Mikinosuke Kawaishi

judoka japonais

Mikinosuke Kawaishi (né le à Himeji et mort le en France), est un judoka japonais (10e dan) pionnier du judo en France.

Mikinosuke Kawaishi
Mikinosuke Kawaishi (au centre) en présence du Champion d'Europe 1951, Jean de Herdt.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 69 ans)
FranceVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
川石酒造之助Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activité
Autres informations
Sport
Grade
10e dan (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Biographie

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Né à Himeji en août 1899[1],[2], Mikinosuke Kawaishi étudie le jiu-jitsu à l’école du Dai Nippon Butokukai au Japon.

Dans les années 1920, sa formation achevée, il quitte son pays pour aller enseigner les arts martiaux, d'abord aux États-Unis (notamment à San Diego et à New York), puis à partir de 1931 en Grande-Bretagne. À son arrivée, il enseigne au Budokwai de Londres dirigé par Gunji Koizumi. Il crée ensuite un club de jiu-jitsu à Liverpool. Puis, il fonde à Londres le Club Anglo-Japonais et enseigne à l’université d’Oxford. C'est à cette époque qu'il obtient son 3e dan.

Mikinosuke Kawaishi arrive en France en octobre 1935[3], il vient de recevoir son 4e dan, et commence à y enseigner le judo qui avait eu beaucoup de mal jusqu'alors à s'imposer malgré plusieurs séjours de son fondateur Jigorō Kanō.

Mikinosuke Kawaishi ouvre son premier dojo à Paris 13e, au 109 Boulevard Auguste-Blanqui, dans un ancien atelier.

En juillet 1936, Kawaishi crée le Club Franco-Japonais, et le 28 juillet, il y accueille son premier élève, Maurice Cottreau. Il va y faire naître, à travers un enseignement personnel, une passion pour ce sport, qui va prendre racine et se développer.

Moshe Feldenkrais fonde le le Jiu-Jitsu Club de France, dont Jigorō Kanō est le président d'honneur (Moshe Feldenkrais et Paul Bonét-Maury Vice-présidents, Frédéric Joliot-Curie Secrétaire Général, Biguart, Charles Faroux...). Les pionniers du Judo en France sont des intellectuels, chercheurs ou journalistes[4].

 
Séance de présentation de Jiu-Jitsu du . Rang 1 de G à D : Charles Faroux, Irène Joliot-Curie, Jean Zay. Rang 2 de G à D : Jean Andrivet, Mikinosuke Kawaishi et Moshe Feldenkrais

Mikinosuke Kawaishi va rassembler autour de lui les premiers judokas français et, malgré un caractère jugé trop autoritaire, il parviendra, en imposant sa méthode, codifiée suivant une nomenclature jugée plus conforme à l'esprit occidental, à faire éclore le judo français, sur lequel il exercera pendant de nombreuses années une autorité incontestée.

Kawaishi reprend le système des ceintures de couleurs élaboré par les judoka anglais entourant Gunji Koizumi auquel est alors associé un programme d'enseignement. Les ceintures de couleur, correspondant aux grades intermédiaires entre le débutant et la ceinture noire n'existaient pas dans le judo japonais[5]. Le succès national et international de la méthode Kawaishi, fruit du travail conjoint de l'expert japonais et de Moshe Feldenkrais, est à l'origine de l'adoption généralisée de ce système typiquement occidental.

À la fin de l'année 1937, le Club Franco-Japonais ferme ses portes et intègre le Jiu-Jitsu Club de France, situé au 82 rue Beaubourg. Fondé un an plus tôt par Moshe Feldenkrais, ce club est l'émanation de la section judo-jiu-jitsu de l'École Spéciale des Travaux Publics de la Ville de Paris initiée par Feldenkrais vers 1929. Kawaishi assure ainsi la direction technique du JJCF et le renomme Judo Club de France qui devient la première structure permanente du judo français.

En 1938, Mikinosuke Kawaishi reçoit de Jigorō Kanō le 5e dan.

L'année suivante, le , à son tour, Mikinosuke Kawaishi fait passer la première ceinture noire de judo à un de ses élèves français Maurice Cottreau qui ne pourra terminer sa formation à cause du conflit qui se profile en 1939 et c'est à Jean de Herdt que sera remise la première ceinture noire le . »

Les premières ceintures noires sont Moshe Feldenkrais, Maurice Cottreau, Jean de Herdt, Henri Birnbaum, Paul Bonet-Maury, Jean Andrivet.

Pendant la guerre, il poursuit son œuvre de pionnier malgré l'entrée en guerre du Japon, qui l'obligera à regagner son pays à la fin du conflit[6].

Les premiers championnats de France de judo se déroulèrent, en son absence, à la salle Wagram, à Paris, le . Ils sont organisés sous la responsabilité de la nouvelle section de judo-jitsu de la fédération française de lutte créée en à la suite de l'application des nouveaux textes régissant la pratique des sports en France (Charte des Sports). Le 1er champion de France « toutes catégories » sera Jean de Herdt.

Avant la fin de la guerre, des clubs se sont ouverts à Paris et en banlieue, comme le Club St Honoré avec London, Opéra avec Lamotte, Cercle Sportif avec André Mercier et Jean Andrivet, St Martin avec Peltier, JC Nanterre avec de Herdt.

Mikinosuke Kawaishi met en place le futur Collège des Ceintures Noires qui fut officialisé le sous l'impulsion de Jean de Herdt et dont le 1er président sera Jean Andrivet[7].

De retour en France en 1948, Mikinosuke Kawaishi, aidé par Shozo Awazu, va reprendre l'enseignement de sa méthode. C'est son assistant, Jean Gailhat, qui rédigera et illustrera plusieurs ouvrages sur la Méthode Kawaishi à partir des années cinquante.

En complément du développement du judo en France des Tournées de démonstration sont organisées par exemple en Afrique du Nord (Oujda au Maroc en Avril 1950) par Mikinosuke Kawaishi, Shozo Awazu, Paul Bonet-Maury (Pdt Fédération française de judo et de jiu-jitsu), Jean Andrivet (Pdt du Collège des Ceintures Noires).

 
Tournée_démonstration_judo_1950

Kawaishi, par sa vision moderniste, a su transformer le judo japonais en une pratique accessible aux Occidentaux. En véritable entrepreneur, il a organisé l'enseignement du judo sur une base commerciale et professionnelle qui a donné au judo français une cohérence et une qualité, parfois décriée mais toujours enviée.

 
Tombe de Kawaishi Mikinosuke

Mikinosuke Kawaishi est mort le . Il repose au cimetière du Plessis-Robinson où sur sa pierre tombale est gravé "Fondateur du judo français"[8].

Ouvrages

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  • Ma méthode de judo, 296 pages, Éd. Cario, 1951
  • Ma méthode de self-defense, 1952.
  • Enchainements et contreprises du Judo debout, 158 pages, Éd. Publi-Judo, 1959
  • Ma méthode secrète de judo, 199 pages, Adapté par Bouthinon André, 1960 et 1964
  • Les Katas complets du Judo, 300 pages, Éd. Chiron, 1967 (Traduction anglaise : The Complete 7 Katas of Judo, 208 pages, Overlook, Londres, 1982 — (ISBN 0-879-51156-7)

Notes et références

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  1. Lachaise, Bernard, et Rougé, Jean-Luc., Les racines du judo français : histoire d'une culture sportive, Presses universitaires de Bordeaux, , 365 p. (ISBN 978-2-86781-368-9, OCLC 920094219, lire en ligne)
  2. Ses date et lieu de naissance différent selon les sources. Il est parfois indiqué qu'il est né à Kyōto, l'ancienne capitale impériale, et sa date de naissance est parfois fixée au 3 août, ou au 13
  3. Florent Bouteiller, Les ondes toujours vivantes de maître Kawaishi, sur LeMonde.fr, 14 novembre 2013
  4. « Histoire du Judo en France », sur lejudotraditionnel.toile-libre.org
  5. « Yves Delvingt a donné la leçon », lanouvellerepublique.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Armand Aloyin, émission de Patrick Liegibel présentée par Stéphanie Duncan, « Kawaishi, le père du judo français » [audio], sur franceinter.fr, "Au fil de l'histoire", (consulté le )
  7. Les Pionniers du Judo Français de Claude Thibault, Éditions Budo, 2011, 494 pages, (ISBN 978-2-84617-281-3)
  8. « JO 2024. L’histoire oubliée de Mikinosuke Kawaishi, le “père du judo français” », sur courrierinternational.com, Courrier international,

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Michel Brousse, Les racines du judo français. Histoire d'une culture sportive, Préface de Jean-Luc Rougé, Presses Universitaires de Bordeaux, n° 401, 2005 — (ISBN 2-867-81368-9)

Articles connexes

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Émission de radio

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Liens externes

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