage (différence de hauteur d'eau à pleine mer ou à basse mer avec celle de la mi-marée)[4].
Classification
modifierDavies[5] répertorie les environnements côtiers en fonction du marnage en vives-eaux. Il définit[3] :
- milieu microtidal (marnage < 2 m) caractéristique des mers fermées (30 cm à l'ouest est la mer Baltique ; Méditerranée au marnage compris entre 20 et 50 cm[6])
- milieu mésotidal (marnage entre 2 et 4 m)
- milieu macrotidal (marnage > 4 m) avec le record dans la baie de Fundy où le marnage dépasse 17 m.
À partir de l'étude des plages de la côte ouest du Cotentin, Levoy a introduit le terme d'environnement mégatidal pour les côtes soumises à des marnages supérieurs à 8 m[7].
Chacun de ces milieux est caractérisé par un écosystème biologique d'interface ou écotone et des communautés biologiques spécifiques (notamment l'endofaune et l'épifaune)[8].
Géographie
modifierDans les océans ouverts, le marnage moyen varie de 0,6 à 0,9 mètre[9]. Ce marnage augmente à mesure qu'on se rapproche des côtes.
Dans le régime tidal semi-diurne, la hauteur d'eau n'évolue pas de façon régulière dans le temps. La « règle des douzièmes » en donne une approximation en considérant que la hauteur d'eau varie d’1/12 du marnage pendant la première heure marée[10], 2/12 la deuxième heure marée, 3/12 les 3e et 4e heures, 2/12 la 5e heure et 1/12 la 6e heure[11].
Un point amphidromique est un point d'un système physique soumis à une force de marée où le marnage est voisin de zéro.
Notes et références
modifier- ISO 772:2011(fr) Hydrométrie — Vocabulaire et symboles
- Ouvrage "La marée océanique côtière" Auteur : Bernard Simon (ISBN 978-2-903581-32-9) Publication : Institut océanique Paris-Monaco Ouvrage 942-MOG Chapitre 4.1 Page 23
- Isabelle Cojan, Maurice Renard, Sédimentologie, Dunod, (lire en ligne), p. 134
- Magdeleine Moureau, Gerald Brace, Dictionnaire des Sciences de la Terre, Éditions Technip, , p. 517
- (en) J. L. Davies, « A morphogenic approach to world shorelines », Zeitschrift fur Geomorphologie, vol. 8, , p. 127-142.
- La gestion du trait de côte, Éditions Quae, (lire en ligne), p. 42
- (en) F.Levoy, E.J.Anthony, O.Monfort, C.Larsonneur, « The morphodynamics of megatidal beaches in Normandy, France », Marine Geology, vol. 171, nos 1–4, , p. 39-59 (DOI 10.1016/S0025-3227(00)00110-9).
- (en) Otto Kinne, Marine ecology, a comprehensive, integrated treatise on life in oceans and coastal water, Wiley-Interscience, , p. 755
- (en) Charles Brown, World Energy Resources, Springer Science & Business Media, , p. 184
- L'heure marée est définie comme le sixième de la durée de la marée
- Jean-Jacques Tusseau, Vocabulaire Maritime, TheBookEdition, (lire en ligne), p. 138
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- Océanographie - marée, sur le site Ifremer