Mers du Sud

ancienne dénomination de l'océan pacifique

Les mers du Sud désignaient dans le vocabulaire de l'Ancien Régime, en particulier celui des pirates, corsaires et armateurs, les côtes pacifiques de l'empire espagnol. S'y trouvaient les riches villes minières du Pérou et du Potosí. L'expression de « mer du Sud » signifiait bien souvent « océan Pacifique », un espace réservé à l'empire espagnol.

Ancienne carte du Golfe du Mexique et des Antilles montrant la mer du Sud.

L'intérêt pour cet Eldorado a été éveillé par les récits des pirates et flibustiers sur le Rendez-vous de l'île d'Or, lieu cité dans de nombreuses biographies de pirates des années 1680, situé dans l'isthme de Panamá, non loin de l'archipel de San Blas[1] où une petite île ferme partiellement une baie de 4 milles nautiques de profondeur.

Les corsaires malouins ont su les premiers tirer des richesses importantes de ces mers, alors que Francis Drake et Guillaume Le Testu avaient franchi, non sans difficulté, l'isthme dès le milieu du XVIe siècle.

Le corsaire malouin Noël Danycan ainsi été fondateur de la Compagnie royale de la mer du Sud (1698), pour ouvrir au commerce français les côtes du Chili et du Pérou, sur l'Océan Pacifique. Dans le cadre de ces expéditions, qui pouvaient durer un an et demi, il attaqua Rio de Janeiro en 1711 avec le corsaire Duguay-Trouin. Il est cité à de très nombreuses reprises dans le roman de Bernard Simiot, Ces messieurs de Saint-Malo, autour de l'expression « Mer du Sud »[réf. incomplète].

Les mers du Sud et leurs symboles de richesses avaient suscité la création en Écosse, dès 1696, du projet Darién puis en 1711 en Angleterre la fondation de la Compagnie des mers du Sud, dont la bulle spéculative s'achève par le krach de 1720. En France, en 1716, John Law prépare un pari spéculatif assez proche en lançant la Compagnie d'Occident, au moment du système de Law, qui reprend les conquêtes de la Louisiane mais prétend aussi conquérir les mers du Sud.

En anglais, l'expression similaire South Seas désigne plutôt l'Océanie et ses nombreuses îles[2]. Cette appellation reflète une vision européenne et coloniale sur l'Océanie, empreinte de clichés : « Cette expression évoque (...) des images enchanteresses : celles d'îles paradisiaques, de plages blanches et de cocotiers »

Chronologie des spéculations et expéditions

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Notes et références

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  1. les îles San Blas.
  2. Claire Laux, Le Pacifique aux XVIIIe et XIXe siècles, une confrontation franco-britannique., Karthala Editions, (ISBN 978-2-8111-3381-8, lire en ligne), p. 5-7
  3. La Percée de l'Europe sur les océans vers 1690-vers 1790, par Étienne Taillemite, Denis Lieppe, page 42
  4. Connaître Saint-Malo, par Henri-Georges Gaignard, page 45

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