Mellisme

courant politique espagnol

Le mellisme[1] (en espagnol : mellismo) est un courant politique d’extrême droite espagnol du début du XXe siècle, apparu au sein du carlisme, élaboré et défendu par Juan Vázquez de Mella — dont il tire son nom —, qui en devint le dirigeant politique après sa scission en 1919. Il poursuivait comme objectif la construction d’un grand parti traditionaliste capable d’assurer une transition depuis le régime libéral de la Restauration vers une monarchie corporative traditionnelle, sur le modèle de celle de l’Ancien Régime (es). Après sa scission du carlisme, le mellisme s’exprima à travers le Parti catholique traditionaliste, mais échoua dans sa tentative d’amalgamer l’ensemble du mouvement traditionaliste et se désintégra rapidement. Le mellisme désigne à la fois la faction politique dirigée par Mella et la stratégie de celle-ci et la conception théorique de Mella, qui reste néanmoins considérée comme partie intégrante de la pensée carliste. Dans l'historiographie, ses partisans sont généralement appelés « mellistas » (littéralement « mellistes » ; dans la presse de l'époque « mellados »). Ils s'appelaient eux-mêmes « traditionalistes »[2] et sont ainsi désignés par certains auteurs — en particulier pour les distinguer des autre carlistes —, mais le terme est ambigu car utilisé dans de multiples autres contextes.

Juan Vázquez de Mella.

Le mellisme fut un mouvement relativement éphémère mais qui joua un rôle important dans la rénovation doctrinale du carlisme au début du XXe siècle. Selon Jordi Canal, il s’agit de la déclinaison traditionaliste de la crise de la Restauration. Pour María Cruz Mina Apat, ce n’est qu’un exemple supplémentaire de la difficulté d’une union des droites espagnoles[3].

Au début de la Seconde république espagnole, les anciens mellistes rejoignirent la Communion traditionaliste reconstituée — le parti officiel du carlisme —, qui amalgama les forces des principaux courant traditionalistes en vigueur — melliste, pradéristes, intégristes et l'ensemble du carlisme qui n'était pas entré en dissidence —.

Mellisme émergent (1900–1912)

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Bartolomé Feliú

En général, il n'y a pas de références au mellisme ou aux mellistes dans l’historiographie pour les périodes antérieures à 1910[4]. La presse de l’époque commença à parler de mellismo en 1919[5]. Pour désigner les groupes internes du carlisme au début du XXe siècle, les chercheurs appellent la faction la plus encline à des alliances avec les autres partis les « posibilistas » (« possibiliste »)[6],[7] tandis que ceux tendant à s’aligner avec le dirigeant déchu de la Communion traditionaliste (le parti carliste), le marquis de Cerralbo, sont appelés « cerralbistas » ; c’est également ainsi que Vázquez de Mella préférait se qualifier lui-même[8],[9]. Cependant, il commença à gagner des adeptes dès le début des années 1890, d’abord attirés par ses dons rhétoriques plutôt que par ses idées ou sa stratégie politique. En effet, sa posture pouvait sembler déconcertante : il se déclara ennemi du système de la Restauration[10],[11] mais adopta une stratégie d’alliance avec les partis établis — il fit « usage des méthodes et des règles du système démocratique pour le dynamiter de l’intérieur » —[12], il s’impliqua avec enthousiasme dans le jeu électoral[13],[11],[14] tout en participant à une conspiration pour organiser un coup militaire en 1898-1900[15],[16],[17], il appuya des coalitions électorales minimalistes[18],[19] mais prôna des objectifs maximalistes — une « dialectique distinctive » —[20],[21], il clamait l’orthodoxie de la doctrine traditionaliste[22],[23],[24], tout en maintenant une relation tendue avec le prétendant carliste — spécialement après l’Octubrada —[25],[26] et se révéla prudemment enclin à des solutions non dynastiques[27],[11],[28].

Après l’« Octubrada » — une série de révoltes carlistes mineures —, Mella se réfugia au Portugal où il resta durant quelques années[29]. Il fut également écarté par le prétendant qui qualifia officiellement de traîtres ceux qui s’étaient impliqués dans les soulèvements[30],[26],[31],[32]. Après avoir obtenu le pardon royal en 1903[33], il reprit sa carrière parlementaire en 1905 — il se présenta aux élections de 1903, sans être élu[34] —. Étant donné que les leaders carlistes avaient généralement 60 ans ou plus[35], Mella émergea comme le représentant le plus dynamique de la génération d’âge moyen et le politicien carliste clairement le plus charismatique[36]. Il devint ainsi la figure centrale de la révision théorique du carlisme[37]. Il consolida sa position principalement grâce à ses harangues, aux Cortès ou lors de réunions publiques[38]. Il n’occupa pas de postes officiels dans le parti, si ce n’est dans son organe de presse, El Correo Español. Son prestige personnel devint rapidement un problème, aussi bien pour le prétendant — bien que certains auteurs affirment le contraire[37] — que pour le leader politique du moment, Matías Barrio y Mier, designé pour maintenir les partisans de Cerralbo sous contrôle[39]. Sur ordre du prétendant carliste, Barrio suivit une politique prudente d’alliances électorales[40], cherchant également à limiter l’influence de Mella dans El Correo. L'une des dernières décisions politiques du prétendant fut de nommer en 1909 un universitaire relativement inconnu, Bartolomé Feliú, comme successeur de Barrio, qui était malade, à la tête du parti ; cette décision fut un coup dur pour les partisans de de Mella, qui le considéraient comme le candidat naturel à la succeession, ce qui déclencha une série de protestations[41],[42].

 
Le marquis de Cerralbo

Après la mort du prétendant Charles VII, son fils le nouveau prétendant carliste, Jacques de Bourbon (Don Jaime) subit des pressions des cerralbistas pour renvoyer Feliú[43]. il opta pour un compromis, confirmant la nomination mais nommant Mella comme son secrétaire personnel[44],[45]. Après quelques mois passés ensemble en 1910, Vázquez de Mella rompit, désillusionné — désillusion qui fut mutuelle — de son nouveau monarque[46],[47],[48]. Pendant la campagne pour les élections de 1910, le mellisme émergea pour la première fois comme une stragégie : alors que Feliú autorisait des accords locaux strictement conditionnés par les revendications dynastiques, Vázquez de Mella montait une coalition anti-révolutionnaire, ultra-conservatrice et catholique avec Antonio Maura et sa faction du Parti conservateur[49][50]. Au cours des 2 années suivantes, le groupe, déjà qualifié de « mellistas »[51], s’affaira à discréditer Feliú, le chef délégué du carlisme[52],[53],[54],[55], en menant une campagne visant à le présenter comme un leader incompétent, éludant la question des alliances[56]. En 1912, Mella accusa Feliú de se maintenir illégitimement à la direction[57],[58],[51] et exigea sa destitution, en menaçant le prétendant carliste de ne plus suivre ses critères qu’il jugeait dépourvu de « légitimité d’exercice »[59]. Dans la conception carliste, le roi doit être légitime non seulement en termes d'origines — il doit être l'héritier du roi légitime —, mais il doit aussi détenir la « légitimité d[e l]’exercice » (« legitimidad de ejercicio »), c'est-à-dire qu’il doit gouverner conformément aux principes traditionalistes[60]. Ignorer l'opinion des corps carlistes traditionnels — dans ce cas la Junte supérieure, dominée par cerralbistas et mellistas — aurait été la preuve d'un césarisme, incompatible avec la légitimité de l’exercice[61]. Au départ, Mella n'avait pas envisagé une telle escalade, mais il fut provoqué par son adversaire le comte de Melgar, qui espérait que Don Jaime n’hésiterait pas à expulser Mella, en pleine rébellion, mais le calcul se retourna contre lui[62]. Un autre sujet de débats était les accusations de manque d’orthodoxie catholique et de sympathies pro-libérales de Don Jaime, combinées à des rumeurs croissantes d’une plainte faite au tribunal de Paris d'une femme affirmant avoir donné naissance à un fils de Don Jaime[63]. Don Jaime céda et à la fin de 1912, il rétablit Cerralbo à la présidence de la Junte supérieure[64],[65].

Essor du mouvement (1912–1919)

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Discours de Vázquez de Mella en 1912.

Certains spécialistes affirment que, Cerralbo étant de plus en plus fasciné par Mella[66],[67], ce dernier, bien que vieillissant, fatigué du conflit et indécis, assuma le commandement effectif des structures du parti[68] ,[69]. La politique carliste était de plus en plus sous l’influence du mellisme — le contingent de parlementaires carlistes était clairement dominé par la personnalité de Mella et près de la moitié de ses membres étaient des mellistes déclarés —[70], les autres se montrant pour la plupart hésitants — seuls Feliú et Llorens étaient disposés à s’opposer activement —. Environ un tiers des 30 membres de l’organe dirigeant du parti — la Junte supérieure — avait des penchants mellistes[71], parmi lesquels les chefs régionaux du Pays basque, de Catalogne et du Pays valencien[72]. Tandis que Cerralbo réorganisait l'exécutif national en 10 sections spécifiques, Mella monopolisait celles de la propagande et de la presse, tandis que d'autres mellistes dominaient dans les domaines électoraux et organisationnels[73],[74]. El Correo Español continuait d'être un champ de bataille où Don Jaime luttait pour conserver son influence[75], mais il était de plus en plus dominé par les mellistes, en particulier Peñaflor (es)[76],[77].

Don Jaime étant à peine joignable en Autriche à la suite de l'éclatement de la Grande Guerre, les mellistes prirent presque totalement le contrôle du parti[78] ; les campagnes des carlistes aux élections générales espagnoles de 1914, 1916 et 1918 furent significativement marquées par la stratégie à long terme nourrie par les mellistes. Avec la baisse spectaculaire du taux de participation aux élections[79],[80] et la croissante fragmentation des deux partis turnistas, il devenait évident que le système politique de la Restauration était en train de s'effondrer. Mella nourrissait le plan d’une alliance a minima de la droite[81] qui conduirait à son tour à l’émergence d’un grand parti d’extrême-droite à prétentions maximalistes, susceptible d’être une nouvelle incarnation du traditionalisme — incluant jaïmistes, intégristes, nationalistes « périphériques » conservateurs et conservateurs intransigeants[82] ; selon d’autres auteurs, il aurait favorisé l'union de groupes dont le programme recouvrait dans une large mesure celui du traditionalisme[83] —. Cette formation était censée abattre le régime libéral — une stratégie qualifiée de « catastrophisme »[84] — et assurer la transition vers un système corporatif traditionaliste, la question dynastique étant pratiquement absente[85],[86]. Bien que, en 1914, on laissât totale liberté aux chefs provinciaux pour conclure des alliances électorales dans le but d’obtenir les meilleurs résultats possibles[87], Vázquez de Mella et Maura continuèrent à travailler pour que celles-ci prennent finalement la forme d'accords entre carlistes et mauristes[88],[89],[90]. Au cours de la campagne pour les élections générales de 1916, Mella fit pour la première fois explicitement référence à une future union d’« extrême droite » — bien qu’appliquant le terme au domaine religieux et social, mais pas politique[91] —[92],[93] et de nouveaux termes comme « mauro-mellistas »[94], « mauro-jaimistas » ou « carlo-mauristas » entrèrent en circulation[95] et Maura commença à faire de vagues références anti-systèmes visant à altérer l’« ambiance de la vie publique »[96]. La stratégie montra toutefois ses limites. Les alliances ne survécurent pas aux campagnes électorales[97] ; les candidats jaïmistes ne remportèrent pas plus qu’une dizaine de sièges, un progrès très limité par rapport aux années 1890 et 1900[98],[99] ; finalement, dans les régions avec de fortes identités locales, les partis défenseurs de ces dernières estimèrent que le foralisme (es) pouvait souffrir d’une hypothétique alliance avec l’extrême droite[100].

 
Célèbre discours pro-germanique de Mella prononcé au théâtre de la Zarzuela en 1915.

À la suite de l'éclatement de la Première Guerre mondiale[101], les sympathies mellistes pour l’Allemagne démontrées antérieurement[102],[103],[104] se transformèrent en une véritable campagne[105]. Les livrets publiés[106],[107] et les conférences données[108] défendaient formellement la neutralité de l'Espagne dans le conflit mais suscitaient en réalité des sentiments favorables aux empires centraux et hostiles au Royaume-Uni[109],[110],[111]. Après 1916, lorsque les sentiments favorables à l’Entente cordiale commencèrent à se renforcer, les mellistes s’efforcèrent de contrarier une éventuelle adhésion de l'Espagne aux Alliés[112]. Le prétendant, dans sa résidence autrichienne, injoignable pendant la plus grande partie de la guerre, resta dans l'ambigüité. Il supportait la neutralité officiellement, mais en privait il s’inclinait plutôt pour l’Entente[113],[114] et ne démentit pas le discours pro-germaniste des mellistes[115],[116]. Les spécialistes ne s'accordent pas sur la relation du mellisme avec le premier conflit mondial. Très peu considèrent que cela constituait un problème central et réduisent la question à une simple inclination germanophile[117], en cohérence avec la conception idéologique du mellisme, louant le régime allemand anti-libéral et dénonçant les systèmes maçonniques, démocratiques et parlementaires britanniques et français. Certains commentaires suggèrent que la victoire des puissances centrales était censée faciliter la prise de contrôle de la scène politique espagnole par l'extrême droite [118][119], tandis que d'autres spécialistes suggèrent que la question de la guerre n'avait absolument aucune pertinence[120].

Rupture de 1919

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En 1918, le mellisme semblait perdre du terrain : les alliances électorales n'avaient pas apporté de bénéfices significatifs, l'issue de la Grande Guerre dénuait de sens la posture pro-allemande et mit ses défenseurs en difficultés, certaines directions régionales continuèrent à exprimer leur divergence et Cerralbo, usé par sa difficile loyauté écartelée (entre Mella et le prétendant), réussit finalement à faire accepter sa démission, et fut temporairement remplacé par un autre Mellista, Cesáreo Sanz Escartín (en)[121]. Au début de 1919, le prétendant fut libéré de son assignation à domicile en Autriche, se rendit à Paris et sortir de deux ans de silence presque total avec la publication de deux manifestes[122],[123],[124]. Publiés début février dans El Correso Español dans des circonstances quelque peu obscures, ils dénonçaient explicitement la désobéissance de certains leaders carlistes — sans les nommer — à la posture de neutralité officielle[125] et indiquaient que les structures dirigeantes du parti allaient être réorganisées[126],[127].

Les mellistes en arrivèrent à la conclusion que leur stratégie pour la domination du parti — acculer le prétendant pour l’obliger à se conformer à leurs vues — ne fonctionnerait plus et qu'une confrontation décisive était imminente[128],[129],[130],[131]. Ils menèrent une contre-offensive médiatique, en rendant publiques certaines accusations qui avaient connu une diffusion confidentielle en 1912 et en présentant Don Jaime comme un leader qui avait perdu sa légitimité : pendant des années, il était resté passif et inactif, suivant une politique hypocrite en déclarant la neutralité mais en soutenant en fait l'Entente, s'écartant de l'orthodoxie catholique, ignorant les corps collégiaux traditionnels du carlisme et adoptant une politique césariste, jouant avec le parti et — en claire allusion à son absence de descendance — se comportant de manière irresponsable ; tout compte fait, ses derniers agissements n'étaient rien d'autre qu'une « Jaimada », un coup d'État au sein du traditionalisme et contre lui[132],[133]. Aucune des parties en conflit ne firent référence à la question de la stratégie politique comme point de discorde[134].

Bien qu’au départ les forces en présence des deux côtés semblent équivalentes, Don Jaime fit rapidement pencher la balance en sa faveur. Ses hommes reprirent le contrôle de El Correo Español[135] et il remplaça San Escartín par d'anciennes figures germanophiles qui semblaient pro-mellistes mais étaient finalement restés fidèles à la maison royale, d'abord Pascual Comín puis Luis Hernando de Larramendi (es)[135],[136]. Lorsque la presse alphonsine et libérale se réjouit à l’avance de la disparition du carlisme à cause de ses conflits internes, e nombreux membres du parti qui avaient auparavant exprimé leur malaise face à Don Jaime commencèrent à avoir des doutes[137]. Vázquez de Mella, conscient du soutien avantageux dont il bénéficiait de la part des parlementairs et chefs locaux du parti, répondit en appelant à la tenue d’une grande assemblée. Bien que faisant des références explicites au carlisme et au traditionalisme, certaines historiens affirment qu’à ce stade, il considérait déjà que la lutte pour le contrôle des structures jaïmistes était futile et interprètent cet appel comme une décision de se retirer de la Communion traditionaliste pour construire un nouveau parti[138]. L'affrontement ne dura que deux semaines. Fin février 1919, les mellistes optèrent pour une organisation séparée, en établissant le Centro de Acción Tradicionalista (« Centre d’action traditionaliste ») comme leur quartier général provisoire à Madrid[139].

 
Jacques de Bourbon (1870-1931) (Jaime de Borbón).

De nombreux parlementaires carlistes du début du XXe siècle devinrent mellados[140],[141] : outre Mella lui-même, Luis García Guijarro (es), Dalmacio Iglesias García, José Ampuero y del Rio, Cesáreo Sanz Escartín, Ignacio Gonzales de Careaga et Víctor Pradera Larumbe ; parmi les chefs régionaux d’importance on peut citer Tirso de Olazábal, José María Juaristi Landaida, le marquis de Valde-Espina, Luis et Manuel Lezama Leguizamón (Pays basque), Antonio Mazarrasa (en) (Alava), Doña Marina et Florida (Nouvelle-Castille), Teodoro de Mas, Miguel Salellas Ferrer, Tomás Boada Borrell et le duc de Solferino (Catalogne), Manuel Simó Marín (es) et Jaime Chicharro Sánchez-Guió (Pays valencien) et José Díez de la Cortina (Andalousie)[142] ; le groupe scissioniste fut complété par deux journalistes prolifiques, Miguel Fernández Peñaflor (es) et Claro Abánades López (es)[143]. La plupart des dissidents provenaient de deux régions : le Pays basque (en particulier le Guipuscoa) et la Catalogne[144]. Certains quotidiens régionaux jaïmistes suivirent Mella[145], mais les plus importants, El Correo Español, El Pensamiento Navarro (es) et El Correo Catalán (es) restèrent fidèles au prétendant[146]. L'impact sur la base militante fut beaucoup moins tangible. Dans les régions où le carlisme était une force mineure, comme la Vieille-Castille ou Valence, la scission ajouta à la confusion et à la marginalisation accrue du mouvement, mais dans le Pays basque, en Navarre et en Catalogne, la base sociale rurale du carlisme demeura presque intacte[147].

Réforme et crise (1919–1922)

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Antonio Maura

Tout au long de 1919, les mellistes s’affairèrent à institutionnaliser le mouvement. Son épine dorsale était constituée des Centros de Acción Tradicionalista locaux, qui émergeaient dans tout le pays ; El Pensamiento Español fut créé à Madrid pour servir d’organe d'expression national[148],[149] et on tenta de créer une organisation de jeunesse, les Juventudes y Requetés Tradicionalistas (« Jeunesses et Requetés traditionaliste »)[139]. Bien que Mella ait rejeté un poste ministériel dans un nouveau gouvernement d'union nationale, affirmant qu'il ne pouvait jamais s'aligner sur la Constitution de 1876 et son système[150], en mai, le mellisme prit la forme d'un Centro Católico Tradicionalista (« Centre catholique traditionaliste », CCT), créé avant les élections de 1919 et destiné à servir de tremplin vers une alliance de l’ultra-droite dominée par les traditionalistes[151]. Détaché de la contrainte des revendications dynastiques carlistes, tout en rejetant la monarchie alphonsine qu’il disait corrompue par le libéralisme, le CCT fut une tentative d'utiliser la plateforme catholique pour attirer les dissidents de l’aile droite du Parti conservateur, principalement les mauristes et ciervistes. D'autres alliances potentielles évoquées étaient celles avec les intégristes et l'Union Monárquica Nacional (es)[152]. Les mellistes remportèrent 4 sièges aux Congrès : Juaristi (Vergara), González Careaga (Tolosa), Garcia Guijarro (Valence) et Chicharro (Nulles ; ce dernier rejoignit toutefois la minorité cierviste aux Cortès ; les sénateurs mellistes élus étaient Ampuero (Guipuscoa) et Mazarrasa (Alava)[153]. En 1921, Manuel Lezama Leguizamón Sagarminaga fut également élu au Sénat (poste qu’il renouvela en 1923). Mella lui-même ne fut pas élu.

À partir de l'été 1919, les mellistes commencèrent à se préparer pour une grande assemblée nationale, censée lancer un nouveau parti et définir sa ligne politique. Après avoir envisagé de nommer la nouvelle formation « Partido Católico Nacional » (« Parti catholique national »), c'est finalement celui de Partido Católico-Tradicionalista (« Parti catholique-traditionaliste » qui s’imposa)[154],[155],[156]. Des rassemblements régionaux mellistes eurent lieu à Artxanda, en Biscaye (en août 1919), et à Badalone[157], en Catalogne (en avril 1920)[158]. Cependant, lors de la campagne électorale de 1920, il apparut de plus en plus évident que, comme auparavant, différents groupes de droite étaient prêts à conclure des accords circonstanciels, mais aucun ne souhaitait s'engager sur la voie de l'intégration vers un nouveau parti d'extrême droite. Différentes personnalités mellistes se montrèrent enclines à poursuivre des négociations d'alliance de leur côté, généralement sur une base purement pragmatique : certains comme Pradera négocièrent avec les Mauristes[159], tandis que d’autres comme Chicharro se rapprochèrent des ciervistes[160] ou d’autres encore de l'initiative sociale-catholique des anciens sympathisants de Mella Aznar et Minguijón (es)[161] ; certains enfin se rapprochaient d'une idée catholique monarchiste défendue par El Debate[162]. Les mellistes remportèrent deux mandats au Congrès : García Guijarro, de nouveau élu à Valence, et Ricardo Oreja Elósegui à Tolosa ; les sénateurs élus furent Ampuero (Guipuscoa) et Lezama Leguizamón (Biscaye)[163]. Mella, une nouvelle fois non élu, lança rapidement sa candidature pour un siège au tribunal suprême, mais ne réussit pas à obtenir suffisamment de soutien parmi les partis conservateurs et a subi une défaite retentissante[164].

 
Discours dde Mella au théâtre Goya de Barcelone en 1921.

Vers la fin de 1920, il était déjà clair que le mellisme était dans l’impasse, échouant à gagner du terrain sur la scène politique nationale et de plus en paralysé par deux stratégies concurrentes. Tandis que Mella s’en tenait à son plan de grande fédération d’extrême droite, même partiellement conforme aux aspirations maximalistes du traditionalisme, Pradera emergea comme la figure d’une autre conception, selon laquelle cette alliance devrait être conclue sur une base minimaliste, dont le plus petit noyau commun serait un catholicisme anti-révolutionnaire et conservateur[165]. De plus, Vázquez de Mella poursuivit une stratégie anti-système et éloignée des revendications dynastiques carlistes, prêt au mieux à prêter son soutien à un gouvernement qu’il jugerait acceptable mais sans y participer, tandis que Pradera était prêt à travailler dans le cadre de la restauration alfonsine et à accepter des postes ministériels. Le mellisme subit un autre revers lorsqu’un grand nombre de ses partisans rejoignirent le Parti social populaire (es)[166].[167][168][169]. En 1921, Mella doutait déjà de l’opportunité de lancer son propre parti et semblait réfléchir à son rôle de commentateur idéologique, se contentant de donner des orientations depuis l'arrière-plan[170].

À partir de 1922 : Disparition et praderisme

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Discours de Mella le 19 septembre 1916 (ABC).

La grande assemblée melliste tant attendue eut finalement lieu en octobre 1922 à Saragosse, bien qu'elle fût très différente de ce que Mella avait initialement projeté. De nombreux mellistes qui s'étaient détachés de Don Jaime près de 4 ans auparavant avaient rejoint d'autres initiatives politiques entre-temps, d'autres avaient perdu leur enthousiasme après deux campagnes électorales infructueuses et furent déçus par le mouvement qui semblait avoir perdu sa direction, avec peu d’avancées sur la question de l’alliance des droites et Mella marquant des périodes d’inactivité de plus en plus longues. L’assemblée fut dominée par les partisans de Pradera[171],[172] et Mella lui-même n'y assists pas ; à la place, il envoya une lettre, résumant ses dernières volontés politiques. Réaffirmant une fois encore ses opinions anti-système, il confirma que la monarchie traditionaliste était un objectif ultime et se déclara engagé à y travailler en tant que théoricien et idéologue, mais plus en tant que politicien[173]. Des membres de la présidence prirent connaissance de la lettre et se déclarèrent poliment impatients de prendre le contrepied de la décision de Mella ; l'assemblée se conclut en se montrant favorable à la création d'un nouveau parti catholique[174],[175].

L’assemblée de Saragosse marqua pratiquement la fin du mellisme, bien que lors des dernières élections de la Restauration en 1923 deux candidats réussissent à être élus sous la bannière catholique-traditionaliste — Oreja à Valence et García Guijarro à Azpeitia —[176]. Lors de l’année suivante, d'autres partisans de Mella rejoignirent d'autres initiatives politiques. En 1923, la vie politique nationale s'arrêta avec la mise en place de la dictature de Primo de Rivera et toutes les organisations politiques furent dissoutes, dont le Parti catholique-traditionaliste. Certains mellistes s’engagèrent dans des structures primorivéristes : quelques-uns assumèrent des hauts postes administratifs — comme azarrasa, Careaga et R. Oreja, qui devinrent des gouverneurs civils —[177] et Pradera devint même une figure emblématique de la dictature, mais les spécialistes ne sont pas d'accord sur l’éventuel rapport entre cette activité et le mellisme. Certains auteurs considèrent le mellisme comme un groupe politique disparu et parlent de « pseudo-traditionalisme » ou de « mellistes praderistes », n’étant que vaguement associé avec le « mellisme orthodoxe » original. Un article publié en 1925 dans El Pensamiento Navarro intitulé El mellismo guipuzcoano affirmait que le mellisme avait « une vie rachitique, allanguie, complètement artificielle et prête à disparaître au premier souffle »[178]. La stratégie « praderiste » et sa coopération avec le régime de Primo de Rivera, privé de toute base idéologique et moins encore traditionaliste, avait peu à voir avec le mellisme[179][180]. Cette stratégie de coopération a été qualifiée de « praderisme »[181],[182].

La question des liens entre praderisme et mellisme est mal établie et non exempte de biais idéologiques, nouveaux et anciens. Les idéologues traditionalistes actifs durant le franquisme comme Francisco Elías de Tejada et Gambra encensèrent Mella comme l’un des plus grands théoriciens du carlisme et tendirent à ignorer Pradera jusque dans les années 1970, que le régime promouvait comme l’un de ses frères fondateurs[183]. Les idéologues progressistes partisans du prétendant Charles-Hugues (Massó (es)) partagent le même point de vue[184]. Andrés Martín, auteur d’un ouvrage détaillé sur lu scission melliste affirme que le praderisme et le mellisme avait peu de choses en commun, le premier se distinguant par son rapprochement avec l'alphonsisme, des alliances minimalistes, un réductionnisme idéologique et la substitution du traditionalisme pur un vague concept de droite autoritaire[185]. Certains historiens défendent toutefois une vue opposée. Bartyzel considère Pradera comme le disciple le plus talentueux de Mella[186]. Jordi Canal qualifie Pradera de « disciple et systématisateur » de la pensée de Mella[187], une opinion partagée par Pedro Carlos González Cuevas[188]. On trouve une approche similaire dans Blinkhorn 2008, p. 145-147, où Pradera est décrit comme le « prophète d’un traditionalisme similaire à celui de Mella », « plus rigide » et « mieux intégré ». Il applique le qualificatif de « mellistes » à des politiciens carlistes qui n’avaient jamais côtoyé Mella mais avaient suivi Pradera durant la dictature de Primo de Rivera, comme Esteban Bilbao[189]. Real Cuesta 1985, p. 157 affirme que Pradera était « très influencé par la doctrine melliste »[190].

 
Mella en 1928 (année de sa mort).

Vázquez de Mella mit fin à sa vie publique. Sa dernière apparition publique date de 1924 et il mourut en 1928. En 1931-1932, de nombreux anciens partisans de Mella rejoignirent les rangs du carlisme officiel de la Communion traditionaliste, dès lors certains auteurs ne parlent plus de mellisme[191],[192],[193],[194],[195]. Dans les structures de la Communion, les anciens mellistes ne formèrent pas un groupe ou une faction visible. Le terme de « mellistes » est parfois utilisé pour qualifier des Espagnols pro-nazis durant la Seconde Guerre mondiale[196].

Héritage et place historique

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Monument à Mella à Madrid.

Le travail théorique de Mella a servi de point de référence pour plusieurs générations carlistes[197] et fit l’objet de multiples études, y compris de chercheurs venus d’autres pays. Il demeure envisagé comme un élément intrinsèque de la doctrine traditionaliste, parfois présenté comme le plus raffiné, et un de ses composants systématiques, le climax de la philosophie politique traditionaliste[198]. En revanche le terme de mellisme ne suscite pas ces adhésions, et il est de façon courant utilisé uniquement comme une référence à la politique de stratégie suivie par Mella et ses partisans.

Jusqu’à la fin du XXe siècle, l’historiographie considère majoritairement les mellistes dans leurs relations avec les autres dimensions du carlisme et se focalise sur la rupture de 1919, parfois décrite comme une parmi d’autres dans la longue histoire du mouvement[199],[200]. Le schisme était présentée comme résultant d'un conflit de personnalités ou de divergences de points de vue sur la posture espagnole pendant la Première Guerre mondiale. La première monographie d’importance publié en 2000, redéfinissait systématiquement le mellisme comme une stratégie afin de bâtir une formaion d’extrême-droite visant à établir un changement depuis le régime libéral de la Restauration vers une monarchie traditionaliste[201]. Selon cette conception théorique, le groupe peut être analysé sur trois niveaux : une base totalement unifiée par un programme commun, une fédération avec ceux qui l'acceptaient partiellement[202] et une coopération circonstancielle avec d'autres groupes[203].

Outre les origines de la rupture de 1919, des questions relatives à certaines questions importantes restent sans réponse. Il reste par exemple à établir si Mella avait réellement l'intention de prendre le contrôle du carlisme en réduisant le prétendant à un rôle décoratif ou s'il visait consciemment une scission[204]. Il reste à déterminer comment une question de politique étrangère, généralement d'importance secondaire pour la plupart des partis politiques, a réussi à déclencher un schisme, d'autant plus qu'en 1919, la guerre était terminée et que le carlisme a toujours manifesté peu d'intérêt, voire du dédain, pour tout ce qui se passait hors des frontières de l'Espagne[205]. On peut se demander comment le mellisme a pu être suffisamment puissant pour ébranler l'un des plus anciens mouvements politiques européens, alors qu’il s'est avéré totalement inefficace en tant que projet indépendant[206]. D’autres questions d’ordre chronologique restent à établir, notamment si le contrôle de Vázquez de Mella sur le Carlisme avant 1919 et la coopération avec les institutions de la dictature après 1923 doivent être considérées comme relevant du mellisme[207]. Il reste aussi à expliquer les motivations de personnalités emblématiques pour leur loyauté aux prétendants carlistes, mais qui décidèrent de rejoindre les mellistes, comme ce fut le cas de Tirso de Olazábal[208].

Quelques mellistes importants
                           
Abánades López Chicharro Sanchez Doña Marina Garcia Guijarro Iglesias García Luis Lezama Cortina Olazábal Lardizábal (M) Oreja Florida (R) Oreja (es) Simó Marín (es) Solferino Valde-Espina Sanz Escartín (en)

Notes et références

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  1. Lafage 1993, p. 14.
  2. (es) Idoia Estornés Zubizarreta (es), « Carlismo § Jaimismo y escisión mellista (tradicionalismo) », sur Auñamendi Eusko Entziklopedia (consulté le ).
  3. Rivera Blanco 2022, loc 5046.
  4. Il y a des exceptions. Certains auteurs parlent de « carlisme mellliste » pour la première décennie du XXe siècle, par exemple Núñez Seixas 2002, p. 334.
  5. La première mention connue, isolée, se trouve dans la revue España, dans son numéro 67 du 4 mai 1916 (lire en ligne). Début juin 1919, les termes s’emploient largement, par exemple dans La Correspondencia de España du 21/05/1919, ABC du 21/05/1919, La Acción 26/05/19, La Época du 02/06/19, El Imparcial (es) du 02/06/19, La Vanguardia du 06/06/19, El Sol du 08/06/19.
  6. Auparavant dénommé « sector posibilista », « sector promellista » ou « posibilistas promellistas » (« secteur possibiliste », « secteur pro-melliste » ou « possibilistes pro-mellistes ».
  7. Andrés Martín 2000, p. 50, 51, 57.
  8. Fernández Escudero 2012, p. 453. Tous les deux maintenaient d’excellentes relations ; Mella ne tarit pas d’éloge pour Cerralbo qu’il considérait comme un grand meneur, tandis que Cerralbo le promouvait dans le parti.
  9. Canal 2000, p. 236.
  10. Après l’un de ses premières interventions aux Cortès, le leader conservateur Cánovas déclara « Qui est ce monstre ? » (Andrés Martín 2000, p. 31). Vers le milieu des années 1890, durant l’apogée de la démocratie libérale alphonsine, Mella devint le plus franc opposant de cette dernière. Les conservateurs tentèrent de le contenir et de le rallier à leur casuse en lui offrant des postes ministériels, mais Mella était convaincu que le système devait être démantelé au lieu d'être stabilisé et rejeta les propositions conservatrices.
  11. a b et c Andrés Martín 2000, p. 31.
  12. Real Cuesta 1985, p. 308.
  13. Il participa pour la première fois, sans être élu, en 1891
  14. Fernández Escudero 2012, p. 240.
  15. À mesure que la crise se transformait en une guerre contre les États-Unis, Mella maintint sa participation dans ce qui deviendrait une conspiration dans une grande mesure carliste et explora la piste de l’organisation d’un coup d'État avec des généraux rebelles et d’autres politiciens de droite (Andrés Martín 2000, p. 32-7, Fernández Escudero 2012, p. 337-9) ; en septembre 1898, sur ordre du prétendant carliste Charles VII et comme tous les députés carlistes, il se retira des Cortès ; comme en 1871, peu avant le début de la troisième guerre carliste, le public anticipa largmenent le soulèvenement en préparation.
  16. Fernández Escudero 2012, p. 350.
  17. Canal 2000, p. 254.
  18. Spécialement des alliances catholiques mises en place par l’Église. La première phase (jusqu’en 1903) consista à réunir des congrès catholiques (Gutiérrez Lloret 2008, p. 241-245), la seconde (1903-1905) à créer des Ligues catholiques (Gutiérrez Lloret 2008, p. 245-248)
  19. Gutiérrez Lloret 2008, p. 240-241.
  20. Andrés Martín 2000, p. 40.
  21. Blinkhorn 2008, p. 43.
  22. Il faisait partie des experts carlistes convoqués à la résidence du prétendant à Venise pour produire un nouveau document programmatique, publié en 1897, l’Acte de Loredan.
  23. Canal 2000, p. 248.
  24. Orella Martínez 2012, p. 26.
  25. Andrés Martín 2000, p. 37-8.
  26. a et b Fernández Escudero 2012, p. 398.
  27. Après la crise cubaine, Mella s’impliqua dans une conspiration, dirigée par l’archevêque de Valladolid, Antonio Cascajares, qui visait à installer un gouvernement d'unité nationale appuyé par les militaires, peut-être dans l’optique d’une réconciliation dynastique.
  28. Fernández Escudero 2012, p. 312-313.
  29. La durée exacte de son exil portugais est débattue ; certains auteurs affirment qu’il resta hors d’Espagne jusqu’en 1905, par exemple Aguirre Prado1959, p. 26 ; d’autres suggèrent qu’il aurait pu rentrer avant, et citent des sources de presses évoquant sa présence dans différents endroits d’Espagne (Fernández Escudero 2012, p. 377-378). Après avoir été présent dans trois législatures aux Cortès (1893-1896, 1896-1898, 1898), il suivit la ligne officielle du carlisme de s’abstenir aux élections de 1899 et la presse ne rapporte pas sa candidature aux élections de 1901
  30. Andrés Martín 2000, p. 37-38.
  31. Canal 2000, p. 255.
  32. Real Cuesta 1985, p. 144.
  33. Fernández Escudero 2012, p. 416.
  34. (es) « De Las elecciones », La Correspondencia de España,‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  35. Les exceptions les plus notables étant Llorens et le marquis de Tamarit, qui avaient autour de 50 ans.
  36. Real Cuesta 1985, p. 137.
  37. a et b Blinkhorn 2008, p. 31.
  38. Canal 2000, p. 260.
  39. (es) Eduardo González Calleja, La razón de la fuerza : orden público, subversión y violencia política en la España de la Restauración (1875-1917), Madrid, (ISBN 8400077784), p. 206.
  40. Dans les premières campagnes du XXe siècle, Mella appuya l’idée de former alliances catholiques de circonstance, par exemple contre la Ley de Jurisdicciones ou la loi sur les associations (Gutiérrez Lloret 2008, p. 257). Cette stratégie causa d’importantes controverses parmi les hommes politiques catholiques et fut soutenue officiellement par le Vatican, ce qui représenta un coup dur pour les intégristes et pour Ramón Nocedal personnellement.
  41. Fernández Escudero 2012, p. 421.
  42. Andrés Martín 1997, p. 99- 116, 100.
  43. Don Jaime avait déjà été soupçonné d’avoir un penchant libéral (Andrés Martín 2000, p. 48) ; Mella le présenta comme éduqué dans « une Académie [l'Académie militaire autrichienne] d’athées, sceptiques et corrompus » et quelque peu léger dans sa pratique catholique.
  44. Fernández Escudero 2012, p. 425.
  45. Canal 2000, p. 264.
  46. selon Mella, « tant que Feliú, Olazábal, Forner et Polo ne disparaîtront par de la scène politique, rien de profitable ne pourra être fait » ; l’absence d’héritier de Don Jaime suscitait également une préoccupation croissante. Ce qui provoqua la rupture irréparable entre Mella et le prétendant durant la période où le premier fut secrétaire, en 1909-1910, n’est pas clair (on n’a pas connaissance d’un projet politique qui aurait pu susciter de telles divergences ou d’un évènement unique qui aurait pu déclencher cette hostilité)
  47. Andrés Martín 2000, p. 50-52.
  48. Fernández Escudero 2012, p. 42.
  49. Andrés Martín 2000, p. 58-59.
  50. Cette stratégie déboucha sur les premières expulsions en 1910. Le directeur régional du parti carliste dans les provinces Basques, Tirso de Olazábal (qui quitterait 9 ans plus les rangs du prétendant pour rejoindre Mella), expulsa Pradera pour avoir conclu seul une alliance électorale avec un candidat maurista ; Don Jaime approuva la décision, qui aide à « maintenir énergiquement la discipline » (Andrés Martín 2005, p. 124-125) ; Pradera fut réadmis 3 ans plus tard.
  51. a et b Fernández Escudero 2012, p. 439.
  52. de Mella qualifia Feliú d’« imbécile » (Andrés Martín 2005, p. 121) ; tous les deux se livrèrent à une âpre lutte pour le contrôle El Correo Español , lorsque de Mella et Sánchez Márquez, agissant au nom de Feliú, revendiquèrent sa direction ; le différend déborda et atteignit l'administration officielle du parti.
  53. Andrés Martín 1997, p. 100.
  54. Andrés Martín 2000, p. 62-66.
  55. Fernández Escudero 2012, p. 441-443.
  56. Voir (Andrés Martín 1997) pour plus de détails.
  57. Andrés Martín 2000, p. 67.
  58. Andrés Martín 1997, p. 104.
  59. Andrés Martín 2000, p. 68.
  60. Fernández Escudero 2012, p. 440-442.
  61. Andrés Martín 1997, p. 104-105.
  62. Andrés Martín 1997, p. 108-109.
  63. Andrés Martín 1997, p. 110-113.
  64. Il renvoya Feliú peu de temps après.
  65. Andrés Martín 2000, p. 72, 114.
  66. Certains affirment ainsi que ce n'est pas Mella qui était loyal à Cerralbo, mais plutôt l’inverse.
  67. Fernández Escudero 2012, p. 452.
  68. bien qu'il n'ait pas occupé de poste officiel en dehors de la gestion de Correo et de la formation (en tant que parlementaire) de la Junte supérieure ; le chef délégué du parti dans les Asturies, région natale de de Mella, était Cipriano Rodriguez Monte.
  69. Fernández Escudero 2012, p. 443.
  70. Iglesias García, Mazarrasa Quintanilla (en) et Mella (sur 9 députés au total) en 1910-1914, Simó Marín (es) et Mella (sur 6) en 1914-1916, Garcia Guijarro (en), Ampuero del Rio et de Mella (sur 9) en 1916-1918, Garcia Guijarro, González de Careaga (es), Pradera et Batlle y Baró (ca) (sur 9) en 1918-1919.
  71. Cerralbo, Mella, Manzarasa, Olazabal, Solferino (en), Ampuero (en), Comín (en) et Iglesias.
  72. Olazábal, Solferino et Simó respectivement.
  73. Mella était l'un des 3 membres de la commission de propagande, les 2 autres, Iglesias et Simó, étaient des mellistes déclarés. Il était également l'un des 3 membres de la commission de presse, avec son opposant Joaquín Llorens et le marquis de Torres Cabrera dans une posture intermédiaire entre eux deux
  74. Fernández Escudero 2012, p. 458.
  75. Fernández Escudero 2012, p. 467-471.
  76. Il refusa le rameau d'olivier offert par certains de ses opposants au Correo en signe de paix et s'opposa à l’idée d’un comité éditorial équilibré
  77. Andrés Martín 2000, p. 74-76.
  78. Blinkhorn 2008, p. 77.
  79. Spécialement si l’on tient compte dans les calculs des effets de l’article 29 de la loi électorale de 1907, controversé, autorisant la déclaration du candidat vainqueur sans nécessité de scrutin dans les circonscriptions où un seul candidat était présent ; tandis qu’au cours des années 1890 et 1900 l’absention est estimée autour de 30-35 %, elle dépasse 60 % dans les années 1910.
  80. (es) Albert Carreras de Odriozola et Xavier Tafunell Sambola, Estadísticas históricas de España, siglos XIX-XX, vol. 1, Bilbao, Fundación BBVA, , II éd. (1re éd. 1989) (ISBN 84-96515-00-1, lire en ligne [archive du ]), p. 1093-1094.
  81. Il existe des approches variées dans l’historiographie pour analyser les stratégies d’alliance du mellisme à cette époque. Andrés Martín, auteur d’un travail très détaillé sur le sujet qualifie cette stratégie de « minimaliste », mais avec des objectifs « maximalistes » (Andrés Martín 2000). Quant à Jordi Canal, dans un ouvrage plus synthétique sur le mouvement carliste, il réserve le terme de « minimalisme » à la stratégie d’alliance menée par Minguijón Adrián (es) autour d'un pôle social-catholique, en opposition à la posture « catastrophiste » — c’est-à-dire visant au renversement du système de la Restauration — de Mella (Canal 2000, p. 267).
  82. Bartyzel 2002, p. 285.
  83. Orella Martínez 2012, p. 227 et ss..
  84. Canal 2000, p. 267.
  85. en 1914, de Mella publia son programme pour une droite unie, avec des objectifs déclarés de transition depuis la démocratie libérale à une monarchie corporative et régionaliste
  86. González Cuevas 1993, p. 410.
  87. Andrés Martín 2000, p. 73.
  88. Andrés Martín 2000, p. 87-91.
  89. Millán 2000, p. 33.
  90. Certains auteurs parlent de « pacte Mella-Maura », par exemple (es) Ignacio Olábarri Gortázar, « Notas sobre la implantación, la estructura organizative y el ideario de los partidos de turno en Navarra, 1901-1923 », Príncipe de Viana (es), no 166,‎ , p. 323 (lire en ligne)
  91. Andrés Martín 2000, p. 117.
  92. La même année il coorganisa une grande assemblée à Covadonga, destinée à servir de tremplin pour une alliance locale entre mauristes et jaïmistes asturiens
  93. (es) Carolyn P. Boyd, « Covadonga y el regionalismo asturiano », Ayer, no 64,‎ , p. 166.
  94. (es) R. Mayol, « El programa de Covadonga », El Motín (es),‎ , p. 8 (lire en ligne, consulté le ).
  95. Andrés Martín 2000, p. 110.
  96. Il reste toutefois peu probable que les mauristes aient à un moment donné réellement partagé la perspective melliste d'une fusion au sein d'un nouveau parti traditionaliste et de l'introduction d'un système corporatif autoritaire (Andrés Martín 2000, p. 118) ; Maura demeura un constitutionnaliste malgré les sympathies autoritaires d’un grand nombre de ses sympathisants de base (Blinkhorn 2008, p. 37).
  97. Une fois élus, jaïmistes et mauristes formèrent des minorités séparées aux Cortès.
  98. Immédiatement après le début du premier conflit mondial, la direction du parti carliste défendit une posture de stricte neutralité.
  99. Andrés Martín2000, p. 133-136.
  100. Andrés Martín 2000, p. 119, 141-142.
  101. Pour ce qui est de l'impact de la guerre sur la politique espagnole, voir Orella Unzué 2014, p. 105-134.
  102. Dès 1902, de Mella lança une campagne en faveur de la cause allemande. Les arguments utilisés étaient multiples : il souligna que le Kaiser était le protecteur de la religion catholique, loua le système politique allemand de gouvernements forts, responsables devant l'empereur plutôt que devant le Parlement (en opposition avec le système britannique né du libéralisme et de la franc-maçonnerie), fit référence aux intérêts géopolitiques complémentaires de l'Espagne et de l'Allemagne à Tanger (en soulignant le conflit avec le Royaume-Uni à Gibraltar et avec le France au Maroc), souligna le glorieux passé espagnol sous les Habsbourg, l’opposant à un passé misérable sous les Bourbon. Certaines activités de de Mella prirent une tournure provocatrice, comme une conférence donnée à Madrid lors de la visite du président français Poincaré (Andrés Martín 2000, p. 41, 60). Don Jaime resta dans l’ambigüité ; bien qu'il ne cachât pas sa préférence pour une position espagnole neutre dans l’éventualité d’un conflit européen, il ne rejeta pas non plus Mella et avait l’habitude de lui envoyer en privé des lettres de félicitations, déclarant que les théories de de Mella étaient « une interprétation fidèle de ma pensée »
  103. Andrés Martín 2000, p. 58-62.
  104. Fernández Escudero.
  105. Avec des livrets, des conférences publiques et El Correo devenant une véritable tribune pro-allemande. La plupart de ces activités étaient soutenues financièrement par l'ambassadeur allemand à Madrid, Maximilian von Ratibor (de) (Andrés Martín 2000, p. 95-101) (pour plus de détails, voir (de) Jens Albes, Worte wie Waffen. Die deutsche Propaganda in Spanien während des Ersten Weltkriegs, Essen, (ISBN 9783884744949)). Ainsi, Vázquez de Mella devint, aux côtés de Pío Baroja et Jacinto Benavente, l'un des trois partisans les plus fervents de la cause allemande en Espagne ((es) Jesús de la Hera Martínez, La política cultural de Alemania en España en el período de entreguerras, Madrid, (ISBN 9788400080228), p. 16).
  106. En 1915, Mella, Claro Abánades (en) et Manuel Abelló y Valdés publièrent El año germanófilo (« L’année germanophile »), surnommé le « parfait manuel d’un germanophile », alliant germanophile et anglophobie, par exemple en présentant l'Allemagne comme la nation persécutée par les cupides Anglais, une « Angleterre [à l’affût pour] s’emparer du commerce et de l'industrie allemands, comme elle l'a fait avec les nôtres auparavant.
    Aujourd'hui, c’est l'Allemagne la nation géante qui déploie vaillamment ses drapeaux, et elle mène, victorieuse, le duel le plus formidable que siècles aient jamais vu. Nous n'avons pas l'intention de nous immiscer dans la lutte de deux peuples qui se disputent le sceptre du monde, mais qu’il nous soit permis de penser à l'avenir. Aspirant à une paix rapide et définitive, nous voulons qus s’établisse un courant de sympathie entre les Espagnols et les Allemands ; nous voulons, inspirés par toutes les raisons qu’a exposées l'illustre tribun, D. Juan Vázquez de Mella, une alliance avec l'Allemagne pour nous assurer qu'à l'avenir, les territoires irrédents soient de nouveau ceux de la nation espagnole »
  107. Texte Complet disponible ici.
  108. La campagne culmina avec le discours pro-germanique de Mella prononcé au théâtre de la Zarzuela en 1915.
  109. Andrés Martín 2000, p. 96.
  110. Orella Martínez 2014, p. 129.
  111. Le Royaume-Uni était fondamentalement hostile à trois objectifs clé de la politique étrangère espagnole : contrôle des détroits, alliance avec le Portugal et l'Amérique latine (Andrés Martín 2000, p. 111) ; d’autres sources soutiennent toutefois que l’ennemi principal de Mella était la France et non le Royaume-Uni, et le qualifient de « gallophobe » (Fernández Escudero 2012, p. 131).
  112. Andrés Martín 2000, p. 127.
  113. Bien que le prétendant lui-même n'ait pas manifesté de penchant pro-allemand, il avait tendance à partager les opinions de Mella sur les Anglais.
  114. Andrés Martín 2000, p. 42.
  115. Bien qu’apparemment conscient du contrôle exercé sur le parti par les mellistes, il s'abstint de toute déclaration résolutive et confirma Cerralbo dans ses pleins pouvoirs en tant que chef de la Communion traditionaliste (Andrés Martín 2000, p. 101-105, 115-117, 131, Fernández Escudero 2012, p. 485). Le prétendant continua également à inviter Mella à le rejoindre à Frohsdorf pour goûter « le pain de guerre » (Fernández Escudero 2012, p. 486) ; les dirigeants régionaux carlistes semblaient désorientés (Fernández Escudero 2012, p. 481). Certains croyaient que Don Jaime n'avait pas d'opinions fermes et préféraient ne rejeter aucune option jusqu'à le vainqueur de la guerre soit connu.
  116. Andrés Martín 2000, p. 11.
  117. « La scission melliste, qui déboucha sur la formation du parti traditionaliste, s’était produite en conséquence de la condamnation par don Jaime de la germanophilie des leaders carlistes durant la Grande Guerre. Les causes de la « rupture » ne furent pas des questions idéologiques. »

    Dans (es) « Los frustrados intentos de colaborar entre el Partido Nacionalista Vasco y la derecha navarra durante la II Republica », Príncipe de Viana, no 5,‎ , p. 131.
  118. Andrés Martín 2000, p. 132.
  119. Cette attitude n'avait rien d’inhabituel, car les politiciens espagnols de gauche soutinrent pour leur part l'Entente en espérant que la victoire anglo-française faciliterait leur domination de la scène politique en Espagne. Voir (es) Manuel Suárez Cortina, La España Liberal (1868-1917). Política y sociedad, Madrid, (ISBN 8497564154), p. 187 : « les partisans des alliés étaient les régionalistes, les républicains, les socialistes, les travailleurs de la classe moyenne et les intellectuels, qui virent dans un la guerre un instrument pour forcer en Espagne une transition vers une véritable démocratie. »
  120. « les différences entre traditionalistes [c’est-à-dire les partisans de Mella] et carlistes se réduisaient à des questions personnelles et idéologiques » (Blinkhorn 1977, p. 77) ; on trouve une approche similaire mais moins catégorique dans Orella Martínez 2012, p. 184 : « la scission melliste tient plus de problèmes personnels que de différences doctrinales ».
  121. Andrés Martín 2000, p. 136-144.
  122. Dont l’un écrit par Melgar
  123. (es) Melchor Ferrer, Historia del tradicionalismo español, vol. XXIX, Séville, , p. 102-105.
  124. Fernández Escudero 2012, p. 504.
  125. Soulignant qu'au déclenchement de la guerre, il avait ordonné à ses partisans de défendre une « absolue neutralité », qui malheureusement « n'a pas été obéie [...] une partie de notre presse, de manière erronée et contre ma volonté, a entrepris une campagne malheureuse en faveur d'un des camps belligérants. Pour entraîner dans ce sens nos nobles et honnêtes masses […] on leur a peint mes sentiments avec des couleurs mensongères, en leur faisant croire, contre toute vérité, à mes sympathies prussiennes ; en feignant des intimités avec le Kaiser, que je n'ai jamais vu et dont je n'ai reçu que des impolitesses et des offenses, en falsifiant des nouvelles et même des documents aussi odieux que ridicules. Contre cette campagne de mensonges et de faussetés, dont je suis maintenant conscient, je proteste de toutes mes forces. J'espère que ceux qui ont le devoir de le faire me rendront compte de leurs actes pour établir des responsabilités », dans Andrés Martín 2000, p. 9.
  126. Andrés Martín 2000, p. 146-147.
  127. Fernández Escudero 2012, p. 501-502.
  128. Dans un premier temps, Mella et ses partisans avaient l'intention de se rendre à Paris et de plaider leur cause devant le prétendant mais ils ne pure obtenir de visas français, un refus attribué aux manigances du chef francophile et anti-melliste, Francisco Melgar.
  129. (es) Melchor Ferrer, Breve historia del legitimismo español, Madrid, , p. 102.
  130. Orella Martínez 2012, p. 181.
  131. (es) Román Oyarzun, Historia del carlismo, Madrid, , p. 494.
  132. Andrés Martín 2000, p. 149.
  133. Fernández Escudero 2012, p. 505.
  134. Andres Ramón présente pourtant les différences de stratégie comme un motif fondamental et récurrent de la dissension croissante entre les mellistes et les jaïmistes ; pour sa part, Canal énumère un certain nombre de raisons : un conflit wéberien de styles de leadership différents, opposant l'autorité traditionnelle à un leadership charismatique d’un style nouveau, la question autonomiste, la question de l'alliance de la droite et le problème dynastique ; la rupture du carlisme et la chute globale du système de la Restauration sont présentées par Canal comme les victimes du même changement, marquant le passage du modèle du XIXe siècle par de nouveaux paradigmes propres du XXe siècle Canal 2000, p. 271-272.
  135. a et b Andrés Martín 2000, p. 146.
  136. Canal 2000, p. 274-175.
  137. Andrés Martín 2000, p. 158-159.
  138. Andrés Martín 2000, p. 156.
  139. a et b Andrés Martín 2000, p. 163.
  140. Comme on le disait à l’époque.
  141. Andrés Martín 2000, p. 161-162.
  142. Díez de la Cortina fut le chef de la section andalouse du parti jusqu’en 1915 ; en 1919, alors qu’il résidait à Madrid, il maintenait une certaine influence dans sa région native
  143. Certains articles de presse affirmèrent que les rebelles incluaient également les politiciens jaïmistes les plus importants, dont Rodezno, Llorens, Junyent and de Cerralbo, voir El Día du 24 février 2019 (lire en ligne).
  144. Orella Martínez 2012, p. 183.
  145. comme le Diario de Navarra de Pampelune
  146. Andrés Martín 2000, p. 161.
  147. Andrés Martín 2000, p. 160-161.
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  149. (es) Josep Carles Clemente, Seis estudios sobre el carlismo, Madrid, (ISBN 9788483741528), p. 21.
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  159. Andrés Martín 2000, p. 199-200.
  160. Andrés Martín 2000, p. 200-201.
  161. Andrés Martín 2000, p. 202-204.
  162. Andrés Martín 2000, p. 205-206.
  163. Andrés Martín 2000, p. 211, 214.
  164. Andrés Martín 2000, p. 212-213.
  165. Andrés Martín 2000, p. 215.
  166. Andrés Martín 2000, p. 231-234.
  167. Canal 2000, p. 279.
  168. Blinkhorn 2008, p. 36.
  169. Une analyse détaillée se trouve dans Orella Martínez 2012, p. 189-194
  170. Lorsqu'il fut interrogé par Maura sur la question de savoir s'il s'opposerait à ce que ses partisans assument des rôles gouvernementaux, de Mella répondit qu'il n'était pas un chef politique mais plutôt une « certaine direction spirituelle » (Andrés Martín 2000, p. 216).
  171. L’assemblée fut présidée par Víctor Pradera (Navarre), Teodoro de Más (Catalogne) et Pascual Santapan (Aragon).
  172. Orella Martínez 2012, p. 268.
  173. Andrés Martín 2000, p. 237-239.
  174. Les orientations politiques adoptées étaient fondées sur les principes de l'intégrité espagnole, du régionalisme, du monarchisme et de l'enseignement catholique, également appliqué aux questions sociales.
  175. Orella Martínez 2012, p. 268-269.
  176. Andrés Martín 2000, p. 242.
  177. Andrés Martín 2000, p. 243.
  178. Andrés Martín 2000, p. 244.
  179. Andrés Martín 2000, p. 242-3.
  180. Dans ses débuts, la dictature de Primero de Rivera semblait partager quelques caractéristiques avec le mellisme : apparu comme une manifestation attendue de longue date du régénationisme, elle mit fin au système politique, démantela la représentation parlementaire, s’opposait aux partis politiques, assuma une tonalité contre-révolutionnaire, tendait vers une représentation coporatiste et mena une politique énergique à l’extérieur, spécialement au Maroc ; Primo semblait un général de plus parmi ceux que le traditionalisme avait courtisés auparavant, comme Weyler,Moore (es), Polavieja et Sacanell (es) (ou plus tard, comme Sanjurjo, Mola et Franco). Cependant, il apparut rapidement que certaines caractéristiques du régime étaient incompatibles avec le mellisme : la conservation de la monarchie alfonsine, la mise en place d'un pseudo-parlement, l'émergence d'un parti d'État, un discours social, la centralisation, le prétorianisme et surtout le manque apparent de direction.
  181. (es) Manuel Ferre Muñoz, s políticos en Navarra durante la Segunda República, Pampelune, , p. 325.
  182. (es) Ángel García-Sanz Marcotegui, Memoria histórica e identidad : en torno a Cataluña, Aragón y Navarra, Pampelune, (ISBN 8497690613), p. 280.
  183. Martorell Pérez 2009, p. 354-376, 397-409.
  184. Martorell Pérez 2009, p. 400.
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  189. Blinkhorn 2008, p. 72.
  190. Une étude plus complète de la question se trouve dans Orella Martínez 2000.
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  194. Canal 2000, p. 292.
  195. (es) Maximiliano Garcia Venero, Historia de la Unificación, Madrid, , p. 64 parle de « post-mellistas »
  196. (es) Alots Gezurag, « El carlismo en el siglo XX », Nabarralde,‎ (lire en ligne) :

    « Vázquez de Mella, Cerralbo, Víctor Pradera y otros líderes carlistas después germanófilos o pronazis, conocidos como mellistas »

    .
  197. Ceux nés à la fin du XIXe siècle, comme Claro Abánades, ont porté le souvenir de Mella aux années 1930 ; la génération née au début du XXe siècle, comme Elías de Tejada ou Gambra, étudièrent ces travaux au début du franquisme ; ceux nés plus tard comme Ramón Massó firent référence à Mella au moment de construire leur propre vision politique durant le franquisme tardif et la transition.
  198. Cette idée a été défendue par Elías de Tejada dans ses œuvres publiées dans les années 1950. Il est toujours considéré ainsi pr certains, par exemple Bartyzel 2002.
  199. (es) Jaime Lluis Navas, « internas del carlismo a través de su historia : ensayo sobre su razón de ser (1814-1936) », Homenajes a Jaime Vicens Vives, Barcelone, Juan Maluquer de Motes y Nicolau, vol. 2,‎ , p. 307-345.
  200. (es) Martin Blinkhorn, « Cisma en Tradicionalismo (1876-1931) », Historia, no 16,‎ , p. 77.
  201. Andrés Martín 2000, p. 23. « el mellismo se puede considerar como una especial práctica política de tipo possibilista que desarrolló Vázquez de Mella en el seno del carlismo como medio para conseguir que, éste mismo precisamente, tuviera mayores posibilidades políticas de desarollo y triunfó en medio de la política parlamentaria de la Restauración »
  202. Par exemple une base catholique ou régionaliste.
  203. Andrés Martín 2000, p. 24-25.
  204. La question même de savoir si le schisme opéré par Mella en 1919 fut un succès ou un échec. Il est frappant qu’après une décennie d'efforts pour dominer le parti carliste, en février 1919 les mellistes décident de le quitter après seulement une semaine de confrontation ouverte.
  205. Andrés Martín soutient que la rupture fut fondamentalement le fruit des efforts visant à construire une union d’extrême droite indépendante du conflit dynastique et que la question de la Première Guerre mondiale n'a servi que de détonateur en dernier ressort. Si tel est effectivement le cas, l'utilisation massive d'arguments liés au conflit mondial dans la guerre de propagande qui suivit entre les deux partis reste déconcertante.
  206. Plusieurs raisons pour expliquer la rapide décomposition du mellisme après 1919 : Mella était un théoricien et orateur doué, mais pas un bon organisateur systématique (Tamarit l’avait déjà remarqué en 1911 : « on ne gouverne pas les peuples ne sont pas gouvernés avec des abstractions philosophiques ») ; une grande dépendance à l'égard de la figure Mella et l'absence d'autres personnalités d’envergure comparable ; l'absence de base sociale ; un diagnostic politique erroné sur la demande réellement existante pour un parti d’ultra-droite ; l'hétérogénéité des mellistes (sociaux-catholiques, démocrates chrétiens, corporatistes autoritaires, ultra-conservateurs, nationalistes, monarchistes), qui cherchaient une plateforme pour sortir du carlisme plutôt que pour fonder un nouveau parti ; la situation impossible de monarchistes privés d'un roi (et d'une dynastie).
  207. Dans l’historiographie carliste classique (Oyarzun, Ferrer), le terme de « melliste » était appliqué aux schismatiques de 1919. Les universitaires récents préfèrent généralement parler de « promellistes » ou de « promellisme » pour se référer à la période d’avant 1919 (Andrés Martín 2000, p. 84, 130) et n’utilisent plus les termes après 1922. Certains auteurs non spécialisé dans le carlisme comme Núñez Seixas 2003, p. 334 parlent ponctuellement de « mellisme » pour la première décennie du XXe siècle. Josep Carles Clemente, journaliste membre du Parti carliste contemporain partisan de Charles-Hugues de Bourbon-Parme, diffuseur d’un néocarlisme « socialiste auto-gestionnaire » et auteur de nombreux ouvrages sur le mouvement carliste, utilise le terme comme un équivalent de « traditionalisme », distinct du carlisme authentique, l'applique à un grand nombre des historiens carlistes du XXe siècle, dès 1902 (voir (es) El carlismo en el novecientos español (1876-1936), Madrid, (ISBN 9788483741535), p. 54) et jusqu’à l'époque franquiste. Miguel Cabo Villaverde parle de « néocarlistes » pour désigner Mella et ses suiveurs ((es) « Solidaridad Gallega y el desafio al sistema », Ayer,‎ , p. 238).
  208. Andrés Martín 2012, p. 182-183. « la posición de los notables no fue tan clara, Tirso Olazábal que se encontraba retirado de la vida pública, fue un ejemplo de notable local fiel al rey; sin embargo, su actitud le llevó esta vez a secundar a Vázquez de Mella. Guipuzcoanos, Vizcaínos y Catalanes fueron los que en mayoría formaron las huestes mellistas »

Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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